Intéressante réaction, qui démontre bien que le projet politique n'est pas d'améliorer notre système économique et social pour que les français vivent mieux, mais d'augmenter la précarité des jeunes pour qu'ils acceptent des conditions de vie dégradées.
Si on exclu les métiers saisonniers, on trouve : 1. des métiers peu qualifiés mais difficiles et qui ne permettent pas de bien vivre 2. des métiers qualifiés en santé et informatique (pour lesquels aucun effort public de formation n'est fait).
A ça il faut rappeler l'évidence : il n'y a pas de problème d'emplois non pourvus en France, il y a un problème de chômage, donc d'une insuffisance des emplois et de leur répartition par rapport à la population active.
En réalité donc, les emplois qui sont "en tension" ne le sont pas pour des questions de formation (sauf en info et santé), mais tout simplement pour des questions de conditions de vie.
Aucun rapport avec de prétendues « filières sans débouchés ».
Donc pourquoi faire systématiquement ce lien entre formation et chômage (au niveau national, pas individuel), quitte à utiliser des articles parodiques et des moqueries sans fondement visant à dénigrer ceux qui se forment et se cultivent ?
Face à une population qualifiée et un appareil économique ne permettant pas de bonnes conditions de vie, il faut en effet choisir entre :
- réformer l'appareil économique, en distribuant plus équitablement les richesses ;
ou
- réduire la qualification, pour justifier la pauvreté.
Au final, ce projet politique, en s'attaquant à la formation des jeunes, s'attaque en réalité aux conditions de vie des français, jugées trop élevées puisque certains refusent encore des emplois difficiles et ne permettant pas de vivre correctement.
Attention, imprécision de ma part dans ce tweet : il s'agit des *emplois* saisonniers pour chaque métier, lesquels métiers n'ont pas forcément de difficulté de recrutement pour les emplois non saisonniers.
Attention : pas "métier saisonnier" mais "emplois saisonniers" pour ces métiers.
C'est là la tromperie de cette stat : elle ne regarde pas les métiers, mais les emplois difficiles dans chaque métier.
Et c'est purement du déclaratif.
Précision pour limiter les réactions épidermiques basées sur une comparaison stérile entre métiers :
Il s'agit ici seulement de savoir s'il existe des emplois durablement non pourvus en raison de notre système de formation.
Pour l'instant, je n'ai aucune preuve de ça.
Hasard du calendrier, on constate aujourd'hui que, pour la première fois de notre histoire, les LP plafonnent en terme d'insertion dans l'emploi.
Comme on a plafonné toutes les formations jusqu'au Bac au XXe siècle, selon exactement la même logique.
[#VeilleESR#LRU] Emmanuel Macron expose une réforme «systémique» de l'université
Il s'agirait donc de la troisième étape après la réforme systémique des formations (ORE 2018) et de la recherche (LPPR 2020). Ça vaut bien une analyse.
Le discours a été tenu devant le congrès de la CPU désormais appelée @FranceUniv qui représente « un nouvel élan, qui rappelle le rôle de partenaire essentiel des pouvoir publics / force de proposition et de transformation pour l'ESR » d'après M. Macron.
Le discours commence par des banalités : « concurrence pour les talents », « décloisonner pour favoriser les synergies », « Shanghai / Saclay »...
Mais surtout « conjurer notre histoire » avec « le vent de face en raison de la démographie ».
C'est important pour la suite.
[#VeilleESR#LPPR] Décret n° 2021-1449 du 4 novembre 2021 relatif au contrat de mission scientifique prévu par l'article L. 431-6 du code de la recherche
Disparition du terme « CDI », sur lequel la totalité de l'argumentaire reposait.
« sans préjudice », « à l'exception », « par dérogation »... Il faudrait l'aide d'un juriste pour aller fouiller les détails, mais ça ressemble quand même pas mal à une sortie du cadre de la fonction publique.
[#VeilleESR#Parcoursup] Emmanuel Macron présente le dispositif de diminution artificielle du taux de NEET des jeunes (sans formation ni emploi), qui menace d'exploser en conséquence de la politique éducative d'Emmanuel Macron.
La logique est fascinante : 1. On aligne le financement des formations sur le besoin du marché de l'emploi. 2. Comme ce besoin est inférieur au nombre de jeunes, on met en place des politiques d'éviction (#BacBlanquer, #Parcoursup, #EtudiantsSansMaster)
3. Les jeunes évincés remplissent donc mécaniquement le taux de NEET.
4. Les projections de l'économie post-covid sont inquiétantes, la démographie continue d'augmenter, et on a réduit l'amortisseur des études gratuites pour tous.
Je ne doute pas une seconde que Mme Pécresse, ancienne ministre de l'#ESR et porteuse de la loi #LRU, sans doute la plus transformante du XXIe, ait de fines connaissances du sujet.
Du coup, il y a plein de choses que je ne m'explique pas...
« On le sait très bien, il y a des universités surdotées, qui ont perdu des étudiants en premier cycle »
Alors pas à ma connaissance, non. Ça a augmenté de partout, et significativement.
[#VeilleESR#LRU] Quinze membres de l’Académie des sciences alertent « les augmentations de budget ne seront pas à même de combler nos faiblesses structurelles. »
Les texte de la #LPPR ne sont pas encor tous sortis, qu'on appelle a nouvelles réformes.