Thread by @procureurNimes

A la suite d'un article signé par trois avocats dans @Mediapart et des propos sur @CNEWS d'une avocate, il semble opportun de rappeler que les avocats et magistrats ont des rôles indissociables.
Lors de la grève des avocats, selon nos us, il y eut du respect pour le Barreau...

Dans beaucoup de juridictions de manière collective ou des magistrats à titre individuels, les demandes de renvoi des avocats au titre de la grève n'ont suscité que de rares réactions et les affaires furent renvoyées, en sachant que le fonctionnement à venir serait perturbé...

Les magistrats et les greffiers ont encaissé le choc même si cela n'allait pas de soi, mais par respect pour les avocats. Un respect sincère.
Cela pouvait aller à l'encontre de notre conception du service public de la justice. Mais nous entendions les inquiétudes des avocats...

Parce que greffiers, juges, procureurs, avocats font un tout.

Mais voilà qu'avec l'état d'urgence sanitaire, le plan de continuation d'activité des juridictions, avec la réduction contrainte pour magistrats et greffiers du fonctionnement des juridictions, des voix s'élèvent...

Et elles ne traduisent pas un respect réciproque.

Nous sommes tous au service des justiciables.
Laisser croire que les tribunaux sont fermés, que les magistrats et fonctionnaires des services judiciaires ne travaillent pas est plus qu'une erreur.

En ces temps difficiles, alors que nous sommes ensemble protecteurs des libertés individuelles et participons de concert à l'Etat de droit, le respect et les usages du palais devraient guider nos prises de position.
Tribunaux fermés ?
Référence à des "périodes noires" ?
..

Les contacts entre chefs de juridictions témoignent d'une volonté commune de maintenir en fonctionnement tout ce qu'il est possible de faire. Dans le souci de la protection sanitaire de tous, dont les avocats et les justiciables.
Période noire ? Inculture, ignorance, médisance...

Je ne ferai à aucune institution et à personne l'injure du rappel des positions de chacun en des temps noirs. Ce serait réducteur et donc insuffisamment véritable.
Je renvoie les auteurs dinvectives à la lecture de quelques livres que je me ferai un plaisir de leur conseiller...

Les avocats qui me connaissent, ceux avec qui j'ai croisé le fer judiciaire aux audiences, ceux avec qui je travaille savent, je l'espère, mon respect sincère pour leur robe, leur rôle, leur action et leur parole.
Je suis assez avancé en âge et en grade pour regretter...

Regretter que quelques avocats croient à une bien éphémère gloire médiatique en discreditant leurs juges, leurs procureurs et leurs greffiers. Sans respect du principe du contradictoire.
Demain, car il y aura un demain, nous devrons continuer à travailler ensemble. Alors...

... réfléchissons ensemble comment mieux faire dans l'intérêt de tous et de la justice. Travaillons de concert pour trouver des solutions.
Comme les tribunaux ne sont pas fermés, nos portes sont ouvertes.
Les périodes noires nous obligent à construire des temps de lumière.