Au procès #Mila (@magicalorrs), déjà deux prévenus sont passés à la barre. Ce qu'il en ressort, c'est qu'on juge aujourd'hui le degré zéro de la réflexion de jeunes gens, sans casier, qui tweetent des propos ultra violents avec une facilité déconcertante.
"Je n'ai pas réfléchi", "J'ai écrit à chaud", "Je regrette", "C'était une connerie", "J'ai juste posté comme ça", "Je n'ai pas pensé à mal", disent ceux qui ont posté un ou plusieurs messages le 14 novembre dernier, appelant à "crever Mila", ou à "lui broyer le crâne". #Mila
"Est-ce que ça vous arrive de débattre à la maison, en famille ?", demande une avocate de la défense à l'un des prévenus, âgé de 22 ans, qui vit encore chez ses parents.
"Non, pas vraiment. On ne débat que de foot, jamais de religion ou de politique". #Mila
Ce matin, aucun des trois prévenus interrogés n'était lié à l'Islam. Deux sont athées et le troisième se dit chrétien mais peu pratiquant. Les trois disent avoir été choqués par les propos de #Mila sur l'Islam pour justifier leurs propos très crus tenus contre elle.
Le président du tribunal, très pédagogue, pousse chaque prévenu dans ses retranchements, à réfléchir à chaque mot employé. Et semble peiné d'avoir actuellement à la barre une étudiante en licence "Humanité", engagée dans le service civique, et capable de tweeter "Qu'elle crève".
Et le président du tribunal de lancer à un prévenu à la barre, visiblement mal à l'aise, avec dans son dos une salle comble : "C'est sûr que si on pouvait écrire sur Twitter comme on parle devant 300 personnes, on réaliserait l'impact de ses mots". #Mila
Avec une très grande sobriété et une dignité qui force le respect, la mère de #Mila vient de déposer à la barre.
"Ca a été un cataclysme pour notre famille. On a l'impression que le ciel nous tombe sur la tête. C'est la confrontation avec la haine pure."
"Les deux vidéos où ma fille insulte l'islam sont les vidéos d'une personne poussée à bout, provoquée au nom de l'islam sur son orientation sexuelle et son genre. C'est une riposte de ma fille sur ces attaques, ces menaces, ces provocations." #Mila
"Bien sûr qu'on donne des consignes de prudence et de modération à notre fille, mais on la comprend car ce qu'elle vit est complètement hors normes. On lui a coupé à plusieurs reprises l'accès aux réseaux sociaux mais les vagues de menaces ont continué. Ça n'a rien changé" #Mila
"Et est-ce qu'on doit punir une victime ? Ma fille Mila vit en dehors de la vie réelle, elle est sous protection, elle vit comme dans une grotte. Les réseaux sociaux sont la seule partie qui la relie au monde et aux gens qui la soutiennent, ça lui fait énormément de bien." #Mila
Richard Malka explique que ces dix-huit derniers mois, la mère de #Mila scrute chaque jour, à la demande de la gendarmerie, les réseaux sociaux pour faire remonter chaque message haineux aux enquêteurs, et se confronte à des photos, des messages, appelant à tuer sa fille.
Comment tient-elle ?
"On met en place des mécanismes de protection parce que c'est inhumain. Au début, j'ai été dans la sideration. Ce n'était pas une vague mais un tsunami. Je regardais tout ça comme le personnage d'Orange Mécanique, les yeux écarquillés." #Mila
"Ensuite je me suis mise en mode combat. Je ne veux laisser passer aucun message haineux. Alors je fais ça chaque soir, en rentrant de mon travail. Ce sont des nuits passées à faire ça, c'est de l'épuisement mais je tiens. Sinon les gens qui la terrorisent auront gagné." #Mila
"On n'envisage pas l'avenir de Mila, autant elle que nous. Elle parle de projets, elle est jeune, c'est normal, mais elle est aussi très souvent lucide sur le fait que de vivre avec cette pression de mort permanente empêche tout avenir immédiat." #Mila
"Comment voir un avenir quand on ne peut pas être scolarisé, quand on ne trouve pas de stage, quand personne ne veut de soi ? On ne peut pas aller en cours avec plusieurs policiers autour de soi en permanence". #Mila
Un avocat de la défense tente de la déstabiliser en la questionnant sur l'attitude exubérante de #Mila sur les réseaux. "Ma fille est menacée régulièrement d'être décapitée en pleine rue, au nom de l'islam. De faire bouffer ses tripes par sa mère. Alors oui parfois elle riposte."
Une autre avocate fait réagir bruyamment la salle quand elle explique que Mila a un peu cherché son sort en s'en prenant "à une religion mais aussi à des croyants."
