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Feb 17 80 tweets 18 min read
Interview du Pr Ranque dans L'Express sur le Covid long.
La 7e réponse va vous surprendre.
... et la 4e aussi. Tout comme la 5e, et la 3e.
Bref, ça tourne mal ! 😱 (Mais la photo de l'article est sympa).
[Thread] #LongCovid #ApresJ20 #covidlong #EM
lexpress.fr/actualite/scie…
"Il y a une proximité avec la maladie de Lyme ou le syndrome de fatigue chronique."

Je ne connais pas bien Lyme, j'en ai lu un peu plus sur le syndrome de fatigue chronique, que les recommandations internationales ont renommé en encéphalomyélite myalgique (EM).
Comme cette maladie existe depuis des lustres, on peut supposer que les hypothèses du Pr Ranque ont pu y trouver des réponses. Il faut comprendre ici qu'elle attribue l'EM à sa définition des troubles somatiques fonctionnels.
Mais l'EM est au cœur d'un scandale sanitaire.
Des psychiatres anglo-saxons avaient théorisé une thérapie pour la maladie. La thérapie reposait sur un reconditionnement à l'effort très progressif (Graded Exercice Therapy : GET) et d'une thérapie cognitivo-comportementale (TCC) axée sur la kinésiophobie (phobie de l’effort).
La fameuse étude PACE, considérée des années comme solide.
Sauf que l'étude était daubée.
Les associations de malades de l'EM ont bataillé jusqu'en justice au Royaume-Uni pour obtenir l'accès aux données de l'étude. Celles-ci ont fait apparaître des modifications de protocole
en cours de route qui faussaient entièrement les résultats.
En 2017, les agences de santé américaines CDC retirèrent les thérapies de type GET et les TCC des recommandations pour le traitement de l'EM.
virology.ws/2017/07/10/tri…
Et en juillet 2021, il y a 6 mois, c'est l'Agence de santé britannique qui fait machine arrière elle aussi.
Fini les recommandations d'exercices gradués et de thérapies cognitivo-comportementales pour l'EM/SFC.
theguardian.com/society/2021/a…
Des enquêtes auprès de patients ont suggéré que les thérapies GET et TCC avaient en réalité aggravé les symptômes chez de nombreux patients.
meassociation.org.uk/2019/04/forwar…
En fait, dans l'étude, il n'était pas possible de déclarer les effets indésirables, comme les malaises post-effort.
On recrutait les patients sur des critères de déclaration de symptômes, on les croit, mais on ne les croit plus s'ils disent que leur condition s'est aggravée. 🤨
"Pourquoi prétend-on alors que nous devrions croire ce que le patient dit de ses symptômes pour poser le diagnostic - mais ne pas croire ce qu'il dit de ses symptômes après le traitement ? Je pense qu'il y a là un paradoxe, et je pense que si vous croyez le patient, vous croyez
le patient".
L'EM a été reléguée à un problème 100% psychologique, ce qui a, pendant des années, entravé toute recherche approfondie sur ses origines biologiques.
Et c'est un peu ce qui se passe en France actuellement, où par exemple les PET-SCAN cérébraux qui permettent d'objectiver des symptômes neurologiques du covid long sont dénigrés par certaines chapelles en psychiatrie.
Rappelons qu'en France, une grande partie de la psychiatrie
est encore imprégnée de thèses psychanalytiques qui, pour le dire gentiment, ne sont pas les grandes amies des méthodes scientifiques.
Mais d'ailleurs, pas de substrat organique pour l'EM ?
Eh bien, c'est loin d'être sûr, car l'hypothèse que certaines personnes n'arrivent pas
à éliminer un virus (grippe, entérovirus, ...) est une hypothèse privilégiée dans la maladie.
Car figurez-vous que lorsqu'il est possible de réaliser des autopsies, on peut retrouver des réservoirs viraux dans le système nerveux central 👇
Mais comme le Pr Ranque dans l'interview explique que dans le cadre des troubles somatiques fonctionnels, "le virus n'est plus là", c'est qu'elle doit être experte de ce domaine...
Sa propre définition des "troubles somatoformes, également appelés somatiques fonctionnels", c'est
"qu'il n'y a plus de causes biologiques objectivables".
Ce qui, si on y réfléchit, est une affirmation qui relève de la croyance.
Soit on prend objectivable de façon pratique, et dans ce cas de plus en plus de symptômes du covid long sont objectivables,
Soit on prend le terme objectivable dans un sens absolu : "on ne trouvera jamais rien de biologique à ces symptômes", et là, c'est égal à la croyance en l'âme.
La croyance qu'il peut se produire des choses dans le corps, qui, à la fin des fins, ne relèvent pas de la biologie. 🤨
Ce qui n'a absolument aucun sens. C'est le courant dualiste du 19e siècle qui postulait que l'esprit échappe à la matière (mais tout en agissant dessus 🙃).
Inutile de préciser que plus personne en neurosciences n'accorde encore du crédit à cette conception.
Si on en reste à la
première définition, alors le jour où l'on pourra objectiver l'EM chez des patients, ces patients cesseront du jour au lendemain d'être atteints de troubles somatoformes pour le Pr Ranque, puisque ça ne collera plus à sa définition.🤯
C'est qui est original.
Mais il y a mieux.
C'est quand est introduit dans la définition-même du trouble somatique fonctionnel le fait que le patient adopte telle ou telle attitude vis-à-vis de sa maladie.
Vous arrêtez de chercher des soins, ou bien vous n'en avez jamais cherché ?
Et hop, quand bien même vous avez les
mêmes symptômes de covid long après une infection au SARS-CoV-2 que votre voisin, vous n'êtes plus un patient atteint de troubles somatiques fonctionnels.👇

C'est un critère de fin de troubles pour le moins original.
Mais je me suis éloigné de l'interview.
"Ces troubles sont très mal connus en France, y compris des médecins, alors que leur prise en charge constitue une discipline médicale à part entière dans d'autres pays."
Non, pas vraiment.
La recherche sur les troubles somatiques fonctionnels est sur un domaine encore très
immature sur le plan scientifique.
Il existe bien des pistes neurologiques qui peuvent expliquer certains syndromes qui pourraient s'y apparenter, comme le syndrome de sensibilité centrale 👇, les douleurs de membres fantômes, etc. fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_…
Mais cela reste un domaine où le conditionnel est de mise. Non seulement en termes d'étiologie, mais encore davantage en termes de traitements. Si les thérapies cognitivo-comportementales sont efficaces sur certaines pathologies cérébrales (TOC, phobies...), elles sont loin
d'avoir fait leurs preuves sur par ex l'EM, comme on l'a vu plus haut.
Si un médecin a des certitudes sur ce sujet, il faut se demander s'il n'est pas là pour vous vendre ses croyances.
Mais continuons.
L'Express : "Cette intervention va même faire l'objet d'un essai clinique"
B. Ranque : (...) Nous voulons expliquer aux médecins généralistes d'une part comment rechercher et traiter les complications post-infectieuses et d'autre part comment s'occuper des patients qui présentent
des caractéristiques de trouble somatique fonctionnel."
Notez l'usage de l'indicatif.
Donc B. Ranque va lancer une étude pour *tester dans un cadre solide* une thérapie, mais elle considère déjà qu'elle pourra "expliquer aux généralistes comment s'occuper des patients".
Vous avez bien lu.
Ce n'est plus une étude, puisqu'elle considère déjà qu'elle sait qu'il faut s'occuper des patients de la façon dont elle procède.
Drôle de définition de la recherche.
On peut se demander pourquoi faire une étude dont elle connaît déjà les conclusions...
L'étude ne va pas consister à évaluer la pertinence d'une thérapie, mais simplement à voir si elle arrive à expliquer aux généralistes comment s'y prendre (de la bonne façon, la sienne).
Je crois n'avoir jamais vu un chercheur annoncer ainsi une étude qui n'a pas encore démarré.
On peut légitimement se demander qui a des croyances, qui a des certitudes et des dogmes. Est-ce avant tout les patients qu'elle traite ?
Normalement, une étude scientifique est là pour voir si une hypothèse peut être mise en défaut.
Il n'est plus du tout question de cela ici.
Encore une phrase à l'indicatif, qui traduit ses croyances :
"celle-ci fonctionnera d'autant mieux que le patient aura compris de quoi il souffre [i.e., de TSF selon elle], et donc que le médecin aura su le lui expliquer."
Et soudain, c'est le drame, une dissonance cognitive :
"Pour savoir si notre approche est utile".
Reste-t-il une part de doute ? Parce que s'il n'y a plus de doutes sur les TSF, autant éviter de gâcher de l'argent public et commencer au plus tôt à diffuser sa parole...🤨
"si nous prenons en charge ces patients précocement sur le plan fonctionnel, quelle que soit la cause initiale du Covid long"
La fin de la phrase peut surprendre. Mais pour le Pr Ranque, il n'y a pas besoin d'avoir fait un covid, ni même besoin d'avoir été infecté,
pour faire un covid long. (Comme nous allons le voir tout à l'heure). Elle regrette que l'usage "covid long" se soit installé, car pour elle il s'agit essentiellement d'un trouble issu de notre conscience, sans lien avec l'infection mais avec le fait de croire avoir été infecté.
"Les patients, eux, se sentent humiliés, ils ont l'impression que l'on nie leur souffrance..."
Il y a un aspect qui semble lui échapper. Le problème, c'est qu'elle fait comprendre, selon son hypothèse, que le patient aurait pu éviter de se retrouver dans l'état où il est.
Il y a des gens qui ont un AVC et récupèrent très mal. D'autres ont un AVC exactement de même ampleur, voir plus grave, et vont beaucoup mieux récupérer.
Chacun d'entre nous n'a pas la même plasticité cérébrale, le même patrimoine génétique et épigénétique, les mêmes
prédispositions physiologiques à la récupération.
Oserait-elle dire à quelqu'un qui récupère mal de son AVC, que cela ne tient qu'au fait qu'il adopte des comportements qui ont perrennisé ses symptômes ?

Non, car la physiopathologie de l'AVC est connue.
Elle ne peut faire porter sur les patients la responsabilité de leur guérison que parce que la physiopathologie de l'EM, ou du covid long, n'est pas encore suffisamment bien définie dans tous ses détails.
Or le consensus scientifique établit déjà que le covid peut laisser des
séquelles neurologiques et vasculaires à long terme. Pourquoi ne le rappelle-t-elle pas ?

"C'est très bien qu'il y ait de la recherche fondamentale."
On aurait pu se poser la question, car elle nous explique qu'elle a déjà toutes les explications...
"Pour l'instant dans la littérature, je n'ai rien vu qui explique le Covid long dans son ensemble"
Je qualifierais cela de sophisme. Le covid long est un maladie multi-systémique. Ce sont les séquelles du covid qui peuvent relever d'une vascularite, d'une maladie endothéliale,
de troubles auto-immuns, de dommages neurologiques, et qui peut concerner quasiment tous les organes 👇 (voir onglet Other organs)
tinyurl.com/longcovidresou…
Donc dire "tant que vous ne m'expliquez pas le covid long dans son ensemble, laissez moi considérer mon hypothèse comme la seule vraie et à même de tout expliquer", c'est demander l'impossible.
On apprend encore des choses aujourd'hui sur la sclérose en plaques. On apprend
encore des choses aujourd'hui sur tout un tas de maladies auto-immunes. Mais elles non plus ne sont pas des maladies lésionnelles.

Moi non plus, "je n'ai rien vu dans la littérature qui explique" le cancer dans son ensemble. Ni la dépression dans son ensemble, etc. 🤷🏻‍♂️
"Les études immunologiques, par exemple, ne sont pas probantes : soit il n'y a pas de groupe contrôle approprié, soit les profils des patients étudiés sont mal définis, soit les résultats ne sont pas reproduits par d'autres équipes qui recherchent la même chose,
soit ils ne permettent pas d'expliquer les signes observés".
La personne qui dit cela est cosignataire de l'étude sur le covid long la plus critiquée pour sa méthodologie catastrophique, ses conclusions inversées, ses erreurs mathématiques grossières, et pour finir son manque de
déontologie. 👇
(Non, le mot déontologie n'est pas trop fort)
Erreurs mathématiques :
Tout ce qui est en jaune.
La plupart des personnes présentées comme des "croyants" de son étude, au moins les 2/3, témoignent d'une infection... parce qu'un test PCR ou un diagnostic médical le leur a dit. 🤷🏻‍♂️
Et si Pr Ranque et ses coauteurs avaient mieux lu leurs propres données, ils auraient réalisé que les conclusions à tirer sont exactement les conclusions inverses de celles qu'ils ont écrites... 🤷🏻‍♂️
Ah, une étude épidémiologique où on oublie d'estimer l'un des indices de base de cette discipline, la valeur prédictive positive.
Qui n'est, après deux erreurs successives des auteurs dans les commentaires, que de 40%.
Ce qui signifie que dans le groupe où on cherchait
les "vraies" infections, mais en se basant sur les tests serologiques, que *plus de la moitié des personnes testées positives dans la cohorte sont en réalité des faux positifs*.

Il y a proportionnellement plus d'infectés chez ceux qui disent l'avoir été, que chez ceux
qui sont testés positifs.

Les signataires de cette étude sont-ils les plus à même de critiquer des centaines d'études en physiopathologie du covid long concordantes, reproductibles, publiées dans les plus grandes revues mais remises en cause par aucun expert ?
Études qui ont bel et bien pour beaucoup d'entre elles de vrais groupes contrôle (contrairement à l'étude qu'elle cosigne, où le groupe contrôle, qui aurait dû être composé d'infectés symptômatiques, a été dilué dans les asymptomatiques), et une méthodologie parfaitement solide.
Il faut bien reconnaître que la position du Pr Ranque sur le covid long est assez atypique.
"il n'y a pas de lien virologique direct [pour le covid long]"
"on peut avoir un covid long sans avoir eu la covid".
(Source : Webinaire janvier du Réseau épidémiologique Sentinelles)
En soi, c'est son droit. Mais ne faut-il pas annoncer la couleur dans les webinaires qu'elle présente ? Au moins qu'elle précise que sa position est particulièrement marginale au regard du consensus scientifique.
Son hypothèse revient à considérer comme erronée toute la littérature qui valide le fait que le covid peut engendrer des séquelles neurologiques, vasculaires ou immunitaires durables et non nécessairement résorbables.
On peut noter qu'elle est très virulente sur l'étude du JAMA de l'équipe Matta, Lemogne et al.
Bien plus que les assos de patients n'osent l'être.😉
Franchement pas très confraternelle.
Il faut dire que c'est en France, sans fausse modestie, que sont les meilleurs, Raoult, Perronne, Mucchielli... 😅
Je reviens sur les PET-SCAN cérébraux, élément sur lequel le Pr Ranque a tout faux.
L'atteinte cérébrale que l'on peut retrouver chez les malades du covid long ne peut pas, selon les experts d'imagerie nucléaire, correspondre à celui d’une trouble fonctionnel.
L'effet fonctionnel d'un symptôme est quant à lui étudié depuis des années en imagerie cérébrale. Il n'apparaît qu'avec un contraste faible.
Et à l'inverse, chez les patients qui ont des troubles psychiatriques, on ne retrouve jamais d'atteinte du tronc cérébral et du cervelet.
Donc ici le Pr Ranque raconte à peu près n'importe quoi, sur un sujet sur lequel elle n'a aucune expertise.😬
Ce qui est recoupé par un grand nombre d'équipes dans le monde maintenant, dans de nombreuses études publiées,
c'est que le type d'anomalie cérébrale que l'on retrouve dans le covid long est atypique, en tout cas jamais observé chez les patients stressés ou en état traumatique. Ni superposables avec des atteintes simplement fonctionnelles.
On peut supposer le Pr Ranque sincère, et on voit même dans cette interview qu'elle exprime une véritable foi, viscérale, en ses hypothèses.
Et c'est sans doute cela qui génère des critiques : elle n'adopte pas l'attitude d'une scientifique, ni surtout les méthodes.
/fin.
PS : Ce qui peut aussi paraître incompréhensible pour les patients, c'est quand ces chercheurs, hérauts de leur croyance, affichant du mépris pour des études mieux construites que les leurs, sont récompensés par 25% des crédits de recherche de l'ANRS :
anrs.fr/fr/actualites/…
Et ici, ce n'est pas un jugement sur leurs hypothèses, mais c'est bien une attitude, leur rejet de toute critique, qui est en cause.
A ce jour, 6 commentaires sur la page JAMA de l'étude restent sans réponse, pas plus que les erreurs grossières n'ont été corrigées, depuis 3 mois.
