#Sarkozy #Bismuth : Bonjour à tous ! De retour devant la 32e chambre du tribunal judiciaire de Paris pour la suite du procès dit « des écoutes de Paul Bismuth ». On se met en place doucement. L'audience doit reprendre à 13h30.
#Sarkozy #Bismuth : Previously on 32e Chambre...
Lundi, la défense a demandé la nullité de toute la procédure. Selon elle, l'affaire a été « biaisée » par le parquet financier qui a lancé une enquête secrète en parallèle de l'instruction. #fadettes
20minutes.fr/justice/292039…
#Sarkozy #Bismuth : Previously on 32e Chambre...
Le parquet national financier a reconnu que les critiques de la défense étaient « légitimes mais qu'elles ne portaient pas à conséquences juridiques ».
#Sarkozy #Bismuth : Ce mardi, le tribunal a donc trois options :
- valider l'analyse de la défense et annuler la procédure.
- rejeter cette analyse et poursuivre les débats.
- joindre les demandes de nullité au fond.
#Sarkozy #Bismuth : Dans le 3e cas (le plus probable), le tribunal décide en réalité de trancher le débat sur les nullités lors du jugement. Et donc de poursuivre les débats.
#Sarkozy #Bismuth : Dans ce cas de figure, on devrait attaquer par l'audition de Patrick Sassoust, avocat général à la Cour de cassation, qui aurait filé les infos à Gilbert Azibert avant que celui-ci ne les file à Nicolas Sarkozy. Patrick Sassoust a été cité comme témoin.
#Sarkozy #Bismuth : Mais avant cela... Parce que je sais que vous l'attendez tous... Quelques nouvelles de Frédérik Karel-Canoy. Il est déjà présent. Il a déposé des petites pochettes sur les pupitres du PNF et du tribunal. Et il vient d'enfiler sa robe d'avocat...
#Sarkozy #Bismuth : Impossible de vous dire ce qu'il va réclamer aujourd'hui. Je l'ai simplement entendu s'adresser à une greffière, lui parler d'un email et d'annoncer : "De toute façon, je demande le renvoi..."
#Sarkozy #Bismuth : Rappelons qu'hier, Paul-Albert Iweins a réclamé l'intervention du bâtonnier au vu des « circonstances étranges »... RDV à 13h30.
#Sarkozy #Bismuth : Les trois prévenus sont là. Comme hier, le frère de Nicolas Sarkozy aussi. Ca se checke du poing. Les avocats enfilent leurs robes. Les magistrats du PNF s'enfoncent dans leurs sièges. Bref, l'audience va bientôt reprendre.
#Sarkozy #Bismuth : L'audience reprend.
#Sarkozy #Bismuth : « Le tribunal joint l’ensemble des exceptions au fond et statuera en un seul et même jugement. » Le procès se poursuit donc.
#Sarkozy #Bismuth : Frédérik Karel-Canoy s'avance dans le prétoire. La présidente annonce qu'il se constitue partie civile.
Show must go on.
#Sarkozy #Bismuth : « J’ai eu M. le bâtonnier Charrière Bournazel, il y a une demi-heure, qui aurait dû être présent. Comme il ne peut pas être présent, je demande le renvoi. Je pense que mes écrits sont suffisamment clairs. »
#Sarkozy #Bismuth : La présidente s'agace.
- Vous représentez qui ?
- Je suis Frédérik Canoy, partie civile, citoyen français et avocat. Et je représente Monsieur… euh… Monsieur…
#Sarkozy #Bismuth : On doit donc lui souffler le nom de son client... Ce n'est pas simple. Rires sur les bancs de la défense. Frédérik Karel-Canoy reste, lui, droit dans ses bottes au milieu du prétoire.
#Sarkozy #Bismuth : « Moi, je demande rien du tout. mais qu’on me laisse tranquille ! Que M. Témime [avocat de Thierry Herzog] cesse de faire le professeur et de prendre en otage l’audience. Car, c’est vous la police de l’audience, pas lui. »
#Sarkozy #Bismuth : « Mais que demandez-vous ? C’est un renvoi de quoi ? » La présidente tente toujours d'y voir clair...
#Sarkozy #Bismuth : Le ministère public prend la parole. Il expose que la recevabilité de la constitution de partie civile de Me Canoy ne peut être que jointe au fond et tranchée au moment du jugement. Autrement dit, il va rester toute l'audience...
