Voilà ce qu’il se passe encore dans notre pays quand une femme victime de violences conjugales décide de faire appel à la police ⤵️
Dans la nuit de vendredi à samedi dernier, le conjoint d’une amie la frappe au visage à deux reprises et détruit son portable pour l’empêcher de joindre qui que ce soit.
Elle parvient tout de même à composer le 17. Au téléphone, elle explique ce qu’il vient de se passer et demande de l’aide. Elle donne l’adresse, précise le nom de son conjoint et ajoute qu’il a un casier judiciaire et a fait de la prison pour violences.
Réponse de l’agent de police à cette jeune femme en danger puisque son conjoint est toujours avec elle : « On n’est pas un juge matrimonial. » Puis IL LUI RACCROCHE AU NEZ.
Désemparée, les cris de mon amie finiront par faire descendre un voisin de son immeuble, dont la présence lui permettra de prendre ses affaires et de quitter l’appartement.
Elle subit depuis longtemps la violence verbale et psychologique de cet homme dont elle est sous emprise. Il la suit en soirée, menace ses amies pour les éloigner de leur couple. Mais impossible pour elle de le quitter pour de bon.
Qu’il porte la main sur elle la décide à aller chercher de l’aide auprès des services de l’État. Elle se rend le lendemain au commissariat pour porter plainte.
Elle fait à nouveau le récit de la nuit, déroule le casier judiciaire de son conjoint. « Il vous a juste giflée », lui répond le policier. Il refuse de prendre la plainte, la force à déposer une simple main courante – qui ne sera d’aucune aide pour assurer sa protection.
Lorsqu’elle raconte comment elle a été reçue, elle culpabilise : « Je me suis sentie conne. » La minimalisation de la situation par la police et l’humiliation ressentie la fait immédiatement se refermer sur elle-même : elle ne veut plus en parler, préfère le cacher à ses parents.
Non seulement la police laisse des femmes en danger quand bien même celles-ci font le terrible effort de sortir du silence, mais elle aggrave la situation en niant leur position de victime et en anéantissant leur volonté d’en sortir.
Faut-il venir défigurée dans un commissariat pour que l’on daigne accorder la moindre considération à votre témoignage ? Ou bien faut-il attendre qu’il la tue pour qu’on parle de « violences » quand un homme s’en prend physiquement à sa compagne ?
Cela s’est passé à Bayonne, dans un de vos commissariats, @Prefet64. Mais cela arrive régulièrement, partout en France, car le problème n’est pas individuel mais systémique.
Merci pour l’avalanche de soutiens, de conseils et de propositions d’aide déployée depuis hier. Nous allons faire de notre mieux pour faire sortir notre amie du silence et du déni dans lequel l’humiliation policière l’a plongée.
Surtout, j’ai reçu des dizaines de témoignages similaires de femmes dont la parole n’a été ni entendue ni considérée par les forces de l’ordre. N’allons pas croire qu’il s’agit de cas isolés et d’une anomalie dans le système. Bravo à elles pour leur force.
