En physique, l'#énergie quantifie le changement. Dès que quelque-chose change de forme, de position, de vitesse, de composition chimique ou atomique, rayonne, etc. il y a un transfert énergétique.
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Ainsi, l'être humain a toujours cherché à utiliser des sources d'énergie intenses, concentrées et aisément accessibles pour modifier son environnement. Ca a d'abord été la force humaine et animale, la biomasse, puis les moulins à vent et à eau.
Ce qui a été découvert au XVIIIe siècle est la machine permettant de convertir de l'énergie thermique (chaleur) abondante en énergie mécanique limitée : la machine à vapeur.
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La révolution industrielle était lancée. En puisant dans les abondants stocks d'énergie thermique fossile, convertie en énergie mécanique grâce à des machines à vapeur, l'humanité a pu commencer à transformer le monde à une échelle inédite dans l'histoire de l'humanité.
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A partir de ce moment, la consommation mondiale d'énergie, essentiellement fossile, n'a eu de cesse de croître. Le pétrole se superposant au charbon, et le gaz au pétrole.
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Cette croissance de la consommation énergétique a entraîné celle du PIB, qui n'est que la valorisation monétaire de la transformation de l'environnement en biens et services.
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Si des substitutions entre énergies ont pu avoir lieu à l'échelle locale, au niveau mondial les énergies se sont toutes empilées les unes sur les autres, continuant à croître.
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Ainsi le charbon n'est pas la lointaine source d'énergie d'un passé révolu : c'est celle qui a le plus augmenté entre 2000 et 2010 avec l'essor de l'économie chinoise.
Il a été supplanté depuis lors par le gaz (également fossile) sur la 1ère marche du podium.
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Or, le chemin emprunté ces deux derniers siècles de consommation croissante de combustibles fossiles permettant une croissance continue du PIB ne pourra plus être suivi pendant très longtemps, pour notamment deux raisons.
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La première est le dérèglement du climat, causé par l'accumulation de gaz à effet de serre (principalement dioxyde de carbone et méthane) dans l'atmosphère. Ceux-ci proviennent principalement (même si pas uniquement) de l'usage des combustibles fossiles.
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La seconde est l'épuisement des combustibles fossiles. Bien que présents en quantités abondantes sur terre, ceux-ci sont limités. Qu'on le veuille ou non, les extractions déclineront nécessairement un jour ou l'autre (comme c'est déjà le cas dans de nombreux pays).
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Pour le pétrole, il est d'ailleurs probable que nous soyons +/- au niveau du maximum historique des extractions mondiales.
On peut se dire qu'on remplacera les combustibles fossiles par des alternatives, mais : 1. si vous revenez au tweet [8], vous pourrez constater le chemin à parcourir, 2. si on utilise des combustibles fossiles, c'est qu'ils sont très pratiques, stockables et peu chers.
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S'ils peuvent être remplacés de manière relativement aisée dans certains secteurs (production électrique) à condition de le vouloir et de traiter la question sérieusement, ce sera beaucoup plus difficile dans d'autres (transports, par ex).
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Prenons un exemple, on peut synthétiser des carburants à partir d'hydrogène issu d'électrolyse de l'eau, mais les pertes énergétiques du procédé et les infrastructures les rendent plusieurs fois plus chers que les carburants pétroliers.
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Ainsi, si on envisage une telle substitution, il faut imaginer le prix du carburant à la pompe, du billet d'avion, du fioul/gaz de chauffage et de nombreux autres biens accru d'autant. Résultat : on en consommera moins.
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Autrement dit, que ce soit pour le climat, en anticipation de l'épuisement des combustibles fossiles ou en subissant cet épuisement, nous devrons nécessairement consommer moins d'énergie. Et cela impliquera une décrue du PIB.
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Ce qui est un changement de paradigme majeur par rapport à ce qu'on a connu ces deux derniers siècles. Et c'est là, à mon sens, l'une des principales difficultés de la transition énergétique, qui fait que nous agissons si timidement aujourd'hui et préférons attendre...
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Cela ne résoudra cependant pas nos problèmes car le climat continue de se dérégler et nous nous rapprochons du moment auquel nous n'aurons plus la possibilité d'anticiper l'épuisement des combustibles fossiles et n'aurons plus que l'option de le subir.
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Les offres d'électricité "vertes" ou "100% renouvelable" sont à la mode. Si on peut y voir un moyen pour le consommateur d'encourager ces sources d'électricité s'il le souhaite, cette dénomination est trompeuse.
En effet, ne vous-êtes vous jamais demandé comment pouvait être produite votre électricité "100% renouvelable" par les nuits sans vent ?
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En pratique, vous êtes toujours alimenté par le réseau électrique du pays (qui comporte, outre les éoliennes et panneaux solaires, des centrales nucléaires, fossiles et barrages hydroélectriques).
Les #transports sont le 1er émetteur de gaz à effet de serre (GES) sur le territoire français, transports routiers en tête.
Voici l'évolution de la décomposition des émissions de ce secteur.
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Graphique : CGDD
Pour mettre ces valeurs en perspective, les émissions domestiques françaises totales en 2017 étaient de 464 millions de tonnes équivalent CO2 (MtCO2éq).
Source : CGDD, Chiffres clés du climat - France, Europe et Monde, 2020
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La voiture particulière occupe une place prépondérante dans ce classement. Il est ainsi illusoire d'espérer atteindre la neutralité carbone, nécessaire pour stabiliser le dérèglement climatique, sans toucher d'une manière ou d'une autre à la voiture individuelle.
Quelques chiffres et graphiques sur le secteur de l'énergie aux États-Unis, 2e au monde derrière la Chine, dans Connaissance des énergies (@info_energies).
Réflexion d'@EtienneKlein – à laquelle je souscris – sur la place insuffisante qu'occupent les ingénieurs dans les médias.
Faisant partie des ingénieurs qui communiquent, j'aimerais compléter avec un retour d'expérience.
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Le problème ne vient pas que des ingénieurs. Il est difficile de publier dans certains médias en étant ingénieur (sauf à être déjà très médiatique et c'est donc davantage la personne que le propos qui compte).
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Je n'ai jamais réussi à passer un papier sur l'énergie dans @libe (et ce n'est pas faute d'avoir essayé) et un seul dans @lemondefr (car il était cosigné par @OIL_MEN).
L'industrie du #charbon fait face à une situation économique difficile. Le charbon est en effet de plus en plus concurrencé par le gaz et, dans une moindre mesure, l'éolien et le solaire.
Un déclin du #charbon serait une très bonne chose pour le climat mais cela ne peut pourtant pas encore être tenu pour acquis. En effet, la plus grande compétitivité du gaz provient notamment d'un marché gazier surapprovisionné (notamment par le gaz de schiste américain).
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Si la situation devait se tendre un peu, ou un choc pétrolier advenir (ce qui n'est pas improbable), la situation pourrait s'inverser et le charbon redevenir compétitif.
La rupture du barrage de Banqiao (Chine) en 1975 a entraîné directement 86.000 morts et indirectement 145.000 morts (famines et épidémies) selon les chiffres officiels du gouvernement chinois.
Il s'agit de la catastrophe industrielle ayant le plus lourd bilan humain.
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On est bien loin du bilan des catastrophes de Tchernobyl (jusqu'à 4000 décès radioinduits selon l'OMS[1]) et Fukushima (pas de décès radioinduit démontré[2] mais quelques centaines de décès liés au traumatisme de l'évacuation[3]).