#Sarkozy #Bismuth : Paul-Albert Iweins prend la parole :
« Monsieur Canoy cherche désespérément quelqu’un à représenter durant cette audience. Il représente M. Ben Taïfa dont il ne connaît même pas le nom... »
#Sarkozy #Bismuth : « Celui-ci a déposé plainte contre M. Ben Ali, M. Chirac et M. Sarkozy pour « trafic de drogue ». Nous sommes en face d’une constitution de partie civile grotesque. Mais en vertu du code de procédure pénale, nous devions subir cela... »
#Sarkozy #Bismuth : Frédérik Karel-Canoy se rassoit. Le procès se poursuit. Le calme revient.
#Sarkozy #Bismuth : La présidente se lance dans le rappel des faits reprochés aux trois prévenus. Avant cela, le calendrier :
- Mercredi : Audition de Gilbert Azibert.
- Jeudi : Auditions des témoins Henri Leclerc et Olivier Cousi. Puis de Thierry Herzog.
#Sarkozy #Bismuth : Lundi, ce sera donc au tour de Nicolas Sarkozy d'être interrogé à la barre. Une date à cocher dans l'agenda.
#Sarkozy #Bismuth : Comme indiqué un peu plus haut, je vous confirme aussi que le tribunal va entendre, cet après-midi, Patrick Sassoust, l'homme qui aurait "donné" les infos à Gilbert Azibert avant que celui-ci n'informe Nicolas Sarkozy.
#Sarkozy #Bismuth : La présidente se lance dans le rappel des faits. Elle précise que le point de départ de toute cette affaire, c'est la saisie des agendas de Nicolas Sarkozy lors d'une perquisition à son bureau dans le cadre de l'affaire Bettencourt. On est ici en ... 2013.
#Sarkozy #Bismuth : L'ancien chef de l'Etat a, en effet, beaucoup bataillé pour récupérer ses agendas. C'est pour cela qu'il a saisi la Cour de cassation. Et c'est dans ce cadre qu'il aurait sollicité Gilbert Azibert pour obtenir des informations.
#Sarkozy #Bismuth : Rappelons que Nicolas Sarkozy a bénéficié d'un non-lieu dans le dossier Bettencourt en octobre 2013. Mais qu'il a maintenu son pourvoi en cassation dont la date d'examen était fixé au 11 février 2014.
#Sarkozy #Bismuth : Pendant ce temps-là, le juge Serge Tournaire (qui enquête sur l'affaire du financement libyen) décide de placer Nicolas Sarkozy sur écoutes.
#Sarkozy #Bismuth : Le 11 janvier 2014, les enquêteurs découvrent que l'ex chef de l'Etat utilise une autre ligne (SFR la carte) pour discuter uniquement avec son avocat Thierry Herzog. A l'exception deux échanges avec Cécilia Attias.
#Sarkozy #Bismuth : Les enquêteurs décident d'écouter aussi cette ligne là. Et voilà pourquoi on est tous devant la 32e chambre aujourd'hui. Car, en écoutant, les enquêteurs ont entendu...
#Sarkozy #Bismuth : ...Entendu qu'il cherchait à obtenir des informations sur la procédure pendante devant la Cour de cassation auprès de "notre ami". L'ami en question s'appelle Gilbert Azibert.
#Sarkozy #Bismuth : La présidente lit les conversations entre Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog. Ils discutent essentiellement pour tenter de savoir si la décision à venir de la Cour de cassation leur sera favorable...
#Sarkozy #Bismuth : A savoir, l'annulation de la saisie des agendas aurait entraîné l'annulation de tous les actes y faisant référence. Ce qu'on appelle "les actes subséquents".
#Sarkozy #Bismuth : C'est à ce propos que Thierry Herzog a lâché cette fameuse phrase : « Cela leur fera du boulot à ces bâtards de Bordeaux... » L'avocat parlait ici des juges enquêtant sur l'affaire Bettencourt...
#Sarkozy #Bismuth : Explication de texte : Pourquoi Nicolas Sarkozy tenait-il tant à faire annuler la saisie de ses agendas ? Parce qu'outre l'affaire Bettencourt, ils alimentaient les juges enquêtant sur l'affaire ... Tapie.
.../...
#Sarkozy #Bismuth : Si la saisie des agendas avait été annulée par la Cour de cassation, les juges enquêtant sur Tapie n'auraient pas pu se servir, non plus, de la copie dont ils disposaient. Pour rappel ⬇️
liberation.fr/societe/2014/0…
#Sarkozy #Bismuth : Pour mémoire... Entre 2007 et 2012, Bernard Tapie s'est rendu une cinquantaine de fois à l'Elysée... #CQFD
leparisien.fr/faits-divers/p…
#Sarkozy #Bismuth : La présidente, Christine Mée, évoque maintenant les perquisitions ayant eu lieu le 4 mars 2014, dans le dossier. Avec une anecdote croustillante qui figure au dossier...
