Thread by @Michel_Goya

Point de situation des opérations en Ukraine 7 mars J+11 0800 ⏬

Situation générale : pas d’évolution importante dans les dernières 24h. Les opérations russes sont saccadées (pause logistique-offensive-pause logistique ; frappes-manœuvre-frappes).

Regroupement de forces dans la région de Kharkov, effort à venir en direction du Dniepr, avec l’intention d’isoler les forces ukrainiennes de la région du Donbass. Manœuvre ukrainienne limitée à contre-attaques locales.

Situations particulières
Air : activité russe accrue depuis la Biélorussie vers l’Ukraine. Accroissement des frappes air-sol et des tirs de missiles, sur les villes assiégées et infrastructures. Maitrise du ciel russe incomplète, espaces de manœuvre aérienne encore disponibles.

Mer : destruction de l’aéroport de Vinnytsia réalisé par des frappes de missiles venant de la flotte de la mer Noire, via la Transnistrie.

Ouest : inchangée mais frappes dans la région centrale. Indice d’une attaque prochaine depuis le nord par la 38e A ?

Kiev : poursuite de l’encerclement. Peu de gain de terrain de la 36e A. Progression de la 20e A vers l'Est. 41e A toujours bloquée à Chernihiv.

Centre-Est : concentration autour de Kharkiv, pour attaquer la ville et/ou le centre (Poltava).

Sud-Est : pression sur Marioupol sans assaut , peut-être libérer les forces pour attaquer ailleurs (Nord vers Zaporijjia ?).

Sud-ouest : échec 7e division aéroportée à Mikolayev.

Notes
Question de la zone d’exclusion aérienne. Inconcevable à partir du moment où l’OTAN refuse d’engager la guerre en premier contre une puissance nucléaire et refusera de le faire.

Mise en place d’une structure de déconflixion, entre forces russes et otaniennes.

Images de colère grandissante en Ukraine devant l’inaction occidentale. Ces plaintes seront de plus en plus nombreuses avec le temps et il est probable qu’un courant d’opinion favorable à une intervention se développera en proportion des images de Kiev.

Les enjeux humanitaires vont devenir de plus en plus importants, corridors, aide aux populations assiégées, évacuation.

Retour sur les problèmes logistiques russes. Nombreux véhicules lourds et très puissante artillerie impliquent une logistique énorme. Logistique uniquement portée par camions en territoire ukrainien, sur bonnes routes rares dans la période.

Nombre de camions et citernes insuffisant pour alimenter tout le monde en même temps = ralentissement.
Méthode de la logistique poussée par l’arrière selon le plan plutôt que tirée par la demande de l’avant = inadéquation et gâchis. Nécessité de pauses opérationnelles régulières

Théorie
Nous sommes en situation de crise de la manœuvre. Les forces sont insuffisantes de part et d’autre pour obtenir une rupture à court terme. Pour dépasser une crise, il faut injecter des ressources nouvelles et innover.

On assiste du côté à la mobilisation de forces actuelles de toute la Russie (l’infanterie navale du Pacifique engagée en Biélorussie) et on prépare les esprits à un effort de longue durée (extension de la conscription ?).

Le processus d’adaptation russe est également mis en œuvre. Il est souvent centralisé, l’état-major général prenant le temps d’accumuler les enseignements avant d’organiser d’un bloc tous les changements. Cela peut prendre cependant des mois. Indices d'adaptation limitées.

Côté ukrainien, pas d’autre choix que d’augmenter encore la capacité de guerre d’usure par la formation rapide des troupes territoriales et l’injection de matériels légers, autant que possible et le + vite possible avant que les transferts depuis l'Ouest soient entravés.

Peut-être peut-on envisager des camps d’équipement et de formation pour les Ukrainiens dans les pays limitrophes.
FIN