Un fil pour faire le point sur la situation épidémique, à des fins d'archivage et dans dans l'espoir qu'il puisse être utile à quelqu'un. Je ne sais pas si nos voix peuvent se faire entendre, mais ce serait criminel de ne pas essayer.
Les paramètres épidémiques fondamentaux du #COVID19 (proportion des asymptotiques, des cas sévères, des hospitalisations, des réanimations, des décès) sont connus (approximativement) depuis fin février : ils sont tels qu'aucun système de santé ne lui résiste lorsque R>1.
Ni la Californie, ni New York, ni la Suisse, ni la Suède, ni l'Allemagne, ni la France, ni le nord de l'Italie. Tous ont été balayés. C'est une maladie simplement trop mortelle, avec un temps de contagion et un pourcentage d'asymptomatiques contaminants trop important.
Deuxième enseignement (également connu depuis fin février) : en l'absence de mesure, son taux de reproduction est entre 2 et 3, ce qui signifie qu'il faut des mesures drastiques pour maintenir R en dessous de 1.
Quelle conclusion de ces deux ensembles de faits basiques ?
D'abord ce qu'il ne faut pas faire.
1) Laisser circuler le virus. "Une fois que l'épidémie est installée sur tout le territoire national, ça ne sert plus à rien d'empêcher les enfants d'aller à l'école ou autres" Sibeth Ndiaye, 05/03.
Le nombre de contaminations est dans ce cas sur une exponentielle violente. Le système de santé explose et pour un pays comme la France, on parle de centaines milliers de morts.
2) Se reposer sur une réponse graduée. "Vous avez vu que nous avons une stratégie claire, qui consiste à avoir une réponse graduée et territorialisée". Jean Castex, 12/10.
Dans ce cas, R est abaissé, mais tant qu'il reste au-dessus de 1, la croissance demeure exponentielle, celle du nombre de morts aussi, les gens se lassent, se relâchent, R reste durablement au-dessus de 1, et on obtient août/novembre en France.
3) Agir par demi-mesure. "Partout sur le territoire, un couvre-feu sera instauré de 21 heures à 7 heures du matin. Toutefois, la circulation sera libre les soirs des 24 et 31 décembre" Emmanuel Macron, 23/11.
Dans ce cas, R passe en-dessous de 1, mais pas suffisamment et suffisamment longtemps, tandis que les mesures sont pénibles pour tous, et invivable pour certains. Au bout d'un moment, la pression pour les relâcher est trop forte, R repasse au-dessus de 1. Cf. plus haut.
4) Viser un objectif haut. "Notre objectif à terme est simple : réduire très fortement les contaminations – de 40 0000 contaminations par jour à 5000" Emmanuel Macron, 28/10.
Même s'il est atteint, ce qui ne fut pas le cas, que fait-on alors lorsque R repasse au-dessus de 1 ? On se relance dans une exponentielle comme dans les cas précédents, mais avec la lassitude en plus de la population ?
Conclusion : on sait depuis fin février que l'on ne peut pas vivre avec R>1, et on ne peut pas vivre avec les mesures nécessaires à R<1. Alors que fait-on ? Une seule solution : la suppression. Le seul objectif minimalement sensé est zéro cas. #ZeroCovid
Pour cela, on désormais a une gamme d'outils selon la situation. Dans le cas de la France, qui a une circulation élevée, il faut :
-Baisser drastiquement l'incidence et le nombre de cas.
-Vacciner en grand nombre.
-Éradiquer.
-Tester massivement pour détecter les résurgences locales.
-Appliquer des mesures puissantes et immédiates dès la moindre remontée du taux d'incidence (>5 pour 100 000).
De préférence, il faut appliquer ces mesures dans cet ordre, car vacciner lentement dans un contexte d'incidence élevé, c'est prendre le risque d'appliquer ue pression de sélection des variants plus contagieux ou résistants au vaccin.
Au plus fort du confinement de mars/avril, R est descendu à 0,6 en France. Peut-être que le confinement du Hubei en janvier/février a fait descendre R à 0,4, mais pour avoir discuté toutes les semaines avec un collègue qui l'a vécu à l'époque, vous ne voulez pas vivre ça.
Cela signifie qu'aucune mesure de confinement que nous avons connues, sauf peut-être les plus sévères (et encore) peuvent faire descendre R en-dessous de 1 pour V.O.C.
Sars-CoV-2 V.O.C circule depuis septembre au Royaume-Uni. Il a été détecté dans 32 pays, dont la Belgique, le Danemark, la France, l'Allemagne, l'Irlande, l'Italie, les Pays-Bas, la Norvège, l'Espagne, la Suède, la Suisse et bien sûr le Royaume-Uni.
Si vous pensez qu'il ne circule pas en France, j'ai un message d'Olivier Véran pour vous :
"Il n'y a pas de malade identifié ce soir sur le territoire national. Il n'y a ce soir pas de circulation du virus sur le territoire national", le 24/02.
(Incidemment, j'ai une connaissance travaillant dans le séquençage génétique des virus que la politique de recherche française sur le sujet rend fou depuis le début de l'épidémie)
Dans ces circonstances, que faire : la plus élémentaire des précautions est de décréter immédiatement un confinement très strict, pour baisser drastiquement l'incidence et le nombre de cas et entamer un dépistage de V.O.C.