.../...
#Sarkozy #Bismuth : Quand les enquêteurs sont arrivés chez Thierry Herzog, il a assuré qu'il n'avait qu'un téléphone portable. Mais quand ils ont composé le numéro de "Paul Bismuth", un second téléphone a sonné ... dans sa poche.
#Sarkozy #Bismuth : J'ai oublié de signaler que les enquêteurs ont décidé de procéder à une perquisition car ils ont noté un "changement de ton" dans les conversations écoutées. Selon eux, NS et TH avaient découvert que leur ligne secrète était aussi écoutée.
#Sarkozy #Bismuth : Outre le changement de ton, les enquêteurs notent que Nicolas Sarkozy n'est finalement pas intervenu en faveur de Gilbert Azibert à Monaco alors qu'il l'avait promis.
#Sarkozy #Bismuth : Enfin, les enquêteurs notent que Thierry Herzog a pris un avion en urgence pour descendre à Nice alors que Nicolas Sarkozy se trouvait à Monaco et que leurs téléphones se sont retrouvés à proximité l'un de l'autre.
#Sarkozy #Bismuth : Pour être clair, selon l'accusation :
1. NS et TH ouvre une ligne secrète.
2. Ils découvrent que leur ligne secrète est écoutée.
3. TH descend dans le sud en urgence prévenir NS en personne qu'ils ne doivent plus se parler sur cette ligne là.
#Sarkozy #Bismuth : Les enquêteurs n'ont pas compris pourquoi Thierry Herzog était descendu en urgence le 25 février 2014 dans le sud alors qu'il devait y aller le 27... Pour eux, NS et TH ont découvert qu'ils étaient surveillés...
#Sarkozy #Bismuth : On le verra lors des interrogatoires. Mais NS et TH ont toujours expliqué qu'ils avaient ouvert cette ligne secrète pour éviter les "interceptions sauvages" émanant "d'officines privées".
#Sarkozy #Bismuth : La ligne Bismuth (du nom d'un ancien camarade de lycée de TH) n'est d'ailleurs pas la première. Avant ça, il y avait eu la ligne Atlan (du nom d'une amie de TH aussi)...
#Sarkozy #Bismuth : A ce propos, Thierry Herzog a expliqué qu'il achetait des téléphones neufs dans une boutique où il était connu à Nice. Et qu'il les changeait quand le crédit était épuisé car NS ne savait pas le recharger tout seul...
#Sarkozy #Bismuth : Le problème pour la défense, c'est la chronologie. Si on reprend les faits :
- Le 23/02/2014 : TH rappelle à NS qu'il doit "dire un mot pour Gilbert [Azibert]" au ministre d'état de Monaco qu'il doit voir.
.../...
#Sarkozy #Bismuth : .../...
- Le 25/02/2014 : NS assure, toujours sur la ligne Bismuth, qu'il fera "la démarche".
- Le même jour, TH descend dans le sud en urgence voir NS sans que l'on sache pourquoi.
#Sarkozy #Bismuth : .../...
- Le 26/02/2014 : Sur sa ligne officielle, NS dit à TH qu'il n'a finalement pas intercédé en faveur de Gilbert Azibert. "Cela m'embête. Je le connais peu..."
- Le même jour, il dit la même chose au même TH sur la ligne Bismuth.
#Sarkozy #Bismuth : .../...
- Le 4 mars, TH annonce à Gilbert Azibert que NS a fait la démarche en sa faveur à Monaco. "Mais il faut qu'on se voie, lui dit-il. On a dû dire des choses au téléphone..."
#Sarkozy #Bismuth : .../...
- Le 4 mars, les enquêteurs lancent les perquisitions.
#Sarkozy #Bismuth : La présidente évoque maintenant tous les recours qui ont été déposés lors de l'instruction. La liste est longue. Je vous en fais grâce...
#Sarkozy #Bismuth : Christine Mée, la présidente de la 32e chambre, poursuit la lecture laborieuse de la procédure et commet une toute petite erreur de date. « Je commence à fatiguer », reconnaît-elle.
#Sarkozy #Bismuth : Il y aura, de toute façon, une suspension prochaine de l'audience (vers 15h30) pour le traditionnel examen de santé de Gilbert Azibert, prévu afin de savoir si peut bien comparaître.
