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May 27, 2019, 43 tweets

🇪🇺🗳️ Quelques commentaires sur les résultats de ces élections européennes en France et dans les grands pays européens. #EUelections2019

🇪🇺🗳️🇫🇷 On commence par la France. Le @RNational_off en tête, c’est évidemment un succès pour #LePen qui, parallèlement à #Macron, avait installé ce duel dans les médias mais aussi dans l’opinion.

🇪🇺🗳️🇫🇷 Le RN a bénéficié de la très grande solidité de son électorat : 78% des électeurs de @MLP_officiel au premier tour de la présidentielle de 2017 ont voté pour la liste @RNational_off.

🇪🇺🗳️🇫🇷 Et au-delà de ce socle, le @RNational_off a su étendre son assise en captant la colère sociale qui est exprimée ces derniers mois : 44% des Français se sentant « très proches » des #GiletsJaunes ont voté pour le RN.

🇪🇺🗳️🇫🇷 Car même s'il recule par rapport au dernier scrutin européen (24,8% contre 23,3%), le @RNational_off progresse auprès des électeurs inscrits du fait de la forte hausse de la participation, passant de 10,1% à 11,2%. Le socle électoral du RN s'élargit donc.

🇪🇺🗳️🇫🇷 Malgré tout, les fondamentaux du @RNational_off restent là : c'est un parti rejeté par une majorité des Français et qui reste une force impuissante car sans alliés pour affronter les seconds tours lors des municipales, régionales et... présidentielles.

🇪🇺🗳️🇫🇷 Pour @enmarchefr, une seconde place est évidemment un échec par rapport à l'objectif revendiqué d'arriver en tête du scrutin. Par ailleurs, je reste tenté de dire qu'un score de 22,4% n'est pas très satisfaisant pour une liste rassemblant l'ensemble de la majorité.

🇪🇺🗳️🇫🇷 Néanmoins, après avoir balayé le @partisocialiste en 2017, @enmarchefr a cette fois mis @lesRepublicains en échec : 27% des électeurs de #Fillon on vote LREM. Le @RNational_off comme la @FranceInsoumise n'étant pas crédible, #Macron a un boulevard pour 2022.

🇪🇺🗳️🇫🇷 Au regard de la vampirisation de l'électorat centriste de @lesRepublicains par @enmarchefr, la carte comparée des résultats d'hier et celle du MRP en 1946 en dit plus que de longs discours.

🇪🇺🗳️🇫🇷 Par ailleurs, l'aspect vote sanction contre #Macron a été finalement plus contenu que prévu : 36% des électeurs on souhaité manifester leur opposition au Président par leur vote, et 49% veulent qu'il change de politique.

🇪🇺🗳️🇫🇷 Pour @EELV, c'est évidemment un succès : la liste de @yjadot a été portée par la montée inédite des préoccupations environnementale. 36% des Français en ont tenu compte dans leur vote, juste derrière le pouvoir d'achat.

🇪🇺🗳️🇫🇷 @EELV a aussi été porté par la bonne participation, notamment chez les mois de 35 ans : 40% d'entre-eux se sont rendus aux urnes, contre 27% en 2014. Et dans cet électorat jeune, la liste écologiste est très largement en tête.

🇪🇺🗳️🇫🇷 Pour @lesRepublicains, un chiffre particulièrement marquant : seuls 34% des électeurs de #Fillon en 2017 ont voté pour la liste de @fxbellamy.

🇪🇺🗳️🇫🇷 Le reste de l'électorat #Fillon s'est davantage dispersé vers le centre (36% sur LREM ou UDI) que vers la droite radicale (21% sur LR ou DLF), ce qui montre les limites de la ligne @laurentwauquiez.

🇪🇺🗳️🇫🇷 Le très mauvais score de @lesRepublicains et la porosité entre les électorats LREM et LR annonce très certainement une recomposition passionnante, d'abord au niveau des maires dans la perspective des municipales de mars 2020.

🇪🇺🗳️🇫🇷 C'est évidemment un échec majeur pour les deux partis de gauche hors @EELV même si l'optique est plus positive pour le @partisocialiste que pour la @FranceInsoumise du fait de leurs scores respectifs en 2017 et de l'incertitude sur la capacité du PS à passer les 5%.

