1/Il ne s'agit pas de décerner à #Mila un brevet de bonnes manières, mais de défendre sa liberté et sa sécurité. Parce que sa liberté et sa sécurité sont les nôtres.
Et que dans le sort de la jeune Mila se joue peut-être le destin de la vieille Europe.
2/On lit souvent que la nouvelle donne multiculturelle doit nous inciter à ménager davantage les sensibilités religieuses -en réalité, surtout celle de l'islam.
Cette approche, sous des dehors raisonnables, menace la possibilité même de la coexistence qu'elle prétend préserver.
3/C'est le contraire qui est vrai. On ne nous convaincra de l'innocuité de la coexistence avec l'islam que quand plus une seule Mila d'Europe ne sera menacée.
Mila, c'est le canari de la mine.
La sécurité de Mila, c'est le "crash test" de nos sociétés ouvertes.
4/Voici ce que des musulmans éclairés devraient écrire:
"Quoique notre foi soit insultée, nous ferons barrage de notre corps pour défendre la vie et les droits de cette jeune fille contre nos frères fanatisés qui, en la menaçant, semblent donner raison à nos calomniateurs."
5/Un jour, peut-être, si cet immense "défi de civilisation" (Meddeb) est remporté, on pourra dire, parodiant ce que Pascal a dit du nez de Cléopâtre :
"Le doigt de #Mila, s'il eût été moins long, le sort de l'Europe en eût été changé."
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1/Le professeur Lama Abu-Odeh ose un parallèle historique entre islamisme et wokisme.
"Un jour, on s’est aperçu que toutes les femmes portaient le voile, et tous les hommes la barbe et qu'il était trop tard. L’idéologie «woke» se répand de la même façon." lefigaro.fr/vox/monde/lama…
2/"L’idéologie «woke» a tous les aspects d’un phénomène religieux. (...) Contre cette nouvelle censure, les gens de gauche sont incapables de défendre les principes les +fondamentaux (...) L’islamisme a commencé ainsi, en recrutant dans la classe moyenne éduquée" (Lama Abu-Odeh).
3/"Qu’est-ce que c’est que le racisme structurel? Vous ne pouvez pas le voir, ni le définir, mais il est partout! C’est une croyance, un concept quasiment mystique. Chaque fois que vous voyez une inégalité raciale, vous pouvez l’expliquer par le racisme structurel!" Lama Abu-Odeh
1/Très belle réflexion de Cincinnatus sur le clivage droite/gauche. Un clivage que toute personne sensée reconnaît comme simpliste et appauvrissant, mais dont toute personne raisonnable sait combien il est difficile, sinon illusoire, de vouloir se passer tout à fait.
2/Cincinnatus montre bien que ce qui définit la droite et la gauche dépend de deux paramètres : un ensemble de valeurs et d'idées en recomposition permanente d'une part et un axe séparateur lui-même mobile selon les pays et les époques d'autre part.
3/Parfois c'est l'axe qui se déplace ("glissement tectonique" vers la droite ou la gauche), parfois ce sont les valeurs qui changent de camp (exemple : la "nation", valeur de gauche sous la Révolution, valeur de droite un siècle plus tard...).
1/Incompétence ou mauvaise foi? Prenons ce sempiternel exemple visant à dénoncer le sexisme de l'accord au masculin pluriel:
"«100 femmes et un chien sont revenus» : «La violence symbolique est hallucinante, analyse le psycholinguiste Pascal Gygax."
Non. letemps.ch/societe/lecrit…
2/Dans cet exemple (très artificiel), il faut être aveugle pour ne pas voir que la "violence insoutenable" n'a rien à voir avec l'accord au masculin pluriel. C'est l'énoncé lui-même qui est d'une muflerie sans nom en ce qu'il place sur le même plan une femme et des chiens...
3/Ce "psycholinguiste" militant attribue donc à une simple fonction grammaticale une dimension vexatoire qu'elle n'a nullement, sans voir que le sexisme est dans l'énoncé : "100 femmes et un chien". Incompétence ou idéologie, je ne sais.
1/Indispensable Brice Couturier qui - sur les ondes d'une radio à laquelle je reste fidèle mais trop souvent perméable ou complaisante au wokisme - nous offre de quoi penser et résister.
Témoin cette série de chroniques sur les politiques identitaires venues des Etats-Unis.
2/Quand on proclame que "le personnel est politique", qd l'identité se fait révolutionnaire, quand "parler en tant que" se substitue à "l’échange d’arguments entre personnes jouissant d’un statut épistémologique égal", la "déraison" (D. Murray) s'installe. franceculture.fr/emissions/le-t…
3/Le livre de Douglas Murray rend compte des divisions qui affectent la "communauté" lgbt, entre des militants homosexuels qui aspirent à la normalisation et la tendance queer, intolérante, dont le combat vise à "une transformation radicale de la société". franceculture.fr/emissions/le-t…
1/Je vous réponds vite, puis je vous laisse tranquille.
Je vous concède volontiers 2 points :
- Il y a la loi et il y a les mœurs, et la judiciarisation est un aveu de défaite. Quand on songe à légiférer sur les vêtements ou les poignées de main, c'est un symptôme de crise.
2/Seconde concession : en effet la culture française vit une crise de confiance. Il y a des raisons multiples à cela (j'élude) ; oui, le modèle laïque et républicain est ébranlé. Est-ce honteux? Je ne le crois pas. Parfois un aveu de faiblesse vaut mieux qu'un excès de confiance.
3/Était-ce un aveu de faiblesse d'interdire le voile islamique à l'école ? Assurément : c'était en effet le signe qu'on ne croyait plus aux seules vertus de l'éducation républicaine. D'où le recours à la loi. C'est malheureux, mais c'est parfois nécessaire.
1/Je pense que vous mésinterprétez l'enjeu du moment. D'abord un aveu : dans la France des années 70-80, j'aurais sans doute eu la même réaction que vous : "la république en danger parce qu'un juif ou un musulman rigoristes refusent de serrer la main d'une femme, quelle farce !"
2/J'irais plus loin encore : s'il y avait en France un nombre stable de Musulmans, comparable à celui des Juifs, et parmi eux, une proportion à peu près stable de rigoristes, les discussions du moment m'apparaîtraient peut-être comme à vous oiseuses, peut-être malsaines.
3/Mais nous ne sommes plus dans la France des années 70-80. Pour des raisons qui tiennent à l'immigration, à la démographie et au prosélytisme, la part de la population musulmane en Europe est en expansion spectaculaire (cf. les livres de Leschi et de Fourquet) depuis 40 ans.