Le déclin des populations d'oiseaux européens serait lié aux pratiques agricoles, facteurs majeurs selon Rigal et al. (2023) dans un article parue dans #PNAS. Un coup de tonnerre en pleine polémique de #pause des normes environnementales 🇪🇺 #Macron#ornitho#biodiversité (1/n)
Ce papier relance une vieille polémique autour de la quantification des facteurs anthropiques responsables du déclin des oiseaux européens. En suivant 170 espèces différentes sur 20.000 sites européens (28 pays), les chercheurs se sont intéressés à 4 pressions différentes : (2/n)
1. L'intensification des pratiques agricoles 2. L'augmentation de la couverture forestière 3. L'urbanisation / artificialisation des milieux 4. Le réchauffement climatique
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Leurs analyses révèlent que l'intensification des pratiques agricoles, notamment par l'emploi des #pesticides et #fertilisants, demeure la principale pression négative s'exerçant sur les populations aviaires européennes durant les dernières décennies. (4/n)
Pour autant, si les pratiques agricoles semblent quantitativement majoritairement impliquées dans ce déclin, les autres facteurs s'interconnectent et permettent d'expliquer leurs conséquences #multifactorielles. A terme, la résilience des populations est affaiblie. (5/n)
L'augmentation de la pression agricole sur les milieux peut se traduire par plus d'intrants chimiques, comme mis en avant ici par Rigal et al. (2023). Les populations d'insectes et d'invertébrés sont particulièrement sensibles à ces facteurs. (6/n)
Le déclin des invertébrés dans les milieux affaiblit alors les réseaux trophiques, et notamment les oiseaux insectivores. Mais en plus des pratiques agricoles, d'autres facteurs anthropiques entrent également en jeu. (7/n)
L'urbanisation et l'artificialisation des milieux provoquent aussi de graves dégradations des habitats, apportant leur lot de pollutions chimiques et physiques. Les données disponibles suggèrent en conséquence un impact négatif pour la plupart des espèces aviaires. (8/n)
Le réchauffement climatique et ses épisodes météorologiques extrêmes affecte également les populations aviaires, en particulier celles fréquentant des habitats soumis à des contraintes climatiques. (9/n)
L'augmentation de la couverture forestière peut sembler à priori une bonne nouvelle, et mathématiquement plus sa surface augmente, plus l'abondance globale en oiseaux forestiers augmente. Mais ce facteur positif cache une toute autre réalité : la qualité de l'habitat. (10/n)
En effet, surface forestière en hausse ne signifie pas pour autant habitats de qualité. Les forêts augmentent en surface, mais elles sont soit trop jeunes, soit trop "artificielles" ou monospécifiques. Et leur richesse spécifique n'est pas au rdv. (11/n)
En clair, la hausse de la surface forestière ne s'accompagne pas pour autant d'une augmentation des habitats forestiers à forte valeur écosystémique, ceux-là même susceptibles d'accueillir une plus forte biodiversité. (12/n)
L'impact négatif de l'intensification agricole sur les oiseaux est signalé depuis longtemps, en particulier pour les oiseaux insectivores. Mais cette étude fournit de nouvelles preuves quantitatives de l'importance de ce facteur agricole sur le déclin des oiseaux. (13/n)
Compte-tenu de l'impact négatif de cette pression agricole s'intensifiant en UE et de l'influence néfaste des autres facteurs anthropiques et climatiques sur la résilience des populations d'oiseaux, les auteurs appellent à une prise de conscience. (14/n)
Et notamment à l'application de réformes environnementales majeurs en faveur de la biodiversité. Un message nécessaire, mais qui tombe en pleine polémique de la "pause réglementaire européenne" de Macron et interroge sur la motivation de nos politiques ! (15/n)
Pour en savoir plus, le lien vers la publication de Rigal et al. (2023) : (16/16)
Hier soir, je poursuivais la chevauchée de Darwin et ses deux guides gauchos à travers l'arrière-pays de Maldonado. Mais je ne vous ai que trop peu parlé de l'avifaune rencontrée.
Nous avions déjà parlé de ses fameuses "autruches" qui firent sensation dans ses récits de voyage ! Bien entendu, il ne s'agissait pas d'autruches mais de troupeaux de nandous d'amérique.
