1/n Maintenant on peut le dire, les épidémies de grippe ont disparu, non seulement en France, mais en Europe. Une étude permet d'entrevoir que l'ensemble des virus respiratoires intéragissent entre eux et que leur prévalence globale est stable d'une année sur l'autre.
2/n La première conséquence est que si l'on attribuait quelques 10 000 décès estimés par an en moyenne, à la grippe en période épidémique, depuis fin 2019 ces décès se limiteraient à 3700 pendant la saison 2019-20.
3/n Si on suit ce raisonnement il y aurait donc un déficit de quelques 16 000 décès sur deux saisons grippales avec une substitution de la Covid comme cause de décès alors que les décès attribués à la Covid ont des profils semblables à ceux attribués à la grippe.
4/n La principale différence, d'un point de vue épidémiologique, étant que, dans le cas de la Covid l'âge a un effet plus marqué que pour la grippe sur la sévérité des cas et des décès et qu'il y a proportionnellement moins de sujets jeunes parmi les formes sévères pour la Covid.
5/n Mais voilà que cette étude, menée en Ecosse pendnt 9 ans sur 44 200 sujets testés, lors d'épisodes d'infections respiratoires symptomatqs, pour la présence de 11 virus respiratoires courants nous montre que ces virus constituent un écosystème complexe pnas.org/content/116/52…
6/n Le premier constat des auteurs est la relative stabilité globale de la prévalence de l'ensemble des virus respiratoires d'une saison sur l'autre.
7/n Le deuxième constat est qu'il semble exister des interactions entre les différents couples de virus, les uns ayant sur les autres un effet soit favorisant soit inhibiteur des infections.
8/n Bien que les coronavirus et les virus grippaux de type A apparaissent comme ayant des interactions positives, le constat est là, la grippe semble avoir disparu en France et en Europe.
9/n Comme j'avais déjà eu l'occasion de le dire, beaucoup de virus respiratoires peuvent s'avérer dangereux pour des personnes très vulnérables, en rompant le fragile équilibre qui les empêche de basculer vers une détérioration, y compris des rhinovirus.
10/n Cela ne signifie pas que le rhinovirus représente le même risque que le SARS-CoV-2, notamment parce que le rhinovirus circule constamment et que la majorité des personnes présentent une immunité acquise contre ce virus. Il ne s'agit pas, pour eux, d'une primo-infection.
11/n Mais cela vient ajouter un paramètre supplémentaire et un degré de complexité et, une des implications, et non des moindres, est que la réduction du nombre de décès pour une population donnée n'est pas proportionnelle à la réduction de la circulation du SARS-Cov-2.
12/12 Cela car il est probable que d'autres virus respiratoires viennent prendre la place du virus absent et que cet écosystème trouve un nouvel équilibre.
Le risque zéro n'existe pas.

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26 Mar
1/n "Des patients de plus en plus jeunes en réanimation" Les médias me fatiguent. Ils sont devenus addicts au sensationnalisme qui booste l'audimat. lci.fr/sante/video-co…
2/n Avec, à la clé, une experte de terrain, réanimatrice qui effraie les téléspectateurs en affirmant que les patients sont plus jeunes et sans comorbidités.
Mais avoir le nez sur le guidon n'aide pas forcément à avoir du recul.
3/n Pour l'ensemble de la France, si on regarde les hospitalisations à l'instant t, on voit qu'en novembre le % de jeunes (<40 ans) 4,4% contre 5,8% en mars et qu'il y a surtout, en mars, moins de pers âgées.
Read 5 tweets
26 Mar
1/n L'écart entre les décès Covid et l'excès de mortalité s'accroît rapidement.Fin 2020 il était de 10 000 (excès: 54 000, dc Covid: 64 000). Depuis janvier l'excès de mortalité vs 2019-20 est entre 7 220 et 14 581. Les dc Covid>15 mars + 26 000. Ecart +12 000 à 19 000.
2/n On a donc au 15 mars 91 000 dc attribués à la Covid mais un excès de mortalité depuis janvier 2020 de 61 000 (54 000+ 7000) si on garde comme référence 2019. Donc une différence de plus 50%.
3/n Plusieurs explications possibles: 1- l'effet de moisson, il y aurait une sous-mortalité due aux autres causes les personnes fragiles étant déjà décédées à cause de la Covid 2-on est très large, trop large dans l'attribution de la Covid comme cause de décès
Read 5 tweets
13 Mar
1/n Alors que les médias et les "experts" de la "communauté scientifique" sont en train de construire un récit où nous ne serions sauvés d'une catastrophe mondiale que par la vaccination itérative de la totalité de la population mondiale quelle est la solidité de cette théorie?
2/n Depuis des semaines, des mois, les tenants du #ZeroCovid appellent de leurs voeux une explosion épidémique qui se fait attendre, et qui leur permettrait de dire: "on vous l'avait bien dit". Et ainsi de faire plier l'ensemble des décideurs à leur vision et leurs dictats. Image
3/n Comme la catastrophe, l'accroissement exponentiel du nombre de cas n'arrive pas, ils en sont réduits à tenter de baisser la barre de l'urgence et à dire que si on les avait écoutés, tout irait beaucoup mieux. Image
Read 95 tweets
10 Mar
1/n Voici une étude prospective qui peut contribuer à comprendre ce que recouvre le covid long. 4182 patients, surtt britanqs (+ USA et Suédois) suivis prospectivement avec une app et relevant régulièrement lrs symptms ont été comparés à un gp contrôle et selon durée des symtpms
2/n Pour le groupe suivi il s'agit de patients positifs ET symptomatiques (on exclue donc 30 à 50% d'asymptomatiques). Ils se déclarent sans symptômes avant leur test positif.
3/n 13,3% des patients ont rapporté des symptômes durant 4 semaines
4,5% >8 semaines
2,3%>12 semaines
Read 13 tweets
8 Mar
1/n Jason Mc Lellan, le biologiste qui a synthétisé la protéine du Spike stabilisée qui a servi de base pour les vaccins, estime que le virus a déjà presque épuisé ses possibilités de mutation newyorker.com/science/medica…
2/n J'avais expliqué en décembre l'émergence des variants. Mc Lellan confirme que ce sont les patients immunodéprimés qui servent d'incubateurs aux variants.
3/n Mais, les mutations susceptibles de modifier la contagiosité ou la virulence du virus sont limitées car la clé (le Spike) doit pouvoir rentrer dans la serrure (le récepteur ACE) et seuls peu de loci pvt modifier l'affinité du Spike pour le récepteur.
Read 4 tweets
7 Mar
1/n Comparaison de la Covid avec la grippe. Deux éclairages passés inaperçus mais qui permettront peut-être de mieux comprendre l'épidémie actuelle.
2/n D'abord expliquer quelles sont les limites de cette comparaison. Le virus de la grippe mute chaque année mais les mutations sont ponctuelles. A l'exception des jeunes enfants la majorité de la population a déjà rencontré des virus très semblables aux virus circulants.
3/n Pour la majorité de la population, on ne peut donc pas parler de primo-infections dans le cas de la grippe. En revanche on peut parler de primo-infection pour la totalité de la population infectée depuis janvier 2020 par le SARS-CoV-2.
Read 23 tweets

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