Après nos premiers dossiers (et pas nos derniers, #StayTuned) sur le parcours de "Perry le Lyonnais", nous avons poursuivi notre plongée dans les eaux troubles de Reconquête. Pour ce #DossierDe20H, retour sur le parcours de Philippe Schleiter, de Faurisson à #JeNeSuisPasCharlie🔽
En rejoignant le Z, Guillaume Peltier a peut-être renoué avec l’un de ses anciens amis : Philippe Schleiter, chargé des investitures aux législatives de Reconquête. Neveu du négationniste Robert Faurisson, Schleiter est un pivot de l’ED française. C'est simple #IlEstPartout
Peltier, que l’Incorrect surnommait en juin dernier le “variant français” à cause de sa fâcheuse tendance à changer de crémerie tous les 2 ans (FN-MNR-MPF-UMP-LR-Reconquête), a commencé sa carrière politique au FN en 1996, du côté des cathos tradis de Chrétienté Solidarité.
Peltier rejoint en 1999 le MNR de Bruno Mégret après un énième dérapage révisionniste de Le Pen, lorsqu’il réalise que le patriarche de l’extrême-droite n’a pas l’intention de prendre le pouvoir pour en donner quelques miettes au jeune ambitieux.
En tant que catho tradi Guillaume Peltier joue un peu le rôle de la minorité visible dans un parti dominé par les néo-païens. Bénéficiant d’une forme de discrimination positive, il accède à la direction du MNJ, présidé par un certain Philippe Schleiter.
Philippe Schleiter n’a que 27 ans à l’époque, mais sa famille est déjà connue comme le loup (blanc) à l’extrême-droite. Et pour cause : son oncle n’est autre que Robert Faurisson. Sa mère, Yvonne est l’animatrice de la principale boucle de diffusion de ses écrits.
Robert Faurisson est déjà une véritable “star” à l’extrême-droite. Une séquence ahurissante tournée par le Petit Journal au banquet de Rivarol en 2016 témoigne de l’enthousiasme délirant qu’il suscitait de son vivant dans les milieux radicaux.
Le père de Philippe, René Schleiter, est un vieux routier de l’extrême droite française, tendance odeur de souffre. Il a notamment collaboré à la revue néonazie “Tabou”, développant notamment la “thèse” d’une utilisation des chambres à gaz pour traiter le typhus #BenVoyons
René Schleiter sera par ailleurs le suppléant de Nicolas Bay lors des législatives de 2002. Le même Nicolas Bay qui fut membre de la “Jeunesse Action Chrétienté” fondée par Guillaume Peltier en 1996 et qui hésite aujourd’hui à rejoindre le Z. Le monde est vraiment petit à l’ED.
À la disparition du “Faussaire” en octobre 2018, c’est René himself qui sera chargé de répandre la nouvelle dans les médias, signe d’une proximité à toute épreuve avec son beauf. C’est beau la famille quand même.
Il y a encore quelques années, René Schleiter chroniquait de manière ponctuelle dans Polémia, la “Fondation” des ex du MNR sur laquelle nous reviendrons dans quelques tweets. 😏
L’un des derniers écrits du “Père Schleiter” sur Polémia est consacré à la chute du 3e Reich. Tout en cherchant à faire pleurer dans les chaumières sur le sort de l’Allemagne vaincue, le beauf de Faurisson ne peut s’empêcher de dresser une comparaison avec les temps présents…
Dans la famille, il y a enfin le frère Xavier Schleiter. Ce dernier est membre du groupe de rock identitaire français “In Memoriam”. Un groupe notamment connu pour sa reprise du chant des jeunesses hitlériennes “Es dröhnet der Marsch der Kolonne” en 2002.
