La séance d'hier soir à l'Assemblée Nationale fait l'actualité de la journée. Ici ou là, on dénonce l'ambiance électrique des débats pour jeter à nouveau le discrédit sur les parlementaires. Mais en réalité, que s'est-il passé ?
⬇️ On vous raconte ça ci-dessous.
L'organisation des débats prévoit ce que l'on appelle des niches parlementaires. Dans ce cadre, chaque groupe dispose d'une journée dans l'année pour inscrire à l'ordre du jour les propositions de loi de son choix.
Chaque groupe peut inscrire autant de textes qu'il souhaite à l'ordre du jour. Mais les débats commencent à 9H et s'arrêtent quoi qu'il arrive à minuit. A cette heure là, si un texte n'a pas été voté, il ne peut pas être approuvé par les députés.
Ce jeudi, nous avions choisi d'inscrire plusieurs textes à l'ordre du jour : création d'une commission d'enquête sur les liens #Macron et #Uber, hausse du SMIC, inscription de l'IVG dans la constitution, fin de la corrida, réintégration des soignants suspendus, etc ...
Mercredi soir, nous avons remarqué que les groupes #LREM, #LR et #RN avaient déposé un très grand nombre d'amendements sur nos textes, pour nous empêcher de pouvoir notamment faire voter notre loi sur l'IVG et sur la corrida.
Comme le règlement le permet, nous avons donc décidé de retirer nos deux premiers textes pour commencer directement par le débat sur l'IVG. Nous avions par ailleurs déposé un amendement de réécriture sur ce texte pour faire tomber de nombreux amendements d'obstruction.
Cela a parfaitement fonctionné. Ainsi, nous avons réussi à faire voter par l'#AssembléeNationale l'inscription de l'IVG dans la Constitution. C'est une victoire historique : la France peut être le 1er pays dans le monde à garantir constitutionnellement le droit à l'avortement !
Nous avons ensuite demandé le retrait des amendements d'obstruction loufoques déposés par des députés #LREM, #LR et #RN sur la corrida afin de permettre le débat. Mais ceux-ci ont refusé et n'ont pas voulu retirer un seul de ces amendements.
Nous avons donc été obligé de retirer ce texte la mort dans l'âme. C'est un crève-coeur. Car nos camarades, et notamment le rapporteur @CaronAymericoff, avaient beaucoup travaillé sur ce sujet. De nombreuses associations et citoyens attendaient ce moment avec impatience.
Avec le retrait contraint de ce texte, la proposition de loi sur la réintégration des personnels soignants suspendus pendant la crise sanitaire s'est ouvert vers 17H30. Il n'y avait que 20 amendements sur ce texte, soit environ 2 à 3 heures de débat avec les explications de vote.
Le débat a commencé dans des bonnes conditions. Vers 19H50, nous avons examiné un amendement de suppression déposé par un député #LREM et un député #LR. Ces amendements ont été largement battus : cela voulait donc dire qu'une majorité des députés soutenaient notre proposition.
A 20H, c'était la pause des débats. Lors de la reprise à 21H30, 200 nouveaux amendements avaient été déposé par les macronistes. Il s'agissait de purs amendements d'obstruction, remplaçant "personne" par "personnel" ou "n'exerçant" par "qui n'exercent".
Mais il y'avait un problème. Un député ne peut pas ajouter un amendement pendant l'examen d'un texte, mais seulement un sous-amendement. Or pour déposer leurs 200 sous-amendements, les macronistes s'étaient appuyé sur un amendement déposé par un député #LR absent à la reprise.
Par conséquent, son amendement ne pouvait pas être examiné et les sous-amendements d'obstruction allaient tomber immédiatement. Nous allions donc pouvoir aller jusqu'au bout et voter cette loi !
Mais c'était sans compter sur le déni total de démocratie du gouvernement.
Car si un député ne peut pas ajouter un amendement en séance, le gouvernement dispose lui du pouvoir de le faire. Il gagna donc du temps avec des interventions interminables du ministre, des rappels au règlement et des interruptions de séance à répétition.
Puis, le gouvernement déposa un amendement identique à celui du député #LR non présent. Il récupéra donc les sous-amendements des députés #LREM qui sinon allaient disparaitre. A 22H, il restait donc 200 amendements à examiner et il n'était plus possible de finir dans les temps.
Pour la 1ère fois de la 5ème République, un gouvernement s'est donc rendu coupable d'obstruction dans la niche d'un groupe parlementaire d'opposition. L'objectif : empécher l'adoption d'un loi qui ne lui convenait pas. C'est un véritable coup de force antidémocratique !
Certains nous opposent une obstruction de notre part sur les retraites. Cela n'a rien à voir. Car le gouvernement, lui, peut prolonger des débats dans la nuit ou ouvrir de nouvelles journées sur un texte. L'obstruction fait alors durer le débat mais elle n'empêche pas l'adoption.
D'autres nous disent que ce texte n'est pas acceptable et qu'il ne fallait pas l'adopter. Ce n'est pas le sujet. Car s'ils ont le droit de le penser, ils sont minoritaires à le croire. C'est l'Assemblée Nationale, dans sa majorité, qui décide si un texte est acceptable ou non !
D'autres enfin cherchent à faire diversion en dénonçant telle ou telle parole prononcée dans l'hémicycle. Voilà par exemple que l'on cherche des noises au député du groupe #LIOT@OlivierSERVA5 car il a demandé de se taire à un député macroniste qui ne cessait de l'invectiver.
Il y'avait en effet de la tension et de la colère hier soir à l'Assemblée Nationale.
