Thread by @nourrirlemonde

"Pourquoi je me bats contre les OGM… et je me suis fait vacciner contre le Covid"
Un thread pour mes ami·e·s militant·e·s (et aussi pour les autres !)
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J'ai récemment participé à (et relayé ici) une action contre les "nouveaux OGM", catégorie /

https://twitter.com/ConfPaysanne/status/1410236486511902725

… qui inclut notamment les plantes créées en utilisant les "ciseaux moléculaires" CRISPR-Cas9. Notre rejet de ces techniques n'est pas idéologique mais scientifique. J'avais résumé dans un billet de blog quelques raisons pour lesquelles les OGM /
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changeonsdagriculture.fr/pourquoi-refus…

… transgéniques représentent en réalité un "jeu" indécent de bidouilleurs aveugles (la plupart n'étant absolument pas généticiens), et dans un autre billet en quoi les plantes agricoles issues de ces techniques (dont nouveaux OGM) sont à l'exact /
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changeonsdagriculture.fr/pourquoi-refus…

… opposé de la notion de "développement agricole". Qu'ils s'agisse de trangénèse, de mutagénèse ou de ciseaux moléculaires, par leur définition-même (fabrication en labo et protection par des brevets) les OGM agricoles ne peuvent qu'augmenter l'aliénation paysanne et la /
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… vulnérabilité face au dérèglement climatique. Ce rappel est nécessaire : les cultures OGM sont scientifiquement dangereuses et n'offrent en contrepartie AUCUN bénéfice. Ni écologique (elles augmentent le recours aux pesticides), ni social (aliénation et dépendance).
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Pour autant, à condition qu'elles ne sortent pas des labos, ces techniques peuvent être intéressantes pour les chercheurs (faire avancer la connaissance) & peuvent être utilisées pour produire des médicaments. Ainsi une grande partie de l'insuline permettant de sauver les /
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… vies des diabétiques sont produites par des bactéries génétiquement modifiées. Ces usages médicaux demandent extrême prudence (des protéines modifiées peuvent mal se "replier" [cf. mon billet plus haut] ce qui est imprévisible et représente donc une prise de risque) et /
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… ne doivent surtout (À AUCUN PRÉTEXTE) sortir des laboratoires. Contrairement à l'agriculture, ces techniques médicales risquées présentent un bénéfice sanitaire, et ont été acceptées. Rappelons qu'ici, si la technique est OGM, la molécule qui sort du labo ne l'est pas.
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Ne vous impatientez pas, j'en arrive aux vaccins !

Les vaccins à ARNm (Pfizer et Moderna) consistent en un minuscule fragment de l'ARN du Sars-Cov-2, uniquement celui utile pour la reconnaissance du système immunitaire. Ce minuscule fragment n'est pas un organisme, il ne /
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… provoque aucune maladie et il est rapidement dégradé.
Il était normal de s'interroger et de prendre des précautions avant de diffuser ces vaccins car :
1) Contrairement à ce qu'ont prétendu ceusses qui croient qu'on rassure en mentant, c'est la *première fois* que des /
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… vaccins à ARNm sont diffusés au public. Les précédents étaient purement expérimentaux.
2) Leur fabrication en labo utilise la technique des ciseaux moléculaires, c'est-à-dire une "technique OGM".

Le point 2 renvoie à la situation de l'insuline : la technique OGM est /
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… confinée en laboratoire, et le produit qui en sort n'est PAS un OGM.
Car même si les biologistes débattent pour savoir s'il faut définir les virus comme des organismes vivants ou des particules inertes, il est de toute façon indiscutable qu'un minuscule fragment d'ARN /
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… n'est pas un organisme. Il ne s'agit donc pas d'un "organisme modifié", il n'aura aucune évolution propre ni aucune action autre que celle de stimuler notre système immunitaire. Son niveau d'information est bas et stable.
Certains s'inquiètent par ailleurs de se faire /
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… injecter un fragment du Sars-Cov-2. En fait, l'alternative est d'attraper le Covid, donc l'intégralité du Sars-Cov-2 ! Entre "un minuscule fragment ne codant aucune maladie" & "un virus entier provoquant une maladie", comment hésiter ?
Reste le point 1, qui justifiait /
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… études et prudence. Ces études ont été réalisées. Certains affirment qu'elles ont été plus courtes que d'habitude : c'est vrai et faux.
👉 Elles ont été plus courtes en termes de procédure, par enchaînement rapide des phases et relecture scientifique prioritaire. Mais /
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… toutes les démarches habituelles ont bien été respectées, et il faut même noter que la relecture scientifique des différentes phases des essais a été infiniment PLUS soignée que pour la quasi-totalité des médicaments et vaccins habituels. Aucun défaut n'aurait pu /
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… passer au travers du filet.

👉 Le lancement d'une vaccination de masse a été réalisée sans prendre le temps d'un "recul" de plusieurs années pour noter d'éventuels effets secondaires différés. Ce n'est pas faux. Mais… ce n'est jamais le cas. Aucune vaccination /
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… de masse pour traiter une grave épidémie n'a "attendu" des années. Aucun médicament n'attend des années. Une fois les essais réglementaires réalisés (et ils l'ont été ici aussi), un médicament ou un vaccin sont utilisés, car leur usage est VITAL. Il s'agit de sauver /
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… des vies, et vite. Dès lors que les procédures sont respectées, c'est que le bénéfice est reconnu comme très supérieur à un "risque très hypothétique à long terme".
Et ensuite, bien sûr, les dispositifs de pharmaco-vigilance sont là pour surveiller en temps réel, pour /
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… identifier d'éventuels effets à long terme, & pour retirer le médicament ou le vaccin si nécessaire.
Bien sûr, cela implique une "prise de risque" quant aux effets hypothétiques à long terme. Mais d'une part le bénéfice à court terme est CERTAIN, d'autre part c'est la /
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… procédure normale et équilibrée. Prétendre qu'il y aura ici, juste ici, des effets hypothétiques à long terme plus probables que pour tous les médicaments et vaccins autorisés tous les ans, c'est un préjugé.
Ah, OK, il reste un truc dont il faut se méfier : le système /
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… d'encapsulage de ce fragment d'ARNm. