Thread by @Michel_Goya

Point de situation des opérations en Ukraine 6 mars J+10 ⏬

Situation générale : peu de changements. Forces russes absorbées dans l’encerclement de Kiev et les sièges de Kharkiv et Marioupol. Reconnaissances offensives vers le Dniepr.

Situations particulières
Air : lourdes pertes russes avec 5 avions de combat et 3 hélicoptères détruits en un jour. Guérilla anti-aérienne par MANPADS efficace. Indices de poursuite de l’activité aérienne ukrainienne.

Mer : indices d’installation de moyens anti-accès (anti-navires, anti-aériens) dans l’île des Serpents, face à la Roumanie.
Présence navale russe forte face à Odessa.

Nord-Ouest : inchangée. Nombreuses frappes entre Jytomir et Kiev. Peut-être indice d’un effort prochain dans la région.

Kiev : peu de progrès russes. Faubourgs Ouest et aéroport de Gostomel toujours disputés.
Base d’hélicoptères (31e BAA) à 70 km Nord-Ouest de Kiev.
Chernihiv bloque toujours la 41e A au Nord. Reconnaissances offensives russes depuis l’Est (20e A ?) Abordage de Kiev par l’Est.

Centre-Est : toujours pilonnage de Kharkiv, en préparation probable d’un assaut prochain de la 1ère ABG. Eléments 6e A identifiés dans la région. Peut-être s’agit-il de son état-major qui prendrait le combat à son compte.

Jonction de la 1ère ABG et de la 8e A de Louhansk en cours de réalisation.
Effort probable à venir de la 1ère ABG depuis Kharkiv + 49e A depuis Donetsk (plus difficile) en direction de Dnipropetrovsk sur le Dniepr.

Sud-Est : siège de Marioupol se poursuit par éléments 49e A et 58e A. Attitude russe incertaine entre siège et assaut.

Sud-Ouest : consolidation des efforts à Kherson et poursuite des attaques vers Mykolaev. 810e brigade d’infanterie navale en attente dans navires amphibies, probablement pour l’attaque d’Odessa, objectif prochain certain. Présence de la Garde nationale (Rosgyardia) à Kherson.

Notes :
Front intérieur russe : préparation psy pour guerre de longue durée (extension de la conscription ?) et violente. Apparition de dépôts de réservistes (Belgorod) pour remplacer les pertes individuelles en première ligne (une méthode psychologiquement désastreuse).

Nombreuses accusations d’exactions, viols, pillages, de soldats russes, dans les zones conquises. Indice de faible discipline et peu propice au contrôle effectif des populations.

Activité ukrainienne dans zones conquises : manifestations civiles (cela peut-il avoir un impact sur le moral russe ? comment la Garde nationale russe va-t-elle gérer ce phénomène ?). Montée en puissance probable de combat de « partisans » et création d’un front arrière.

Efficacité des forces spéciales ukrainiennes, en particulier dans la région ouest de Kiev. Possibilité de raids au-delà de la frontière, en Russie, à valeur hautement symboliques ?

Théorie
Campagne de conquête : campagne visant à s’emparer de points géographiques. C’est séquentiel, la conquête d’un point conditionne celle du suivant, et on peut la suivre sur la carte en regardant la progression des drapeaux.

Peut être mobile et rapide, visant à disloquer la capacité de combattre ennemie en pénétrant le + vite possible dans la profondeur (phase 1 de l’offensive russe, échec) dans le territoire ennemi.
Peut être aussi méthodique et lente sur une ligne de front. Situation actuelle.

Campagne d’usure (ou de pression) : campagne visant à affaiblir la force ennemie, physique ou morale. C’est cumulatif, l’effet stratégique (effondrement, destruction, négociation favorable) ne pouvant qu’émerger après une longue phase d’attente.

C’est fondamentalement la stratégie, par défaut, ukrainienne par la résistance offerte sur les zones de combats et peut-être de plus en plus par le harcèlement sur les arrières russes.

La campagne de conquête peut se terminer (des drapeaux russes plantés dans toutes les villes) sans que la campagne d’usure ukrainienne le soit (guérilla). Dans ce cas-là, pas d’autre choix pour les Russes que de passer à leur tour à une campagne d’usure contre cette guérilla
FIN