🇪🇺🗳️🇫🇷 De manière générale, le bloc de gauche obtient 32,6% des voix : c'est nettement plus que lors de la séquence électorale 2017 mais ça reste un peu moins que lors des élections intermédiaires du mandat de #Hollande, et c'est historiquement catastrophique.

🇪🇺🗳️🇫🇷 La question est de savoir si la notion de "bloc de gauche" a aujourd’hui un sens. Il semblerait bien que oui, au moins du point de vue des électeurs, étant donné la fluidité importante entre 2017 et 2019 dans cet espace.

🇪🇺🗳️🇫🇷 Il y a donc *dans l'électorat* de vraies perspectives pour une union des différents partis de la gauche, mais c'est chez les dirigeants que cette union coince. A suivre dans les mois à venir.

🇪🇺🗳️🇫🇷 Enfin, il y a la question de la hausse de la participation. Je dois bien dire que je n'ai que des explications éclatées :

➡️ La colère sociale incarnée par les #GiletsJaunes qui a conduit l'électorat populaire aux urnes : 45% de votants chez les ouvriers, +10 / 2014

1/2

➡️ Les préoccupations environnementales fortes chez les jeunes, dont la participation progresse nettement : 40% de votants chez les - de 35 ans (+13 / 2014).

➡️ La bonne mobilisation de l'électorat LREM : 60% des électeurs de Macron 2017 se sont rendus aux urnes.

2/2

🇪🇺🗳️🇮🇹 Les résultats presque définitifs en #Italie :

@LegaSalvini (droite radicale) 34,3%
@pdnetwork (centre-gauche) 22,7%
@Mov5Stelle (populiste) 17,1%
@forza_italia (droite) 8,8%
@FratellidItaIia (extrême-droite) 6,5%

#EUelections2019

🇪🇺🗳️🇮🇹 Un très bon score de la @LegaSalvini qui confirme être le premier parti d'#Italie en progressant de 16,9 pts par rapport aux législatives de 2018 et en devenant majoritaire dans de large parties du sud du pays, ce qui semblait impossible il y a encore 2 ans.

🇪🇺🗳️🇮🇹 La progression de @LegaSalvini est liée à la grande fidelité de son électorat de 2018, mais aussi à sa capacité à attirer près d'1/4 des électeurs @Mov5Stelle et 1/5 des électeurs @forza_italia. v/@you_trend

🇪🇺🗳️🇮🇹 En revanche, 17,1% des voix, c'est un fiasco pour le @Mov5Stelle qui perd 15,6 pts depuis 2018 et se fait dépouiller de tous les côtés : par #Salvini, mais aussi par la gauche et par une forte abstention. Le fief sudiste est désormais bien mité.

🇪🇺🗳️🇮🇹 Avec 22,7% des voix, le @pdnetwork est en 2ème position et progresse de 4 pts par rapport à 2018 - cela n'en reste pas moins très peu par rapport aux 40,8% des européennes de 2014. On verra dans les prochains mois si son nouveau leader @nzingaretti maintient la dynamique.

🇪🇺🗳️🇮🇹 A droite, @forza_italia (@berlusconi) reste faible (8,8%) mais est un faiseur de roi en cas d'élections anticipées par un #Salvini qui voudrait mettre en place une coalition de droite. Quant à @FratellidItaIia, bon score (6,5%) malgré la saturation de l'espace par Salvini.

🇪🇺🗳️🇮🇹 Et en effet, avec un #Salvini dont la domination est confirmée, un centre-gauche qui se reconstruit et un #M5S faible et désorienté, on peu s'attendre à des élections législatives anticipées en #Italie dans les prochains mois.

🇪🇺🗳️🇬🇷 En #Grèce, l'impopularité de @atsipras au pouvoir depuis 2015 conduit à une nette défaite de son parti :

ND (droite) 33,2%
SYRIZA (gauche) 23,9%
KINAL (centre-gauche) 7,2%
KKE (stalinien) 5,8%
XA (nazi) 4,8%
EL (droite populiste) 4%
M25 (gauche radicale) 3,2%

🇪🇺🗳️🇬🇷 En conséquence, #Tsipras a décidé d'avancer les élections législatives qui devaient se dérouler cet automne à fin juin/début juillet. Sauf surprise, la droite devrait donc revenir au pouvoir plus vite que prévu.