#Sarkozy #Bismuth : Et comme le dit @cocale à côté de moi, c'est quasiment plus long de résumer tous les recours contre l'enquête que de résumer l'enquête elle-même... #BatailleProcédurale
#Sarkozy #Bismuth : « Voilà concernant le volet de euh… la procédure », en termine la présidente presque essouflée.
L'audience est suspendue pour 30 minutes.
#Sarkozy #Bismuth : L'audience reprend. La présidente reprend sa présentation.
#Sarkozy #Bismuth : La présidente détaille chaque interception téléphonique. C'est fastidieux mais intéressant...
#Sarkozy #Bismuth : Exemple :
13 janvier 2014, matin : GA appelle TH
13 janvier, 11h53 : TH rappelle GA. Conversation de 7 minutes.
13 janvier, 13h08 : Conversation de trois minutes TH /NS
13 janvier, 14h : NS appelle TH. Ca dure 6 secondes.
#Sarkozy #Bismuth : Mais le soir du 13 janvier, la ligne Bismuth est installée. Elle fait l'objet d'une interception (écoute) à partir du 24 janvier.
#Sarkozy #Bismuth : Il faut tout de même se remettre sept ans en arrière pour regarder ce dossier. A l'époque, WhatsApp n'était pas encore très connue. Signal a été créée en 2013. Tout comme Telegram...
#Sarkozy #Bismuth : La présidente détaille l'enquête. Elle évoque des échanges de mail, des conversations téléphoniques et des paiements par carte bleue lors de RDV censés demeurer secrets.
Traduction : Si vous êtes un truand, privilégiez le liquide et les pigeons voyageurs,
#Sarkozy #Bismuth : La présidente détaille toujours les différentes conversations. On se rend compte que le schéma est quasiment toujours le même :
- Azibert appelle Herzog.
- Quelques minutes après, Herzog appelle Sarkozy.
#Sarkozy #Bismuth : Selon l'enquête, Gilbert Azibert aurait informé Sarkozy et Herzog des réquisitions de l'avocat général à la Cour de cassation au sujet de l'affaire Bettencourt. En lui disant qu'il devrait récupérer ses agendas.
#Sarkozy #Bismuth : A deux reprises, Hervé Témime vient d'intervenir dans l'exposé de la présidente. Il semble connaître le dossier par coeur. Il ne va rien laisser passer.
#Sarkozy #Bismuth : Alors qu'une léthargie gagne peu à peu le prétoire, à mesure que la présidente, Christine Mée, avance dans la lecture du dossier...
#Sarkozy #Bismuth : On en est à la date du 11 février 2014, à 22h11 pour votre information. Une conversation entre TH et NS. TH assure que Gilbert Azibert "ira à la chasse" [aux infos sur la procédure Bettencourt] le lendemain.
#Sarkozy #Bismuth : La présidente en est à la date du 14 mars 2014. Juste pour vous signaler que le procès se poursuit. Et que je commence à m'interroger sur l'heure à laquelle tout ça va se terminer ce soir...
#Sarkozy #Bismuth : Sinon Gilbert Azibert va bien. Il vient d'interrompre la présidente pour corriger une erreur. Je ne suis pas sûr d'avoir bien entendu. Mais je pense qu'il voulait préciser la date de son départ à la retraite.
#Sarkozy #Bismuth : Moment gênant. La présidente lit les conversations entre Gilbert Azibert et son épouse. Sur les faits, je précise.
#Sarkozy #Bismuth : A l'époque, ils discutent de l'ouverture d'une information judiciaire pour "trafic d'influence".

« Pfff… Tu aurais mieux fait de ne pas avoir discuté, toi... Pour ce que… Enfin… Quoi... », lui lâche son épouse.
#Sarkozy #Bismuth : Toujours la femme de Gilbert Azibert :
« T’es au trentième dessous. Mais aussi, qu’est ce que tu es allé te magouiller avec… »

« Je te l’avais dit, hein… Je te l’avais dit à l’époque. »
#Sarkozy #Bismuth : A noter que la présidente, Christine Mée, tente de mettre le bon ton quand elle lit les conversations téléphoniques. C'est louable. Mais cela tombe parfois à plat...
#Sarkozy #Bismuth : Sur une autre conversation, Gilbert Azibert dit : "C'est tout moi. J'ai tenu des propos déconnants. Et cela se retourne contre moi..."
#Sarkozy #Bismuth : Et comme toujours avec les écoutes, on tombe sur le moment où Gilbert Azibert explique ce qu'il va dire quand il sera entendu par les enquêteurs. Afin que ses interlocuteurs soient sur la même longueur d'onde. L'effet est désastreux.
