L'accusé Osama Krayem refusant toujours de venir dans le box, l'audience sera immédiatement suspendue pour les sommations d'usage. Elle reprendra ensuite avec la 2e partie de l'interrogatoire de Mohamed Abrini, alias l'homme au chapeau.
L'audience reprend pour de bon. Le président indique qu'il "passe outre l'absence d'Osama Krayem aujourd'hui."
"Par contre, il est prévu de l'interroger demain", rappelle-t-il.
Le président indique encore qu'il a décidé, "par souci d'apaisement" d'écarter des débats les incidents signalés par les gendarmes et qui ont fait l'objet d'un débat hier, "même si je ne partage pas le point de vue des avocats de la défense".
Place à la suite de l'interrogatoire de Mohamed Abrini en Syrie.
"Qu'est-ce qui vous a décidé de partir" en Syrie, lui demande le président.
Mohamed Abrini, en T-shirt bleu à manches longues se lève : "bonjour monsieur le président, mesdames et messieurs de la cour".
Mohamed Abrini : "j'ai décidé de partir en sortant de prison, quand j'ai appris le décès de beaucoup de mes amis, ainsi que celui de mon petit frère" [en zone irako-syrienne, ndlr].
Président : "vous sollicitez un nouveau passeport le 5 juin 2015 dans cette perspective?"
- Oui
Président : "vous aviez un aller-retour [pour Istanbul, ndlr]. Vous aviez l'intention de revenir où c'était pour masquer ce que vous aviez en tête? [se rendre en Syrie, ndlr]"
Mohamed Abrini : "j'avais prévu de revenir. Mais j'ai perdu mon sac donc je suis resté plus longtemps."
Président : "dans les premières auditions, vous avez contesté être allé en Syrie ..."
Mohamed Abrini : "oui"
- pour votre départ, vous être accompagnés à l'aéroport de Zaventem par deux personnes ...
- Abdellah Chouaa [autre accusé du procès, ndlr] et je ne me souviens plus
Mohamed Abrini : "vous me demandez : qui vous a accompagné? ... pour moi, c'est des détails. Quand on a traversé ce que j'ai traversé, ça compte pas en fait."
Président : "ils savaient où vous vous rendiez ?"
- vous savez, tout eux qui sont partis ne le criaient pas sur les toits
Mohamed Abrini : "... et même si le l'ai dit dans une audition, vous savez quand vous êtes entendus dans une affaire de terrorisme, vous êtes sorti du lit, vous vous retrouvez dans une voiture, pieds et poings liés, masque sur la tête, du heavy metal à fond dans les oreilles."
Mohamed Abrini s'énerve quand on aborde le rôle de l'accusé
Abdellah Chouaa : "je comprends pas, vous en voulez à un homme parce que je lui ai dit que je partais en Syrie?"
- "je n'en veux à personne. Vous avez même dit qu'il n'était pas d'accord et a essayé de vous dissuader"
Président : "vous appelez monsieur Chouaa quand vous êtes en Turquie. Pourquoi avez-vous des contacts avec lui?"
Mohamed Abrini : "sans doute pour la même raison que j'ai appelé mes frères et mes soeurs : pour leur dire que j'allais bien, que j'étais bien arrivé, tout ça ..."
Président : "vous avez expliqué que vous avez perdu vos papiers, votre argent. Vous avez contacté Ahmed Dahmani et Abdellah Chouaa [coaccusés, ndlr] pour leur demander de vous envoyer 350 euros."
Mohamed Abrini : "j'ai appelé quelqu'un d'une cabine mais je ne sais plus qui"
Président : "vous arrivez à la frontière [syrienne, ndlr], comment ça se passe ?"
Mohamed Abrini : "je suis seul, avec un passeur."
- vous n'avez pas été réuni avec plusieurs personnes?
- dans une sorte d'entrepôt abandonné, il y avait peut-être 50 personnes.
Président : "vous le rémunérez le passeur?"
Mohamed Abrini : non
- il vous fait passer gratuitement?
