Au procès des #AttentatsJanvier2015 la cour poursuit aujourd'hui l'examen des faits reprochés à Mohamed-Amine Fares. Son ex-compagne et la sœur de cette dernière doivent être entendues. Elles n'ont pas voulu venir spontanément et font donc l'objet d'un "mandat d'amener."
LT de cette 33e journée d'audience à suivre ici
Et le compte-rendu de celle d'hier par @sophparm à retrouver là > franceinter.fr/justice/l-accu…
Mais on débute ce matin avec l'audition d'un enquêteur de la sous-directeur antiterroriste (SDAT). Les proches de Mohamed-Amine Fares seront entendus cet après-midi.
L'enquêtrice de la SDAT revient sur la fuite des frères Belhoucine et d'Hayat Boumeddiene, veuve d'Amedy Coulibaly. Tous trois sont accusés dans ce procès et sont jugés par défaut.
L'enquêtrice de la SDAT revient sur la radicalisation des frères Belhoucine : "Mohamed Belhoucine estimait qu'il fallait partir de France car la charia ne pouvait pas s'appliquer dans ce pays".
Les deux frères Mehdi et Mohamed Belhoucine sont depuis tous deux morts en zone irako-syrienne. Le premier des suites d'une blessures, le deuxième au combat. Leur mort n'étant cependant pas certaines, ils sont jugés dans ce procès.
L'enquêtrice de la SDAT explique également que selon la veuve de Mohamed Belhoucine, Hayat Boumeddiene a été très rapidement séparée d'eux à leur arrivée en Syrie.
Pour plus d'infos sur ces trois accusés jugés en leur absence, leurs portraits sont à retrouver sur @franceinter
Pour les frères Belhoucine > franceinter.fr/justice/les-fr…
Pour Hayat Boumeddiene > franceinter.fr/hayat-boumeddi…
Le président rappelle qu'Amedy Coulibay emmène jusqu'en Espagne sa compagne Hayat Boumeddiene mais aussi Mohamed Belhoucine, sa femme et leur jeune enfant. De Madrid, ils s'envoleront vers la Syrie. Amedy Coulibaly, lui, revient seul en voiture pour commettre ses attentats.
Le président : "les billets d'avion sont des billets aller-retour ..."
Enquêtrice de la SDAT : "probablement pour ne pas alerter les autorités".
- oui, parce qu'un aller simple vers Istanbul ...
Président : "même si on aura jamais de certificat de décès, il peut être tenu pour certain que Medhi et Mohamed Belhoucine sont morts sur zone"
Enquêtrice SDAT : "on a beaucoup de témoignages en ce sens, après la certitude est difficile à avoir ..."
Petit rectificatif : l'enquêtrice actuellement à la barre vient de la brigade criminelle de Paris (et non pas de la SDAT comme indiqué précédemment). Elle vient de reprendre un avocat de parties civiles à ce sujet.
Me Metzker (PC) : "la soeur d’Hayat Boumedienne nous a dit à la barre qu’elle a eu un appel de sa soeur [depuis la Syrie ndlr] l’année dernière. Je voulais savoir si elle était sur écoute ?"
Enquêtrice : "je ne suis pas en mesure de vous répondre."
L'enquêtrice précise également qu'il y a eu des échanges entre Mohamed Belhoucine et l'accusé Mickaël Pastor Alwatik.
Me Malapert (avocate de Mickaël Pastor Alwatik) : "des échanges entre eux ou entre leur lignes [téléphoniques ndlr] ?"
- entre leur lignes.
L'avocat général fait remarquer à
Me Coutant-Peyre que la question qu'elle vient de poser à l'enquêtrice a déjà été évoquée avec un autre témoin.
Me Coutant-Peyre : "je demande poliment et vous vous m'interrompez!"
Avocat général : "et moi je vous explique poliment"
Me Coutant-Peyre demande à l'enquêtrice si elle témoigne aussi dans le procès de Sid-Ahmed Ghlam (qui se tient en ce moment)
: "car la presse dit que les frères Belhoucine apparaissent également dans le dossier Ghlam ... Bon, même si la presse dit souvent n'importe quoi ...."
L'audience est suspendue un quart d'heure après la déposition de l'enquêtrice de la brigade criminelle.
L'audience reprend avec de nouvelles questions à Mohamed-Amine Fares. Le 1er assesseur revient notamment sur cette 3e audition de garde à vue au cours de laquelle Mohamed-Amine Fares s'est auto-incriminé en disant avoir gardé un fusil d'assaut. "Un mensonge", dit-il aujourd'hui.
