1/ L’IRSN précise quelques éléments sur la sûreté nucléaire à #Zaporizhzhya. L’alimentation électrique de la centrale n’a pas été endommagée par l’incendie. Cette alimentation est nécessaire pour maintenir en état sûr les installations, qu’elles soient en production ou à l’arrêt.
2/ L’IRSN note qu’à la suite de l’accident de Fukushima (2011), la sûreté des centrales ukrainiennes a été renforcée : 4 groupes électrogènes par réacteur, dont un est bunkerisé, équipements mobiles qui peuvent être connectés au réacteur affecté…
3/ Les stocks de carburant alimentant les diesels permettent d’assurer le refroidissement pendant sept à dix jours, délai au-delà duquel un ravitaillement devient nécessaire.
4/ Il a par ailleurs été fait état d’un endommagement de l’enceinte de confinement du réacteur n°1, à l’arrêt avant le début du conflit. Cette information n’a pas été confirmée, les tirs ont plus vraisemblablement endommagé une passerelle à proximité du bâtiment.
5/ Le réseau national ukrainien de surveillance de la radioactivité dans l’environnement est opérant, à l’exception de quelques balises. Pas de hausse de la radioactivité à la suite à l’incendie survenu dans la nuit. C’est également le cas sur les réseaux européens.
6/ 🚨L’IRSN a procédé à des évaluations des ordres de grandeur des rejets associés à différents scénarios d’accident grave pouvant survenir sur un réacteur de la centrale. Le scénario qui paraît le plus probable en situation de conflit armé est la perte du réseau électrique.
7/ Cet évènement ne remettrait en cause la sûreté du réacteur que si les équipements d’alimentation électrique de secours (diesels et moyens mobiles disponibles sur le site) étaient perdus ou plus alimentés en carburant.
8/ Le scénario d’accident grave serait donc plutôt engendré par une perte totale de l’alimentation électrique normale et de secours de la centrale. Ce scénario peut conduire à une perte des systèmes de refroidissement du cœur du réacteur et de la piscine de désactivation.
9/ Cette perte de refroidissement conduirait à la fusion du cœur et des combustibles usés présents dans la piscine. Des populations devraient donc être évacuées localement.
10/ Plus précisément, les zones qui pourraient être concernées par une évacuation des populations pourraient s’étendre sur une distance de l’ordre de quelques kilomètres du point de rejet, en prenant comme référence 50 mSv en dose efficace (législation FR).
11/ Une mise à l’abri (valeur repère de 10 mSv en dose efficace) et l’administration d’iode stable (valeur repère de 50 mSv en dose équivalente à la thyroïde) pourraient être nécessaires sur une distance couvrant de l’ordre d’une vingtaine de km.
12/ En l’absence de récupération de moyens de refroidissement, l’augmentation de la chaleur dégagée dans l’enceinte de confinement nécessiterait de la dépressuriser, ce qui conduirait à des rejets plus élevés dans l’environnement.
13/ En prenant l’hypothèse de conditions météorologiques similaires à celles actuellement observées en Ukraine, les périmètres précédents pourraient être portés à plusieurs dizaines de kilomètres pour l’évacuation et la mise à l’abri et l’administration d’iode stable.
14/ Selon l’IRSN, aucun effet notable ne serait à attendre sur le territoire français. L’IRSN souligne qu’il s’agit d’hypothèses de travail. En cas d’accident, une évaluation plus précise des rejets (avec données dispo sur l’installation et données météo) serait réalisée.
FIN
15/ Note personnelle : Le scénario semble parler de la fusion du cœur dans un réacteur et sa piscine. A voir donc si c'est le cas dans plusieurs réacteurs simultanément et pour quelles en seraient les conséquences (en Ukraine, en France ?). @WhiteMinou1 peut-être?
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1/ #Kharkiv : L'#Ukraine informe l’AIEA qu'une nouvelle installation de recherche #nucléaire produisant des radio-isotopes pour des applications médicales et industrielles a été endommagée dimanche par un bombardement dans la ville.