#Sarkozy #Bismuth : Au passage, plusieurs journalistes en contact avec certains des prévenus ont également été écoutés, cités dans le dossier...
#Sarkozy #Bismuth : « Voilà sur la chronologie... », lâche la présidente, accueillie par un murmure de soulagement. Hervé Témime fait une remarque. Ensuite, on devrait suspendre et entendre Patrick Sassoust.
#Sarkozy #Bismuth : Les avocats de la défense relèvent deux erreurs dans la présentation des choses. Le parquet national financier répond qu'il est d'accord avec le relevé de ses deux erreurs.
#Sarkozy #Bismuth : L'un des deux vice-procureurs explique qu'on ne peut pas mettre en doute « la sincérité » du parquet présent à l'audience [par opposition à celui lors de l'instruction] ...
#Sarkozy #Bismuth : L'audience est suspendue 15 minutes.
#Sarkozy #Bismuth : L'audience est reprise. On fait entrer Patrick Sassoust. Il s'avance à la barre.
#Sarkozy #Bismuth : Patrick Sassoust est avocat général à la Cour de cassation, à la première chambre civile. Il est né le 2 juin 1959. Il a été cité par le parquet.
#Sarkozy #Bismuth : Il a connu Gilbert Azibert à la cour d'appel de Bordeaux en 2007. A l'époque, Gilbert Azibert était procureur général.
#Sarkozy #Bismuth : Ensuite, les deux hommes se sont retrouvés en 2011 à la Cour de cassation. « Il nous est arrivé d’avoir quelques déjeuners et dîners ensemble ou avec des collègues. »
#Sarkozy #Bismuth : Le haut magistrat explique qu'il y a des collègues avec qui il est possible de discuter et d'autres non. (sur le fond des dossiers). C'est très variable, dit-il.
#Sarkozy #Bismuth : Mais pour lui, dans le but de prendre "la décision la plus structurée possible", il est important de discuter, de débattre. "Ce n'est pas en restant seul dans son coin..."
#Sarkozy #Bismuth : Lors de l'instruction, Patrick Sassoust avait été placé en garde à vue. Mais aucune charge n'a été retenu contre lui. Et il est donc simple témoin aujourd'hui.
#Sarkozy #Bismuth : Le témoin explique qu'il a failli récupérer le dossier Bettencourt à la Cour de cassation. Sauf qu'il se souvenait l'avoir traité deux ans avant quand il était à la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Bordeaux. Il a donc refusé.
#Sarkozy #Bismuth : Pour vous donner une idée de la technicité des débats, on discute en ce moment du statut de l'avocat général à la Cour de cassation et non pas "près la Cour de cassation". « Personne ne sait vraiment à quoi ça correspond... », lâche le témoin.
#Sarkozy #Bismuth : Vivement qu'il évoque ses rapports avec Gilbert Azibert et leur fameux dîner à La bouteille d'or, un petit établissement de Châtelet qui propose à la carte une "échine de cochon confit au cidre, carotte et agrume, endive grillée" à 21€, voyez-vous.
#Sarkozy #Bismuth : Pour en revenir à des sujets plus terre-à-terre, à l'époque des faits, les avocats généraux avaient une réunion tous les mercredis. Et ils évoquaient à tour de rôle les dossiers. "Un peu un brainstorming", indique le témoin.
#Sarkozy #Bismuth : C'est ainsi que Patrick Sassoust aurait eu des informations sur la procédure Bettencourt qu'il aurait pu ensuite faire connaître à Gilbert Azibert.
#Sarkozy #Bismuth : Rappelons le schéma, selon l'accusation :
- Patrick Sassoust informe Gilbert Azibert.
- Gilbert Azibert informe Thierry Herzog.
- Thierry Herzog informe Nicolas Sarkozy.
Autrement dit, on entend en ce moment, l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours...
#Sarkozy #Bismuth : Le témoin confirme qu'il "prenait des notes" des discussions qui pouvaient avoir lieu. Et parfois, il agrafait à ses notes la jurisprudence. "Maintenant, avec l'informatique, c'est différent. Mais à l'époque..." On parle ici de 2013...
#Sarkozy #Bismuth : En ce moment, on discute des « courants doctrinaux et courants jurisprudentiels » qui traversent les réunions des avocats généraux "à" la Cour de cassation. Voilà voilà...
#Sarkozy #Bismuth : A l'époque, Gilbert Azibert était à la 2ème chambre civile. Il n'avait pas vocation donc à discuter de la procédure Bettencourt avec Patrick Sassoust.
