Dans cet article, Victor Court (chercheur à l'IFPEN) explique que la mauvaise prise en compte des effets rebonds entraîne une sous-estimation de la demande énergétique mondiale future, qui met en péril les politiques climatiques.
Quand l'efficacité énergétique d'un moteur progresse (par exemple), on va en profiter pour rouler plus, ou augmenter sa puissance, plutôt qu'économiser de l'énergie.
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Plus généralement, si vous consommez moins d'énergie dans un procédé, il vous coûtera moins cher, donc vous aurez de l'argent en plus... que vous dépenserez ailleurs.
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C'est ça l'effet rebond : un progrès d'efficacité sert l'économie davantage que la nature (on n'en profite pas pour moins consommer mais pour pouvoir faire plus de choses avec l'énergie/argent dont on dispose).
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Si l'efficacité énergétique progresse au niveau mondial, le lien énergie-PIB reste globalement linéaire, bien loin des découplages significatifs voire absolus (croissance du PIB avec décroissance de la consommation énergétique) envisagés par certains scénarios.
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En conclusion, l'auteur appelle à prendre au davantage au sérieux les effets rebonds ainsi que la sobriété énergétique, au-delà de la seule l'efficacité, dans les modèles et politiques de décarbonation.
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Interview d'Hervé Kempf, rédacteur en chef de @Reporterre. Le contenu est assez révélateur d'une vision de l'écologie qui n'envisage pas la remise en question.
Selon @KEMPFHERVE, quelqu'un qui change d'opinion sur le nucléaire est nécessairement vendu aux lobbies. Il n'envisage pas que cette évolution de la pensée puisse être renseignée ni réfléchie.
[2/12]
Concernant des gens comme @bricelalonde ou @FdeRugy qui sont devenus favorables au nucléaire APRES avoir été ministres (et pas avant), on peut difficilement leur reprocher d'avoir changé d'opinion pour arriver au pouvoir.
Ce qui est amusant avec l'étude RTE-AIE sur un système à part élevée de renouvelables, c'est que de nombreux commentateurs l'invoquent pour défendre leur position. Je me demande combien l'ont lue.
Il s'agit d'une étude de faisabilité technique : est-ce que physiquement et techniquement c'est envisageable ?
Ce n'est pas une démonstration de l'intérêt, ni une étude du coût économique et social de faire cela.
Le rapport est très clair là-dessus.
[2/15]
Page 14 : « The report does not address whether those scenarios are socially desirable or appealing, or how much they cost and whether they are financially sustainable. »
Il est tout à fait positif que la production de biométhane (issu de méthanisation) ↗️ en France, car il peut se substituer à des carburants fossiles.
Cependant, l'utiliser pour produire de l'électricité n'est probablement pas le meilleur usage qu'on puisse en faire.
[1/5]
Des alternatives bas carbone existent pour produire de l'électricité (nucléaire, hydraulique, éolien, PV...) tandis que certaines conso énergétiques nécessiteront durablement des combustibles, notamment dans l'industrie et la mobilité lourde (navires, bus, camions...).
[2/5]
Certes le plus simple quand on produit du biométhane est de l'utiliser dans des applications actuellement servies par du gaz fossile.
Cependant, atteindre la neutralité carbone impose d'adopter une approche systémique.
Il reste 2 centrales à charbon en 🇫🇷 : Saint-Avold exploitée par Gazel Energie, qui devrait bientôt fermer, et Cordemais, exploitée par EDF, qui pourrait bénéficier d'un sursis pour stabiliser le réseau normand moyennant une conversion à la biomasse (projet Ecocombust).
[2/5]
La France touche donc à la fin de sa sortie du charbon et c'est très bien. C'est très bien... mais ce n'est qu'une petite partie du sujet et ça ne suffit pas à rendre la France "vertueuse" sur le plan du #climat.
Si on suppose (hypothèse arbitraire) que ce gisement produira 500 000 b/j, il sera épuisé en 3-4 ans (c'est sans tenir compte des taux de récupération qui ne sont pas de 100%).
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En attendant, Pemex, la compagnie pétrolière nationale mexicaine, a vu ses extractions décliner de 1,8 Mb/j depuis 2004 (ses extractions étaient de 3,4 Mb/j en 2004 et sont de 1,6 Mb/j aujourd'hui...).
L’uranium étant une forme d’énergie très concentrée, le coût du combustible compte peu dans le coût de l’électricité nucléaire.
[2/X]
@mbompard@LaurentGarnier_@montebourg Ainsi, la Cour de comptes évaluait en 2014 à 60 €/MWh le coût de production de l’électricité nucléaire, au sein duquel elle évalue à 5,7 €/MWh (soit 10%) le coût du combustible.