Mohamed-Amine Fares au sujet de ses différentes versions : "au début, je dis que c'est moi qui ai fait l'intermédiaire tout ça. Mais au bout d'un moment, j'arrive plus et j'ai dit la vérité à la juge d'instruction, voilà."
Mohamed-Amine Fares revient aussi sur le témoignage de son ex belle-soeur, hier à la barre. Elle est revenue sur de nombreuses déclarations qu'elle avait faite devant les enquêteurs. "J'ai été choqué que vous pensiez qu'il y a pu avoir des pressions", dit aujourd'hui l'accusé.
Il est question de visionner les interrogatoires de garde à vue de Roxane W. qui a déclaré hier à la barre qu'elle "n'avait jamais dit ça". La question lui a été posée de savoir si elle avait subi des pressions de la famille Fares avant de venir à la barre.
On va donc visionner ces interrogatoires de garde à vue de Roxane W., ex petite amie du frère de Mohamed-Amine Fares et qui avait évoqué devant les enquêteurs des éléments de radicalisation de ce dernier (ce qu'elle a donc complètement nié à la barre hier).
Les questions qui se posent donc sont : a-t-elle effectivement déclaré ce qui est noté sur le PV de garde à vue ? (d'où la projection de la vidéo)
A-t-elle subi des pressions pour changer son témoignage ? Ou a-t-elle menti en garde à vue et corrigé d'elle-même au procès ?
Le président précise qu'il y a "deux heures et demi d'interrogatoire en vidéo". L'audience est donc suspendue jusqu'à 14 heures pour pouvoir "retrouver le passage exact".
L'audience reprend avec la projection de la vidéo de l'interrogatoire de Roxane W., ancienne petite-amie du frère de Mohamed-Amine Fares pendant sa garde à vue.
Pour mémoire, Roxane W., confrontée hier à ses déclarations de garde à vue, a affirmé à la barre "j'ai jamais dit ça". L'idée de cette projection de la vidéo est donc de comparer la vidéo au PV établi par les enquêteurs et signé par l'intéressée.
Pendant sa garde à vue, la jeune femme est interrogée sur "l'engagement religieux de Mohamed" [Amine Farès ndrl]. Elle répond alors : "j'ai entendu que quand il était en prison, il avait commencé à ... c'est même pour ça qu'il me regardait pas, qu'il me disait pas bonjour"
Ce moment où, dans la vidéo de l'interrogatoire de Roxane W. il est question de sa prolongation de garde à vue. La jeune femme est dépitée. On entend alors la policière lui dire : "dans tous les cas, un jour où l'autre, tu sortiras, c'est sûr".
Fin de la projection, il apparaît que le procès-verbal d'audition est dans l'ensemble fidèle aux déclarations en garde à vue de la jeune femme. (Ouf).
Place au témoin Amel B., soeur de l'ex-compagne de Mohamed-Amine Farès, témoin à charge pour l'accusé, qui a tout d'abord refusé de venir à l'audience. Elle a donc fait l'objet d'un "mandat d'amener", à savoir que les forces de l'ordre l'ont contrainte à venir témoigner.
La témoin arrive à l'audience. Tunique noire, voile gris clair. Elle se présente : "née en 1993", "profession .. j'en ai aucune".
Président : "on est contents que vous soyez venue ... un petit peu par la force. Mais votre témoignage est important".
Président : "qu'est-ce que vous pouvez nous dire ?"
Témoin : "j'ai rien à dire. Je suis venue parce qu'on m'a dit de venir mais bon ..."
La témoin se tourne vers Mohamed-Amine Farès, son "beau-frère" : "c'est un très très bon papa."
Président : "rien de plus?"
- non ...
Président : "vous vous souvenez que votre ADN a été retrouvé sur une arme? Où?"
Témoin : "je ne sais plus"
- à l'intérieur du chargeur, ça veut dire que vous l'avez touché.
- non, c'est pas ce qu'on m'a dit. C'est de l'ADN, pas des empreintes. Donc ça peut être un postillon ....
A chaque question la témoin, ne "sait plus".
Président : "vous ne savez pas ou vous ne voulez pas faire d'effort?"
- franchement j'ai pas envie de faire d'effort ...
Rires dans la salle, la témoin comprise.
