Osama Krayem qui a accepté de venir à l'audience hier pour son interrogatoire, mais il refuse à nouveau de comparaître aujourd'hui. L'audience ne reprend donc que pour être immédiatement suspendue, le temps des somations d'huissier.
On se retrouve donc un peu plus tard avec le LT de l'interrogatoire de l'accusé Adel Haddadi à suivre ici.
L'audience reprend pour le 3e interrogatoire d'accusé, en l'occurrence Adel Haddadi. Rappelons que cet accusé est soupçonné d'avoir été prévu pour faire partie d'un 4e commando, mais il a été arrêté sur la route des migrants.
Adel Haddadi, ressortissant algérien explique qu'il a appris le français et le comprend donc un peu. "Bonjour mesdames et messieurs de la cour", lance-t-il avec un fort accent.
Une interprète se tient à ses côtés si besoin de traduction.
Président : vous avez indiqué que vous vouliez dans un 1er temps partir en Turquie [et pas en Syrie, ndlr]. Pourquoi alors l'avoir caché à vos parents ?
Adel Haddadi : "parce que même à 28 ans, si je voulais dormir chez un ami, ils disaient non"
- et vous leur obéissiez ?
- oui
Adel Haddadi interrogé sur ses contacts avec un certain Abou Ali : "j'ai vu sur Facebook ce qu'il se passait en Syrie. Ca m'a touché, ça m'a atteint. J'ai demandé en ami des gens qui se trouvaient en Syrie".
Président : "ouais ... c'est la première fois que vous dites ça."
Président : "et vous partez en Turquie pour rencontrer ce Abou Ali?"
Adel Haddadi : "c'est ça".
- mais vous partez en Turquie pour aller en Syrie en fait ...
- c'était compliqué dans ma tête à cette période-là. Je ne peux pas vous l'expliquer distinctement.
Président : "est-ce qu'on ne peut pas considérer que quand vous quittez l'Algérie, c'est pour vous rendre à terme en Syrie?"
Adel Haddadi : "je n'étais pas sûr de ma démarche. Mais une fois en Turquie, j'ai discuté avec Abou Ali et c'est là que j'ai pris ma décision."
Adel Haddadi : "avec Abou Ali, on a discuté de son histoire avec l'armée syrienne libre, de ce qui se passait en Syrie. Ca m'a touché. Et j'ai accepté de rentrer en Syrie."
Président : "mais comme ancien de l'ASL, comment il a pu vous conseiller d'aller chez Daech, ses ennemis ?"
Adel Haddadi : "quand j'étais chez Daech, j'ai retrouvé beaucoup d'anciens de l'armée syrienne libre."
Adel Haddadi : "je voulais quitter l'Algérie. Je me posais plein de questions."
Président : "sur quoi?"
- sur ma vie
- vous cherchez un peu à votre vie?
- c'est ça.
- et vous vouliez aller en Syrie pour aider des gens?
- oui
Président : "vous apparaissez sur une photo avec une kalachnikov, aux côtés d'un combattant de l'été islamique."
Adel Haddadi : "on se baignait parce qu'il faisait chaud ...."
- vous vous baignez avec une kalachnikov?
- on a rencontré des gens, tout le monde s'est pris en photo
Adel Haddadi au sujet de son entrée en Syrie : "j'ai marché, j'ai trouvé une maison qui appartenait à l'Etat islamique. J'ai attendu quelques heures, puis j'ai été dans une deuxième maison. Ils m'ont interrogé, ils m'ont pris mon téléphone et mon sac".
Président :"après, vous avez indiqué être resté dans une petite ville syrienne?"
Adel Haddadi : "oui, deux mois"
- et vous avez fait quoi?
- on a commencé à s'entraîner, on eu des rappels religieux, on a eu des examens
Adel Haddadi poursuit sur sa semaine d'entraînement au sein de l'Etat islamique : "on s'est entraînés sur comment démonter une kalachnikov. Et à la fin de la semaine, on nous a appris à tirer."
Président : vous suivez votre entrainement dès votre arrivée ?
- trois semaines après
Président : "si vous y aller pour faire de l'humanitaire, on ne comprend pas bien le but d'un entraînement militaire"
Adel Haddadi : "je ne savais pas ce que c'était l'humanitaire. Je savais que ce n'était pas pour donner des bonbons aux gamins, mais je n'ai pas pensé à ça ..."
