Thread by @GoldbergNic

La déclaration de la ministre sur des possibles « coupures d’électricité » a fait bcp réagir pour cet hiver.

Et vous savez quoi? Bien qu’elles ne soient pas dramatiques, les tensions sur les réseaux pourraient être encore plus rudes pour les prochains hivers. Petit #Thread

Voici le graphique des marges sur le réseau pour les prochains hivers. Il date de 2019 (donc avant le COVID). On savait déjà que l’hiver 2020 serait sans marge et que les prochains pourraient être plus tendus. On va retenir notre souffle quelques années. Alors la faute à qui?

Outre la fermeture politique de Fessenheim, il faut noter que la capacité de production fossile a chuté de plus de 10 GW. C’est bon pour le climat dans le cas du fossile, mais cela enlève quelques marges sur le réseau

Il faut dire qu’en plus de cela, le parc nucléaire a des difficultés de disponibilités, que ce soit à cause des visites décennales ou d’événements fortuits. Tous ces éléments entrent en ligne de compte

Donc avant le COVID et les soucis sur les maintenances du nucléaire, on savait déjà que ce serait tendu. Le COVID est venu ajouter une nouvelle contrainte

Peut-on dire que c’est la faute à Fessenheim? Cela fait parti des éléments qui ont mangé des marges (mais pas les plus grandes), comme la fermeture des autres moyens pilotables, le retard de l’EPR, les indispos du parc... Le système est un tout : tous les objets sont à considérer

Notons aussi que l’éolien commence à être significatif en France mais surtout en Europe. De fait, les épisodes de tension sur le réseau peuvent être renforcés par une absence de vent. Prévisibilité n’est pas commandabilité et l’absence de vent commence à devenir un sujet

Quels leviers court terme? Il y a les leviers post marchés avant les délestages : interruptibilité, baisse de tension... plusieurs GW peuvent être récupérés sans que le consommateur s’en aperçoivent. Cela étant, Rte précise qu’un hiver type 2012 pourrait conduire à des délestages

Pr la suite comment améliorer la situation? Les interconnexions, la centrale à gaz fossile de Landivisiau, l’EPR et... les EnR. Oui, même s’il n’y a pas de puissance garantie, l’éolien et le solaire donnent des marges (qui ne se calculent pas uniquement sur la puissance garantie)

La maîtrise de la demande et la flexibilité sont aussi essentielles pour passer les moments tendus sur le réseau. Si la situation s’est améliorée depuis juillet, c’est d’ailleurs grâce aux effacements des nouveaux appels d’offre qui rendent le réseau plus résilients

Enfin, cela m’attriste mais je pose la question : la promesse de fermeture des dernières centrales à charbon sera-t-tenue dans ces conditions? Peut-être pas... Cordemais veut en tout cas croire à sa prolongation puis sa conversion en biomasse montelnews.com/fr/story/-edf-…

Oui, climatiquement parlant, ce n’est pas souhaitable et c’est un mauvais exemple à donner : les autres leviers sont plus intéressants. Mais suffiront-ils? Je l’espère

Pour conclure, habituez vous aux hivers tendus pour les prochaines années. Fermer Fessenheim, ce n’était pas malin mais ce n’est clairement pas la plus grande cause de la situation. A voir si le charbon fermera tout de même d’ici 2022... To be discussed

Pour les sources :
- Les Bilans Prévisionnels 2019, 2018 : rte-france.com/analyses-tenda…
- L’analyse de cet hiver ici : assets.rte-france.com/prod/public/20…

By @rte_france

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