#Sarkozy #Bismuth : « Mais quand on se rencontrait, on parlait des affaires qui défrayaient la chronique », indique le témoin.
#Sarkozy #Bismuth : Du coup, le témoin explique que cela ne lui ai pas apparu "anormal" que Gilbert Azibert lui parle du dossier Bettencourt.
#Sarkozy #Bismuth : Ce qu'il faut savoir, c'est que Gilbert Azibert est connu pour être un pro de la procédure. La preuve, c'est qu'il "annote" le Code de procédure pénale. Pour l'améliorer, s'entend. Chacun sa passion, hein... Exemple ⬇️
ulysse.univ-lorraine.fr/discovery/full…
#Sarkozy #Bismuth : Du coup, pour Patrick Sassoust, ce n'était pas anormal que Gilbert Azibert s'intéresse à des affaires non-traitées par sa chambre civile.
#Sarkozy #Bismuth : Grosse déception sur "La bouteille d'or". « Au restaurant, on parlait de tout à fait autre chose pour se changer les idées », lâche le témoin. Pas de scoop entre la poire et le fromage.
#Sarkozy #Bismuth : Le témoin a expliqué qu'il n'avait indiqué que les dates d'examen du pourvoi et du délibéré à Gilbert Azibert.
#Sarkozy #Bismuth : Mais la présidente vient de lire une écoute où, entre deux phrases sur la météo, les deux hommes évoquent le fait qu'il y aura peut-être plus d'infos par la suite. "Pour l'instant, c'est le black-out. (...) C'est compliqué..."
#Sarkozy #Bismuth : La présidente lit la retranscription d'une écoute assez problématique pour le témoin et Azibert. Où l'on comprend qu'il discutait vraiment des détails d'une affaire (une autre que l'affaire Bettencourt).
#Sarkozy #Bismuth : Dans cet échange entre les deux hommes sur un autre dossier, il parle d'un autre conseiller :
Patrick : "Je crains fort qu'il ne change pas d'avis."
Gilbert : "On lui demande pas de changer d'avis. On lui demande de lever le pied..."
#Sarkozy #Bismuth : Christine Mée a pris l'habitude de donner les prénoms quand elle lit les retranscriptions. Cela donne des choses comme "Gilbert : Ouais, ouais. Patrick : Ah ? Gilbert : Tu crois ? Patrick : Mais oui..."
#Didascalie
#Sarkozy #Bismuth : On comprend comment à la lecture des écoutes que les deux hommes discutaient beaucoup beaucoup du fond des affaires...
#Sarkozy #Bismuth : Cela n'a rien à voir avec le passage du témoin. Mais la jambe gauche de Thierry Herzog remue frénétiquement. Tout comme la droite de Nicolas Sarkozy...
#Sarkozy #Bismuth : La présidente demande au témoin comment il a réagi quand l'enquête a été ouverte.
#Sarkozy #Gilbert : « J’ai été surpris par un coup de fil de Gilbert Azibert. Il me dit qu'il ne faudra pas parler de ce que l'on s'est dit. J'ai été sidéré. Médusé. Moi, j'étais sur des points juridiques. C'est tout... »
#Sarkozy #Bismuth : Patrick Sassoust
« Je n’avais pas d’autre objectif que de discuter de droit avec lui. Cette histoire m’a beaucoup affecté. Je ne pensais pas du tout. Je ne peux que regretter les développements qu’a pris ce dossier. »
#Sarkozy #Bismuth : On en vient aux questions. Et le premier à se lever n'est autre que ... Frédéric Karel-Canoy.
#Sarkozy #Bismuth : Il demande comment fonctionne l'intranet de la Cour de cassation...
#Sarkozy #Bismuth : La présidente le sermonne en lui disant que la question a déjà été posée. "Vous n'êtes pas raisonnable, Maître Canoy..."
#Sarkozy #Bismuth : On lui demande de poser une question. Il s'embourbe.
#Sarkozy #Bismuth : On passe au ministère public.
#Sarkozy #Bismuth : Le procureur explique qu'il y a trois contacts entre Azibert et Sassoust : le 21/01, le 28/01 et le 27/02. A chaque fois, la veille, il y avait eu une réunion des avocats généraux...
#Sarkozy #Bismuth : Le témoin répète encore et encore au sujet de Gilbert Azibert : « Je pensais qu’il suivait ce dossier par intérêt procédural... »
#Sarkozy #Bismuth : Le témoin confirme qu'il trouvait que Gilbert Azibert était "insistant", "pressant" pour obtenir des informations sur l'affaire Bettencourt.
