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Les problèmes avec la théorie du "bug humain", selon laquelle nos problème d'écologie viendraient d'un bout de cerveau, le striatum :
(repéré par les cortex auditifs aiguisés de @LegalizeBrain et d' @alexandra_gros)
franceinter.fr/emissions/l-in…
(repéré par les cortex auditifs aiguisés de @LegalizeBrain et d' @alexandra_gros)
franceinter.fr/emissions/l-in…
1/ Déjà une structure cérébrale ne génère pas une fonction psychologique (elle réalise une transformation dynamique en dialogue avec le reste, pour produire une sortie motrice), donc le striatum n'est pas le décideur, pas plus que la dopamine n'est la molécule du plaisir. (1/17)
2/ les décisions sont distribuées dans l'ensemble système nerveux, il faut plus s'imaginer un consensus entre plein de zones (cortex, amygdale...) qui "votent" différemment car elles reçoivent des signaux différents, et sont spécialisées pour les traiter chacune à leur manière.
3/ dans cette délibération, le striatum est essentiel pour comparer les options, dire s'il faut continuer à délibérer ou s'il y a une option qui se dégage comme "meilleure" : meilleure espérance de gain, récompense plus immédiate, action moins fatigante.
4/ Mais on ne peut pas dire que c'est à cause du striatum qu'on préfère les récompenses plus immédiates, ou que le striatum contrôle les autres structures, ce n'est pas une manière de voir le dialogue entre zones cérébrales qui nous emmène très loin...
5/ pourquoi ce striatum est ancien, conservé par l'évolution ? Parce que chez les vertébrés poly-articulés il y a plein de manières différentes d'attraper la pomme dans l'arbre. Donc il faut une machine à calculer comment y aller directement et sobrement plutôt qu'en tektonic.
4/ pour effectuer ces comparaisons le striatum reçoit plein de molécules, dont la dopamine (mais aussi sérotonine, endorphines etc) qui signale la récompense, mais pas uniquement (la dopamine est aussi impliquée dans la recherche d'informations, le contrôle moteur, le stress ...)
5/ S. Bohler fait deux contresens dans l'extrait audio: il dit que le striatum génère la dopamine (c'est le contraire, il la reçoit) et que l'obtention répétée de récompense diminue l'activation du striatum (qui s'en "lasserait"), ce qui ferait qu'on veut toujours plus.
6/ Alors il y a baisse sur l'échelle courte de la satiété (mais du coup c'est le contraire: la baisse d'activité engendre un arrêt de la consommation), mais sur un temps long c'est plus compliqué : on parle d'erreur de prédiction de récompense.
scholarpedia.org/article/Reward…
scholarpedia.org/article/Reward…
7/ C'est quoi ? Quand on apprend qu'un stimulus (une odeur de bouffe) ou une action (attraper la pomme) prédit qu'on va avoir de la nourriture, progressivement la dopamine n'est plus libérée au moment de la récompense mais de ce qui la prédit, ça n'explique pas la surconsommation
8/ Cette théorie (dopamine= erreur de prédiction de récompense) est importante car elle explique pourquoi manger la pomme renforce l'action de grimper dans l'arbre pour l'attraper. Mais elle est tellement versatile qu'elle peut soutenir beaucoup d'hypothèses sur l'esprit.
9/ En dehors des erreurs factuelles, vouloir expliquer un processus socio-historique (catastrophe écologique) sans sociologie ni histoire est simpliste et réductionniste : on ne comprend pas le rôle spécifique du striatum humain dans la catastrophe.
10/ Si vous n'êtes pas spécialistes, un exercice facile c'est d'enlever les mots neuro compliqués, pour voir que ce qui reste de la thèse avancée est très simple :
11/ Par exemple je peux m'amuser à avancer que notre gros cortex préfrontal là, qui nous aide à différer des récompenses dans le temps, est-ce qu'il ne serait pas à la base de l'éthique protestante et donc de l'esprit du capitalisme ? Je copyright l'idée pour mon ANR NeuroMax.
12/ Voire, les réseaux pariéto-frontaux et les neurones miroirs, nous permettent de construire des théories de l'esprit des autres, donc des organisations sociales plus poussées que des tribus, ce sont donc les causes des hiérarchies et des bureaucraties
aussi bien publiques (URSS/Chine) et privées (les 100 compagines qui émettent 70% des gaz à effets de serre)...
Voilà on pourrait faire un political compass des zones cérébrales du marasme écologique. (tag yourself I'm the orbitofrontal cortex)
Voilà on pourrait faire un political compass des zones cérébrales du marasme écologique. (tag yourself I'm the orbitofrontal cortex)
13/ Bref vous voyez bien dans ces exemples que l'addition du substrat neuronal n'apporte pas beaucoup à l'explication.
Une bonne question à vous poser : est-ce que l'explication neuro d'un comportement dit plus que l'analyse du comportement lui-même ? C'est en fait assez rare.
Une bonne question à vous poser : est-ce que l'explication neuro d'un comportement dit plus que l'analyse du comportement lui-même ? C'est en fait assez rare.
14/ Plus sérieusement, arrêtons de redécouvrir de vieilles questions en les repeignant en neuro :
Pas besoin de striatum pour savoir que la catastrophe écologique a à voir avec la différence entre ce qu'on aimerait dans l'absolu et nos choix réels...
Pas besoin de striatum pour savoir que la catastrophe écologique a à voir avec la différence entre ce qu'on aimerait dans l'absolu et nos choix réels...
15/ Et pour conclure ce problème de décision est collectif, pas individuel, l'écologie est un problème de démocratie plus que de striatum.
revue-ballast.fr/pierre-charbon…
revue-ballast.fr/pierre-charbon…
16/ Un thread de qualitay sur les ganglions de la base et le fameux striatum :
17/ Et un autre plus orienté théorie/computationnel mais aussi de qualitay