Nous avons mentionné hier soir la surprenante technique de chasse à cheval de la Perdrix des gauchos. Dans ses "Notes zoologiques" Darwin décrit leurs comportements avec un regard naturaliste et cynégétique : elles courent plus qu'en 🇬🇧 et ne se cachent pas à portée de fusil.
Les 12-13 mai 1833, itinéraire depuis Las Minas en traversant le Rio Marmaraga puis le Rio Tapes. Enfin, arrivée dans une pulperia au nord du Rio Polanco. C'est le point le plus éloigné du périple, à 70 miles en ligne droite de Maldonado. #VoyageDarwinBeagle
Chemin faisant, les deux guides gauchos démontrent leur redoutable agilité en capturant à cheval des perdrix à l'aide d'un nœud coulant au bout d'un bâton ! La technique consiste à décrire des spirales autour de la perdrix, et la capturer quand elle s'accroupit pour se cacher.
Darwin, pour sa part, réalise des relevés géologiques dans la région. Il y note des affleurements de roches en ardoises bleues et pâles, de marbres blancs et fins, et de gneiss imparfaits. Darwin est bel et bien en train de géologiser sur le craton précambrien du Rio de la Plata.
#ornitho Effets négatifs des nichoirs artificiels pour les oiseaux : une review de 321 articles scientifiques fait le bilan des connaissances. Leur résumé des effets néfastes de ces nichoirs artificiels sur les succès de reproduction aviaire ⬇️
Les connaissances sur les effets des nichoirs artificiels sont encore fragmentaires. Elles concernent principalement les Passereaux, et pour être plus précis les Mésanges et les Gobemouches qui nichent volontiers dans des structures fabriquées.
Pour autant, il ressort de cette étude quelques grands axes de réflexion importants pour méditer toute pose de nichoirs et l'impact potentiel de vos choix sur le succès reproductif des oiseaux :
#Climat Les phénomènes climatiques extrêmes sont en lien avec le réchauffement climatique. Leurs impacts sur la #biodiversité sont encore mal connus. En janvier 2021 la tempête de neige #Filomena a frappé le centre et l'Est de l'Espagne, impactant les populations d'oiseaux. (1/5)
L'Alouette de Dupont (Chersophilus duponti) est un nicheur rare en Europe, dont les seules populations se situent en Espagne. Durant la saison de reproduction qui a suivi la tempête #Filomena et par rapport à la période de contrôle 2017-2020, ses populations ont chuté. (2/5)
L'espèce, déjà en déclin modéré en Espagne, a vu son déclin annuel global atteindre le chiffre de 67,6 % après cet hiver extrême. Ces résultats préoccupants pour l'avifaune espagnole sont publiés dans la revue Bird Conservation International (3/5)
Changement climatique et insectes, quelles relations et enjeux pour la biodiversité comme pour les activités humaines ? Dans ce nouveau thread consacré au déclin des insectes, je vous propose d'étudier les liens entre climat et entomofaune 🐜🥵🌡️🌆⬇️ (1/n)
Ce thread fait partie de la série de fils consacrés à l'impact de nos activités humaines sur les populations d'insectes. Vous pouvez retrouver l'ensemble des fils déjà publiés sur ce méta-thread 📚 (2/n)
Commençons par quelques précisions. Par changement climatique, il est bien question ici du réchauffement climatique anthropique actuellement constaté par la communauté scientifique. Nos émissions de GES en sont bien les responsables. #IPCC#GIEC#ClimateChange (3/n)
Le 9 mai 1833, Darwin débute son périple dans l'arrière pays de Maldonado 🇺🇾 avec ses deux guides gauchos ! #VoyageDarwinBeagle
L'escapade va lui coûter 2 dollars par jour, au total pour ces 12 jours d'excursion il lui en coûtera 16 dollars. Un prix très raisonnable pour Darwin. Lui-même ne comprend guère au départ l'intérêt de ces guides armés.
Jusqu'à ce qu'en chemin, des habitants leur indique qu'un voyageur a été assassiné non loin de Maldonado la veille. Les sabres et pistolets de ses deux compagnons prennent alors un tout autre sens ...