Vous vous en souvenez ? On s'est beaucoup engueulé en août pour savoir si les délestages en Californie, c'était la faute des EnR, du réseau, de la canicule…
Un rapport d'enquête vient de sortir et il pointe surtout une régulation électrique inadaptée face aux aléas climatiques.
Rappel des événements : mi-août 2020, une vague de chaleur sans précédent touche l'ouest des États-Unis. Les californiens montent la clim' et la production d'#électricité ne suit pas. Après plusieurs jours de tensions, l'état subit des délestages tournants les 14 et 15 août.
Plus précisément, les réserves d'exploitation (la puissance que l'on garde disponible en cas d'incident) passe sous le seuil de sécurité le 14 à 18h38. L'opérateur du réseau ordonne des délestages pendant une heure environ : 492.000 clients sont touchés pendant 15 à 150 minutes.
Rebelote le lendemain, 15 août : la puissance disponible passe de nouveau sous la limite autorisée pendant 20 minutes à partir de 18h28, l'électricité est coupée entre 8 et 90 minutes chez 321.000 clients.
Un point crucial : la réserve d'exploitation est passée sous la limite autorisée alors même que tous les fournisseurs d'électricité californiens ont respecté leurs objectifs.
On est donc face à un problème de régulation plus qu'un problème technique.
Selon les mots du rapport (qui est co-signé par @CaliforniaPUC qui est justement responsable de ces normes) : les méthodes de planification actuelles ne sont pas conçue pour faire face à une vague de chaleur extrême comme celle d'août.
En pratique, la réserve est calculée sur la base d'événements météos avec un temps de retour de 2 ans + 15% de marge.
La vague de chaleur d'août correspond à un événement beaucoup plus rare (temps de retour≈35 ans) et les besoins ont été jusqu'à 2.5% supérieurs à cette valeur.
La chaleur a fait augmenter la consommation d'électricité et a déplacé le pic vers la soirée.
Mais elle a aussi réduit la production puisque le rendement des centrales conventionnelles baisse avec la température : la production des turbines gaz (~50% du mix) a baissé de 1.4 à 2GW
A cela, il faut ajouter d'autres phénomènes météorologiques :
- sécheresse et mauvaise hydraulicité,
- couverture nuageuse défavorable au solaire
- baisse de capacité sur les lignes reliant la Californie à l'Oregon sur fond de risques d'incendie
En conclusion, le rapport des régulateurs californiens sur les délestages de cet été recommande entre autres de revoir le système de planification de façon à "mieux prendre en compte les vagues de chaleur et d'autres événements extrêmes résultant du changement climatique".
A noter : en juillet @CaliforniaPUC a mis en consultation une proposition sur l'évaluation de la vulnérabilité climatique et l'adaptation au changement climatique des énergéticiens.
Elle pourrait notamment imposer une évaluation des risques tous les 4 ans. docs.cpuc.ca.gov/PublishedDocs/…
L'adaptation du système électrique, et plus globalement des infrastructures, à l'évolution du #climat est un chantier vital qui peine à commencer malgré les coups de semonce.
Puisqu'on écrit un plan de relance tous les 2 mois, ça pourrait peut-être une piste pour le prochain ?
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Ça vous dirait de parler de l'impact du #climat sur la dégradation des routes en béton sous l'effet de la pression exercée par dilatation thermique des dalles sur les joints de chaussées ?
Comment ça, ça a pas l'air fun ? Mais si, regardez ça donne ça ⤵ ⤵ ⤵
Cette vidéo () a été enregistrée dans le Minnesota pendant la vague de chaleur qui a touché les États-Unis mi-juin 2016.
Au cours de cette période, plusieurs dizaines d'incidents du même genre ont été signalés dans l'Iowa, le Nebraska, le Colorado, etc.
Ce phénomène touche les routes à chaussées rigides, en particulier celles construites avec des dalles de béton.
Sous l'effet de la chaleur, le volume de ces dalles peut augmenter jusqu'à les soulever, comme dans la vidéo...
#Climat : en juillet et août, la chaleur et la sécheresse ont été responsables d'une perte de production de 1.9TWh sur la parc #nucléaire français, soit ~4% de la production électrique française sur la même période.
C'est le niveau le plus élevé depuis au moins 2014.
Ces pertes ont eu lieu majoritairement à Chooz - et la centrale reste complètement indisponible à ce jour.
Blayais, Golfech et St Alban ont aussi perdu 40 à 60GWh chacune. #nucléaire#climat
En termes de puissance, le pic d'indisponibilité a été atteint dans la nuit du 25 au 26 août avec 4600 MW arrêtés pour des raisons climatiques, soit 7.5% du parc #nucléaire français.
(et 15% de la puissance disponible à cette date, telle que prévue par RTE en début d'été !)
Le réacteur 1 de Chooz devrait redémarrer demain à 23h après sa visite décennale.
Le débit de la Meuse ne permettant toujours pas de faire fonctionner 2 tranches, EDF prévoit de réduire la puissance du réacteur 2 de 1500 à 450MW à partir 20h. #sécheresse#nucléaire
Ensuite, la production du réacteur 1 de Chooz remontera par palliers, le 2 sera probablement totalement arrêté après cette période (soit le 21-22) et pourrait le rester jusqu'en septembre.
Il est possible que le fonctionnement du 1 reste perturbé par le faible débit de la Meuse.
Une étude incontournable pour ceux qui travaillent sur la prospective #climat et l'#adaptation :
En version courte, parmi les 4 scénarios d'émissions du 5e rapport du GIEC, nous sommes sur la trajectoire du plus pessimiste, le RCP8.5. pnas.org/content/early/…
En version longue :
Le scénario RCP8.5 est généralement présenté comme un scénario "business as usual" mais ça n'est pas le cas si on regarde ses hypothèses : sa croissance est plus rapide que la réalité, le coût des renouvelables trop élevé, la part du charbon pas réaliste, etc.
Cela a conduit à des critiques très virulentes, y compris au parmi des gens qui travaillent sérieusement sur le #climat et voient le 8.5 comme un épouvantail catastrophiste.
Effet de la #canicule : le réacteur 2 de la centrale #nucléaire de Golfech a été arrêté en fin de matinée.
La centrale est donc complètement à l'arrêt puisque le réacteur 1 est en maintenance depuis le 10. edf.fr/groupe-edf/qui…
A Chooz, où le débit de la Meuse pourrait être trop faible pour faire fonctionner deux réacteurs, le redémarrage du réacteur 1 est repoussé. Le réacteur devait être remis en service après sa visite décennale le 15 août, ce sera au mieux le 19. #sécheresse#nucléaire
En complément de la prolongation de l'arrêt du réacteur 1, la centrale de Chooz module la production de son réacteur 2 : la puissance disponible a été réduite de 210MW hier après-midi, même opération aujourd'hui avec une baisse de 250MW jusqu'à demain 16h.
Malgré la #sécheresse, les barrages hydroélectriques français sont pleins à 85%.
Le stock hydraulique n'a jamais été aussi élevé à cette saison depuis au moins 2014.
En tous cas, c'est que ce n'est pas lié à une baisse de la production pendant le confinement : au premier semestre, la production hydroélectrique a été de 27TWh, ce qui est aussi la plus élevée depuis 2014 (2018 est 2e avec 2.2TWh).
L'explication peut être partiellement du coté des précipitations : elles ont été nettement excédentaires en juin (d'environ 30%).
Mais les réserves augmentent aussi en avril et mai alors qu'elles sont inférieures à la normale (de 30% environ en avril et 10% en mai).