Thread by @techn0verdose

De tendance plutôt technocritique (#amish) je reste dubitatif devant cette expérimentation de la startup toulousaine #kyanos d'une cuve à algue pour absorber le co2 en ville. Une petite tirade improvisée pour en parler. #greenwashing
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C'est une tendance croissante au sein de plusieurs multinationales comme suez, total et même arcelormittal de concevoir de tels dispositifs biologiques de captation de co2 en remplacement des arbres.
lesechos.fr/idees-debats/e…

D'habitude, ces procédés ont une efficacité énergétique assez faible qui les rend assez peu rentables hors énergie fortement décarbonée, d'autant plus quand il s'agit de fabriquer du biocarburant avec les algues ainsi cultivées.
techniques-ingenieur.fr/actualite/arti…

Et l'absence de retour sur des expérimentations passées et pourtant largement médiatisées devrait inspirer la prudence. Cette colonne morris installée par Suez en 2017 était ainsi éclairée par des leds en plus du soleil...
sciencesetavenir.fr/nature-environ…

D'ailleurs en 2017 Suez disait son procédé aussi efficace que 100 arbres, mais en 2019 nous en étions arrivés à 40. De dimensions plus réduites, difficile d'imaginer que la colonne de Kyanos puisse atteindre les 100 arbres promis.
iodysseus.org/questions-a-je…

De tels dispositifs reposent sur une occupation du domaine public problématique puisque outre le raccordement à l'électricité, il faut aussi prévoir les eaux usées pour évacuer l'eau, voire les algues produites (méthanisées ou épandues selon les firmes)

Et surtout, la concentration en co2 de l'air ambiant, même dans les centres villes avec beaucoup de circulation, parait trop faible pour que ça soit crédible. La photosynthèse des algues se fait dans un milieu beaucoup plus chargé en co2.
eauxglacees.com/Suez-Paris-et-…

Dès lors les promesses de réutilisation pour l'amélioration des sols agricoles (kyanos) ou la production d'énergie renouvelable (suez) ou de biocarburant (total) sont au mieux une illusion, au pire une mystification basée sur de l'argent public mal utilisé.

D'autant que ces bilans ne prennent pas en compte évidemment les coûts d'exploitation des stations d'épuration, le bilan carbone des entreprises concernées, l'énergie grise utilisée pour la production des dispositifs, etc.

Et surtout, pour tenir ses promesses, et obtenir un résultat probant, il faudrait plus vraisemblablement des forêts de ces colonnes, qui prendrait l'espace qu'on pourrait attribuer justement à des arbres... #ohwait

Mais l'argument de remplacer 30 ou 40 arbres ne tient même pas, car l'intérêt d'un arbre ne se résume pas à l'absorption du co2, où d'ailleurs il n'est même pas aussi bon que le vantent les projets de #woodwashing

Comme je l'explique dans cet article, la présence de l'arbre en ville recouvre bien plus d'aspects que le seul co2. C'est un enjeu de rafraichissement de l'air, de création d'ombre, de bien être, de corridor écologique.
solutionslocales.fr/preserver-les-…

Alors oui, les arbres posent aussi d'autres soucis : ils coexistent avec les réseaux enterrés voire les perturbent, prennent de la place, doivent être élagués, leurs feuilles ramassées et parfois meurent aussi de sécheresse, maladie, manque de place.

Mais contrairement à ces machines, les arbres participent pleinement à la stratégie de résilience des territoires en transition. leurs fruits nourrissent la population, les feuilles nourrissent les sols, les branches accueillent la biodiversité. Ils profitent à tous.

Néanmoins, je reste conscient que pour atteindre la neutralité carbone, nous ne pourrons pas seulement compter sur les puits naturels de carbone. La captation artificielle sera nécessaire, mais n'en faisons pas une panacée qui décourage les vraies solutions.

@threadreaderapp unroll plz