#Sarkozy #Bismuth : Pour vous expliquer, Gilbert Azibert et Patrick Sassoust discutaient à l'époque de deux affaires : le dossier Bettencourt et une autre affaire de traces ADN. Et l'on se rend compte qu'il a demandé surtout des infos sur l'affaire des traces ADN, en fait.
#Sarkozy #Bismuth : Paradoxalement, c'est presque bon pour la défense qu'Azibert demande des renseignements sur une autre affaire. Cela voudrait dire qu'il n'était pas "en service commandé" pour Sarkozy.
#Sarkozy #Bismuth : Le témoin dit, tout de même, qu'il y a eu une accumulation inhabituelle de déjeuners, dîners, coups de fil à l'approche du délibéré du dossier Bettencourt.
#Sarkozy #Bismuth : La deuxième vice-procureur pose à son tour des questions :
- Au cours de ce dîner, êtes vous bien sûr que l’affaire Bettencourt n’a pas été abordée ?
- (Très) long silence...
#Sarkozy #Bismuth : « Dans mon souvenir, je n’ai pas l’impression que l’affaire Bettencourt a été évoquée. Peut-être deux mots en début de repas. Mais évoquer une affaire comme celle-là dans un restaurant publique, je ne sais pas… »
#Sarkozy #Bismuth : La vice-procureur précise que justement le lendemain matin, Gilbert Azibert a eu un long échange avec ... Thierry Herzog. L'avocat de Gilbert Azibert intervient
#Sarkozy #Bismuth : Dominique Allegrini, avocat de Gilbert Azibert, critique le fait que le parquet interroge le témoin sur tout sauf les faits. "C'est un témoin ou un expert psychologue qu'on cherche ?"
#Sarkozy #Bismuth : La démarche du parquet est un peu cavalière. Elle interroge le témoin sur un coup de fil que Gilbert Azibert a passé le lendemain de leur entrevue. Comment répondre à ça ?
#Sarkozy #Bismuth : La vice-procureur fait monter la sauce et prend son temps pour poser une question sur une cote bien précise. « On va l’afficher. »
#Sarkozy #Bismuth : « Nous ne sommes pas les spécialistes multimédia, vous l’aurez compris. On fait de notre mieux. » L’écran s’éteint...
#Sarkozy #Bismuth : Quelque chose me dit que l'on ne va pas avoir de scoop ultime avec le témoin. On tourne en rond. Lui tourne autour des réponses. Et le parquet tourne autour de ses questions. On va bien finir par arriver quelque part. Mais où...
#Sarkozy #Bismuth : Passage intéressant. Sur une écoute, Patrick Sassoust laisse entendre qu'il aura peut-être des infos en voyant un conseiller de confiance (je n'ai pas la citation exacte). Le parquet l'interroge là-dessus.
#Sarkozy #Bismuth : « C'est une formule de style, lâche Patrick Sassoust. Pour gagner du temps parce que la pression [de Gilbert Azibert pour avoir des infos] devenait plus importante. »
#Sarkozy #Bismuth : Sinon, je peux vous dire que la défense n'a pas attendu pour critiquer la façon qu'a le parquet pour interroger le témoin. Et la vice-procureur n'a pas trop su quoi répondre. Cela donne une indication sur la suite du procès.
#Sarkozy #Bismuth : A la barre, Patrick Sassoust se défend beaucoup. Alors qu'il n'est que simple témoin...
#Sarkozy #Bismuth : On l'interroge encore sur une écoute dans laquelle il raconte que, par le passé, il connaissait plus de conseillers de confiance. Autrement dit, il avait plus de chances d'avoir des infos sur le délibéré qui allait être rendu...
#Sarkozy #Bismuth : « Je ne vois pas qui que ce soit d’autre, à part Madame Irma peut-être, qui aurait pu faire un pronostic ! »
#Sarkozy #Bismuth : Pour ceux qui sont perdus : la question, c'est donc de savoir s'il est possible de connaître un arrêt de la Cour de cassation avant qu'il ne soit rendu. Voire de faire pression pour que ce délibéré soit favorable à Nicolas Sarkozy.
#Sarkozy #Bismuth : Je vais clôturer le LT pour ce soir. Et vous donner rendez-vous à demain. Cette fois, c'est Gilbert Azibert qui sera à la barre. Bonne soirée à tous.

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#Sarkozy #Bismuth : Bonjour à tous ! Sous un ciel gris, le tribunal judiciaire s'apprête à entendre Gilbert #Azibert au procès dit « des écoutes de Paul Bismuth ». C'est calé à 13h30. Et on est déjà en place pour live-tweeter tout ça.