- oui
- d'ailleurs comment vous l'aviez financé ce voyage [jusqu'en Turquie ndlr] ?
- avec le restaurant, l'argent des caisses
- ca venait de là, pas d'ailleurs?
- non
Président : "et donc après, vous passez la frontière"
Mohamed Abrini : "on traverse un champs, puis il y a des voitures et ça roule pendant une heure à peu près"
- vous êtes contrôlé par des gens de l'Etat islamique?
- on vous enlève vos papiers, on vous prend votre téléphone.
Président : "vous n'avez pas rempli de fiche?"
Mohamed Abrini : non
- vous n'avez pas du dire que vous veniez de la part de monsieur Bazarouj, monsieur Abaaoud?
- si, j'ai dit ça. Et donc les autres femmes et les hommes sont partis et moi j'ai du attendre dans une maison.
Président : "vous aviez cette recommandation [d'Abdelhamid Abaaoud, ndlr] et donc on vous emmène à Raqqa?"
Mohamed Abrini : c'est ça
- et là, vous retrouvez Abdelhamid Abaaoud ?
- il m'emmène dans un appartement. Et il y avait monsieur Laachraoui [artificier du #13Novembre ndlr]
Mohamed Abrini : "il [Najim Laachraoui, ndlr] m'a expliqué que ça faisait un moment qu'il était là, qu'il avait travaillé dans l'humanitaire, les combats, il m'a raconté comment mon frère était mort, il m'a raconté comment ça s'est passé dans cette bataille."
Président : "a propos d'Abdelhamid Abaaoud, vous avez dit qu'il était devenu émir d'une katibat et qu'il avait 1000 hommes sous ses ordres"
Mohamed Abrini : "j'ai peut-être exagéré un peu mes propos, monsieur le président".
Mohamed Abrini : "je voulais voir où était enterré mon petit frère. Mais c'était un point chaud, à environ 200 kilomètres, donc j'ai du attendre ..."
Président : "vous êtes restés trois jours à Deir-Ez-Zor".
- voilà, c'était un peu ma démarche.
Président : "Abdelhamid Abaaoud vous a proposé l'intégration dans l'Etat islamique en Syrie?"
Mohamed Abrini : "oui, il m'a proposé parce qu'il m'a dit que si je rentrait en Europe, je risquais la prison. Mais j'ai refusé.
Président : "vous avez refusé et il [Abdelhamid Abaaoud, ndlr] n'a pas insisté?
Mohamed Abrini : "il m'a demandé d'aller récupérer de l'argent en Angleterre, de contacter une personne pour récupérer de l'argent."
Président : "vous avez expliqué que vous aviez aussi vu de l'argent dans l'appartement de Raqqa. Selon vous, d'où venait cet argent?"
Mohamed Abrini : "je ne me rappelle plus la réponse donnée aux enquêteurs mais j'ai du répondre quelque chose comme : le pétrole ..."
- c'est ça.
Président : "quelle était la somme que vous deviez récupérer en Angleterre?"
Mohamed Abrini : "quelque chose comme 3000 pounds"
- que 3000, vous êtes sûr ?
- oui, je suis très sûr. C'était une dette en fait. Il [Abdelhamid Abaaoud] m'a donné de l'argent pour aller la récupérer.
Président : "qui vous deviez rencontrer en Angleterre?"
Mohamed Abrini : "des gens que je ne connaissais pas en fait. Il [Abdelhamid Abaaoud, ndlr] m'a donné des numéros que je devais contacter et récupérer l'argent. Point barre."
Mohamed Abrini : "je suis arrivé sur place, j'ai téléphoné. J'ai dit que j'étais envoyé pour récupérer une somme d'argent. Ils sont venus avec une casquette sur la tête, écharpe, ils se couvraient le visage. J'ai récupéré les 3000 livres et ont ne s'est plus jamais revus."