Adel Haddadi au sujet de son arrivée dans l'Etat islamique : "ils m'ont dit : si tu veux être kamikaze, tu pourras rentrer à ta maison. Moi, je ne savais pas ce que ça voulait dire kamikaze. Alors, j'ai choisi autre chose et ils m'ont fait faire un entraînement."
Président : "est-ce que c'est durant ces semaines-là que vous avez approfondi vos connaissances religieuses?"
Adel Haddadi : "un petit peu"
- et c'est là qu'on vous donne une kunya ?
- d'abord on m'a dit Abou Houdeifa, mais il y en avait un autre. Donc j'ai pris Abou Assem
Adel Haddadi interrogé sur la kalachnikov qu'il avait : "chaque fois que je me déplaçais dans Raqqa, je devais l'avoir avec moi. Pour moi, Raqqa c'était calme. Il n'y avait pas de combat. Mais c'était comme ça : il fallait circuler avec notre arme".
Adel Haddadi raconte encore : "un Syrien est venu me voir, il m'a dit : "on a besoin de vous". J'ai été amené auprès d'une personne cagoulée. Il m'a demandé si j'avais vécu en Europe. J'ai dit non. Il m'a dit que ce n'était pas grave, que j'allais partir en Europe".
Adel Haddadi : "il m'a dit que j'allais partir en Europe avec trois personnes"
Président : "pour quoi faire?"
- il m'a dit : "ta mission c'est de partir en France. Il ne m'a rien dit de plus. Mais ceux qui devaient voyager avec moi m'ont dit que la mission c'était d'être kamikaze
Adel Haddadi : "je leur ai dit que j'acceptais, mais en moi-même je n'étais pas pour" [la mission kamikaze que l'Etat islamique lui a assignée, ndlr]. En Syrie, on ne pose pas de questions. C'est interdit. Je l'ai compris dès le début. C'est les consignes."
Adel Haddadi prendra ainsi la route de l'Europe avec trois autres hommes également missionnés par l'Etat islamique : les deux futurs kamikazes du Stade de France et Muhammad Usman, également accusé de ce procès.
Président : "vous allez traverser la Syrie, la Turquie, la Grèce, ça va durer plusieurs jours. A aucun moment vous n'avez parlé du but de votre voyage ?"
Adel Haddadi : "moi, je me suis dit : je vais aller en Europe et après je vais me retirer de tout ça"
Président : "sur la vidéo de revendication [des attentats, ndlr], on voit les deux Irakiens qui vont devenir kamikazes du Stade de France exécuter un otage, face à la caméra. On vous a parler de faire la même chose?"
Adel Haddadi : "non, jamais"
Président : "Abdelhamid Abaaoud [coordonnateur des commandos] vous ne l'avez jamais vu?"
Adel Haddadi : "non"
- A Raqqa, vous ne l'avez jamais vu?
- on peut ne pas se voir
- alors que vous avez vu Oussama Atar [le commanditaire des attentats, ndlr]
- oui, je l'ai vu vers la fin.
Président : "pourquoi vous êtes choisi pour participer à cette mission dont l'importance est capitale pour l'Etat islamique à ce moment-là ? Pourquoi vous?"
Adel Haddadi : "le Saoudien a dit : "celui-là, il n'est pas connu". Et il avait compris que je ne pouvais pas dire non."
Président : "pourquoi vous ne pouviez pas dire non?"
Adel Haddadi : "parce que je parlais avec les gens, j'étais serviable."
- être serviable et aller commettre un attentat, ce n'est pas pareil ...
- je ne sais pas, peut-être parce que je n'étais pas connu en Europe ...
Le président rappelle qu'Adel Haddadi prend la route des migrants avec trois djihadistes. "Et ils vous donnent un téléphone. Pourquoi? "
Adel Haddadi : "ils nous ont donné deux téléphone : un pour moi parce que je parle arabe et un pour notre chef"
- ... un des deux Irakiens
Sur le départ de l'Etat islamique, Adel Haddadi explique: "on a pris un fourgon. On a trouvé un passeur qui a appelé une 2e voiture"
Président : "et on vous a donné de l'argent?"
