Thread by @AlexandraGzz

Procès #Melenchon jour II : Jean-Luc Melenchon vient d’arriver à Bobigny avec Bernard Pignerol notamment, jugé à ses côtés. Les militants sont moins nombreux qu’hier mais ceux qui sont là ont entonné des chants à l’arrivée du chef du parti.

L’audience débute à l’heure, avec les plaidoiries pour les parties civiles. Et c’est l’avocat du procureur poussé par JL #Melenchon durant la perquisition qui ouvre le bal. "Ce magistrat qui a été bousculé, tutoyé, humilié (...) Ce justice-bashing par des élus est insupportable."

"Vous n'avez pas à juger de la légalité d'une opération de police (la perquisition, ndlr), mais d'un outrage comme on en voit chaque jour dans les tribunaux. Et qui habituellement passe par une interpellation, une garde à vue, un menottage et un procès dans la journée" #Melenchon

L'avocat développe l'idée, déjà avancée hier par les policiers à la barre, que la perquisition se passait très bien jusqu'à l'arrivée de JL #Melenchon. "Ce dossier bascule d'un coup lorsqu'il arrive en criant dans l'escalier, la tension devient immédiatement palpable"

Le premier avocat conclut en demandant une condamnation à 1 euro symbolique de dommages et intérêts au titre du préjudice moral.

François Saint-Pierre prend sa suite. Il démonte l'idée d'un "procès politique". "Cette opération était pensée depuis plusieurs semaines, et n'avait rien à voir avec le changement de ministre à l'Intérieur ce jour là ! La théorie de l'ordre politique ne repose sur rien"

Et l'avocat de profiter du moment pour plaider pour une véritable indépendance du parquet, afin que "disparaissent enfin définitivement ces calomnies d'instrumentalisation politique cessent enfin".

Il demande à chacun le versement de 3.000 euros à titre de dommages et intérêts. Jean-Luc #Melenchon secoue la tête, comme de dépit. C’est au tour de l’avocat suivant de plaider.

"On ne peut pas prévenir la presse pour qu'ils viennent assister à cette perquisition, puis venir dire aujourd'hui que ce procès, c'est de la faute des médias et que sans les images de Quotidien, tout ça n'aurait jamais existé." #Melenchon

Au tour de David Lepidi, qui défend notamment le gendarme dos à la porte qui fait barrage à JL #Melenchon ce jour là.
"Mes clients, ce ne sont pas des guignols, pas des pieds nickelés, pas des pauvres diables. Et pour la 1ere fois de leur vie, ils ont dû porter plainte."

Il estime que les Insoumis ont bénéficié d'un traitement de faveur. "On ne vous a pas réveillés à 6h du matin comme c'est normalement le cas pour une perquisition. On ne vous a pas menottés quand vous vous êtes rebellés."
Une partie de la salle gronde à ces mots. #Melenchon

Lepidi demande notamment 10.000 euros de dommages et intérêts pour le gendarme qui faisait face à JLM au titre de préjudice moral, "car il a été moqué en boucle sur les réseaux sociaux".
A l’énoncé du montant, #Melenchon répond à voix basse "Bah bien sûr !"

C’est une avocate désormais qui prend la parole pour l’un des policiers, "désormais reconnu dans la rue malgré lui". Le policier est absent, plaidoirie très courte, 3000 euros de dommages et intérêts demandés.

Antoine Vey plaide maintenant pour le policier qui chute au sol avec un militant avant de se retrouver dans un face à face tendu avec Alexis Corbière. "Ça defie peut-être toute logique mais mon client, quand on lui crie dessus, il n’a pas l’impression que c’est pour apaiser."

"Ce qui l’a le plus déçu hier durant l’audience, c’est que devant les faits, certains n’assument strictement rien." #melenchon

Dupond-Moretti est le dernier des avocats PC à plaider. "J’ai l’honneur de défendre trois hommes qui n’appartiennent pas à une bande mais qui sont fonctionnaires de police. Ils ont été traités de pauvres diables, exerçant un métier à la noix." Melenchon le regarde en souriant.

Il tance vertement Jean-Luc #Melenchon, qui "manie si délicieusement le mépris". Puis se tourne vers tous les prévenus : "Vos explications sont pathétiques Messieurs !" Et l’avocat de les égrener en forçant le trait :

"Le 1er dit avoir été entraîné par la foule car son centre de gravité est trop haut! Le 2e (#Melenchon) ne se souvient pas avoir poussé un juge! Le 3e (Corbière) dit qu’il avait le micro sous le nez pour justifier le volume de sa voix! Le 4e a enfoncé la porte pour le symbole!"

"Mais vous ne voulez pas et vous ne pouvez pas reconnaître les faits, vous niez l’évidence car vous avez vos électeurs, et il s’agit de pallier la chute de votre électorat", lance Dupond-Moretti. Les Insoumis sur le banc des prévenus secouent la tête avec colère.

Et l’avocat de railler #Melenchon qui "réussit à tweeter au moment où il est à la barre !" "Mais vous n’avez aucun courage M. Melenchon, parce que lorsqu’on est un révolutionnaire, on pratique une défense de rupture et on ne parle pas complot"

"Vous êtes le Lula français, tiens donc ! On a juste des politiques qui ont traité des policiers comme de la merde ! De grâce M. #Melenchon, arrêtez votre délire paranoïaque !"