Face à la désinvolture de la témoin et aux rires qu'elle a suscité dans la salle, le président intervient : "s'il vous plait. C'est sérieux quand même. On est dans une affaire avec des armes, où des personnes ont été tuées. Il faut le rappeler quand même !"
Président : "est-ce que vous pouvez nous dire dans quelles circonstances votre ADN a été retrouvé sur une arme [d'Amedy Coulibaly ndlr] ?
Témoin (belle-soeur de Mohamed-Amine Fares) : "je ne sais pas"
La jeune femme est entendue le 4 juillet 2017.
Président : "vous dites aux enquêteurs que vous découvrez qu'Amedy Coulibaly a commis un attentat à l'Hyper Cacher. Vous êtes sérieuse?"
Témoin : oui.
- et Charlie Hebdo ?
- j'en avais entendu parler mais je savais pas c'est quoi.
Le président reprend les déclarations de garde à vue de la témoin : "vous avez dit "ils vont me tuer si je parle". C'est qui?"
Témoin : "je ne sais plus".
- Vous ne savez pas ou vous avez peur ?
- non, pas du tout. Mais j'en ai marre de cette histoire. C'est du harcèlement."
Président :"vous dites dans cette audition de garde à vue que Souliman [son frère ndlr] était dans le salon, il démontait l'arme, vous regardiez la télé et vous avez touché le chargeur. Vous vous en souvenez de ça?"
Témoin : "oui"
Le président : "l'audition de garde à vue se termine et vous ajoutez "je ne veux pas qu'ils sachent que j'ai dit ça. J'ai peur pour moi, ils vont me démonter à sang". Qui vous craignez ?"
Témoin à la barre : "je crains mon créateur, mais pas ma famille."
Président : "ça vous intéresse les armes?"
Témoin : "non"
- parce qu'il y en a qui peuvent dire "ah, c'est joli ..."
- non
- pourquoi vous l'avez touchée?
- parce que j'avais peut-être peur pour mon petit frère ...
- mais vous lui avez laissée ...
- oui
Président : "donc vous n'êtes pas allée voir la police ... bon la police, on comprends que vous l'aimez pas trop ..."
Témoin : "non". Elle rigole.
Depuis dix minutes, le président enchaîne les lectures d'auditions de garde à vue et les questions. Questions auxquelles la témoin répond par "mmm", "oui", "non".
Parfois, "non pas du tout".
Président : "votre frère Souliman, vous avez quelle différence d'âge?"
Témoin : "2 ans ... non 3 ..."
- plutôt 4, non ?
- je sais plus, j'ai pas de relations avec lui.
- c'est pas des relations là, c'est simplement du calcul mental ... "
Président : "votre beau-frère, vous pensez qu'il vous aimait bien?"
La témoin se tourne vers le box, rigole : "oui"
- il nous a dit qu'il vous avait fait des remarques sur vos fréquentations ...."
- oui, mais ça veut pas dire que je l'aimais pas
- tant mieux, on est rassurés ...
Président : "et Souliman alors?" [son frère qui est en fuite ndlr].
Témoin : "je ne sais pas"
- il est vivant?
- peut-être qu'il est mort ...
- ça ne vous fait ni chaud ni froid?
- bah, lui ça lui fait ni chaud ni froid que je sois ici. Il est majeur et vacciné.
Elle rigole.
Toujours aussi désinvolte et semblant très peu consciente des enjeux de ce procès, la témoin soupire à la barre : "je veux juste oublier cette histoire, parce que ça fait mal à la tête en fait ..."
Une assesseure prend la parole pour lui poser une question.
La témoin rigole : "ah encore une question !"
Puis quand l'avocat général prend la parole. "Il y a tellement trop de monde dans cette salle", rigole-t-elle encore.
L'avocat général qui indique par ailleurs "je viens d'apprendre il y a dix minutes que votre frère [Souliman B. qui était en fuite] aurait été interpellé et placé en détention en Belgique."
Me Safya Akorri (défense de Mohamed-Amine Fares) revient sur les déclarations de garde à vue de la témoin dans laquelle elle décrit la proximité entre son frère Souliman B. et leur oncle Samir Ladjali (à qui Claude Hermant aurait vendu les armes destinées à Amedy Coulibaly).