- c'est Abou Ahmad [Oussama Atar, ndlr] qui m'a donné 3000 dollars
- il avait confiance en vous
Adel Haddadi raconte la traversée de la Turquie. Dans la voiture, se trouve les Irakiens du Stade de France, Muhamad Usman mais aussi Oussama Atar (commanditaire des attentats.
Président : "c'était une berline, pas un minibus !"
- nous étions derrière, à 4, tout serrés."
Ensuite, c'est la traversée de la Méditerranée. "On a payé 1100 dollars au passeur", explique Adel Haddadi.
Président : "vous étiez combien sur le bateau?" (un gros zodiac, précise l'accusé)
- cinquante personnes
- chacun a payé 1100 dollars?
- oui
- ah c'est sûr, ça rapporte !
"Passons sur le passeur, si j'ose m'exprimer ainsi, poursuit le président, vous arrivez sur quelle île?"
Adel Haddadi : "Leros"
- et là, on a contrôlé vos papiers
- j'avais un faux passeport, j'ai été arrêté et ils nous ont mis dans une cave un mois
Président : "ils vous ont arrêté parce qu'ils ont compris que vous n'étiez pas des Syriens, c'est ça ?"
Adel Haddadi : "oui"
- mais les Irakiens avaient les mêmes papiers et ils sont passés ...
- peut-être parce qu'ils parlaient le dialecte syrien.
- et pas vous?
- non
Président : "vous sortez de prison après un mois, quelle était votre intention : continuer jusqu'à la France? Rentrer en Algérie?"
Adel Haddadi : "j'ai rencontré un Algérien qui vivait en Autriche, il m'a dit c'est un beau pays, appelle-moi, on trouvera une solution"
Président : "donc vous avez l'intention d'aller jusqu'en Autriche?"
Adel Haddadi : "c'est ça."
- ça n'apparaît jamais dans le dossier, mais bon. Et en fait, vous contacter quelqu'un via Telegram, application qui est connue pour sa discrétion, disons.
Président : "on peut considérer que vous poursuivez la mission [de l'Etat islamique, ndlr]?"
Adel Haddadi : "j'étais coincé. Pendant un mois, j'ai été enfermé dans une cave, avec un plafond de 1m20 de hauteur. Ils m'avaient dit que si je restais j'allais y retourner."
Le président interrompt l'interrogatoire d'Adel Haddadi.
"On m'indique que la connexion est bonne avec l'Algérie, on va entendre le témoin maintenant."
L'accusé se rassied dans le box.
Après quelques temps de flottement, le président reprend le micro : "est-ce que vous nous entendez en Algérie? Oui?"
Apparaît à l'écran, une salle avec plusieurs personnes : "vous avez le procureur général adjoint, monsieur le traducteur et monsieur Haddadi" explique-t-on.
L'audition du témoin démarre laborieusement. L'interprète qui se trouve à ses côtés en Algérie, sensé traduire en arabe, se contente parfois de reprendre les questions en français.
"Vous êtes bien interprète en arabe?", l'interroge le président.
"Oui, oui, en arabe".
Puis, l'accusé Adel Haddadi (qui comprend un peu le français) demande à intervenir : "l'interprète ne traduit pas vraiment les propos".
Enfin, l'interprète située en France s'avance à la barre : "excusez-moi, j'interviens, je suis aussi interprète, ce n'est pas ça du tout"
L'interprète qui se trouve en France prend donc le relais, pose la première question en arabe, à l'intention du témoin. Puis s'adresse à la cour : "c'est bien ça monsieur le président?"
La salle éclate de rire.
Le président aussi : "malgré mon expérience, je ne parle pas arabe"
L'audition débute enfin.
Depuis l'Algérie, le frère de l'accusé Adel Haddadi explique : "si j'avais su qu'il partait en Syrie, je ne l'aurais pas laissé faire parce que je sais que ça ne crée que des problèmes".
Le témoin, casquette sur la tête, verste de survêtement bleu clair et masque sur le menton explique n'avoir eu aucun contact avec son frère "jusqu'à ce qu'il nous a contacté de la prison. La plupart du temps, quand il appelle ma mère.
On lui a envoyé des affaires, ses lunettes".