Ne pas le faire, c'est prendre le risque (encore) d'une exponentielle (encore) qui d'ici quelques semaines balaiera (encore) notre système de santé et nous laissera avec des dizaines de milliers de morts à pleurer (encore).
Les paramètres de Sars-CoV-2 sont connus depuis février. Les événements se sont passés depuis exactement comme il était prévisible (et prévu) qu'ils se passent. Les deux fois. Castex et Macron nonobstant, l'exponentielle est une courbe assez prévisible.
Qu'avons nous à perdre à confiner maintenant, et très sévèrement ? Au pire, V.O.C a déjà disparu et on divisera par 8 le nombre de cas de Sars-CoV-2 non-V.O.C. Au pire, on en finira donc avec nos 150 morts quotidiens.
Et si, comme tout l'indique, V.O.C circule sur le territoire français, si son R est effectivement aux environs de 1,5 en ce moment ? Alors on est partis pour fêter les 100000 morts pour l'anniversaire du premier confinement.
Le choix ne me paraît pas si difficile.
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Le variant V.O.C de Sars-CoV-2 est plus contagieux. Il est présent sur le territoire français et en croissance exponentielle. Sans réaction, il sera la cause de dizaines de milliers de morts.
Face à une croissance exponentielle, une réponse graduée est inefficace. Au contraire, plus on répond tôt et fort, moins les conséquences sont douloureuses. Face à une croissance exponentielle, une mesure linéaire (vacciner n personnes par jour) peut se faire dépasser rapidement.
La France a tenté le déni pour des raisons politiques fin février et début mars. Elle a tenté le déni pour des raisons politiques en août et septembre. Nous savons ce qu'il s'est passé. Vous le savez.
Pendant l'auto-confinement de fin d'année (les vacances de Noël) si vous voulez découvrir une chouette série à suspens, je vous conseille The Exponential, saison 3 (sur Netflix). Comme j'ai déjà vu les deux premières saisons, je vous fais un résumé.
En gros, au début les personnages principaux sont confrontés à un phénomène vaguement inquiétant qui suit ce que l'on appelle une "exponential growth", rapidement dans leurs bouches, cela devient juste The Exponential (d'où le titre).
Au début, le truc ne fait pas trop peur.
Il faut dire que ça a l'air de pas trop bouger. Ils nous font le coup du scientifique en blouse blanche qui rassure tout le monde. On sort des graphiques tout plat et les personnages vont au théâtre avec leurs femmes et réservent leurs vacances comme si de rien n'était.
"Mme ****, je vous laisse. A. vient vous parler. Il va falloir tenir. Vous allez peut-être avoir envie de craquer, mais il va falloir tenir. J'ai besoin que vous teniez".
On ne peut pas vivre seulement de la détestation de Blanquer. Aujourd'hui je vous raconte une histoire.
(Sa biographie l'indique, son icône le suggère, différentes personnes écrivent sur ce compte - c'est dit).
Cette histoire remonte aux années 80. J'étais jeune prof. Je discutais fin septembre avec mon proviseur de l'époque, dans la cour du lycée. Il s'appelait M., voulait qu'on l'appelle M., mais appelait toutes les profs Madame. On s'entendait bien. Je l'aimais beaucoup.
C'est fou comme ce message agit comme un test de Rorschach. Qu'ai-je fait ? J'ai copié le site officiel d'un établissement privé catholique parisien bien connu en remplaçant les termes chrétiens par un équivalent musulman.
"vous participez à coup sûr au projet de l'islam radicale"
Donc citer le site d'un établissement catholique, c'est laisser entendre que les autorités discriminent les musulmans, donc participer à l'Islam radical. Très bien.
"Oui mais les Musulmans tuent des gens".
J'ai failli répondre que les Catholiques agressent des enfants, mais je me suis dit à quoi bon ? Et puis voilà que le lycée Suleyman débarque dans l'actualité.
Dans les limites générales de la loi et en gardant l'intérêt supérieur de l'enfant comme principe, je suis pour accorder aux parents une grande latitude a priori dans l'éducation qu'ils choisissent pour leurs enfants, y compris dans la transmission de principes religieux.
La France est laïque. La République doit donc montrer à l'égard de ces convictions religieuses, quelles qu'elles soient, une indifférence polie. Je n'ai donc pas de problème a priori avec l'existence ni du lycée Suleyman, ni du lycée Stanislas.
Alerte radicalisation : je viens d'identifier un établissement scolaire parisien dont le site officiel ne laisse aucune ambiguïté. Voyons plutôt :
Suleyman est un établissement musulman d’éducation dont la principale mission demeure de diffuser la parole du Prophète à travers
la vie scolaire et quotidienne. Le Prophète, véritable éducateur, est au centre de la vie de l’École, afin de permettre à chacun de viser sa propre progression et perfection. Tout homme et tout l’homme est concerné par ce chemin vers le walîy.
Durant tout leur parcours au lycée, l’enseignement de la parole du Prophète, assuré par les imams, est obligatoire pour toutes les classes. Les cinq prières quotidiennes permettent de vivre un cœur à cœur avec Allah.
Une session sur la construction de la personnalité est