Comment s'en étonner quand des députés ont fait 10 ou 20 heures de vol pour venir voter et que le gouvernement leur empêche de le faire ? Comment leur reprocher face à un tel passage en force ?
Pour notre part, nous continuerons de déposer les textes de loi qui nous semblent nécessaire pour faire avancer notre pays. Nous sommes fiers d'être le groupe à l'origine de l'inscription de l'IVG dans la constitution !
Quand à hausse du SMIC, la fin de la corrida, la réintroduction des soignants suspendus, la garantie d'autonomie pour les jeunes ou la titularisation des #AESH, nous regrettons de ne pas avoir pu les débattre.
Mais comme l'a dit @CarolineFiat54 : nous ne les lâcherons pas !
• • •
Missing some Tweet in this thread? You can try to
force a refresh
DESINTOX : depuis des mois, le gouvernement répète partout que sa politique a le mieux protégé les français car l’inflation en France est « la plus faible de la zone euro ».
En vérité, c’est une grosse opération d’enfumage et on explique pourquoi.
L’inflation permet de mesurer la hausse des prix. Pour qualifier son impact sur la vie des gens, il faut comparer à l’inflation à l’évolution des rémunérations. Ainsi, une inflation plus forte peut avoir un impact plus faible si les rémunérations ont progressé davantage.
Pour le mesurer, la @Dares_travail produit des indicateurs sur l’évolution du salaire mensuel de base dans le privé. Au 3ème trimestre 2022 (comme au 1er et 2nd trimestre), la hausse des salaires est plus faible que celle des prix : le salaire mensuel a diminué de 2% en moyenne.
Dans @leJDD, des élus se prononcent contre l’interdiction des corridas avec mise à mort au nom de la «sauvegarde des traditions». Ils agitent les pires caricatures pour justifier le maintien d’une pratique d’une cruauté insoutenable, rejetée par une majorité de français.
Personne ne s’attaque « aux traditions » en général. Personne ne propose par exemple d’interdire le carnaval de Dunkerque, les fest-noz de Bretagne, les langues régionales ou les arts locaux comme essayent de le faire croire les signataires de cette tribune.
Mais le maintien d’une tradition s’apprécie au regard des évolutions de la société. Les combats de gladiateurs, le lancer de renard, le taureau de feu étaient des traditions qui ont disparu. Le lancer de chèvre depuis le sommet d’un clocher a été interdit en Espagne en 2000.
Après une séance historique pour les outre-mer vendredi dernier, l’#AssembleeNationale a vécu ce lundi soir un nouveau moment très important. Ainsi, nous avons voté 2 amendements décisifs de la #NUPES dans la lutte contre le changement climatique.
Le premier augmente de 7 milliards (pour le porter à 9mds) le budget de rénovation énergétique des bâtiments. Cela suit un rapport du ministère de l’écologie publié en 2021. Il doit permettre d’accélérer enfin le rythme des rénovations afin de respecter nos objectifs climatiques.
Le second permet d’augmenter de 3 milliards d’euros les investissements dans le rail. La moitié de la somme serait consacré au fret ferroviaire et le reste se répartirait entre la régénération des petites lignes de train et le développement des trains de nuits.
La première ministre @Elisabeth_Borne a donc décidé d'engager le 49.3 sur le projet de loi de finances de la sécurité sociale. A nouveau, elle a choisi parmi les amendements adoptés en commission ceux qu'elle voulait intégrer dans le texte final.
Le bilan est édifiant. ⬇️
En chiffres :
👉 72 % des amendements non rédactionnels retenus viennent des macronistes, 0 de la #NUPES
👉 En prenant l'ensemble des amendements, 85 % sont issus des macronistes, 0 de la #NUPES
Ce qui a été rejeté :
👉Le transfert de 19 milliards dédiés à rembourser la dette sociale à la sécurité sociale pour financer l’hôpital, les retraites, les EHPAD.
👉Une rallonge de 300 millions pour les hôpitaux et de 1 milliard pour le médico-social pour compenser l’inflation
Depuis la publication de ce communiqué de la #NUPES, il y’a pas mal de questions autour de la manière avec laquelle le ministère de l’intérieur cherche à manipuler les nuances politiques pour minorer l’opposition à #Macron et notamment la #NUPES.
La première liste de nuances a été publiée dans une circulaire « INTA 2212053C » le 27 avril, au lendemain du 2ème tour de l’élection présidentielle. Il était normal qu’elle ne contienne à cette date aucune étiquette correspondante aux alliances qui se sont nouées depuis.
Mais cette liste a été mise à jour dans une circulaire « INTA 2214249C » publiée le 16 mai 2022 qui opère certaines modifications et ajoute notamment une nuance « Ensemble ! » pour comptabiliser ensemble les résultats des différents composantes de la majorité présidentielle.
Un sondage publié par l’institut #IPSOS sort ce jour pour promouvoir l’hypothèse d’une candidature de Christiane #Taubira à la présidentielle. Ce sondage compare l’avis des français sur les différents candidats déclarés ou potentiels à gauche autour de plusieurs caractéristiques.
Sur les 5 points censés déterminer un bon candidat (« veut vraiment changer les choses », « compétent », « a un projet clair pour le pays », « comprend les problèmes des gens comme nous », « à l’étoffe d’un président »), #Mélenchon surpasse largement ses concurrents à gauche.
Ainsi, 57% des sympathisants de gauche indiquent que #Mélenchon est compétent, contre 55% pour #Taubira, 42% pour #Hidalgo et 38% pour #Jadot. 45% considèrent qu’il a l’étoffe d’un président, soit 4 points de + que l’ex-ministre de la justice et 15 de + que le candidat EELV.