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Bilan de la #JournéeSansVoiture à Paris en demi-teinte pour moi. Une réduction du trafic automobile, c'est indéniable (~50% selon la ville).
Mais -50% pour une journée *sans* voiture, y'a pas comme un problème ? Plusieurs causes déjà sur l'organisation elle-même.
Tous les parisiens avaient le droit d'utiliser leur voiture ou 2RM. Oui tous, c'est écrit là. À partir du moment où 2M de personnes... 
bénéficient d'une dérogation, il ne faut pas s'attendre à des miracles tant sur le résultat que sur le contrôle des véhicules en circulation
Et inversement, des personnes n'habitant pas à Paris qui avaient un réel besoin de prendre leur voiture n'en avaient pas le droit.
À Bruxelles qui est pour moi une référence de journée sans voiture, personne n'a par défaut le droit d'utiliser sa voiture (même Bruxellois)
Par contre, tout le monde, Bruxellois ou non, peut demander à l'avance une dérogation, sur des motifs bien précis, et avec justificatif.
À Bruxelles comme à Paris, les dérogataires doivent circuler à 30 km/h max. Respecté à Bruxelles, pas franchement (du tout) à Paris.
Résultat : si à Bruxelles les piétons peuvent profiter de l'ensemble de la voirie, à Paris ils restaient confinés sur les trottoirs.
(oui l'ensemble de la voirie, ça incluait aussi les autoroutes du coup)
Maintenant, sur les réactions. Je ne m'attarde pas sur les "bobo islamo gaucho Hidalgo", qui s'apparentent à de la haine maladive.
Les réactions qui m'ont le plus frappé étaient ces photos de rues sans voiture en circulation avec en commentaire "Paris ville morte".
Certains sont tellement habitués au bruit de fond de la circulation motorisée que son absence les angoisse. On n'apprécie plus le silence.
On ne juge également l'affluence qu'au nombre de voitures en circulation. 100 piétons dans une rue = vide, 10 voitures et elle sera pleine.
Beaucoup d'automobilistes s'attendaient à ce que les transports en commun soient gratuits. Pourquoi, puisque la voiture ne l'est pas ?
Deux points révélateurs de la culture du déplacement en ville en France : d'une part beaucoup ne voient que deux modes de déplacement...
...la voiture, et les transports en commun, point. La marche, la trottinette, le patin, le vélo, ne sont quasiment jamais pris au sérieux.
Beaucoup semblent vouloir absolument *être transportés*, sans le moindre effort physique ou presque. Tout ce qui entraîne un effort...
...même faible et accessible au plus grand nombre semble n'être que négatif "et s'il pleut", "et la transpiration", "et ma grand-mère", etc.
Une image négative de ces modes "actifs" faute de les pratiquer (voire de les avoir essayés) ? D'infrastructures sécuritaires pour cela ?
Et d'autre part justement : des personnes habitant dans d'autres villes ailleurs en France, et qui souhaitaient "bon courage" aux parisiens.
Comme si on était tellement accro à la voiture qu'on imaginait pas qu'il est souvent facile de s'en passer pour un déplacement court.
Enfin, également beaucoup qui se demandaient pourquoi interdire aussi la voiture électrique / pourquoi faire ça alors qu'il n'y aura...
...bientôt que des voitures électriques. D'une part, on lit souvent que la voiture électrique "ne pollue pas". Le discours des...
...constructeurs automobiles et de certains élus semble très bien prendre sur ce point (c'est faux malheureusement mobile.francetvinfo.fr/replay-radio/l…)
D'autre part, cette journée sans voiture a été souvent perçue comme une journée "sans pollution". L'espace occupé par la voiture, en...
...circulation comme à l'arrêt, ou le danger qu'elle représente pour les autres usagers de la rue de par sa masse et sa vitesse, sont...
...complètement ignorés : on est tellement habitués à des villes envahies de voiture qu'on ne s'imagine même pas la place qu'elle y prend...
...ou les dégâts que sa conduite cause chaque année : si, et c'est bien normal, deux personnes poignardée en ville font la une des journaux,
...les 3400 morts dans des collisions routières chaque année semblent être complètement "normaux" / "inévitables" pour beaucoup.
La journée sans voiture ne fera pas changer de mode de déplacement au quotidien, ce sera des alternatives pratiques et sécuritaires...
...ce qui passe par des infrastructures conçues en ce sens, et une répression plus importante des comportements dangereux pour les autres.
Par contre, la journée sans voiture permet de s'approprier le temps d'une journée l'intégralité de l'espace urbain. À refaire donc...
..mais avec des conditions qui permettent réellement de le faire. Il faudra une journée sans voiture... réellement (quasiment) sans voiture.
