Thread by @GaleresDePanda

[ harcèlement scolaire ]

J'ai passé ma scolarité à me faire harceler. Les gens autour de moi ne m'ecoutaient ni ne m'entendaient quand je le leur disait. Pour une énième fois, je décide de vous raconter mon histoire. Ce soir, #JaiParlé

Avant de pondre mon looong texte pour te parler de mon histoire, laisse moi t'expliquer quelques trucs. Je voulais faire une BD sur le harcèlement que j'ai subi. Mais seulement les mots viennent, et aucune image. Alors je laisserai ce soir seulement les mots.

L'illustration que tu vois au dessus est la seule de toute ma vie qui soit pertinente que j'ai réussi a faire sur le sujet. Elle date d'il y a un an, en réponse et clôture à mon harcèlement. En preuve à un prof. Puis je l'ai montrée au bac, devant des inconnus, me mettant a nu.

D'aussi loin que ma mémoire d'enfant se souvienne, on m'a toujours "embêté".
La période la plus importante à été en primaire. Ma mère était en fauteuil roulant électrique. "grosse", "moche", "vieille". Alors on me frappait, on m'insultait, on me volait.

#JaiParlé aux profs... qui me punissaient pour ne pas à avoir à me surveiller pendant les récrés.
8 ans, les premières phobies scolaires. On me diagnostique d'un méga colon. J'étais si stressé•e que je n'allais jamais aux toilettes. On a failli devoir me faire opérer en urgence.

Mes proches ont également parlé. Un médiateur est venu, et moi j'ai déménagé. 9 ans après, j'apprends que grâce à mon vécu, des interventions de sensibilisation sont faites régulièrement dans cette école.

Collège. Premier•e•s ami•e•s, premières amours. Ça va, ça vient, rien de stable le tout entouré par la pressions des autres.
À 11 ans je m'affirme bisexuel•le. Ça plaît pas. Les problèmes de santé arrivent, ça plaît pas.

Dispense de sport, fatigue, notes qui baissent, brevet qui arrive, choisir un avenir.

Pendant ma dernière année, le proviseur et quelques profs me prennent en grippe. On l'accuse, on me convoque, me met des observations.
Dans la cours, on m'insulte. C'est pas grave, c'est comme ça les ami•e•s, ça va, ça vient.

Lycée. La terre promise, le "tu verras les gens plus mâtures et ouverts". Le diagnostic, pas mal de mises en place.

De la jalousie et de l'amertume dans les paroles. Un pc pour les cours et pas de sport à faire, la chance.

Année de première, les chagrins d'amour font remonter les phobie. Je vomis tous les matins et loupe en moyenne 2h de cours par jours. À ce qu'il paraît que c'était par flemme de venir, ou pour rester avec mon copain de l'époque.

Terminale, je fais la moitié des cours à domicile, l'autre au lycée. Tout le monde s'éloigne. Je perds mes ami•e•s.

Le harcèlement recommence, plus fort que ces dernières années. On m'ignore, on m'insulte, on lance des rumeurs, on m'interpelle dans les couloirs.

Maladie, phobies scolaires, phobies sociales, dépression, dysphorie, harcèlement. Cocktail Molotov, je sombre.

#JaiParlé et j'ai même crié aussi fort que je pouvais. Jamais assez de preuve, puis quand c'est 30 personnes qui participent à ton harcèlement, dont des profs, à ce qu'il paraît qu'on peut rien y faire.

On me prive de mes choix, on ne m'aide pas, les profs ne me donnent que rarement les cours malgré mes relances. #JaiParlé à ces profs.

C'était pas vrai, je me montais la tête seul, je voyais des ennemis là où il n'y en avait pas.
Au bac, #JaiParlé. J'ai présenté cet auto-portrait. On m'a dit que c'était important de ne pas se taire. On m'a donné 20/20. On m'a écouté, mais c'était trop tard.

Aujourd'hui j'ai pris la décision de ne pas me taire, et de servir de voix à celleux qui n'en ont pas assez. Je travaille sans relâche dans l'espoir d'une amélioration.

Je partage des bouts de vies pour espérer être la dernière personne à les vivre.
Si le sujet t'intéresse, j'en parle plus en détail dans la vidéo d'une intervention :

On m'a toujours dit que c'était faux, je ne me faisait pas harceler. J'ai toujours répondu que c'était une question de point de vue, et que harcèlement où non j'étais au bord du gouffre, et j'avais besoin d'aide. On ne m'a pas écouté. C'est plus simple.

Le sujet du harcèlement est très complexe car on parle ici d'un sentiment, une impression et une situation propre à la personne harcelée. Il reste énormément de chemin a faire. C'est pour ça qu'en parler est important. Au moins pour dire tu n'es pas seul•e.

Depuis mon entrée a la fac, je vais beaucoup mieux. J'ai d'énormes séquelles, mes phobies sociales sont toujours très présentes alors que les scolaires s'apaisent petit a petit. J'ai du mal à m'intégrer, mais je fais mon possible. C'est une chose nouvelle pour moi.

J'estime pas mon histoire particulièrement intéressante. Je la partage juste parce que je voudrais que ce # délie les langues. Je vais faire quelques BD sur le sujet prochainement, ça sera un peu plus intéressant !