Président : "au domicile de votre soeur, les enquêteurs belges ont retrouvé un document avec trois numéros turcs et deux numéros anglais. Et votre beau-frère a dit qu'il avait ces numéros à votre demande quand vous étiez en Angleterre"
Mohamed Abrini : "je ne sais pas, c'est un détail. Je comprends que pour vous c'est capital, mais pour moi c'est insignifiant."
Président : "un de ces numéros est retrouvé dans le téléphone de Tyler Vilus quand il remonte vers l'Europe pour commettre un attentat. Coïncidence?"
Mohamed Abrini : "si on m'a demandé de noter ces numéros-là, certes je l'ai peut-être fait mais dans quel but, je ne sais pas."
Président : "on reviendra là-dessus ..."
Mohamed Abrini : "vous me parlez de personnes que je ne connais pas ..."
Président : "j'essaie de comprendre pourquoi vous appelez certaines personnes ..."
- moi aussi, j'essaie de comprendre.
Président : "pourquoi vous allez à Manchester?"
Mohamed Abrini : "pour du tourisme"
- vous savez ce que les enquêteurs ont imaginé ...
- dans des affaires comme ça, les gens imaginent toujours le pire !
- peut-être parce que vous avez pris des photos de vous devant le Stade ...
Président : "et au retour pourquoi vous passez par Paris?"
Mohamed Abrini : "parce que j'étais en train d'effectuer une peine de travaux d'intérêt généraux. Et je voulais pas être arrêté. Mais après toute ma famille m'a mis la pression pour que j'aille au commissariat ..."
Mohamed Abrini : "j'entends derrière votre question : "qu'est-ce qu'il est venu faire à Paris?" mais c'est la même paranoïa que pour l'Angleterre. Je suis passé par Paris pour la raison que je vous viens de vous donner. C'est tout."
Président : "une fois à Paris, vous avez pris un taxi pour vous rendre dans Paris ..."
Mohamed Abrini : "j'avais oublié, mais c'est possible ..."
- un monsieur Rodriguez qui avait un véhicule Skoda. Vous voyez on a tous les détails.
Président : "la question c'est de savoir pourquoi vous allez à Paris?"
Mohamed Abrini : "j'ai pris un taxi et j'ai demandé de me déposer à un endroit où on puisse venir me chercher facilement ... je ne sais pas ... "
Président : "on va parler de Reda Hame, envoyé par l'Etat islamique pour commettre un attentat en Europe. Vous avez utilisé un numéro turc qui va être en contact avec la mère de Reda Hame."
Mohamed Abrini : "je ne le connais pas. Je ne comprends rien. Je ne l'ai jamais contacté"
Me Marie Violleau, avocate de Mohamed Abrini, intervient : "monsieur Reda Hame affirme ne pas connaître monsieur Mohamed Abrini. Reda Hame est une hypothèse écartée par les enquêteurs belges. C'est objectivement non construit."
Ce moment où, le président au sujet de détour par Paris de Mohamed Abrini lui lance : "peut-être que vous aviez envie de manger un MacDo sur les Champs Elysées? Mais bon, soit dit en passant, il y a mieux au niveau gastronomie en France qu'un MacDo."
Le président revient sur l'argent avec lequel Mohamed Abrini rentre d'Angleterre et énumère les différentes versions données par l'accusé au cour de l'enquête. "Elle est où la vérité?"
Mohamed Abrini : "la vérité, c'est que j'en sais rien".
- on ne va pas beaucoup avancer
Mohamed Abrini livre des explications pour le moins alambiquées.
Président : "finalement, l'argent vous l'avez gardé pour vous?"
Mohamed Abrini : "voilà, c'est ça".
- j'ai l'impression que si je vous propose une autre version, vous allez aussi dire oui.
L'accusé sourit.
Président surprend Salah Abdeslam en train de parler à Mohamed Abrini dans le box : "c'est à monsieur Abrini que je pose la question, monsieur Abdeslam"
Mohamed Abrini : si votre inquiétude c'est de savoir si cet argent a servi pour les attentats, la réponse est non.
Première assesseure : "qui était au courant dans votre famille de votre départ pour la Syrie?"
