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Choquée Nommé 🦊 @titerin
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"on peut être dépressif et heureux, de même qu'on peut être alcoolique et sobre."
"… sans dire à personne comment je me sentais. Dire comment je me sentais me mènerait à éprouver davantage ce que je ressentais. Se comporter normalement signifiait se sentir un peu plus normal."
"…la maladie m'a semblé être une accumulation de tte cette intensité ravalée. Une sorte de trop-plein. Comme si, lorsque vous ne parveniez pas à vous laisser être libre, votre moi entrait en force envahissant votre esprit pour noyer toutes ces demi-versions ratées de vous-même."
"Les jours étaient des montagnes. Une semaine représentait un trekking dans l'Himalaya."
"J'empilais les jours comme des blocs de Jenga, imaginant que je faisais des progrès puis – boum –, arrivait une crise de panique de cinq heures ou une journée d'obscurité apocalyptique, et les jours Jenga s'éparpillaient de nouveau."
"On utilise « déprimé » comme synonyme de « triste », ce qui n'est pas grave, comme on utilise « mort de faim » pour dire qu'on a faim ; sauf que la différence entre la dépression et la tristesse est la même qu'entre mourir littéralement de faim et avoir un petit creux."
"Je me rappelle les fois où je ne pouvais plus parler. J'avais l'impression de ne pas pouvoir bouger la langue, parler paraissait complètement inutile. Et les choses dont discutaient les autres semblaient appartenir à un autre monde."
"C'est le plus étrange avec la dépression combinée à l'anxiété. Elle agit comme une peur intense du bonheur […] Si elle vous surprend en train de sourire, même un faux sourire, alors… ce genre de chose est interdit, vous le savez, alors voilà dix tonnes de contrepoids."
"Je tentais de me concentrer. *Choco Pops.* C'était dur. *Frosties.* Vraiment dur. *Corn-flakes Crunchy Nut. Sugar Puff.* Le monstre du miel n'avait jamais eu l'air d'un vrai monstre auparavant. Pourquoi étais-je ici, à part pour me prouver quelque chose ?"
"Vous vous détestez. C'est parce que vous êtes sensible. Presque chaque humain peut trouver une raison de se détester s'il y pensait autant que vous. Nous sommes tous de parfaits salauds, nous, les humains, mais aussi parfaitement merveilleux."
"Cette impression que tout va empirer, c'est juste un symptôme."
"L'esprit a son propre système météorologique. Vous êtes dans un ouragan. Les ouragans finissent par être à court d'énergie. Tenez bon."
"Rien ne dure pour toujours. Cette douleur ne durera pas. La douleur vous dit qu'elle durera. Elle ment. Ignorez-la. La douleur est une dette que l'on rembourse avec le temps."
"La douleur, quelle qu'elle soit, est une expérience très isolante. […] Quand la douleur s'enflamme à nouveau, ça ne m'aide pas vraiment de savoir que d'autres personnes souffrent également […]"
"Si, comme l'a dit Schopenhauer, « nous renonçons à trois quarts de nous-même pour être comme les autres », alors l'amour – à son apogée – est une manière de reconquérir ces parties perdues de nous-mêmes."
"Peut-être l'amour consiste-t-il seulement à trouver la personne avec qui on peut être soi-même dans ce qu'on a de plus étrange."
"Dans la mesure du possible, ne les faites pas sentir plus bizarre qu'il ne se sent déjà. […] Il n'y a pas de norme standard. La normalité est subjective. Il existe sept milliards de versions de la normalité sur cette planète."
"Quand vous êtes dedans, vous y êtes vraiment. Vous ne pouvez pas en sortir sans sortir de la vie, car *c'est* la vie. C'est votre vie. La moindre chose que vous vivez est filtrée par la dépression. Par conséquent, tout est grossi. "
"Ce qui ne vous tue pas peut vous faire redouter de quitter la maison, voire votre chambre et vous laisser tremblant, à marmonner de manière incohérente, le front appuyé contre une vitre, à rêver de retourner à l'époque avant cette chose qui ne vous a pas tué."
"On dit qu'on lit soit pour s'enfuir, soit pour se retrouver. Je ne vois pas vraiment la différence."
"[…] parfois, faire quelque chose que je redoutais – et y survivre – était la meilleure thérapie. […] Quand vous êtes déprimé ou anxieux, votre zone de confort a tendance à se réduire de la taille d'un monde à la taille d'un lit. Voire à rien du tout."
