Il s’appelle Dmitriy Stuzhuk. Mais appelez-le Dima. Il est ukrainien. Il a 33 ans. C’est une icône du fitness. Un Instagrameur avec 1.1 million de followers.
Un instagrameur - pour ceux qui ne savent pas ou habitent sur Mars - c’est quelqu’un qui donne l’impression de vivre à perpétuité dans une photo de mariage. C’est quelqu’un qui vend son style de vie sur les réseaux sociaux.
Pour Dima c’est soulever de la fonte et faire du jogging. Faire de la pub pour des boissons énergisantes. Poser avec sa femme, Sofia, et ses 3 enfants, dont le petit dernier n’a que 9 mois. Faire des selfies dans des endroits paradisiaques. La Thaïlande, L.A., la Turquie...
C’est là, en Turquie, que le problème arrive. Comme beaucoup d’influenceurs Dima ne croit pas au coronavirus. Il dit et répète à ses 1.1 million de followers que c’est un canular. Il substitue une explication compliquée - un complot mondial - à une réalité simple - un virus.
C'est en Turquie qu'il est testé positif au #COVIDー19 Rapatrié d’urgence en Ukraine, il arrive dans un hôpital qu’il décrit en état de siège, avec des patients qu’on intube dans les couloirs. La réalité de beaucoup d'hôpitaux dans le monde face au COVID.
Au bout de 8 jours, on le renvoie chez lui. Il semble guéri.
Il est mort ce week-end, d'une complication cardiaque... Il voulait qu’on raconte son histoire. Pour qu’elle serve d’exemple. Et pour que les gens comprennent que le virus existe. C’est fait.
Dima, icône du fitness, est mort à 33 ans d’une maladie à laquelle il ne croyait pas. Tué par un virus qui, lui, ne croit à rien.
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Si comme des médecins l’ont dit sur Europe 1 aujourd’hui, « le gouvernement réussit l'exploit ultime d'être plus mauvais dans la deuxième crise que dans la première », certaines choses ne changent pas. D’abord, il y a encore une pénurie. De tests rapides et de gants stériles.
Mais on a aussi, comme Agnès Buzyn en mars, un ministre en difficulté, qui envisage de déserter son poste en pleine crise, pour se présenter aux élections locales. Un peu comme si les élections locales étaient la machine à recycler les membres du gouvernement.
Face au #COVID__19 l'exécutif semble bel et bien jouer la carte du "laisser vivre, laisser mourir" et de la propagation du virus. On peut être d'accord - sauvons l'économie - ou pas d'accord - on laisse mourir les fragiles et même les jeunes auront des séquelles invalidantes.
Mais le choix a été fait et on va devoir en assumer les conséquences. Dès lors, 3 questions se posent à mes yeux. Et les réponses sont loin d'être évidentes.
- Comment va-t-on pouvoir éviter la saturation des systèmes de soin, alors que l'épidémie est, cette fois-ci, nationale ?
Contrairement à ce qui est souvent affirmé, on ne ne s'est absolument pas confiné pour "sauver les vieux" - ce qui de mon point de vue aurait été normal et humain par ailleurs - mais pour sauver nos hôpitaux. Et nos médecins, au passage.
1) Etablir des normes précises sur le nombre de personnes tolérées dans les lieux clos, avec une approche en termes de m3/personne, de m3 d'air renouvelé par personne, avec un simulateur en ligne et du matériel d'aération recommandé ou labellisé. Restos et bars compris.
2) Si la présence de personnels ou d'usagers / clients dépasse un certain nombre d'heures dans ces lieux clos, avec un certain nombre de personnes : le port du FFP2 devient obligatoire, ou c'est la fermeture administrative.
Face au phénomène médiatique Raoult, il est tentant de procéder par jugement a priori- il est dingue et il raconte n'importe quoi ou c'est un génie et il dit la vérité vraie. Il est plus intéressant de se pencher sur sa communication et de regarder sa cohérence.
Ce qui frappe, d'abord, c'est son attitude par rapport aux médias. Il instaure d'emblée un rapport de force, qu'il maintient pendant l'interview, avec des piqûres de rappel - je n'ai pas besoin de vous parler, je fais de l'audience, vous êtes incompétent, les médias nuisent etc.
C'est étonnant parce que ça détonne effectivement dans le domaine médical. On retrouve cette attitude et cette technique de "prise de pouvoir" sur l'interview, assez primitive, plutôt chez des politiques : Bayrou 2007, la famille Le Pen, certains macronistes, certains LR...
On va tenter de résumer cette séquence de communication du trio Philippe / Véran / Salomon.
Lundi dernier, le PR a fait une déclaration solennelle devant 36,5 millions de personnes pour annoncer un déconfinement le 11 mai (thread) #EdouardPhilippe
Le lendemain, les ministres ont improvisé des réponses devant les caméras, sans avoir été briefés. Résultat : c'est parti dans tous les sens. Le 11 mai n'était qu'un "objectif" (Castaner), le retour à l'école se ferait par "petits groupes" et avec des masques (Blanquer)
Donc un ministre de l'Intérieur qui recadre gentiment le Chef de l'Etat et un ministre de l'Education qui annonce des choses dont il ne sait rien et sans concertation. On attendait donc une grande explication lors de la conférence de presse de dimanche avec le premier ministre.