Depuis longtemps sur ma pile, enfin lu et chaudement recommandé : Maria Pia Donato, "Les Archives du monde. Quand Napoléon confisqua l'histoire" (@editions_PUF, 2020). 1/4 #VendrediLecture
Très belle enquête et impeccable maîtrise de l'historiographie ancienne et récente pour retracer les circonstances du grand rapt d'archives, celles du St-Empire et celles de la papauté, organisé par l'empereur et son archiviste en chef, Daunou. 2/4
Le livre est aussi intéressant pour comprendre l'usage de ces archives, dans un hôtel de Soubise transformé en galerie d'histoire impériale, au service d'un projet historiographique politico-scientifique animé par les Idéologues. 3/4
Les pages consacrées à l'écriture de l'histoire du procès des Templiers, de celui de Galilée ou de l'histoire de "la domination pontificale" sont passionnantes.
Je signale que MP Donato avait parlé de son livre au micro de @parolesdhist : parolesdhistoire.fr/index.php/2020…
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Il y a 230 ans, le 27 novembre 1790, l’Assemblée nationale constituante votait le décret astreignant les évêques et le clergé paroissial catholiques à un serment de fidélité à la Constitution. Retour sur une erreur d'appréciation aux lourdes conséquences. 1/25
Après avoir nationalisé les biens de l’Eglise (2 nov. 1789) et interdit les vœux monastiques (13 févr.1790), les députés poursuivent leur œuvre de réforme administrative de l’Église catholique en votant, le 12 juillet 1790, la Constitution civile du clergé. 2/25
Ils considèrent que l’Église catholique assure un service public du culte et qu’à ce titre la Nation française, par le biais de ses représentants, peut organiser administrativement ce culte, sans toucher au spirituel, au nom de l’intérêt général. 3/25
Alors que les catholiques français, privés de messe depuis le début du reconfinement, se posent notamment la question de l’accès au sacrement de l'eucharistie, je propose de revenir ce matin sur une semblable situation vécue pendant la Révolution. ⬇️ 1/20 la-croix.com/Religion/Confi…
J’ai évoqué hier le cas des messes clandestines, célébrées par des prêtres réfractaires. Entre la fin 1792 et jusqu’en 1800, beaucoup de curés sont contraints d’abandonner plus ou moins longuement leurs paroissiens pour fuir ou se cacher. 2/20
C’est toute l’organisation de l’économie sacramentelle qui est ainsi perturbée, avec des délais raccourcis ou allongés selon le type de sacrement et les circonstances. Malades et mourants, qui ne peuvent attendre, peuvent se trouver privés de l’extrême-onction. 3/20
Depuis quelques jours, on voit fleurir l'expression "messes clandestines", revendiquée par certains catholiques qui mobilisent le souvenir du culte réfractaire pendant la Révolution. L’occasion de revenir sur l'histoire de ces messes interdites. 1/25 20minutes.fr/societe/290888…
1ère précision : la liberté de culte n’a jamais été abolie en France pendant la Révolution. Les seules restrictions sont personnelles et pèsent sur le célébrant, s'il n'est pas assermenté. Autrement dit, la messe est clandestine car le célébrant est un prêtre réfractaire. 2/25
Un prêtre réfractaire est un prêtre catholique qui a refusé la Constitution civile du clergé, la réforme de l’Église de France votée par l’Assemblée nationale en juillet 1790. Il a marqué son refus en refusant le serment prévu par la loi (27 novembre 1790). 3/25
Le site toppletheracists.org ("Renversons les racistes"), animé par une "Stop Trump Coalition", propose de recenser les statues de personnalités racistes ou "responsables de violences coloniales" en Grande-Bretagne : Francis Drake y côtoie Kitchener ou Baden-Powell. 1/19
L’intention, louable, est d’inviter au débat et d’éviter des destructions sauvages, en proposant de déposer les statues "problématiques" dans un musée. Mais est-ce à ce site de décider de ce qui est raciste et de ce qui ne l’est pas ? Le risque de confusion est énorme. 2/19
Ces revendications sont le résultat d’une profonde négligence des pouvoirs publics à l’égard de ce patrimoine, qui aurait dû être questionné scientifiquement et démocratiquement depuis longtemps, pour dégager un consensus. 3/19
Shinzo Abe comparé à Louis XVI. Bel exemple de la prégnance du mythe de la Révolution française dans l'imaginaire japonais contemporain ! "Dans d'autres pays cela engendrerait une révolution" ⤵️
Cette analogie historique fait écho au #guillotine2020 qui devient récurrent sur Twitter depuis 15 jours, en France, aux États-Unis mais aussi en Allemagne.
Aujourd'hui, je présente un classique de l'historiographie marxiste des années 1950, "La foule dans la Révolution française" (1959) de l'historien anglais George Rudé (1910-1993). 1/17
Après avoir travaillé dans les années 1940-début années 1950 sur les mouvements populaires en Angleterre au XVIIIe siècle (Gin Riots de 1736, protestations wilkites des années 1760), il entreprend d'enquêter sur le cas parisien pendant la Révolution. 2/17
Son intention est d'entreprendre une histoire sociale des "journées révolutionnaires", pour comprendre ce qu'étaient les foules parisiennes de 1789-1795 et critiquer le topos de "la canaille" véhiculé par H. Taine, ainsi que l'approche trop systémique de G. Le Bon. 3/17