Thread by @FauteuilColbert

#FANu - #MarineNationale 🇫🇷
#RafaleM #PA #CVN

➡️ Aux actuelles composantes permanentes aéroportée (1964) et océanique (1972), existe une composante non-permanente de la dissuasion ☢️: la « Force Aéronavale Nucléaire » (#FANu), créée en 1978, déployée ponctuellement par le #GAN.

➡️ Les origines de la #FANu peuvent être trouvées dans quatre projets distincts mais liés par lesquelles la Marine nationale proposait de créer l'une des composantes de la dissuasion nucléaire aux côtés de l'Armée de l'Air (Blog (29 septembre 2016) : lefauteuildecolbert.blogspot.com/2016/09/avant-…) :

▪️ l’Etat-Major de la Marine (EMM) souhaitait la mise sur cale d'une troisième unité, dérivée des Clemenceau (2) : le #PA58 (1957 - mai 1958) : son déplacement aurait atteint 35 000 tW - contre 22 000 tW pour les Clemenceau (2) - et s’inspirant du concept de

« porte-avions stratégique » identifié dans le Statut naval de 1955, révisé en 1956, et même du projet CVA-58 USS United States (1948 - 1949). Ce #PA58 « Verdun » devait opérer un

bombardier stratégique (Générale aéronautique Marcel Dassault Mirage IVM ou SNCASO SO-4060 Super Vautour) capable d'emporter une bombe atomique.

▪️ Il était alors étudié de poursuivre la question mais sous la forme d’un troisième Clemenceau – le #PA59 (mai 1958 - 1961) –, destiné à remplacer l’ « Arromanches », cette fois-ci pourvu d’engins (Chance Vought SSM-N-9 Regulus II ?),

à la demande de M. Alain Poher, secrétaire d'Etat aux Forces armées Marine (7 novembre 1957 - 9 juin 1958). Mais il ne fut pas non plus intégré à une tranche navale.

▪️ L'EMM étudia (décembre 1958) le projet d'embarquement du Chance Vought SSM-N-9 Regulus II depuis les « Clemenceau » (22 novembre 1961 - 1er octobre 1997) et « Foch » (15 juillet 1963 - 15 novembre 2000) qui fût rapidement abandonné.

▪️ Le sujet de l'embarquement d'armes atomiques à bord des « Clemenceau » et « Foch » (1956 - 1957) dimensionne les réflexions et études détaillées des deux porte-avions et justifie partiellement la capacité à catapulter des aéronefs de 15 à 20 tonnes.

➡️ Le programme SNLE (1958 - 1972) a supplanté les autres projets : le #Q244 a été un échec et était devenu obsolète, perçu ainsi dès 1958 en France. Le SNLE devenait aussi plateforme de capacité de frappe en second, insusceptible d'être atteint par une première frappe adverse.

➡️ Le sujet était relancé après la mise en place de la triade nucléaire (1964 - 1972) : dès 1974 était créée un groupe de travail s'attelant à la mise en place d'une capacité nucléaire au sein de l'aéronavale et

depuis les porte-avions. D'où l'importance de ce sujet dans les études des « Clemenceau » et « Foch » (1956 - 1957).

➡️ Le porte-avions « Clemenceau » bénéficiait de travaux afférents en 1978 et validait sa « qualification nucléaire » le 10 décembre 1978 : la capacité opérationnelle reposait alors sur les

Générale aéronautique Marcel Dassault (GAMD) Super Étendard (11F) capable de mettre en œuvre l'AN-52, au nombre de quatre à cinq. Et le « Foch » était qualifié à son tour, le 15 juin 1981, avec le bénéfice des mêmes travaux.

➡️ À noter le glissement sémantique entre la volonté initiale de déployer à bord des porte-avions des armes atomiques dites « stratégiques » (1956 - 1958) et l'obtention d'une première capacité opérationnelle fondée sur

des « Armes Nucléaires Tactiques » (#ANT) : l'Aéronavale pouvait participer à la frappe qualifiée de « préstratégique » puis plus tard d' « ultime avertissement ».

➡️ Le couple opérationnel en service dans la #FANu, et validé en 2010, repose aujourd'hui sur le Dassault Aviation Rafale M et le missile ASMP-A, déployés à bord du porte-avions « Charles de Gaulle » (2001). Le Groupe Aérien embarqué (#GAé) est passé au « tout Rafale » en 2016.

➡️ À noter : études détaillées du porte-avions « Charles de Gaulle » (2001) sont dimensionnées par la mise en œuvre d'une « pontée massive » : 20 x Rafale M en 10 minutes, accompagnés d'un E-2C Hawkeye et d'un AS.365N Dauphin « Pedro » pour la sûreté des opérations aériennes.

➡️ Selon la Déclaration de M. François Hollande, Président de la République, sur la dissuasion nucléaire, à Istres le 19 février 2015 : 54 missiles ASMP-A sont en dotation.

Et il sera appris plus tard que 6 sont dévolus à la #FANu (cf. capacité initiale avec l'AN-52 à bord des « Clemenceau » et « Foch »).

➡️ La Déclaration (cf. supra) mentionne - il me semble pour la première fois dans la prose présidentielle - la #FANu : « la force aéronavale nucléaire, mise en œœuvre depuis le porte-avions Charles-de-Gaulle, offre d'autres modes d'actions. »

➡️ L'entretien des capacités matérielles de la #FANu repose sur l'actuelle modernisation des Rafale M qui doivent être portés au standard F4.1. L'ASMP-A bénéficie d'un programme de Rénovation à Mi-Vie (RMV) : le 1er tir est intervenu le 9 octobre 2020.

➡️ La conception du Porte-Avions de Nouvelle génération (PA-Ng) repose sur 3 scénarios étudiés dans le cadre des études commandées en octobre 2018 dont l'un est la capacité de mise en œuvre de la Force Aéronavale Nucléaire (Blog (8 décembre 2020 : lefauteuildecolbert.blogspot.com/2020/12/pang-l…).

➡️ L'avenir de cette composante non-permanente repose sur la transition matérielle vers le Rafale F5 qui devra pouvoir opérer l' #ASN4G, succédant à l'ASMP-A RMV.

Et plus largement, sur la transition vers le PA-Ng devant opérer le Next Génération Fighter (NGF) navalisé et le #GAN tous les éléments du programme Système de Combat Aérien du Futur (#SCAF).