Me Safya Akorri cite maintenant une écoute téléphone entre Souliman B. et sa mère qui dit violemment : "si je suis en prison c'est à cause de ta p.... de fille [sa soeur et donc la témoin à la barre, ndlr]"
Dans cette écoute téléphonique, la mère de la témoin et de Souliman B. dit à se dernier au téléphone : "t'inquiète, je l'ai attrapée".
Me Akorri : "j'ai bien conscience qu'on a du vous demander de revenir sur ce que vous avez dit du lien entre Samir Ladjali et Souliman"
Après cette audition pour le moins déroutante de cette témoin, l'audience est suspendue un quart d'heure.
L'audience reprend avec l'audition de Chahinaze B. qui, elle aussi, a refusé de venir témoigner, fait l'objet d'un mandat d'amener avant de venir finalement par ses propres moyens ... enfin on le pense parce que pour l'instant, tout le monde l'attend.
La témoin s'avance à la barre, elle ressemble physiquement à sa soeur qui a témoigné avant elle, mais n'est pas voilée. Elle se présente : "je suis coiffeuse".
Chahinaze a été "mariée religieusement à Mohamed-Amine Farès", rappelle le premier assesseur.
A noter que la jeune femme porte deux masques superposés l'un sur l'autre et a enfilé des gants en plastiques.
L'ex-compagne de Mohamed-Amine Farès : "tout d'abord, je veux dire mon soutien aux familles des victimes." Elle pleure.
"Toutes mes condoléances. Je suis maman et comme j'ai pu le dire en garde à vue, sur mon Facebook j'avais mis "je suis Charlie Hebdo". Ca m'a beaucoup touchée"
L'ex-compagne de Mohamed-Amine Farès : "moi j'avais jamais fait de garde à vue. J'ai jamais eu affaire à la police. Ca m'a plus que choquée, donc j'ai un suivi psychologique. J'ai pas compris ...."
L'ex-compagne de Mohamed-Amine Farès : "de la garde à vue, je n'ai que des mauvais souvenirs ..."
Premier assesseur : "mais de quoi on parle? Pourquoi votre témoignage est important aujourd'hui?"
- je ne sais pas, je suis là en temps que témoin, je n'ai fait de mal à personne.
L'ex-compagne de Mohamed-Amine Fares explique que sa soeur "Amel a fugué et elle était avec des garçons ... donc à partir de là ... mon oncle [Samir Ladjali, mis en examen dans le dossier avant d'avoir bénéficier d'un non-lieu ndlr] a renié toutes ses nièces."
L'avocat général intervient pour indiquer que Souliman B., qu'il croyait être détenu en Belgique comme précisé précédemment, ne l'est en fait pas mais "a fait l'objet d'une procédure récemment".
Bref, aucune certitude sur le fait de pouvoir entendre ce jeune homme pourtant clé.
En attendant de savoir si Souliman B. pourra (ou pas) un jour être entendu, le premier assesseur lit l'essentiel de ses déclarations de garde à vue alors que la soeur de ce dernier se tient à la barre, silencieuse.
On ne comprend pas tout à fait où il veut en venir ...
Finalement, la témoin interrompt les lectures du premier assesseur : "je comprends rien aux dépositions, là. Je suis perdue".
Il faut dire que son frère Souliman. a beaucoup changé de version. Et surtout qu'elle n'a pas grand chose à avoir avec ce qu'il y déclare ...
La défense s'agace de ces lectures. "On est quand même étonnés que vous soyez en train de lire ces déclarations au moment où madame est interrogée" souligne Me Laurent Simeray (avocat de Saïd Makhlouf). En fait la défense voudrait que soit lus plus que ces quelques extraits.
Le premier assesseur en vient finalement aux questions qui concernent directement l'ex-compagne de Mohamed-Amine Fares, à la barre depuis une heure.
Elle évoque sa garde à vue : "je me disais qu'est-ce que je fais dans cette affaire là?"
Chahinaze B. évoque son interpellation : "ils sont venus me chercher devant l'école de ma fille. C'était des hommes tout en noir, je comprenais pas. J'ai rien à faire dans une garde à vue comme ça ..."
Interrogée sur sa déclaration dans laquelle elle dit que Mohamed-Amine Farès lui a fait "vivre un enfer", son ex-compagne lâche du bout des lèvres qu'il "était assez violent" avec elle. Mais "le reste c'est entre lui et moi."
La jeune femme, ex-compagne de Mohamed-Amine Farès s'agace un peu à la barre. "En fait vous croyez que j'ai des éléments, c'est ça? Parce que si j'avais des éléments, ça fait longtemps que je les aurais donné ..."