L’avocat se radoucit pour évoquer un texte écrit par #Melenchon pour rendre hommage au gendarme Beltrame, qui s’était sacrifié pour sauver un otage. "J’aurais rêvé d’écrire ce texte. Voyez-vous, je n’en demandais pas tant pour mes clients. Simplement un mot d’excuse."

"Voilà ce que vous auriez pu dire M. #Melenchon : cette perquisition, on l’a mal vécue, mais on a un peu déconné, c’est vrai, ils n’y étaient pour rien ces policiers. On s’excuse. Mais dire ça, vous en êtes incapables car c’est vous la victime dans ce procès politique, hein !"

Et Dupond-Moretti de terminer ainsi en regardant #Melenchon : "On n’est pas au Venezuela ici ! (Grondements sévères dans la salle) Ici on est en France, et quand on outrage un policier, on est condamné !"

La procureure a entamé son requisitoire et elle ne laisse pas de place au doute sur le fait qu’elle compte demander au tribunal des condamnations. (D’ailleurs pour info, le jugement sera mis en délibéré et on connaîtra la décision dans plusieurs semaines). #Melenchon

Ils sont deux procureurs en réalité à mener un réquisitoire commun. Le deuxième vient d’entamer sa partie. « Riez, messieurs », dit-il aux avocats de la defense qui souriaient à l’une de ses phrases, « riez avant de vous tendre quand tout ceci touchera à sa fin ». #melenchon

Les procureurs demandent au tribunal de condamner Jean-Luc #Melenchon à trois mois de prison avec sursis et 8.000 euros d’amende, et contre les autres prévenus des amendes allant de 2.000 à 10.000 euros (contre Bernard Pignerol).

L’audience a repris. Et c’est l’avocat de Bernard Pignerol et Muriel Rozenfeld qui plaide le premier pour la défense. "On va dire que je suis Marseillais, mais je n’ai jamais vu des perquisitions d’une telle ampleur en dehors du grand banditisme" #Melenchon

« Ce dossier fait pschitt, il est mal fagoté », dit Me Croizet, qui parle longuement pour démontrer que les infractions ne sont pas constituées, selon lui. Il demande la relaxe. #Melenchon

L’avocat d’Alexis Corbière sur le coup de sang du député le jour de la perquisition : « M. Corbière a la colère respectueuse, il a la colère qui vouvoie, qui donne du monsieur au policier » #Melenchon

L'avocate de Bastien Lachaud : "On dit qu'il a invectivé des policiers, c'est faux, il leur a posé des questions sur le déroulement de la perquisition ! Et c'est ça qu'on caractérise comme une infraction ?" #Melenchon

- Il a beaucoup été question d’outrage dans les débats mais @RaquelGarridoFr me fait remarquer à juste titre que cette infraction n’a pas été retenue lors du renvoi des prévenus: ils sont jugés pour rébellion, acte d’intimidation et provocation directe à la rébellion - #Melenchon

Les demandes de relaxes s’enchaînent du côté de la défense. On passe à la dernière plaidoirie du jour avec Me Davy, l’avocat de Jean-Luc #Melenchon, qui ne fera pas exception à la règle.

L’avocat de #Melenchon finit par une citation d’une personne présente dans la salle..."Dire d’un flic qu’il n’a pas fait son boulot, ce n’est pas du courage, c’est la moindre des choses ! Voilà ce que je qualifie d’impertinence." - Le dictionnaire de ma vie, Eric Dupond-Moretti -

Les prévenus prennent la parole pour terminer ces deux jours de procès. Corbière martèle à la barre : « Nous ne sommes pas anti flics ! Dès que j’ai été élu, je me suis saisi de la terrible question des suicides dans la police ! Je refuse d’être condamné pour des a priori ! »

#Melenchon tribun à la barre : "Si je suis le monstre que vous décrivez, le chef de cette horde sauvage qui enfonce des portes, alors messieurs les procureurs, demandez que je sois inéligible ! Ah mais non, vous passez la patate chaude aux juges !"

#Melenchon : "Mais c'est mon travail de me rebeller, je suis un Insoumis ! J'ai passé ma vie à faire ça ! Empêcher une expulsion, se battre contre un marchand de sommeil !"

#Melenchon : "Messieurs les procureurs, vous nous réclamez 44.000 euros à nous tous pour avoir crié sur un palier ! Et bien, ça fait cher du decibel ! Quant au sursis, c'est un bâillon"

#Melenchon sonne la charge contre le parquet et évoque en filigrane les violences policières durant les mouvements des Gilets Jaunes : "Quand on confond la protestation et l'insurrection, on obtient 22 personnes qui perdent un oeil, 5 une main, 2 qui meurent"

#Melenchon : "Relaxez-moi car un policier n'est pas fait pour courir après un politique mais après un bandit ! Je ne suis pas un voyou ! Je suis un homme honnête !"

Procès #Melenchon terminé ! Le jugement sera rendu le 9 décembre prochain à 10h00.

Quiétude retrouvée. Jusqu’à quand ?