Au sein de l’un des grands groupes du “RIF”, Xavier Schleiter n’est pas n’importe qui : c’est le chanteur et le véritable taulier. Dans un clip mis en ligne il y a quelques années, on voit Xavier, cheveux peroxydés et en treillis, en train de débouler avec ses potes dans Barbès
Le clip d'Europa est d'ailleurs bourré d’Easter Eggs. Il y a d’abord Xavier à moto, avec une croix celtique sur le casque. Un membre du groupe qui consulte l’un des Tumblr iconiques de la fachosphère : Zentropa, tandis que dans le métro un autre membre lit les actu sur FdeSouche
À ce stade, d’aucuns ayant étudié les déterminismes sociaux pourraient objecter que l’on n’est pas forcément comptable de sa famille (fût-elle négationniste), et que l’on peut être d’extrême-droite sans être négationniste. Oui en principe, mais n’anticipons pas trop… 🔽
Revenons en 2002. Le soir du 21 avril, c’est la douche froide pour les mégrétistes. Alors que le "félon" Mégret cherchait à enterrer Le Pen, celui-ci ne recueille que 2,34% des voix. JMLP est quant à lui qualifié pour le second tour pour la 1ère fois avec 17,79% des suffrages
Faute de débouchés électoraux, les ex du MNR se reconvertissent dans la “métapolitique” et le combat culturel. Schleiter participe à la création de la fondation Polémia aux côtés de Jean-Yves Le Gallou, Grégoire Dupont-Tingaud et Xavier Caïtucoli.
Schleiter met aussi à profit son vaste réseau à l’extrême-droite pour promouvoir ses activités entrepreneuriales. Toutes les familles de la droite dure et de l’extrême droite le reçoivent pour donner des conférences sur le management.
Philippe Schleiter passe aussi très bien dans les médias lus à la droite de la droite. Il y multiplie les analyses, distribue les bons et les mauvais points et pronostique un prochain “réenracinement de l’entreprise”.
Dans le cadre de ses activités de conférencier, Schleiter utilise parfois le pseudonyme de “Philippe Christèle” (l’anagramme de Schleiter). Sous ce nom plus discret, celui-ci continue d’entretenir une activité intense à l’extrême-droite.
Philippe Christèle est le nom sous lequel Schleiter co-anime le Libre journal de la vieille Europe sur Radio Courtoisie avec son compère Patrick Péhèle (pseudo de Patrick Lusinchi).
Un journal mais alors vraiment très libre, où l’on aborde tous les sujets, sans tabou aucun.
Le Libre journal de la vieille Europe se prête parfois à des propos très extrêmes. En octobre 2014, il consacre une émission hallucinante à Jean Bricmont, qui milite contre la loi Gayssot au nom de la défense de la liberté d’expression des négationnistes.play.anghami.com/episode/100924…
Sous prétexte de laisser travailler librement les historiens, qui n’oseraient pas protester contre la loi Gayssot, Bricmont mentionne au passage des écrits négationnistes à l’antenne dénonçant les preuves “peu nombreuses et peu sûres” de l’existence des chambres à gaz…
Mais Schleiter n’est pas seulement un homme de radio, c’est aussi un homme de l’écrit. Sous le pseudonyme de Christèle, celui-ci chronique l’actualité ou “administre des volées de bois vert” dans des médias amis comme la Revue Éléments.
Prompt à réagir à l’actualité, “Philippe Christèle” publie au lendemain de l’attentat de Charlie Hebdo le 8 janvier 2015 un article sur Boulevard Voltaire, pour exposer quelques réflexions très personnelles sur la liberté d’expression…
Dans ce texte “en forme d’hommage aux actionnaires, journalistes et dessinateurs de Charlie Hebdo qui n’ont jamais rien respecté ni personne”, Christèle dresse un parallèle très douteux entre l’attentat qui a tué 12 personnes et les lois Pleven et Gayssot qui répriment le racisme
Dans une allusion transparente à Faurisson et à Reynouard, Christèle déplore que “des historiens sont déjà allés en prison pour leurs écrits” et dénonce la “camarilla médiatique” qui “organise la mort civile de ceux dont l’expression n’est pas tolérée”. Comme Zemmour par exp..
Schleiter est-il bien l’auteur de ces lignes, alors qu’il jure n’avoir jamais écrit sur le sujet ? Ce texte a été en tout cas publié la veille sur le site de Polémia, que son père administre. L’usurpation d’identité apparaît peu probable…
Et c’est bien sous le nom de Philippe Christèle que Schleiter est intervenu lors de la 4e édition du “Forum de la dissidence” le 17 novembre 2018.
