Thread by @BB27000

Nous sommes à Limoges par un chaud printemps.
Un tramway départemental des CDHV (chemins départementaux de la Haute Vienne) s’apprête à partir vers la campagne limousine.

Un billet pour l’enfer. Le vrai, celui avec le diable.

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Petit cours de géographie pour commencer.

Les tramways départementaux de la Haute Vienne, c’est le plus grand réseau de petits trains à voies métriques électrifiées en France.

Il amène dans de nombreuses communes un service de transports très utile, et aussi la fée électricité.

De nombreux villages sont raccordés aux rails et à la caténaire qui distribue du 220 volt à bon nombres d’entreprise et de foyers.

Chaque tramway transporte passagers et marchandises à la capitale, Limoges.
Et il est extrêmement fréquenté.

Des trains de 8 voitures au maximum, chargé de produits de la ferme dans un sens, de biens de la ville dans l’autre.

De toutes façon, pour l’époque, très peu de personne possède une voiture. Et les bus sont très peu nombreux.

Le tramway c’est le moyen de transport plus utilisé.

Nous sommes le 10 Juin 1944, les alliés ont débarqués en Normandie.
C’est LE sujet de conversation dans tout Limoges. Y compris dans les trains.

Et ce soir, 24 passagers montent dans le troisième et dernier tram de la ligne 3. Ça papote beaucoup.

Le train part en retard, c’est que la ligne téléphonique a été coupé avec un village.
Les allemands, qui remontent sur la Normandie, sont très nerveux.
Et un train d’essai, sans passagers, a essuyé un tir de mitraillette, un des employé est décédé dit on.

Le petit tram traverse les villages un par un.
Mais il arrive maintenant à une grosse bourgade.
Deux soldats allemands arrêtent le train, 500 mètres avant la gare.
Les 24 passagers sont descendu prestement.

Au loin, ils voient un village en feux, beaucoup de fumée, partout, même du clocher de l’église sort des flammes.

Au loin des rafales de balles se font entendre.
Des ordres sont donnés, prestement.

Le tramway repart sur Limoges sans ses passagers, otages des allemands. Le conducteur, menacé avec une mitraillette n’a pas eu son mot à dire.

De longue minutes s’écoulent, des heures.

Ils voient toujours les soldats qui s’acharnent sur les fermes, les grange, tout est détruit, méthodiquement.

Ils sont finalement libérés et refoulés vers Limoges.

Le village martyr, ne se relèvera pas. 642 civils y sont mort, hommes femmes et enfants. Massacrés.

Massacré par la barbarie Nazi.
Ce village c’est Oradour-sur-Glane.

Les 24 passagers et les deux cheminots font parti des rares survivants.