Je me concentre cette fois sur les scénarios qui limitent le réchauffement à 2°C (225 scénarios).
Parmi ceux-là 162 donnent l'information de la production éolienne.
Pour 162 scénarios limitant le réchauffement à 2°C en 2100, seuls quatre font moins que quintupler la production éolienne par rapport à 2020 au niveau mondial.
Le scénario médian est à une multiplication par 15 de la production éolienne.
Regardons ces quatre scénarios.
Le premier est atypique avec une production éolienne en 2100 moindre qu'en 2020 et similaire à celle de 2010 !
Comment est-ce possible ? L'éolien augmente rapidement jusqu'en 2050 (×5,6 par rapport à 2020) puis diminue au profit du solaire.
Bref ce scénario n'est pas vraiment l'exemple d'un scénario qui se passe d'éolien. Au contraire son développement est massif et rapide.
Concernant les trois autres scénarios, la production éolienne augmente (×4 par rapport à 2020) mais avec une quantité importante de fossiles (40% à 50% de celle de 2020), nécessitant un recours important à la capture du carbone (~26Gt CO2, la moitié de nos émissions en 2018).
Une partie de ces scénarios fournit également des informations à l'échelle d'un ensemble de pays.
Intéressons-nous à ce que cela donne pour les pays de l'OCDE + UE (ils sont mis ensemble).
133 scénarios fournissent une production éolienne pour cette région (OCDE+UE).
Dans ces 133 scénarios portant sur l'OCDE+UE, le scénario médian correspond à une multiplication par 10 de la production éolienne en 2100 par rapport à 2020.
Mais 17 ont une multiplication inférieure à 5. Regardons-les.
Pour six scénarios sur 17 le recours aux fossiles dans l'OCDE reste important (au moins 20% du niveau de 2020), nécessitant une capture massive du CO2 (de 6Gt à 9Gt pour l'OCDE+UE seule, soit au moins la moitié des émissions CO2 de 2020 de l'OCDE).
De nombreux scénarios compensent une baisse du recours au fossile, et un faible recours à l'éolien donc, avec plus de solaire.
En revanche il n'y a pas du tout ce type de corrélation inverse avec le nucléaire : la grande majorité des scénarios ont un moindre recours au nucléaire.
Parmi ces scénarios, quatre utilisent peu de fossile (moins de 20% du niveau de 2020) et n'augmentent que "modérément" leur solaire (multiplication entre 8 et 15 par rapport à 2020 quand même !).
Et ils multiplient donc par moins de 5 leur production éolienne.
Comment font-ils ?
Pour trois de ces quatre scénarios, l'énergie primaire baisse de 22% à 32% par rapport à 2020. Ces scénarios visent plutôt une efficacité/frugalité.
Un seul augmente son énergie primaire et a par ailleurs plus recours au nucléaire (× 4,6).
Ce scénario qui mise sur le nucléaire et développe modérément éolien et solaire dans l'OCDE (×4,8 et ×13 néanmoins par rapport à 2020) est aussi celui, parmi ces scénarios avec moins qu'un quintuplement de l'éolien, qui a le plus recours à la capture du carbone avec 10Gt CO2/an !
Au final un faible recours à l'éolien signifie soit un stockage important du CO2, ce qui constitue un pari (dangereux ?) sur notre capacité à réaliser cela.
Autrement un faible recours à l'éolien semble aller de pair avec une certaine forme de frugalité.
On est donc assez loin des caricatures où l'éolien ne serait là que pour contenter des bobos ou ne permettrait pas de faire avancer les trains.
Quand ce type de caricature est l'oeuvre de climatologue c'est déplorable.
Bien entendu ces scénarios ne prétendent pas représenter l'ensemble des possibilités mais ils donnent une idée des voies possibles vers un monde avec un réchauffement limité à 2°C.
Dans ce monde l'éolien semble y trouver une place non négligeable, y compris au sein de l'OCDE+UE.
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D'une part pourquoi ne s'intéresser qu'à la santé et pas aussi aux conséquences sur l'environnement ?
Mais il devrait peut-être se pencher un peu plus sur l'expertise collective de l'Inserm sur le sujet : inserm.fr/information-en…. Ça lui éviterait de dire n'importe quoi.
La toxicité des pesticides utilisé a fortement augmenté, ce n'est pas une nouveauté. Mais un article revient là-dessus en regardant cela plus en détail (aux USA).
Le principe est de ne pas regarder la quantité de pesticides utilisés mais de prendre aussi en compte la toxicité de chaque pesticide (via les seuils réglementaires), cela permet de mieux s'approcher de la toxicité réellement disséminée dans l'environnement.
Le résultat est que globalement la toxicité pour les vertébrés a diminué mais que cela s'est fait au détriment des invertébrés (notamment les pollinisateurs) et des plantes terrestres.
Un article intéressant sur les sources d'information des personnes qui encouragent ou découragent à se faire vacciner contre le covid au Royaume-Uni.
Les résultats vont plutôt à l'encontre de ce qu'affirme un sociologue médiatique en France #Bronner. doi.org/10.1177/205630…
Les personnes qui découragent à la vaccination sur les réseaux sociaux sont plutôt celles qui ne cherchent pas d'information sur le covid ou qui les évitent.
Les personnes "accros" aux réseaux sociaux ont plutôt tendance à encourager à la vaccination.
Environ 1 répondant sur 3 compte utiliser les réseaux sociaux pour encourager à la vaccination contre 10% pour décourager.
Merci @EspinosaRomain de décortiquer cette rhétorique qui sème le doute sur la robustesse des résultats, ayant pour effet de retarder les prises de décisions publiques.
Cette rhétorique se présente sous des atours scientifiques, rationnels. Pourtant le débat n'est pas scientifique. Il existe des preuves, nombreuses et diverses. Décider que ces preuves suffisent pour prendre des décisions n'est pas moins rationnel que décider qu'il en faudrait +.
Comme le rappelle ce rapport de l'agence de l'environnement européenne, nous avons tendance à ne pas tenir compte des signaux faibles, et à attendre des preuves très robustes avant d'agir, ce qui a des conséquences environnementales et sanitaires.
Impressionnante vidéo de propagande de @voixdunucleaire, qui entend supprimer tout débat sur l'énergie, en prétendant qu'il n'y a pas d'alternative au nucléaire. #TINA
Pour arriver à cette conclusion, il est incontournable de manipuler les faits.
Mais au-delà de cela il y a un mélange entre ce qui touche à la France, à l'UE, au monde entier. Quel est le périmètre concerné ? Celui qui arrange @voixdunucleaire.
Le variant B.1.1.7, identifié au Royume-Uni, continue sa progression au Danemark et aux Pays-Bas, avec un confinement. Mais, en France, par la grâce de Saint Emmanuel, le variant resterait sagement confiné ?
« On a trouvé le bon dosage » « tout est à peu près stable ».
Mais c'est quoi la stratégie ? De continuer pendant des mois avec les restrictions actuelles et 400 décès, plusieurs centaines de soins intensifs et plus d'un millier d'hospitalisations par jour ?