Thread by @Nanarland

Après moultes tergiversations et un travail herculéen de synchronisation des sous-titres (ok : ça nous a pris 2 heures), il est temps de goûter enfin à « Aabra Ka Dabra », la copie indienne de « Harry Potter a l’école des sorciers ». Mutez ce thread si le live-tweet vous ennuie.

Ça commence bien puisque le générique est incrusté par dessus la coloscopie de l’Incroyable Hulk.

Notre héros s’appelle Shanu, il vient d’arriver et de rencontrer « Hagrid » (Oncle Limu). On a déjà envie de le gifler (Shanu, pas Limu).

Limu on a envie de le dénoncer aux flics vu qu’il attaque direct en insistant lourdement pour que Shanu « vienne dormir chez lui ».

La vibe malaisante continue avec « RB », la Dumbledore de l’école, dont le bureau a été repris d’un décor de Myst, et qui jubile de façon très déplacée a l’idée de fesser les petits garçons cul-nu.

Son sidekick s’appelle Zulu et on l’aime déjà d’amour. Ces premières minutes sont extrêmement denses.

Pas le temps de souffler, on rencontre les Hermione et Ron locaux, ainsi que Draco Malfoy et sa coupe de cheveux très punk. Beaucoup d’amour pour l’uniforme bleu prusse à queue et bottes de cheval de la succursale indienne de Poudlard.

Grand moment de flottement en plein milieu du premier cours avec trois bonnes minutes de publicité pure et simple pour ce qui semble être une marque de fourniture scolaire.

Si vous cherchez des pinceaux et crayons de couleur de qualité, faites confiance à Camel ! #NanarSponso

Où l’on apprend aussi que le reste de l’année, La Boule de Fort Boyard avait un job comme sonneur de fins des cours à l’école Aabra Ka Dabra.

La première séquence chantée tourne à la rap battle entre le gang de Shanu et le crew de Changezi (Draco Malfoy). Je pense qu’on a perdu un peu à la traduction quand même (« Souviens-toi de ta grand-mère » ???).

Pas le temps de souffler, on enchaine avec l’entraînement au tapis volant, qui en Inde remplace le balai (comme c’est d’ailleurs canon dans Harry Potter). L’effet 3D est génial.

Le point à la trentième minute : c’est très dense en action, mais on attend encore le début du commencement d’un scénario.

OH PUTAIN LA VACHE DE SA MÈRE !!!

Il faut préciser que le film est sorti à l’origine en 3D, version a l’ancienne avec lunettes vert et rouge, ce qui explique certains plans un peu audacieux.

Comme à Poudlard, il y a bien sûr des gens qui habitent les tableaux à Aabra Ka Dabra Dabra.

On va peut être enfin apprendre quel est le scénario puisque le flashback explicatif traditionnel des films indiens vient de commencer. Ça se passe dans un parc d’attraction plein de personnages bootlegs, ce qui est parfaitement cohérent avec le thème général.

Donc le papa de Shanu était un magicien (mais genre Houdini ?) qui est mort pendant un tour dangereux où il était enfermé dans un coffre fermé par des chaînes et plongé dans la rivière.

Pour se consoler, Shanu regarde la télé et a droit à 2 minutes de pub pour des fournitures scolaires, mais cette fois de la marque Camlin (est-ce une filiale de l’autre ou un concurrent ? Mystère...)

On ne veut pas avoir l’air ingrats parce que c’est vraiment très intense, mais les séquences chantées sont franchement médiocres. Pas entraînantes, avec des chorégraphies vraiment pas très inspirées. On se console avec un placement produit pour une espèce de snack de goûter.

Donc Shanu a gagné un ticket d’or pour aller dans l’école de son choix et à choisi Aabra Ka Dabra car son père y avait appris la magie.

Retour au présent et deux constats :
- Limu (« Hagrid ») parle un peu comme Alf
- WTF Casper ??!!

Vous vous souvenez de la cape d’invisibilité ? Et bien ici on a la pilule d’invisibilité. Aucun rapport, rien à voir, label Netflix Originals.

Petit début d’envie de choper Casper et de le dénoncer aux Ghostbusters.

Le scénario décolle enfin et soudain ça va trop vite pour nous :
- RB (« Dumbledore » femme) a enlevé le père de Shanu - qui n’est pas mort du coup
- Pour l’obliger à lui livrer le secret d’un aphrodisiaque (???)
- Pour conquérir le monde (???????)

Là, Shanu, invisible, est en train de regarder son père et RB se livrer à une danse lascive des plus explicites dans une nouvelle séquence chantée, toujours aussi peu enthousiasmante mais sensiblement plus traumatisante.

C’est le moment du match de quidditch et là on triche un peu : cette séquence on l’avait repérée lors d’un pré- visionnage et on l’a mise de côté pour la Nuit Nanarland. Sachez quand même que c’est aussi génial que vous l’imaginez et que tout est sur YouTube si vous êtes curieux.

Par contre, le magicien nazi et sa baguette swastika en 3D non texturée, vous n’y echappperez pas !

(Oui, nous savons que la swastika est un symbole commun en Inde, mais avouez que le WTF est particulièrement puissant dans cette scène)

Un niveau flashback un peu rassurant et surtout mieux traduit révèle que le père de Shanu n’avait pas inventé un aphrodisiaque à proprement parler mais un élixir de vie plus général qui guérit les maladies, rajeunit et donne la vie éternelle.

« John Rhys-Davies ?! Mais qu’est-ce que vous faites ici ? »

C’est en fait l’oncle de Shanu et le joker comique du film. II mène depuis 10 minutes une séquence de pure comédie - là-aussi un passage obligé pour un film familial en Inde - et c’est extrêmement GÊNANT.

On vous l’a fait courte parce que là c’est un peu mou : RB a appris que Shanu était le fils de son père et le cherche pour faire pression sur ce dernier. Shanu doit retrouver la baguette magique du fondateur de l’école, seule capable de vaincre RB.

Point positif tout de même : on est passé dans des décors full 3D plus ou moins réussis (note : le film date de 2004).

Oh ! Bonjour Professeur Rugue ! (Et les moines des Rivières Pourpres 2 qui passent dire bonjour !).

Duel de magie entre Shanu et RB avec chacun une baguette qui tire des rayons laser.

Vision d’apocalypse !

Le père de Shanu décide que la magie c’est pour les faibles et passe en mode full M. Bison pour savater les mangemorts !

*Insert Guile Theme*

Bouquet final avec RB transformée en La Momie dans un festival de 3D ratée !

Yeah !!! (En fait non y a pas de suite malheureusement :-( )

Bilan : la repompe est quand même bien intense, mais superficielle. On garde les grandes lignes des enfants à l’école de magie mais les personnages sont quasiment inexistants, même Shanu a autant de profondeur que la 3D du film.

Pour le nanardeurs c’est plus positif. Sur 2h20, il y a quelques coups de mou mais globalement c’est assez dense. On s’amuse beaucoup à repérer tout ce que le film pique à l’original et les effets numériques assurent le spectacle avec une belle constance.