Mohamed Abrini : "personne"
- mais quand vous appelez votre frère depuis la Turquie, vous lui dites pas où vous êtes ?
- il l'a appris après.
Première assesseure : "avez-vous bénéficié d'un enseignement religieux en Syrie?"
Mohamed Abrini : non
- avez-vous bénéficié d'un entraînement militaire?
- non, je suis resté que neuf jours, madame. Pas un an.
Première assesseure : "vous restez trois jours à Raqqa dans un appartement avec monsieur Laachraoui [artificier du #13Novembre ndlr]. On sait qu'il sera très impliqué dans les attentats, il vous en parle?"
Mohamed Abrini : "euh ..... non."
La première assesseure lit plusieurs SMS écrit par Mohamed Abrini à sa fiancée de l'époque : "habille-toi comme je te l'ordonne" ou alors que celle-ci lui demande si elle peut sortir avec des copines : "non, lis le Coran et ne m'embêtes plus avec des futilités pareilles".
Mohamed Abrini s'énerve dans le box : "vous comprenez que ça c'est la vie privée entre un homme et une femme !"
1ere assesseure : "vous lui demandez de porter le voile, de s'habiller comme vous le voulez, de lire le Coran ... qu'est-ce que vous avez à dire?"
- j'ai rien à dire.
Alors que la première assesseure déroule ses nombreuses questions, assez précises, notamment sur ces appels téléphoniques de 2015, Mohamed Abrini s'agace :"écoutez madame, vous pouvez me poser de milliers de questions sur des détails comme ça, je ne saurai pas vous répondre"
Mohamed Abrini : "il s'est passé tellement de choses. Plus six années en détention dans des conditions ...
Comment voulez-vous que sur des questions comme ça, je vous réponde précisément? Vous me dites "le numéro qui se termine par 736" et puis vous me regardez. Comme si ..."
La première assesseure continue à énumérer les différents appels de Mohamed Abrini à l'été 2015.
Mohamed Abrini, avec lassitude : "je ne souhaite plus répondre aux questions concernant ma téléphonie. Je ne peux pas vous aider ..."
2e assesseure : "comment vous saviez où a été enterré votre petit frère en Syrie?"
Mohamed Abrini : "c'est [Abdelhamid] Abaaoud qui me l'a dit. Dans la bataille où mon petit frère a été tué, il était avec lui. Moi je savais juste que c'était à environ 2 heures de Raqqa".
Fin des questions de la cour à Mohamed Abrini, l'audience est suspendue pour une petite pause. Avec la suite des questions des avocats généraux, de parties civiles et de la défense.
L'audience reprend avec la lecture de l'audition de la mère de Mohamed Abrini, qui a refusé de venir témoigner à l'audience.
"Comme Mohamed se trouvait souvent en prison, notre relation était un peu difficile", confie-t-elle aux enquêteurs à l'été 2015.
Dans une autre audition, la mère de Mohamed Abrini le décrit "comme nerveux mais pas rancunier".
Elle explique encore : "Mohamed ne pratiquait pas avant son passage en prison. Il s'est mis à pratiquer en sortant. Selon moi, il n'avait pas une vision radicale de la religion".
Nicolas Le Bris (avocat général) : "Reda Hame a évoqué Raqqa comme une usine à terroristes. Vous avez séjourné à Raqqa peu après, vous avez aussi constaté ça?"
Mohamed Abrini : "non, c'était une ville avec des boutiques, qui vivait tout à fait normalement".
Nicolas Le Bris (AG) : "est-ce que vous allez suivi un entraînement sur place [en Syrie, ndlr]?"
Mohamed Abrini : "non, je n'ai pas besoin d'aller en Syrie pour m'entraîner aux armes. Je peux très bien le faire ici."
Mohamed Abrini : "moi, on ne m'a jamais dit, ni [Abdelhamid] Abaaoud, ni personne, qu'il y aurait des attaques à Paris. C'était un projet hors normes et ils savaient très bien qu'en le disant ça pouvait capoter."
