Pour parler neutralité carbone et éviter le greenwashing, il serait bon que les entreprises ajoutent un * pour détailler les conditions générales de vente.
🇪🇺 Mais en regardant dans le détail, notre enthousiasme redescend un peu. On apprend que cette mesure ne concernera en fait que l’Europe (scope 1, 2 & 3).
Dans le reste du monde, seuls les scope 1 & 2 sont considérés. Cela signifie que toutes les émissions en amont et en aval des activités du groupe sont exclues.
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Même si Total est un groupe très intégré (exploration, production, transformation et distribution des hydrocarbures), cela exclut l’essentiel pour une compagnie pétrolière : les émissions issues de l’utilisation de l’essence et du gaz vendus aux clients ! 🚗
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Concrètement le scope 3, ce sont 93% des émissions qui peuvent être imputées au groupe Total, soit 292 Mteq.CO2 sur 311Mteq.CO2.
Soit près de 1% des émissions mondiales pour l'ordre de grandeur.
Mais ce qui retient vraiment notre attention, c’est qu’au niveau mondial, Total veut réduire de 60% « l’intensité carbone moyenne de ses produits énergétiques ».
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La réduction de l’intensité carbone c’est bien : on diminue les émissions de CO2 de ce que l’on vend. Mais le problème de cet indicateur, c’est qu’il ne prend pas en compte les quantités vendues. Donc si on vend plus, les émissions augmentent. 📈
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C’est ce qu’il s’est passé en 2019. ”Total parvient à réduire progressivement l'intensité carbone de sa production grâce au gaz et aux renouvelables, mais la forte croissance de la major française contrebalance cette tendance.”
C’est un peu comme les compagnies aériennes qui proposent de réduire les émissions de CO2 “par passager” sans remettre en cause la croissance du trafic. ✈
Il montre que l’entreprise ne s’est pas engagée à :
❌ cesser l’exploration pétrolière
❌ fixer une échéance pour l’arrêt des nouveaux projets d’extraction
❌ diminuer sa production de pétrole & gaz d’ici 2030
Des conditions pourtant nécessaires au respect des Accords de Paris.
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Alors évidemment, c’est le même problème pour toutes les majors pétrolières. La stratégie de Total est à l’image d’un secteur à la traîne. Comme dirait @bonpoteofficiel “c’est ROUGE partout !”
C’est l’industrie dans son ensemble qui doit entamer sa transition. Particulièrement dans un secteur ultra concurrentiel comme celui des hydrocarbures, où les activités polluantes abandonnées par l’un peuvent vite être récupérées par un concurrent moins scrupuleux.
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Alors continuons à regarder la face cachée des grandes annonces, demander des mesures sérieuses aux entreprises, interpeller leurs dirigeants jusqu'à ce qu’ils pensent sans cesse au climat. Les changements systémiques en seront facilités.
1000 étudiant.e.s de l’Université @Paris_Dauphine signent une lettre aux candidats à la Présidence de leur établissement pour demander des enseignements à la hauteur des enjeux écologiques et sociaux. 👩🎓👨🎓
👉 « Les 6h de finance responsable sont vite oubliées lorsqu’elles sont suivies de 120h de finance irresponsable. »
👉 « Le chapitre sur les limites du PIB comme indicateur de référence ne nous empêche pas de passer les deux années suivantes à le maximiser. »
👉 « Mon but professionnel, c’est d’avoir le plus d’impact pour faire face à la crise environnementale. Et en tant qu’ingénieur, je pense que c’est dans la fonction publique en contribuant à améliorer et amplifier les politiques écologiques. » - @hugo__sancho
👉 « Mon arrivée sur le marché du travail approche, mais à l’heure actuelle, que ce soit au niveau institutionnel ou au niveau des entreprises, il n’y a personne qui me donne la possibilité d’agir efficacement face aux enjeux environnementaux. » - @MouilleCaroline
Avant tout, saluons l’initiative : elle incite les entreprises à évoluer. Et il y a urgence quand on sait que les 100 compagnies les plus polluantes sont responsables de 70 % des émissions de GES au niveau global (source : @CDP).
La méthodologie utilisée par @Challenges compare 70 entreprises françaises sur un unique indicateur : l’évolution de l'intensité carbone du chiffre d’affaires sur les scope 1 et 2.
#ElectionNight ? Le résultat n'est pas pour tout de suite.
On patiente avec ce thread sur le bilan écologique de Trump.
Derrière les déclarations climato-sceptiques grotesques du Président, son administration a méthodiquement broyé la législation environnementale du pays. ⤵⤵
Donald Trump donne le ton dès le début de son mandat en nommant @ScottPruittOK à la tête de l’EPA, la puissante Agence américaine de protection de l’environnement. Durant sa précédente carrière de procureur, Pruitt a intenté 27 procès à l’EPA.
La situation se détériore vite au sein de l’agence comme le montre la démission fracassante d’un cadre après 25 ans de carrière. Dans une lettre très médiatisée, il accuse Scott Pruitt de vouloir “détruire l’EPA et ses employés aussi vite que possible”.
Excellent article de @Socialter : La présence grandissante des entreprises et des intérêts privés dans les grandes écoles pose problème, en plus de permettre le verdissement de leurs activités auprès des étudiants. Petit résumé : socialter.fr/article/les-gr…
Mais cet exemple médiatisé n'est qu'un parmi d'autres. Force est de constater que les entreprises sont de plus en plus présentes et se font indispensables dans les grandes écoles par leur participation au budget, mais également à celui des assos étudiantes (BDE, BDS, JE...)
Petit rappel si besoin : le greenwashing est une stratégie marketing qui consiste à mettre en avant des arguments ou référentiels écologiques pour se forger une image éco-responsable, alors que la réalité des faits ne correspond pas au message diffusé. 🌱⛔
On a écrit un guide à ce sujet (même @bonpoteofficiel l’a validé). Il est disponible en bas de cette page :