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#Sarkozy #Bismuth : Hier, l'audition de Patrick Sassoust, avocat général à la Cour de cassation, s'est terminée (assez) tard. Il a expliqué que Gilbert #Azibert s'était montré « insistant » et « pressant » auprès de lui pour obtenir des infos sur le dossier Bettencourt.
#Sarkozy #Bismuth : Rappelons que le schéma de l'accusation, c'est que Gilbert Azibert a obtenu des informations sur le dossier Bettencourt auprès de Patrick Sassoust, qu'il en a informé Thierry Herzog qui en a informé Nicolas Sarkozy. Suivez les flèches...
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30 Nov
#Sarkozy #Bismuth : Bonjour à tous ! De retour devant la 32e chambre pour la suite du procès dit « des écoutes ». On va live-Twitter tranquillement tout ça à partir de 13h30. Comme d’habitude...
cc @20Minutes
#Sarkozy #Bismuth : Ce lundi, on devrait voir Gilbert Azibert dont l’état de santé a été jugé « compatible » avec une comparution devant la justice, par un expert médical.
#Sarkozy #Bismuth : Et on devrait aussi beaucoup évoquer les nullités déposées par les avocats. Aucune QPC au programme a priori.
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29 Nov
#MichelZecler : Les quatre policiers soupçonnés d'avoir tabassé Michel Zecler sont actuellement présentés à la justice. Le procureur de Paris, Rémy Heitz, va donner une conférence. On est au tribunal pour live-tweeter tout ça... cc @20Minutes
20minutes.fr/societe/291976…
#MichelZecler : Sur Instagram, le producteur tabassé a, lui, donné son sentiment : « Mon cas est peut-être la goutte de trop. Je réclame qu’aucune violence ni aucun amalgame ne soit fait en mon nom. Les faits sont graves. Ma réponse sera froide mais résolue. »
#MichelZecler : Le procureur de Paris va s'exprimer sur l'aspect procédural de l'affaire. Son intervention doit durer 15 minutes. Il a déjà prévenu qu'il ne prendrait aucune question.
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23 Nov
#Bismuth #Sarkozy : Me Allegrini reprend la parole et explique qu'en raison du Covid, il n'a même pas pu "rencontrer [de visu]" son client pour préparer le procès.
#Bismuth #Sarkozy : Me Allegrini parle de « justice déshumanisée, désincarnée et dématérialisée » . « Je souhaite qu’il puisse comparaître devant vous. Je souhaite que le tribunal puisse voir sa sincérité au-delà d’un écran qui n’offre que deux dimensions »
#Bismuth #Sarkozy : Jacqueline Laffont réagit. Avec force. Sur les principes. « Jamais je ne pourrais m’opposer à une demande de renvoi pour raison médicale. Jamais je ne pourrais cautionner une décision qui imposerait la visioconférence. »
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23 Nov
#Bismuth : Bonjour. Ce lundi, on est devant la 32e chambre du TJ de Paris pour suivre le procès de Nicolas #Sarkozy dans l'affaire des "écoutes". "Corruption" et "trafic d'influence" : il risque 10 ans de prison et 1 million d'euros d'amende. Les faits ⬇️
20minutes.fr/justice/291328…
#Bismuth : Si vous avez manqué les épisodes précédents...
Nicolas #Sarkozy est accusé d'avoir tenté d'obtenir des informations sur la procédure "Bettencourt" auprès d'un haut magistrat de la Cour de cassation, moyennant un "coup de pouce" pour lui obtenir un poste à Monaco.
#Bismuth : L'accusation repose sur des écoutes réalisées sur une ligne de téléphone secrète ouverte entre Nicolas #Sarkozy et son avocat Thierry #Herzog. Une ligne ouverte au nom de "Paul Bismuth", un ancien camarade de classe d'Herzog...
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29 Oct
#Nice : Le bilan de l'attaque au couteau monte à trois morts. Emmanuel Macron se rend sur place. Une fois interpellé, l'auteur des faits a répété "Allahou Akbar" selon Christian Estrosi.
Suivez les événements en direct sur @20Minutes
20minutes.fr/societe/289608…
#Nice : Selon les infos recueillies par @20Minutes (@TiboChevillard ) : une femme a été égorgée dans l'enceinte même de la basilique. Un homme, qui serait le gardien des lieux, est décédé après avoir reçu plusieurs coups de couteau.
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#Nice :
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La troisième victime est une femme qui est parvenue à sortir de l'édifice religieux pour se réfugier dans un café ou un restaurant où elle a finalement succombé à ses blessures.
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