Anne Eydoux, du CEET, prend la parole pour son intervention intitulée :
"Interventions publiques en temps de crise : l’impossible redevient pensable"
"Interventions publiques en temps de crise : l’impossible redevient pensable"
La crise sanitaire a été l'occasion d'intervention publique massive en rompant avec les dogmes budgétaires : "quoi qu'il en coute !".
Dans ce présentation il s'agira d'abord des politiques de l'emploi (notamment chômage partiel, 30Mi d'€, etc.) : L’État se retrouverait-il employeur en dernier ressort ?
Anne Eydoux souligne le malaise de la civilisation néolibérale, centrée autour du gouvernement par les chiffres mais où l’État est sans stratégie industrielle et sans intérêt sérieux pour les politiques publiques (austérité). Le seul choix est la rentabilité du capital.
Les politiques néolibérales ont complètement désorganisé les économies face aux risques sanitaire, sociaux, etc. et nous nous trouvons désormais face à une crise sociale majeure - sans possibilité de mobilisation dans la rue.
La crise sociale se caractérise par la polarisation pendant le confinement : télétravail versus travail vital (souvent mal payé), bons logements, mauvais logement, etc.
Lors du 1er confinement il y a une un cloisonnement des interventions sur l'emploi :
-Secteurs dits vitaux : maintient de l'activité dans des situations difficiles, poursuite des réformes.
- Autres secteurs : le chômage partiel et le télétravail s’appliquaient.
-Secteurs dits vitaux : maintient de l'activité dans des situations difficiles, poursuite des réformes.
- Autres secteurs : le chômage partiel et le télétravail s’appliquaient.
Jusqu'à 8,6 millions de salarié étaient en activité partielle en avril 2020 (8,9 milliards en avril). L’État serait-il devenu soudainement employeur en dernier ressort ?
Parallèlement, le nombre de demandeurs d'emploi a augmenté massivement aux mois de mars et avril (+ 1 millions en catégorie A).
Si on compte Chômage + halo du chômage + sous-emploi, l’augmentation des personnes dans cette situation a bondit de plus de 30 %.
La couverture de l'assurance chômage a été particulièrement insuffisante : en juillet 2020 sur 6,1 millions de demandeur d'emploi (A, B et C), seulement 3,8 étaient indemnisés). Plus du tiers des chômeurs sont pauvres.
Les minimas sociaux sont structurellement insuffisants par des non revalorisations depuis les années 1990. Situation aggravée par le non accès à des aides habituelles (comme les aides pour la cantine des enfants).
Le nombre d'allocataires du RSA et des personnes qui fréquentent les banques alimentaires à été démultiplié. Nous faisons face désormais à une pauvreté de masse.
La fin du confinement à montré le fait que la relance est empêchée. L'effondrement a été rapide mais on ne sait pas comment pourra se faire la reprise. Si elle peut se faire.
Le plan de relance du gouvernement a aggravé la situation car il s’inscrit dans une logique de politique de l'offre. Il n'y a ni stratégie industrielle ni transition écologique. On peut aussi regretter l'absence de mesure sociale pour les plus pauvres.
Mais pourquoi dire que l'impossible est redevenu pensable (et non possible) ?
Parce que nous avons désormais l'expérience de l’État employeur en dernier ressort, et l'expérience de la fin du dogme des déficits et dettes publics.
Parce que nous avons désormais l'expérience de l’État employeur en dernier ressort, et l'expérience de la fin du dogme des déficits et dettes publics.
L'impossible est devenu pensable mais pas forcément possible: le monde qui se dessine reste celui d'avant : politique de l'offre, réforme du marché du travail, déni de la crise, etc.
D'autres trajectoire sont pourtant possible !
#pluralisme
#pluralisme
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