Celui-ci se présente alors comme un entrepreneur, consultant international et “contributeur régulier” sur le site de la fondation.
Alors, mettons que quelqu’un ait usurpé le pseudo habituel de Schleiter. Il faudrait tout de même reconnaître que ces lignes sont sacrément cohérentes avec sa ligne de défense rapportée dans le livre “Histoire secrète du Front national” de @RenaudDely.
Cette posture relativiste peut-elle être à elle seule qualifiée de négationniste ? Non, sans doute que non.
Cette indifférence à la vérité des faits historiques est-elle pour autant réductible à de la simple neutralité ? Certainement pas à notre avis.
C’est tout pour ce soir, on se donne rendez-vous demain même heure pour de nouvelles archives. On refera sans doute un petit détour par Lyon au début des années 2010, si vous voyez ce que je veux dire 😏⏰
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2022 n’est pas la première présidentielle à laquelle “Perry Le Lyonnais” a prêté ses talents de stratège. Il y a 10 ans, en 2012, Damien Rieu avait officié au service d’un certain Arnaud Gouillon, éphémère candidat des identitaires, devenu depuis Secrétaire d’Etat... en Serbie👇
Revenons quelques années en arrière et plus précisément le 18 juin 2010. Les identitaires réussissent là leur premier “coup de com’”: un “apéro saucisson et pinard”. Une date anniversaire qui permet d’établir un parallèle douteux entre l'occupation nazie et celle… des Musulmans.
Grisés par ce succès médiatique, les identitaires ne comptent pas en rester là et veulent transformer l’essai.
C’est pourquoi ils ont l’idée à l’automne de présenter leur propre candidat à la présidentielle de 2012.
🔴#BREAKING “Il n’y a pas de nazis dans mon équipe” s’est insurgé Éric Zemmour lundi matin sur France Inter.
Pas de nazis et pourtant : chez Reconquête, ces dernières heures, un remake tragi-comique de la nuit des longs couteaux est à l'œuvre pour “dés-identitariser” le parti.
Première victime de la purge : Philippe Milliau, responsable départemental de Reconquête en Loire-Atlantique. Sa présence dans l’équipe était manifestement devenue trop encombrante ces derniers jours.
Pourtant sans Milliau, le projet Reconquête n'aurait jamais pu voir le jour.
La vitesse avec laquelle Philippe Milliau a été débranché a de quoi surprendre.
Le week-end dernier à Brest, en qualité de responsable Bretagne de Reconquête, Milliau était encore chargé de présenter les responsables des huit circonscriptions du Finistère.
#Thread : Eric Zemmour n’aime pas trop s’entendre dire que son nouveau crew est composé de militants issus de l’extrême-droite la plus radicale. S’il s’en donnait la peine, il les verrait pourtant juste sous ses yeux 👀🔽
En 2013, “Perry”, qui n’était pas encore le chargé de com du Z, devenait membre du bureau directeur du Bloc identitaire. Le mouvement d’extrême-droite venait de créer quelques mois plus tôt son organisation de jeunesse, Génération identitaire.
Le Bloc identitaire fêtait en 2013 sa 11e année d’existence. Ce mouvement est issu d’Unité radicale ("UR"), un groupuscule nationaliste révolutionnaire dissous quelques mois plus tôt après la tentative d’assassinat de Jacques Chirac par l’un de ses militants, Maxime Brunerie.
Lunettes à écailles, col roulé et veste bleue. Depuis qu’il a rejoint #Reconquête, Damien Lefèvre (dit Rieu) cherche à rentrer dans le rang. Certains de ses vieux camarades ne l’ont d’ailleurs pas reconnu. Petit retour en arrière dans les jeunes années de “Perry” le Lyonnais 🔽
Notre enquête commence par un arrêt sur image sur un blog intitulé "Lyon Le Melhor", qui rappellera sans doute quelques bons souvenirs à Perry. Nous avons en commun avec lui une même passion pour les archives 😏
Cette devise fait le lien entre plusieurs groupuscules lyonnais, avec notamment en dénominateur commun : un même attrait pour l’Olympique Lyonnais et plus particulièrement le sulfureux “Virage Sud” de Gerland, longtemps “the place to be” des hools & skins.