"« Cela rend modeste de voyager ; on voit quelle petite place on occupe dans le monde », a écrit Gustave Flaubert. Une telle perspective peut être étrangement libératrice.
Surtout quand vous souffres d'une maladie qui d'un côté abaisse votre estime de soi, mais d'un autre côté intensifie les choses triviales."
"Donc, pour moi, tout ce qui atténue cette sensation extrême d'être moi, qui fait que je me sens moi mais à un moindre volume, est tout à fait bienvenu."
"Comme l'écrivait le poète Roumi au XIIème siècle : « La blessure est l'endroit par où la lumière vous pénètre. » (Il a également écrit : « Oublie la sécurité. Vis où tu crains de vivre. »)"
"Mais il est bon de bâtir, au fil des ans, des choses qui fonctionnent – parfois. Des armes pour la guerre qui se tasse mais qui peut toujours s'embraser de nouveau. Écrire, lire, parler, voyager, le yoga, la méditation et la course font partie des miennes."
"L'un des autres effets de la dépression est souvent de vous faire sentir coupable. La dépression dit : « Regarde-toi, avec ta belle vie, avec ton copain, […] avec ton super boulot, avec ton voyage à Rome qui t'attend, […] avec ton… » etc., etc., etc."
"En fait, la dépression peut être exacerbée par le fait que les choses se passent bien extérieurement, parce que le fossé entre ce que vous ressentez et ce que vous *devriez* ressentir se creuse."
"On dit que la folie est une réponse logique à un monde fou. Peut-être que la dépression est-elle en partie une simple réponse à une vie que nous ne comprenons pas vraiment."
"L'ennui avec la dépression, c'est qu'il est inévitable de penser à la vie. La dépression fait de nous tous des penseurs. Demandez à Abraham Lincoln."
"« […] Je ne puis dire si je me sentirai mieux un jour ; j'ai un affreux présage que non. Rester comme je suis est impossible. Je dois mourir ou aller mieux. »"
(citation d'Abraham Lincoln)
"Certes, la dépression est un cauchemar. Mais peut-elle être un cauchemar utile ? Peut-elle améliorer le monde de differentes manières ?"
"On utilise souvent le mot « malgré » dans le contexte de la maladie mentale. Untel a fait ceci « malgré » la dépression / l'anxiété / […]. Mais parfois, ce « malgré » devrait être un « à cause »."
"La peur nous rend curieux. La tristesse nous fait philosopher."
"Nous pouvons simplement nous en servir dans la vie. Par exemple, je trouve qu'avoir vivement conscience de la mortalité me donne une détermination inébranlable à profiter de la vie quand c'est possible. […] Cela ajoute de l'intensité dans le mauvais comme dans le bon sens."
"La dépression, c'est aussi…
Plus petit que vous.
Toujours, elle est plus petite que vous, même si elle paraît vaste. […]
Vous étiez là avant."
"Le monde est de plus en plus conçu pour nous déprimer. Le bonheur n'est pas très bon pour l'économie. Si nous étions heureux avec ce que nous avons, pourquoi aurions-nous besoin de plus ?"
"Être calme devient une sorte d'acte révolutionnaire. Être heureux avec son existence non mise à jour. Être à l'aise avec notre moi chaotique, humain, ne serait pas bon pour les affaires."
"Les signes avant-coureurs étaient tous là. Les moments de désespoir pendant l'adolescence. L'inquiétude perpétuelle pour tout."
"L'avantage d'avoir connu la dépression, c'est que l'on sait quoi guetter."
"Paniquer sans raison, c'est de la folie. Paniquer avec une raison, c'est sensé. J'étais du bon côté de la ligne.
Tout juste.
Mais il est toujours difficile de voir le futur dans le présent, même s'il est juste devant nos yeux."
"L'anxiété est la partenaire de la dépression. Elle accompagne la moitié des cas de dépression. Parfois, elle les déclenche. Parfois, c'est la dépression qui déclenche l'anxiété. Parfois elles se contentent de coexister, comme un mariage cauchemardesque."
"Par des nombreux aspects, ce sont deux expériences opposées, mais quand on les mélange, on n'obtient pas un résultat heureux."
"L'anxiété, qui déborde souvent pour devenir de la panique, est un cauchemar en accéléré. Bien plus que la dépression, l'anxiété peut être exacerbée par la manière dont nous vivons au XXIème siècle."
"Pour être véritablement en phase avec le monde moderne, peut-être l'anxiété est-elle inévitable."