🇪🇺🗳️🇬🇧 Au #RoyaumeUni, c'est un tremblement de terre : le @brexitparty_uk arrive largement en tête (30,5%), le @UKLabour (13,7%) est relégué loin derrière les @LibDems (19,6%), les @Conservatives sont en cinquième position (8,8%), devancés par @TheGreenParty (11,8%).

🇪🇺🗳️🇬🇧 Les deux grands partis britanniques (@UKLabour et @Conservatives) obtiennent toujours un plus mauvais score aux élections européennes qu'aux élections législatives, mais l'écart entre leur total d'hier (22,5%) et celui de 2017 (82,4%) est inédit.

🇪🇺🗳️🇬🇧 Néanmoins, il faut rester prudent sur l'hypothèse d'une recomposition politique durable : les percées de "petits partis" aux élections européennes sont souvent éphémères et/ou nettement moins fortes aux législatives suivantes (Verts en 1989, UKIP en 2004/2009/2014)... 1/2

🇪🇺🗳️🇬🇧 …et d'autre part, la percée du @brexitparty_uk, si elle est réélle dans les sondages pour les législatives, est bien plus contenue que pour les européennes. Ce n'est pas surprenant : les britanniques n'auront pas que le Brexit en tête en choisissant leurs députés. 2/2

🇪🇺🗳️🇬🇧 D'autre part, la focalisation sur le score du #BrexitParty masque trop le vrai rapport de force : les partis anti-#Brexit sont nettement devant les partis favorables au #HardBrexit. Le recul du Labour et des Tories, modérés sur la question, s'explique par la polarisation.

🇪🇺🗳️🇬🇧 Bref, entre les élections internes au sein du parti conservateur, de possibles nouvelles élections législaties anticipées et l'impact du #Brexit sur l'opinion publique et sur les partis, la vie politique britannique va être passionnante à suivre dans les mois à venir.

🇪🇺🗳️🇱🇺 Au #Luxembourg, les chrétiens-sociaux ne sont pas en tête d'un scrutin pour la première fois depuis... 1964 :

PD (libéraux) 21,4%, +6,7
CSV (chrétiens-soc) 21,1%, -16,6
Gréng (écolo) 18,9%, +3.9%
LSAP (soc-dém) 12,2%, +0,4
ADR (droite popu) 10%, +2,5
Pirates 7,7%, +3,5

🇪🇺🗳️🇱🇺 Ce scrutin consolide fortement la coalition libéraux+socialistes+verts de @Xavier_Bettel au #Luxembourg : les trois partis obtiennent 53% des voix, contre 49% aux législatives de l'an dernier.

🇪🇺🗳️🇩🇪 En #Allemagne, comme depuis plusieurs années, deux lectures opposées du scrutin pour #Merkel :

➡ La CDU-CSU désavouée : 28,9%, c'est un recul de 6,4 pts par rapport à 2014

➡ La CDU-CSU dominante : avec 28,9%, elle à 8,4 pts d'avance sur le deuxième parti, les Verts

🇪🇺🗳️🇩🇪@Die_Gruenen obtiennent de loin leur meilleur résultat à une élection nationale (20,5% vs 12,1% aux européennes de 2009) et surtout, ils prennent l'ascendant sur le @spdde, ce qui est là aussi une première. L'écart générationnel entre leurs bases est inquiétant pour le SPD.

🇪🇺🗳️🇩🇪 Cette percée des Verts allemands n'est pas une surprise, les sondages les mettant systématiquement en avance sur les sociaux-démocrates depuis la fin 2018. Reste à voir si ce sera durable - ce qui n'a jamais été le cas dans le passé.

🇪🇺🗳️🇩🇪 Du côté de l'@AfD, les 11% recueillis représentent une progression de 4 pts par rapport aux européennes de 2014 - mais par rapport aux législatives de 2017, c'est un recul de 1,6 pt, ce qui confirme la stagnation du parti enregistrée à plusieurs élections dans les Länder.

🇪🇺🗳️🇩🇪 Reste qu'avec l'AfD qui tourne autour de 10% et le FDP et Die Linke qui, selon les périodes, sont entre 5% et 10%, le système politique allemand semble condamné à des grandes coalitions entre une CDU-CSU qui est plus centrale que jamais et le principal parti de gauche.

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