L'assesseur revient sur les violences conjugales dont la témoin a été victime de Mohamed-Amine Farès. Elle est très mal à l'aise.
"Il vous insultait, un jour il s'est énervé parce que vous n'étiez pas à la maison pour lui ouvrir alors qu'il voulait aller à aux toilettes"
L'ex-compagne de Mohamed-Amine Farès raconte à la barre : "à la fin de la garde à vue, j'étais fatiguée, je disais oui à tout. Je voulais rentrer, retrouver ma fille ...."
Dans le box, Mohamed-Amine Farès s'agace. Il discute vivement avec Ali Riza Polat, assis à l'autre bout du même box. Mickaël Pastor Alwatik et Saïd Malkhouf assis à ses côtés tentent de le calmer. Une avocate intervient même pour lui dire de se taire.
Le premier assesseur relit une déclaration :"vous parlez des armes ..."
L'ex-compagne de Mohamed-Amine Fares : "je sais plus"
- Madame, il faut être précis dans les souvenirs
- Je suis suivie par un psychologue, j'essaie d'oublier cette histoire.
La témoin, fatiguée par son audition qui dure depuis près de deux heures, poursuit assise devant la barre. Le premier assesseur indique "je n'ai plus beaucoup de questions".
Le président : "on est d'accord madame que dans votre déposition de garde à vue, vous chargez Mohamed Fares?"
Son ex-compagne :"oui, parce que j'étais fatiguée et puis Mohamed i me battait, c'était une vengeance en fait ...."
Le président : "donc dans toutes vos dépositions vous le chargez par vengeance?"
L'ex-compagne de Mohamed-Amine Farès : "c'est normal, je suis en garde à vue, je vois mon frère en garde à vue .... avec tout ce qu'il m'a fait."
Me Szwarc : "je reviens sur cet épisode où vous avez été emmenée par le Samu. Que s'est-il passé?"
L'ex-compagne de Mohamed-Amine Fares s'effondre en sanglots. "J'ai pas envie d'en parler. Parce que c'est un bon papa et ma fille a perdu son père".
Ce moment où l'avocat général interroge : "vous avez des nouvelles de Souliman?"
L'ex-compagne de Mohamed-Amine Farès : bah oui ...
- en ce moment?
- Oui, il est chez mes parents.
Rappelons donc que ce jeune homme a été déclaré "introuvable" depuis le début de l'audience.
C'est le nouveau rebondissement de cet après-midi. Après avoir été indiqué comme "en fuite", ce témoin clé serait donc chez ses parents.
Sa soeur explique : "moi j'ai eu policier chez moi, ma soeur un huissier mais chez mes parents, rien".
La témoin s'agace : "vous entre dans ma vie intime alors que dès le début je vous ai dit de ne pas entrer dans ma vie intime."
Elle sanglote à la barre.
"Je ne veux plus répondre aux questions.".
L'audience est suspendue 5 minutes.
L'audience reprend dans un climat très tendu. Plusieurs accusés sont passablement énervés. Des tensions sur les bancs des avocats de partie civile également.
L'avocat général : "j'ai 3 questions à vous poser"
Témoin : "j'ai pas trop le temps, j'ai ma fille qui est à l'école ..."
Avocat général : "avez-vous entendu Souliman et Mohamed [Amine Fares ndlr] parlez d'armes entre eux?"
Témoin : "non".
- ce n'est pas ce que vous avez indiqué au juge d'instruction
- j'ai répondu, c'est bon. J'en ai marre de la pression. J'ai ma fille qui m'attend.
Me Safya Akorri (défense) : "vous êtes une personne contre qui il n'y a aucun élément matériel, vous avez votre frère qui est mis en examen et votre ex-compagnon. Mais contre vous, rien. On vous interpelle malgré tout. Vous avez été menottée devant l'école maternelle ...."
Me Safya Akorri : "votre soeur, qui avait de l'ADN sur une arme, elle n'a pas été menottée à son interpellation. Vous êtes maman d'une petite fille que vous venez de déposer à l'école et on vous refuse le droit d'appeler votre maman pour lui dire "occupe-toi de la petite"."
Me Safya Akorri poursuit sur les conditions de la garde à vue de la jeune femme en ce moment à la barre : "vous n'avez pas eu l'occasion d'aller aux toilettes quand vous en aviez besoin, alors que vous avez une condition de santé difficile".