Sur les slides de Pr Ranque qu'elle présente à ses confrères dans ses webinaires, elle se moque des études physiopathologiques sur le covid long en utilisant un dessin de @XavierGorce, qui en réalité, devrait non pas s'appliquer à des centaines d'études solides, recoupées,
reproductibles partout dans le monde sur les PET-SCAN, sur le rôle de la protéase Mpro, sur l'altération du parenchyme cérébral dans les jours et semaines qui suivent une infection chez certains malades, mais à celle qu'elle a signée dans JAMA Internal Medicine, qu'aucun expert
en méthodologie ne considère comme sérieuse, et dans laquelle les résultats sérologiques des participants ont été manipulés, -- lire ce thread 👇
J'ajoute que le rôle de la protéase MPro dans l'altération de la barrière hémato-encéphalique est une piste tellement solide que le nouveau médicament pour la phase initiale délivré par Pfizer, le Paxlovid, qui vise spécifiquement ce mécanisme, se révèle comme l'un des plus
efficace sur la phase aiguë. Et c'est bien cette altération du parenchyme cérébral, qui est de l'avis de tous les experts un mécanisme qui intervient dans les séquelles neurologiques du covid.
@stephaniebenz @GarciaVictor_
Il faudrait demander à des chercheurs français comme Aurélie Kas, Éric Guedj, des experts extrêmement reconnus dans leur domaine, ce qu'ils pensent de la façon dont le Pr Ranque balaie d'un revers de main les conclusions des PET-SCAN.
Éric Guedj est le responsable national au
sein de la société savante française de médecine nucléaire (GT-Neuro de la SFMN),
Membre de l'association européenne de médecine nucléaire, et membre élu du Neuroimaging Committee.
C'est lui qui coordonne les recommandations européennes de médecine nucléaire
(guidelines delegate), et en binôme avec un Américain pour les recommandations internationales.
C'est Éric Guedj qui a coordonné la publication récente des recommandations européennes en imagerie TEP cérébrale au 18FDG en collaboration avec 20 institutions internationales (pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34882261/
Et c'est au sujet de ces travaux et conclusions que B. Ranque explique que son interprétation des PET-SCAN vaut mieux que celle des plus grands experts du domaine, qui publient, eux, des études qui respectent des méthodologies solides, sans manipuler les données. 🤷🏻‍♂️
Une autre contre-vérité est répétée en boucle par le Pr Ranque dans ses webinaires, qui est que la persistance virale "est loin d'être l'hypothèse privilégiée", voire serait, selon elle, une hypothèse très marginale.
C'est une affirmation complètement fausse.
Le fait qu'il puisse y avoir des résidus de virions, ou des réservoirs viraux dans certains organes, parfois inaccessibles aux examens (sauf post-mortem) comme le système nerveux central, est dans les 3 hypothèses les plus soutenues dans la littérature scientifique pour
comprendre le covid long, ces hypothèses n'étant pas exclusives les unes les autres d'ailleurs. Elles pourraient se superposer.
Ce qui est attesté en tout cas, c'est que certains patients, non immunodéprimés, peuvent garder des virions de SARS-CoV-2 dans certains organes
sur des périodes dépassant 6 mois.
En fait, s'il y a bien une hypothèse peu évoquée dans la littérature scientifique, c'est plutôt celle du Pr Ranque. Elle le reconnait elle-même. (son slide 👇)

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Feb 19
En quoi la France se distingue des autres pays sur la recherche sur le Covid long ?
Pour appréhender la question, il faut remonter à un courant en psychanalyse, puis en psychiatrie, qui étudie les troubles dits "somatoformes".
Cette vidéo l'éclaire.
Thread
Avant d'aller plus loin, je tiens à préciser que je n'émets que peu de doute que, tout autant que les autres médecins, ceux de cette branche sont sincères. Ils ont la conviction que les syndromes post-viraux relèvent uniquement, ou quasi uniquement, du concept "somatoforme",
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Jan 10
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Thread 👇
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Dec 11, 2021
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A 14' de l'émission, la journaliste @justinefrayss lci.fr/replay-lci/vid…
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L'étude ne parle que de 914 personnes.
/
@CheckNewsfr @AfpFactuel @decodeurs @20minutesFakeOff
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C'est d'ailleurs toute l'habilité de l'étude qui impressionne avec une cohorte de 27 000 personnes /
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