2/ C’est une installation sous-critique avec un inventaire de matières radioactives très faible. Pas d'augmentation des niveaux de radioactivité sur ce site.
3/ Néanmoins, cet incident a mis une nouvelle fois en évidence les risques auxquels sont confrontées les installations nucléaires ukrainiennes pendant le conflit armé selon le directeur de l’AIEA.
1/ #Zaporizhzhya : L'Ukraine a informé l’AIEA que, bien que le personnel ait continué à faire fonctionner la centrale #nucléaire, la direction de la centrale est désormais sous les ordres du commandant des forces russes.
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2/ L’Ukraine signale que toute action de la direction de la centrale - y compris les mesures liées à l'exploitation technique des 6 réacteurs - nécessite l'approbation préalable du commandant russe.
3/ L’Ukraine signale que les forces russes présentes sur le site ont coupé certains réseaux mobiles et l'internet, de sorte qu'il est impossible d'obtenir des informations fiables sur le site par les voies de communication normales.
1/ #Zaporizhzhia : L'autorité de sûreté nucléaire ukrainienne a indiqué à l’AIEA qu’elle communique avec le personnel de la centrale #nucléaire. La zone est contrôlée par l’armée russe. 2 réacteurs (2 & 4) sur 6 sont en service.
2/ L'autorité de sûreté nucléaire ukrainienne et la direction de la centrale ont également confirmé que les systèmes techniques de sûreté sont intacts et que les niveaux de radioactivité sont normaux.
3/ Les autorités ukrainiennes ont expliqué que le centre de formation, le bâtiment des laboratoires du site et un bâtiment administratif ont été endommagés pendant les combats. Pas de dégâts sur les réacteurs, piscines de combustibles usés et stockages « à sec ».
Petit point après la conférence de presse de l’AIEA du 04/03/2022 à 10h30 :
1/ Zaporizhzhia : L'armée russe a pris le contrôle du site de la centrale nucléaire. La centrale nucléaire continue à être exploitée par son personnel habituel (ukrainien). Pas de rejet radioactif.
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2/ Les autorités ukrainiennes ont informé l'AIEA qu'un projectile avait touché pendant la nuit un bâtiment d'entraînement situé à proximité de l'un des réacteurs de la centrale, provoquant un incendie localisé qui a ensuite été éteint. 2 blessés mais pas dans le personnel.
3/ Les systèmes de sûreté des six réacteurs de la centrale n'ont pas été affectés et il n'y a pas eu de rejet de matières radioactives. Les systèmes de surveillance des radiations sur le site sont entièrement fonctionnels.
On me demande si la situation en Ukraine a déjà eu lieu dans un autre pays impliquant des installations nucléaires.
A ma connaissance, ce n’est jamais arrivé dans un pays aussi nucléarisé mais on dispose quand même de quelques cas intéressants.
Un tout petit thread
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1/ Il y a déjà eu des conflits dans des pays possédant des réacteurs nucléaires.
Un exemple récent : En 2020, l’Arménie, en conflit avec l'Azerbaïdjan dans le Haut-Karabagh, dispose d’une centrale nucléaire (Metsamor) mais elle n’était pas située dans la zone de combat.
2/ Parfois les réacteurs ont été des cibles directes comme le réacteur de recherche franco-irakien Osirak qui fut bombardé par l'aviation israélienne en 1981 puis par les USA en 1991. Il s’agissait d’un petit réacteur de recherche.
1/ Cette nuit, les forces militaires russes ont bombardé le site de la centrale nucléaire de Zaporizhzhia, ce qui a provoqué un incendie sur le site de la centrale.
2/ À 6 h 20, l'incendie a été éteint par les unités du service d'urgence de l'État ukrainien. Pour l'instant, il n'y a pas d'information sur les possible morts et blessés.