Dire que la dette publique n'est pas un problème c'est méconnaître ses implications
- financières, puisque le rachat des dettes publiques par la #BCE crée des bulles d'actifs
- politiques, puisque l'État doit impérativement plaire aux marchés
Les "pro-dette" qu'ils soient de gauche ou de droite, sont les alliés de circonstance de la finance.
La finance n'est ni plus ni moins que le business de la dette.
Plus le stock des dettes publiques et privées gonfle, plus le patrimoine des ultra-riches gonfle.
Plus le patrimoine des ultra-riches gonfle, plus ils financent des partis politiques, investissent dans le lobbying et achètent des médias.
Nos dettes sont le moteur de leurs richesses qui se transforment en pouvoir politique et médiatique.
Ne pas le comprendre leur rend service.
Certains comprennent que la dette avec intérêts concentre les richesses sur une minorité. Ils l'acceptent et promettent de réduire les inégalités grâce aux impôts. Mais ils oublient que la monnaie, le principal outil de la finance, peut fuir le pays en un click de souris.
Les riches s'arrangent pour fuir leur responsabilité grâce à la mobilité de leur richesse.
À la fin, ce sont les classes moyennes et la richesse enracinées dans le pays qui sont taxées.
D'où les frustrations économiques et sociales qui se transforment en frustrations politiques.
Si nous comprenons ce qui vient d'être exposé, nous comprenons pourquoi nous sommes dans une impasse économique et politique depuis 45 ans.
Sans repenser la monnaie et sans affranchir l'État du diktat de la dette, la "méchante" finance continuera de prospérer en nous dominant.
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D'abord, avant de rentrer dans le vif du sujet, quelques remarques : 1/ Grâce à ce débat sur l'annulation de la dette publique (détenue par la Banque de France pour le compte de la BCE), le Grand Public s'intéresse enfin aux mécanismes monétaires, et semble mieux les comprendre.
2/ Si le débat est vif, c'est qu'il touche à quelque chose d'essentiel, à un fondement du capitalisme financier qui régit depuis trop longtemps l'économie et plus largement la société : la dette avec intérêts.
Un économiste français qui travaille pour un gestionnaire de fond suisse milite contre l'annulation de la dette publique détenue par la #BCE.
Son seul argument est la baisse du taux d'intérêts.
Il feint de ne pas comprendre que la dette publique est une épée de Damoclès sur nous.
La dette est "une camisole de force sociale" selon Nietzsche. Selon Keynes, un illustre économiste du XXème siècle, la corruption de la circulation monétaire est le meilleur moyen de bouleverser les fondements d'une société. Mais seul "un homme sur un million peut le prévoir".
Cet économiste élevé au cartésianisme à la française ne comprend rien au caractère philosophique et politique de la dette. C'est sûrement un bon mathématicien attaché aux chiffres, mais un médiocre économiste selon la définition de Keynes.
Jadis, pour éponger une montagne de dettes, les gouvernants avaient recours à:
- l'augmentation des impôts
- la manipulation sur la monnaie
- le défaut de paiement
- une flambée de violence ou la guerre contre les créanciers
Aujourd'hui, nous vivons une situation inédite !
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La crise de 2008 est venue sanctionner une économie qui ne carbure que par l'excès de dettes.
Lorsque le monde fictif de la finance dérive trop de la réalité économique, les crises permettent de remettre les compteurs à 0. Le prix à payer est cher : crise économique et sociale.
Mais au lieu de revoir notre modèle économique, ce qui demande de la vision et du courage politique, les dirigeants qui n'avaient rien anticipé, ont décidé d'agir dans l'urgence. Leur solution fut de sauver le système qui nous avait foutu dans la mouise, à savoir la finance.
Excellent article de @0Vinz sur @LeMondeModerne_
Face à un scénario de faillites en cascade d'entreprises, l'UE autorise les banques à dissimuler dans des produits financiers leurs "mauvais crédits", avant de les refourguer à des investisseurs privés. #BCE lemondemoderne.media/cest-noel-pour…
"On ne se débarrasse pas vraiment des créances douteuses et de leurs risques, on le transfère à d’autres. En l’occurrence, en dehors du système bancaire, donc vers les assets managers et le shadow banking … qui sont moins régulés … Mais cela ne rend pas la chose moins risquée."
"Il s’agit surtout de mettre la poussière sous le tapis – loin des yeux loin du cœur. C’est l’occasion aussi de déréguler un peu le marché pendant que les gens regardent ailleurs. C’est potentiellement faire le lit d’une crise financière prochaine."
Au lieu de proposer d'annuler la #dette publique française que nous devons à la Banque de France qui est détenue par l'État à 100%, @bayrou préfère l'idée de rejeter la dette sur les générations futures.
La dette est une épée Damoclès qui permet de dominer l'État et les citoyens.
Les décideurs politiques cèdent aux pressions des banques et de la finance, du gouverneur de la Banque de France, des économistes usuraires : la dette doit être gravée au plus profond de notre mémoire, au fer rouge.
Cette culpabilité imposée au Français est un moyen de contrôle !
Pourtant 20% de la dette publique, qui correspond à peu près à la dette détenue par la Banque de France, est une dette entre nous (État) et nous-mêmes (Banque de France, société détenue à 100% par l'État).
Pourquoi nous infliger alors cette culpabilité de la dette ?
En temps normal, les taux d'intérêts élevés peuvent avoir pour cause :
- une rareté du capital
- une perspective de croissance élevée
- un risque de défaut élevé
- un décision de la banque centrale pour contrer l'inflation (-> rendre le capital plus rare en élevant son loyer)
De nos jours, les taux d'intérêts sont bas à cause de l'abondance de capital par la création monétaire :
- depuis le milieu des années 90 jusqu'en 2008 du fait de la création monétaire par le crédit immobilier
- depuis 2010 à cause des banques centrales.
En aucun cas les taux d'intérêts sont bas du fait d'un monde plus sûr. N'écoutez pas les mensonges qui nous présentent un tableau trompeur de la situation économique actuelle.