Le frère d'Adel Haddadi dit de lui qu'il "est une personne normale, il ne portait pas de kamis. Ses amis étaient liés aux élevages d'oiseaux [la passion d'Adel Haddadi, ndlr] et au sport. C'était une personne musulmane normale, il n'était pas strict dans la religion."
Me Léa Dordilly, avocate d'Adel Haddadi l'interroge sur l'absence de la mère de l'accusée, également citée à témoigner. "Elle a eu un AVC, elle est paralysée du côté droit" répond le témoin.
Fin de son audition. "Merci aux autorités judiciaires algériennes" dit le président.
L'audience est suspendue pour une pause avant la suite de l'interrogatoire de l'accusé Adel Haddadi.
L'audience reprend. "Monsieur Haddadi, veuillez vous lever", lui demande le président.
"Bonjour mesdames et messieurs", lance à nouveau l'accusé en se levant.
"Rebonjour", le remercie le président.
La 1ere assesseure s’étonne du fait que selon la mère d’Adel Haddadi, il aurait rencontré un ami à lui en Autriche. “Vous auriez pu faire le chemin inverse avec lui jusqu’en Algérie”
Adel Haddadi : “j’ai pas pensé à ça. Je me suis dit qu’en Algérie, ce serait la prison, tout ça”
1ere assesseure : "aux enquêteurs, vous avez dit que ne saviez pas quels étaient les groupe en Syrie, vous ne saviez pas ce qu'était Daech, vous ne saviez pas tout ça avant de partir février 2015 ?"
Adel Haddadi : "je ne connaissais pas bien ce qui se passait en Syrie".
La première assesseure sceptique énumère les vidéos sur la Syrie partagées par l'accusé : "c'est vraiment Abou Ali, en une journée qui vous a convaincu de passer la frontière?"
Adel Haddadi : "il m'a montré que c'est important de faire ça pour aider ces gens"
La 1ere assesseure ne cache pas non plus son scepticisme quant aux fonctions réelles occupées par Adel Haddadi à Raqqa. "Vous dites que vous étiez cuisinier, mais vous aviez une kalachnikov. Faut-il comprendre que tout cuisinier à Raqqa se promène toujours avec une kalachnikov?"
Camille Hennetier (avocate générale) revient sur la fiche d'enrôlement que remplissent les hommes qui rejoignent Daech. "Vous avez choisi combattant et pour autant vous êtes devenu cuisinier?"
Adel Haddadi : "oui, parce qu'à Raqqa il se passait rien. Donc je me tenais prêt".
Camille Hennetier (AG) s'agace des contradictions de l'accusé : "Abou Ahmed est un cadre de l'Etat islamique qui vous envoie en mission suicide en France. Donc ne me dites pas que vous le contactez pour parler de votre vie quotidienne, ce n'est pas crédible."
Interrogé sur ses liens Muhamad Usman, avec lequel il devait passer à l'acte en France, il dément l'avoir traité de "boulet", comme cela apparaît dans le dossier. "La communication avec lui n'était pas bonne", concède-t-il à peine.
Dans le box, Muhamad Usman s'esclaffe.
Me Topaloff, avocate de parties civiles lance à l'accusé : "vous avez l'art de jouer la naïveté d'évoluer dans le monde qui me pose problème. Vous vous sous-estimez curieusement."
Elle évoque par exemple le 2 octobre 2015, alors qu'il se trouve à Izmir en Turquie.
Me Topaloff (PC) : "si vraiment vous voulez fuir l'enfer de Daech, à ce moment-là, si vous voulez fuir, vous avez tout en main : un passeport, un téléphone, de l'argent. Pourquoi ne l'avez-vous pas fait?"
Adel Haddadi : "j'avais peur de trahir l'Etat islamique."
Adel Haddadi : "à ce moment-là, j'ai pensé comme ça. Maintenant, j'ai un cerveau qui fonctionne mieux".
Dans la salle, des parties civiles s'esclaffent.
Me Topaloff (PC) : ce que vous décrivez, c'est que vous êtes un bon soldat de Daech. Vous avez la possibilité de partir, vous ne partez pas. Et vous suivez les ordres."
Adel Haddadi, en français : "non, je ne me suis pas enfui parce que derrière, il y aura un problème sur moi."