Nicolas Le Bris (AG) : "quand vous allez voir la tombe de votre petit frère, vous prenez des photos?"
Mohamed Abrini : "non"
- pourquoi ?
- c'est un cimetière improvisé, en ruines. Cette question est complètement tordue. Qui va au cimetière pour prendre des photos, franchement?
Me Rimalho, avocate de parties civiles interroge Mohamed Abrini sur le fait qu'il se rend lui-même à la police dix jours après son retour de Syrie. "Il y a eu cette hésitation, cette peur, mais j'ai quand même été me présenter au commissariat", explique Mohamed Abrini.
Me Topaloff (PC) : "vous faites exactement en juin le même voyage, dans les mêmes circonstances et sur la même durée que Ahmed Dahmani, Brahim Abdeslam et Ibrahim El-Bakraoui donc je doute que le but premier était de vous recueillir sur la tombe de votre frère"
Mohamed Abrini : "mon petit frère était mort pour la cause.
Mais je vous promets, vous regardez trop les films. Il y a d'autres personnes qui n'avaient aucun projet d'attentat et qui sont sorties de Raqqa".
Me Topaloff (PC) : "je ne crois pas monsieur".
Me Seban (PC) : vous avez dit que l'islam n'était pas compatible avec la démocratie. Et avec la justice?
Mohamed Abrini : j'ai rien à perdre. Je vais sûrement prendre perpétuité. J'ai un procès en Belgique où je vais sûrement prendre perpétuité aussi. Pourquoi je vous mentirais?
Mohamed Abrini : "à l'attentat de Zaventem, j'étais entre deux bombes de 45 kilos qui ont explosé. Pendant des mois, j'avais des tremblements. J'ai subi 6 ans d'isolement. J'ai pas la même vie que vous. Il y a des choses qui pour moi sont des détails et je ne m'en souviens plus."
Me Edou (PC) : comme vous, je suis fan de Manchester United et ce qui est présenté comme les abords du Stade ressemble à la gare de Birmingham. Pourquoi avoir pris ces photos des abords, des quais?
Mohamed Abrini : il n'y avait aucun projet [d'attentat, ndlr] pour l'Angleterre.
Me Maktouf (PC) se lève pour poser une question.
Mohamed Abrini : "vous avez Alzheimer ou quoi?"
[Il a indiqué hier ne pas vouloir répondre aux questions de cette avocate car elle a indiqué dans les médias que les accusés n'avaient aucune empathie pour les victimes.
Le président intervient : "monsieur Abrini, vous avez le droit de ne pas répondre, mais vous restez correct".
Mohamed Abrini refuse de répondre.
Me Sorrentino (défense) s'agace des déclarations de Mohamed Abrini selon lesquelles il aurait avertit Abdellah Chouaa qu'il partait en Syrie.
Mohamed Abrini : "mes déclarations, il ne faut pas prendre ça pour argent comptant".
- C'est sur base de ces déclarations qu'il est ici.
Me Eskenazi, avocat de Mohamed Abrini rappelle que le #13Novembre "vous signez un bail pour un appartement avec Nawal [sa fiancée, ndlr]. C'est pour dupez les enquêteurs que vous signez ce bail?"
Mohamed Abrini : non
Me Marie Violleau (avocate de Mohamed Abrini) : "vous connaissez le dossier, qu'est-ce qu'il y a contre vous sur votre séjour en Syrie?"
Mohamed Abrini : "rien. Je n'ai pas combattu en Syrie, je n'ai pas pris les armes."
Mohamed Abrini tente encore de s'expliquer : "vous me voyez debout devant vous mais j'ai le cerveau qui n'est plus comme autrefois. Alors on peut se contredire, surtout quand on est dans une affaire comme ça".
Fin des questions à Mohamed Abrini pour aujourd'hui, l'audience est donc suspendue. Elle reprendra demain avec l'interrogatoire d'Osama Krayem qui, rappelons-le cependant, refuse depuis des semaines de venir à l'audience.