Me Safya Akorri : "on vous cagoule quand on vous transporte".
La témoin : "j'avais jamais eu de cagoule. Même pendant la perquisition il disait : "allez sors la kalachnikov là ...." Je comprenais rien."
Me Safya Akorri (défense) : "vous faite 7h20 d'interrogatoire avec à peine une heure de pause, cela fait le 3e jour que vous êtes en garde à vue. Est-ce qu'on peut considérer qu'une grande partie de ce que vous avez dit était due à la pression psychologique?"
Témoin : "oui"
L'audience est suspendue jusqu'à demain 9 heures 30.
D'ici là, le compte-rendu de l'audience du jour est à retrouver ici > franceinter.fr/justice/au-pro…
Le compte-rendu de l'audience d'hier est à retrouver ici > franceinter.fr/justice/au-pro…
Et le LT de celle du jour chez @sophparm

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14 Oct
Au procès des #AttentatsJanvier2015 la cour se penche aujourd'hui (et aussi demain) sur les faits reprochés à Mohamed-Amine Farès. Cet accusé a été dénoncé par lettre anonyme. Il est suspecté d'avoir récupéré des armes pour Amedy Coulibaly (qu'il n'a jamais rencontré).
LT de l'audience à suivre chez @sophparm
Et compte-rendu de celle d'hier à retrouver là > franceinter.fr/justice/la-col…
@sophparm Ce moment où le président se perd dans la famille de Mohamed-Amine Fares : "votre soeur avait de mauvaises fréquentations ..."
L'accusé : "pas ma soeur ...."
- Non, votre nièce ... euh non ... votre belle-soeur. Votre belle-soeur, c'est ça.
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12 Oct
Nouvelle semaine ... la 7e ... au procès des #AttentatsJanvier2015
Avec la suite des interrogatoires d'accusés sur les faits qui leur sont reprochés. Aujourd'hui, la cour interroge Mickaël Pastor Alwatik.
L'audience est à suivre en LT ici.
Et le dernier compte-rendu signé @sophparm à lire là > franceinter.fr/justice/au-pro…
Mickaël Pastor Alwatik déclare d'emblée ne pas être "un terroriste". Comme tous les accusés de ce procès, il réfute les accusations d'associations de malfaiteurs terroriste. Il reconnaît cependant avoir touché les armes d'Amedy Coulibaly sur lesquelles son ADN a été retrouvé.
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8 Oct
Aujourd'hui au procès des #AttentatsJanvier2015 on poursuit l'interrogatoire sur les faits d'Amar Ramdani. Hier, on l'a entendu s'expliquer sur ses déplacements à Lille et ses anciennes relations amoureuses sont venues témoigner.
LT de l'audience du jour a suivre ici et compte-rendu de celle d'hier par @sophparm là > franceinter.fr/justice/au-pro…
L'audience reprend avec tout d'abord le rejet de la demande de certains avocats de parties civiles d'entendre Mohamed @Sifaoui
La cour estime être suffisamment informée sur l'islam radical.
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6 Oct
On apprend par ailleurs qu'en raison d'une suspicion de Covid à la maison d'arrêt de la Santé, les accusés du procès arrivent désormais séparément au tribunal le matin, ce qui rallonge les délais de transport.
Ce matin, place à l'interrogatoire de personnalité de Christophe Raumel, seul accusé à comparaître libre et pour des faits d'association de malfaiteurs seulement (sans caractère terroriste). Il encourt une peine de 10 ans de prison.
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2 Oct
Au procès des #AttentatsJanvier2015 l'audience du jour est à suivre en LT ici.
Le compte-rendu d'hier, signé @sophparm est à retrouver là > franceinter.fr/justice/au-pro…
On démarre l'audience avec une annonce du président : Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur au moment des #AttentatsJanvier2015 et dont plusieurs parties civiles ont demandé l'audition ne sera pas entendu à ce procès.
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30 Sep
Aujourd'hui, au procès des #AttentatsJanvier2015 on doit parler voitures, armes et fuite vers la Syrie avec une série d'enquêteurs attendus à la barre.
Le compte-rendu de l'audience d'hier par @sophparm est à retrouver là > franceinter.fr/justice/proces…
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@sophparm L'audience a repris avec, à la barre, une enquêtrice venue rendre compte de l'enquête sur les armes utilisées par Amedy Coulibaly à Montrouge, puis l'Hyper Cacher.
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