Nous vivons une période paradoxale : jamais le savoir et la connaissance scientifique n'ont été aussi répondus dans la société ; en même temps, le bon sens a quasiment disparu : le discernement est devenu une denrée rare, à tel point que celui qui l'exprime passe pour un fou.
C'est la sagesse au sens des philosophes grecs qui manque à notre société. La sagesse est la capacité de jugement, le sens de l'analyse profonde des choses, le bon sens... Pas besoin d'avoir fait des études poussées pour en être pourvu.
Pourtant notre système éducatif sélectionne principalement les individus dociles, les perroquets intellectuels. Ceux-là sont soumis au système, incapables de remettre en question un modèle à la dérive, fait d'incohérences et de déséquilibres. Ils s'adaptent docilement au système.
Pourtant, de cette capacité à comprendre le monde naît le sentiment de sécurité, l'impression de tranquillité et de force. Il faut donner une place dans notre société à ce plus haut degré d'intelligence, à ceux qui savent analyser le monde pour mieux le remettre en question.
Un individu peut atteindre ce niveau de sagesse, de tranquillité et de force, mais il serait encore plus utile que notre système éducatif et nos institutions donnent enfin une place à ces individus qui ont de la jugeote. Ainsi ils pourraient imprégner la société de leur force.
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@robert_cauneau@Bloch_R@BrunoBertez J'essaie de vous faire comprendre la relation depuis longtemps mais je n'y arrive pas car ce sont des dynamiques de marchés que je n'arrive pas à vous faire saisir.
À t : un milliardaire possède des actions qui valent 100, et un titre de dette US vaut 100
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@robert_cauneau@Bloch_R@BrunoBertez Quand les US émettent de nouveaux titres. Les banques y participent car elles savent que la Fed va racheter ces titres et d'autres dans un futur très proche grâce à une augmentation de bilan (création de monnaie centrale)
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@robert_cauneau@Bloch_R@BrunoBertez À t+1: suite à l'émission de titres US, la Fed achète comme promis sur le marché secondaire les titres US, appliquant un PRESSION acheteuse. Le titre de dette passe de 100 à 101, et le taux d'intérêts implicite du titre baisse, réduisant les coûts des futurs emprunts/émissions
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L'erreur de nombreux économistes est de penser que la #monnaie est neutre: "la création monétaire ne change rien à la valeur réelle des choses mais seulement leur prix".
Or la monnaie n'est pas injectée uniformément: là où elle est injectée les prix montent plus vite qu'ailleurs.
La #BCE injecte les milliards créés à partir de rien sur les marchés financiers (zone rouge), ce qui crée une bulle des marchés obligataires et d'actions. Cette monnaie ne ruisselle pas vraiment dans l'économie réelle (zone bleue). La théorie du ruissellement est du flan.
Pour donner une image, certains économistes conçoivent la monnaie comme la pluie qui arrose un champ. Or en réalité le tuyau de la BCE est sous l'arbre de la finance et de l'immobilier.
C'est pour cela qu'il y a une hausse du patrimoine des 1%. Les autres ont droit aux dettes.
Dire que la dette publique n'est pas un problème c'est méconnaître ses implications
- financières, puisque le rachat des dettes publiques par la #BCE crée des bulles d'actifs
- politiques, puisque l'État doit impérativement plaire aux marchés
Les "pro-dette" qu'ils soient de gauche ou de droite, sont les alliés de circonstance de la finance.
La finance n'est ni plus ni moins que le business de la dette.
Plus le stock des dettes publiques et privées gonfle, plus le patrimoine des ultra-riches gonfle.
Plus le patrimoine des ultra-riches gonfle, plus ils financent des partis politiques, investissent dans le lobbying et achètent des médias.
Nos dettes sont le moteur de leurs richesses qui se transforment en pouvoir politique et médiatique.
Ne pas le comprendre leur rend service.
Un économiste français qui travaille pour un gestionnaire de fond suisse milite contre l'annulation de la dette publique détenue par la #BCE.
Son seul argument est la baisse du taux d'intérêts.
Il feint de ne pas comprendre que la dette publique est une épée de Damoclès sur nous.
La dette est "une camisole de force sociale" selon Nietzsche. Selon Keynes, un illustre économiste du XXème siècle, la corruption de la circulation monétaire est le meilleur moyen de bouleverser les fondements d'une société. Mais seul "un homme sur un million peut le prévoir".
Cet économiste élevé au cartésianisme à la française ne comprend rien au caractère philosophique et politique de la dette. C'est sûrement un bon mathématicien attaché aux chiffres, mais un médiocre économiste selon la définition de Keynes.
Jadis, pour éponger une montagne de dettes, les gouvernants avaient recours à:
- l'augmentation des impôts
- la manipulation sur la monnaie
- le défaut de paiement
- une flambée de violence ou la guerre contre les créanciers
Aujourd'hui, nous vivons une situation inédite !
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La crise de 2008 est venue sanctionner une économie qui ne carbure que par l'excès de dettes.
Lorsque le monde fictif de la finance dérive trop de la réalité économique, les crises permettent de remettre les compteurs à 0. Le prix à payer est cher : crise économique et sociale.
Mais au lieu de revoir notre modèle économique, ce qui demande de la vision et du courage politique, les dirigeants qui n'avaient rien anticipé, ont décidé d'agir dans l'urgence. Leur solution fut de sauver le système qui nous avait foutu dans la mouise, à savoir la finance.
Excellent article de @0Vinz sur @LeMondeModerne_
Face à un scénario de faillites en cascade d'entreprises, l'UE autorise les banques à dissimuler dans des produits financiers leurs "mauvais crédits", avant de les refourguer à des investisseurs privés. #BCE lemondemoderne.media/cest-noel-pour…
"On ne se débarrasse pas vraiment des créances douteuses et de leurs risques, on le transfère à d’autres. En l’occurrence, en dehors du système bancaire, donc vers les assets managers et le shadow banking … qui sont moins régulés … Mais cela ne rend pas la chose moins risquée."
"Il s’agit surtout de mettre la poussière sous le tapis – loin des yeux loin du cœur. C’est l’occasion aussi de déréguler un peu le marché pendant que les gens regardent ailleurs. C’est potentiellement faire le lit d’une crise financière prochaine."