Me Topaloff (PC) : "sur les 15 personnes envoyées pour le #13Novembre tous sont des combattants aguerris ou des artificiers. Comment expliquez-vous que vous seriez le seul à n'avoir pas d'expérience de combattant ?"
Adel Haddadi : "parce que je ne suis pas capable de dire non"
Me Topaloff (PC) insiste : "monsieur, il fallait qu'ils vous fassent terriblement confiance. A tout moment, vous auriez pu dénoncer le projet. Vous étiez explosif, si je peux dire."
Adel Haddadi :"mais moi je ne savais pas ce qui allait ce passer, quel jour? Ou ?"
Me Topaloff (PC) : "il est invraisemblable que l'Etat islamique sur une opération comme celle là ait pris le risque d'envoyer quelqu'un qui n'était pas quelqu'un de sûr. Il fallait qu'ils aient des garanties sur votre loyauté!"
Me Topaloff (PC) : "qu'est-ce que vous pensez du GIA ? Vous faites une différence avec Daech?"
Adel Haddadi : "je condamne les gens qui font des attentats, quels qu'ils soient. Et j'ai fait des fautes, je suis là pour prendre une peine, pour être condamné. J'accepte ça."
Me Catherine Szwarc (parties civiles) revient sur les décapitations d'otages qu'ont effectué les membres des commandos avant de quitter la Syrie et qui figurent sur la vidéo de revendication. "Vous vous avez été exempté d'exécution? Pourquoi?"
Adel Haddadi : "je ne sais pas"
Me Didier Seban (parties civiles) : "sur les quatre personnes envoyées ensemble, les deux Irakiens sont arrivés à passer [aux contrôles d'entrée à Leros, ndlr] et se sont fait sauter au Stade de France. Vous, vous n'êtes pas arrivés à passer. C'est tout?"
Adel Haddadi : "oui"
Le président souhaite poser des questions supplémentaires à l'accusé : vous condamnez Daech, oui ou non?
Adel Haddadi : oui
- quand avez vous appris pour les attentats ?
- quelqu'un me l'a dit en Autriche
- vous comprenez que les Irakiens sont dedans ?
- je m'en suis douté
Président : "vous vous en doutez et à ce moment-là vous n'êtes pas paniqué, vous ne fuyez pas?"
Adel Haddadi : "j'ai eu peur. J'ai paniqué beaucoup."
- et vous restez là [en Autriche, ndlr] sans bouger ?
- j'ai essayé de trouver une solution à droite à gauche mais ...
Me Ronen, avocate de Salah Abdeslam : "on vous dit que vous allez commettre un attentat en France. Vous avez une idée des cibles?"
Adel Haddadi : "je ne connaissais pas les cibles, la date, l'heure".
Me Simon Clémenceau, avocat d'Adel Haddadi : "est-ce que vous reconnaissez les termes de la prévention? [les faits qui lui sont reprochés, ndlr]
- oui
- et cela veut dire quoi
- être condamné, j'ai commis des fautes.
Adel Haddadi (en français) : "je suis très triste par rapport à ce qui s'est passé, les gens qui sont morts. Je suis très triste que je me trouve ici dans le box."
Me Léa Dordilly, autre avocate d'Adel Haddadi vient conclure cette journée d'interrogatoire : "ce qu'on a à coeur, monsieur Haddadi, c'est de vous accompagner tout au long de cette audience pour que vous ayez dit ici tout ce que vous vouliez exprimer".
Adel Haddadi : "j'ai passé six ans en prison. J'ai fait souffrir mon entourage. Je me pose beaucoup de questions : pourquoi j'ai quitté ma famille? Mon pays?"
Me Léa Dordilly : "vous nous avez dit que vous aviez accepté parce que vous n'étiez pas capable de dire non? Pourquoi? Qu'est-ce que ça dit de vous?"
Adel Haddadi : "je travaille sur ça avec ma psychologue. J'ai changé beaucoup de choses sur moi après toutes ces années"
Fin de l'interrogatoire d'Adel Haddadi et de cette 17e semaine d'audience.
"On reprendra, si tout va bien, mardi à 12h30" indique le président. "L'audience est levée".