"C'est faux, madame, elle n'a parlé que d'une idée, d'une religion", répond sa mère avec un calme olympien. #Mila
"Est-ce qu'il ne faut pas cesser d'avoir un rôle sur les réseaux sociaux, pour votre fille ?" persiste cette avocate, qui semble inverser la charge victime/prevenu. #Mila
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#Mila
Richard Malka entame sa plaidoirie. "Pour la première fois dans ce pays, une adolescente, de ses 16 ans et demi à ses 18 ans a reçu 100.000 messages de haine et de menaces de mort. Pour la première fois, une adolescente vit sous protection policière jour et nuit."
"C'est une lapidation numérique doublé d'un naufrage collectif. La justice sera la seule institution à ne pas l'abandonner. Vous avez le pouvoir de retenir les bras avant qu'ils ne lancent des pierres." #Mila
"Vous avez le pouvoir de retenir les mains avant qu'ils n'appuient sur la touche appuyer. La peur de la loi est la seule chose qui reste. Il ne s'agit pas de faire un exemple mais d'appréhender le cyberharcèlement, car ça brise des vies" #Mila
Attentat de Conflans-Saint-Honorine /// Voici le déroulé des faits entre le premier cours de Samuel Paty sur la liberté d'expression, le 5 octobre, et sa mort le 16 octobre, selon des sources concordantes.
Le lundi 5 octobre, Samuel Paty donne un cours sur la liberté d'expression à une de ses classes de 4ème et leur montre une caricature du prophète, signée de Charlie Hebdo. Juste avant, il propose aux élèves qui le souhaitent de détourner le regard, sans distinction de religion.
Le mardi 6 octobre, l'enseignant donne le même cours à une autre classe de 4ème. La fille de l'homme qui va ensuite faire la vidéo demandant l'exclusion de Samuel Paty fait partie de cette classe, mais elle est absente ce jour-là.
#AttentatsJanvier2015
Procès jour 11. L'audience reprend avec la fuite des frères Kouachi après l'attentat à Paris.
Deux témoignages sont notamment attendus : Michel Catalano, patron de l'imprimerie où se sont barricadés les Kouachi et qui a dû leur faire face pendant de longues heures, et Lilian L., son employé, resté caché sous un évier.
Ce matin, l'employé qui avait été mis en joue dans une station-service par les Kouachi devait venir à la barre. "Mais il a rechuté dans une grave dépression et c'est trop dur pour lui de venir", explique son avocat, Me Ludot. "Il est dans le même état de peur qu'il y a cinq ans"
#Amazon : un avocat spécialisé en droit de travail, Pierre-François Rousseau de @PHIAvocats, a lu la décision de justice concernant Amazon, et m'alerte sur la communication de l'entreprise.
Amazon a été condamné par le tribunal de Nanterre pour n'avoir pas respecté ses engagements en matière de protection des salariés : elle n'avait pas mis à jour le DUER (dossier unique d'études des risques), qui est un document analysant pour chaque poste les risques potentiels.
Or, ce document doit être actualisé à chaque risque nouveau (ici, l'épidémie de covid-19). Pour sanctionner ce manquement, le tribunal a condamné Amazon à ne livrer que les produits de première nécessité TANT QUE ce document n'est pas mis à jour.
#ProcesFillon
Dernière journée d’audience consacrée aux plaidoiries de la défense. Et c’est Pauline Lambouroud qui entame le bal, plaidant "à titre très subsidiaire" sur les intérêts civils que devrait payer Penelope Fillon à l’Assemblée Nationale SI elle était condamnée.
Et c’est un raisonnement alambiqué que l’avocate développe. Sa cliente est innocente et a réellement travaillé MAIS si abus il y a eu, c’est de la faute de l’Assemblee nationale "qui n’a délibérément jamais exercé aucun contrôle" 🤔
Elle s’appuie sur la jurisprudence Kerviel, dans laquelle la Cour de Cassation a limité les dommages et intérêts que Kerviel devait verser, estimant que son employeur avait commis plusieurs fautes qui ont concouru au dommage. #ProcesFillon
Procès #Melenchon jour II : Jean-Luc Melenchon vient d’arriver à Bobigny avec Bernard Pignerol notamment, jugé à ses côtés. Les militants sont moins nombreux qu’hier mais ceux qui sont là ont entonné des chants à l’arrivée du chef du parti.
L’audience débute à l’heure, avec les plaidoiries pour les parties civiles. Et c’est l’avocat du procureur poussé par JL #Melenchon durant la perquisition qui ouvre le bal. "Ce magistrat qui a été bousculé, tutoyé, humilié (...) Ce justice-bashing par des élus est insupportable."
"Vous n'avez pas à juger de la légalité d'une opération de police (la perquisition, ndlr), mais d'un outrage comme on en voit chaque jour dans les tribunaux. Et qui habituellement passe par une interpellation, une garde à vue, un menottage et un procès dans la journée" #Melenchon