"Mais en ce qui concerne l'anxiété, du moins, un remède semble fonctionner dans tous les cas, à un degré variable.
C'est-à-dire : *ralentir*."
"L'anxiété retire tous les points et les virgules dont nous avons besoin pour nous comprendre."
"Acceptez. Ne combattez pas les événements, ressentez-les. La tension est une question d'opposition, la relaxation tient au laisser-aller."
"Vivez dans le présent. Voici ce que dit le maître de méditation Amit Ray : « Si vous voulez vaincre l'anxiété de la vie, vivez dans le moment. Vivez dans le souffle. »"
"Aimez. Anaïs Nin a appelé l'anxiété « le plus grand tue-l'amour ». Mais heureusement, l'inverse est également vrai. L'amour est le plus grand tue-l'anxiété. L'amour est une force qui se projette vers l'extérieur."
"Si votre jambe est en feu, il n'est pas égoïste de vous concentrer sur la douleur, ou sur la peur des flammes. Il en va de même avec l'anxiété."
"C'est un drôle de truc, la dépression. […] On la surmonte, mais en même temps on ne la surmonte jamais. Elle revient par flash, quand vous êtes fatigué, inquiet, que vous avez mal mangé, elle vous prend par surprise."
"Et puis *résister* ne fait qu'empirer la situation. Le truc, c'est de se lier d'amitié avec la dépression et l'anxiété. Leur être reconnaissant, car on peut alors beaucoup mieux les affronter."
"Sentir.
Voilà de quoi il s'agit.
On accorde tant de valeurs à la pensée, mais les sensations sont tout aussi importantes. Je veux lire dès livres qui me font rire, pleurer, avoir peur, espérer, donner des coups de poing en l'air de triomphe.
Je veux qu'un livre me prenne dans ses bras, m'attrape par la peau du cou. Peu importe s'il me donne un coup de poing dans le ventre. Parce qu'on est là pour sentir.
Je veux la vie.
Je veux la lire, l'écrire, la sentir, la vivre.
Je veux, pour aussi longtemps que possible pendant cette existence clin d'œil, sentir tout ce qui peut être ressenti. "
"Je déteste la dépression. Elle me fait peur. En fait, elle le terrifie. Mais en même temps, elle a fait de moi qui je suis. Et si – pour moi – c'est le prix à payer pour sentir la vie, il en vaut toujours la peine."
"Dans cette vision, le bonheur est impossible à cause de tous c'est but. Les buts sont la source du malheur. Un but non atteint provoque la douleur, mais le fait de l'atteindre ne procure qu'une satisfaction passagère."
"En fait, quand on y pense, une vie faite de buts ne peut être que décevante. Certes, elle peut vous propulser en avant, vous faire tourner les pages de votre propre existence, mais en fin de compte, elle vous laissera vide."
"Nous ne pouvons pas nous sauver de la souffrance en achetant un iPhone. Cela ne signifie pas que nous ne devons pas en acheter un, simplement que nous devons savoir que de tels objets ne sont pas une fin en soi."
"Être altruiste tout en étant attentif semble une bonne solution quand l'ego s'intensifie et nous fait souffrir."
"Être bon est agréable car cela nous rappelle que nous ne sommes pas la seule personne qui compte dans ce monde."
"Comment arrêter le temps : embrassez.
Comment voyager dans le temps : lisez.
Comment échapper au temps : musique.
Comment sentir le temps : écrivez.
Comment relâcher le temps : respirez."
"La douleur allonge le temps. Mais c'est seulement parce que la douleur nous oblige à en avoir conscience."
"Notre réponse à toute cette inquiétude consiste à essayer d'accomplir des choses avant qu'il ne soit trop tard. […] Mais quelque part, nous savons que faire de notre vie une course vers plus d'objets ne fera que la raccourcir […] en terme de sensations."
" je comprendrais que la clé du bonheur — et de cette chose encore plus désirée, le *calme* — ne tient pas toujours au fait d'avoir des pensées heureuses."
"La clé consiste à accepter vos pensées, toutes, même les mauvaises. Accepter ses pensées, sans les devenir."
"Comprendre, par exemple, qu'avoir une pensée triste, voire une succession de pensées tristes, n'est pas la même chose qu'être une personne triste. Vous pouvez traverser une tempête, ressentir le vent, mais vous n'êtes pas le vent."
"Ne vous sentez pas coupable d'être inactif. Plus de mal est infligé au monde par le travail que par l'inaction. Mais perfectionnez votre oisiveté
Rendez-la attentive."
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