Thread by @GendAudibert

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Cette fois-ci pas de cyber, pas de droit mais une réalité opérationnelle que nous appréhendons toutes et tous: l'annonce du décès violent d'un proche à la famille.
un retour d'expérience personnel. 1/13

Ce sujet est rarement abordé mais pourtant il est si terrible. Il bouleverse les proches de la victimes mais également celles & ceux qui ont cette tâche si ingrate. 2/13

Pendant mes années en sécurité publique, j'ai rarement annoncé des décès qui étaient attendus. L'écrasante majorité était la conséquence d'une mort violente: accident, homicide, suicide.. 3/13

Au moment des faits, le rôle du chef est de gérer l'aspect opérationnel de l'intervention: coordonner les différents moyens engagés, donner des ordres, faire les différents comptes-rendus à la hiérarchie, désigner les premiers enquêteurs. 4/13

Une fois la situation opérationnelle gérée sous l'aspect ordre publique et judiciaire, il revient au plus gradé sur les lieux, en tout cas au titulaire de la permanence du commandement TC d'annoncer la nouvelle à la famille si elle réside sur sa circonscription. 5/13

Objectivement je ne pensais pas qu'il était possible de s'habituer à voir des corps en très mauvais état suite à une mort violente. 6/13

En revanche, certains cris de douleur des familles restent gravés dans ma mémoire très longtemps malgré les années qui passent. 7/13

Je me souviens encore de cette mère de famille d'un certain âge à qui j'ai annoncé à 3h00 du matin le décès de son fils de l'âge de mon père à l'époque et surtout lorsqu'elle a crié dans mes bras: "c'est injuste, j'aurais dû partir avant lui". 8/13

Ou encore lorsque j'ai annoncé à des parents le décès de leur fils qui avaient mon âge à 4 jours près. On a beau y penser et y réfléchir à l'école de @Gendarmerie , la première fois qu'une mère pleure son fils dans vos bras on se sent tout petit. 9/13

Des intervenants sociaux sont présents dans les unités et peuvent accompagner la famille et apporter un premier soutien psychologique mais la nuit il n'y a que vous et le maire de la commune (ou l'élu de permanence). 10/13

Après, les gendarmes engagés sur l'intervention passent souvent un moment ensemble pour parler, revenir sur l'intervention.
C'est toute l'importance de la cohésion notamment pour les plus jeunes militaires. 11/13

Après ce genre d'intervention nocturne, à titre personnel, lorsque je retournais à mon domicile, je dormais peu en tout cas mal.
Le jour levé, la procédure judiciaire suivait son cours et la famille venait déposer plainte ou être auditionnée à l'unité. 12/13

On fait un métier formidable parce qu'on touche à l'humain mais nous voyons aussi l'envers de la société.
Bref soyez prudents et passez une bonne soirée 🙂
13/13

Additif: source de l’extrait vidéo dans le 1er tweet.

Insoutenable (Sécurité Routière)

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