17e semaine de procès des attentats du #13Novembre 2015. 65e jour d'audience.
L'audience devrait reprendre normalement aujourd'hui, la dernière expertise médicale de Salah Abdeslam ayant conclu qu'il était en état de comparaître.
Dans les conclusions de cette expertise que nous avons pu consulter, il est indiqué que "depuis le 3 janvier 2022, en application des recommandations en vigueur les plus récentes, il [Salah Abdeslam , ndlr] est apte sur le plan médical et sanitaire à assister aux audiences"
Au sujet du dernier test positif de Salah Abdeslam, les experts ont pris le soin d'ajouter que "la persistance d'une PCR positive plus de 10 jours après le début des symptômes (...) ne correspond pas à une excrétion de virus viable et n'est donc pas associée à une contagiosité".
62e et dernière journée d'audience de 2021 au procès des attentats du #13Novembre 2015.
Le compte-rendu de la dernière journée, illustré par @ValPSQR est disponible ici > franceinter.fr/justice/proces…
Aujourd'hui, on doit notamment entendre Patrick Calvar, ancien patron de la DGSI, ainsi qu'un expert sur les faux passeports.
Mais les accusés Osama Krayem et Salah Abdeslam refusent toujours de comparaître dans le box. Et un troisième accusé, qui comparaît libre est en retard.
L'accusé qui comparait libre et qui était coincé dans le RER en grève vient d'arriver à l'audience.
Celle-ci va pouvoir reprendre ... pour être suspendue le temps des sommations d'huissier à Salah Abdeslam et Osama Krayem.
L'audience reprend ... mais est immédiatement suspendue pour les sommations d'huissier aux accusés Salah Abdeslam et Osama Krayem, comme c'est le cas depuis le 25 novembre.
LT à suivre ... une fois ces procédures effectuées.
L'audience a repris pour de bon cette fois. Avec, tout d'abord, le rejet de la demande de remise en liberté de l'accusé Farid Kharkhach. La cour considère en effet que sa remise en liberté pourrait nuire au bon déroulement du procès, notamment du fait du risque de fuite au Maroc.
1ere assesseure : "vous vous êtes mariée avec Kevin Gonot?"
Jennifer Clain : "j'avais 15 ans et demi."
- ça s'est passé où?
- chez ma mère
- vous avez combien d'enfants avec votre mari?
- 5 enfants
- ils ont quels âges?
- 14, 12, 10, 9 et 5 ans.
Jennifer Clain : "aujourd'hui, avec le recul, je me rends compte que ma mère faisait certaines choses et que du coup je la prenais en modèle parce que c'était ma mère.
Mais on est tous coupables de ce qu'on a fait, cru ou voulu."
Jennifer Clain au sujet de la revendication des attentats du #13Novembre 2015 par ses oncles : "si ça avait été vraiment eux, ça auraient été une fierté de le dire. Ils m'ont dit qu'ils avaient été obligés. Et vous savez là-bas, on peut vous forcer à faire n'importe quoi."
60e journée d'audience aujourd'hui au procès des attentats du #13Novembre
Le compte-rendu d'hier au sujet, notamment du "clan Clain", avec les illustrations de @ValPSQR est à retrouver ici > franceinter.fr/justice/proces…
L'audience ne débute qu'à 14 heures aujourd'hui en raison d'un mouvement de grève des magistrats et greffiers.
A noter par ailleurs que Salah Abdeslam et Osama Krayem sont toujours absents du box et qu'il faudra le temps des sommations d'huissier désormais habituelles.
Aujourd'hui, la soeur aînée des Clain et sa fille ainsi que la mère du terroriste du Bataclan Foued Mohamed-Aggad doivent témoigner à l'audience.
@ValPSQR L'audience reprend, mais Salah Abdeslam et Osama Krayem refusent encore de comparaître aujourd'hui.
L'audience est donc immédiatement suspendue "pour les sommations d'usage" précise le président.
@ValPSQR A suivre, les auditions des proches des terroristes décédés Chakib Arkouh et Najim Laachraoui.