Adel Haddadi ou le kamikaze serviable, le compte-rendu du jour, illustré par @ValPSQR est disponible ici >
L'accusé Osama Krayem refusant toujours de venir dans le box, l'audience sera immédiatement suspendue pour les sommations d'usage. Elle reprendra ensuite avec la 2e partie de l'interrogatoire de Mohamed Abrini, alias l'homme au chapeau.
L'audience reprend pour de bon. Le président indique qu'il "passe outre l'absence d'Osama Krayem aujourd'hui."
"Par contre, il est prévu de l'interroger demain", rappelle-t-il.
17e semaine de procès des attentats du #13Novembre 2015. 65e jour d'audience.
L'audience devrait reprendre normalement aujourd'hui, la dernière expertise médicale de Salah Abdeslam ayant conclu qu'il était en état de comparaître.
Dans les conclusions de cette expertise que nous avons pu consulter, il est indiqué que "depuis le 3 janvier 2022, en application des recommandations en vigueur les plus récentes, il [Salah Abdeslam , ndlr] est apte sur le plan médical et sanitaire à assister aux audiences"
Au sujet du dernier test positif de Salah Abdeslam, les experts ont pris le soin d'ajouter que "la persistance d'une PCR positive plus de 10 jours après le début des symptômes (...) ne correspond pas à une excrétion de virus viable et n'est donc pas associée à une contagiosité".
62e et dernière journée d'audience de 2021 au procès des attentats du #13Novembre 2015.
Le compte-rendu de la dernière journée, illustré par @ValPSQR est disponible ici > franceinter.fr/justice/proces…
Aujourd'hui, on doit notamment entendre Patrick Calvar, ancien patron de la DGSI, ainsi qu'un expert sur les faux passeports.
Mais les accusés Osama Krayem et Salah Abdeslam refusent toujours de comparaître dans le box. Et un troisième accusé, qui comparaît libre est en retard.
L'accusé qui comparait libre et qui était coincé dans le RER en grève vient d'arriver à l'audience.
Celle-ci va pouvoir reprendre ... pour être suspendue le temps des sommations d'huissier à Salah Abdeslam et Osama Krayem.
L'audience reprend ... mais est immédiatement suspendue pour les sommations d'huissier aux accusés Salah Abdeslam et Osama Krayem, comme c'est le cas depuis le 25 novembre.
LT à suivre ... une fois ces procédures effectuées.
L'audience a repris pour de bon cette fois. Avec, tout d'abord, le rejet de la demande de remise en liberté de l'accusé Farid Kharkhach. La cour considère en effet que sa remise en liberté pourrait nuire au bon déroulement du procès, notamment du fait du risque de fuite au Maroc.
1ere assesseure : "vous vous êtes mariée avec Kevin Gonot?"
Jennifer Clain : "j'avais 15 ans et demi."
- ça s'est passé où?
- chez ma mère
- vous avez combien d'enfants avec votre mari?
- 5 enfants
- ils ont quels âges?
- 14, 12, 10, 9 et 5 ans.
Jennifer Clain : "aujourd'hui, avec le recul, je me rends compte que ma mère faisait certaines choses et que du coup je la prenais en modèle parce que c'était ma mère.
Mais on est tous coupables de ce qu'on a fait, cru ou voulu."
Jennifer Clain au sujet de la revendication des attentats du #13Novembre 2015 par ses oncles : "si ça avait été vraiment eux, ça auraient été une fierté de le dire. Ils m'ont dit qu'ils avaient été obligés. Et vous savez là-bas, on peut vous forcer à faire n'importe quoi."
60e journée d'audience aujourd'hui au procès des attentats du #13Novembre
Le compte-rendu d'hier au sujet, notamment du "clan Clain", avec les illustrations de @ValPSQR est à retrouver ici > franceinter.fr/justice/proces…
L'audience ne débute qu'à 14 heures aujourd'hui en raison d'un mouvement de grève des magistrats et greffiers.
A noter par ailleurs que Salah Abdeslam et Osama Krayem sont toujours absents du box et qu'il faudra le temps des sommations d'huissier désormais habituelles.
Aujourd'hui, la soeur aînée des Clain et sa fille ainsi que la mère du terroriste du Bataclan Foued Mohamed-Aggad doivent témoigner à l'audience.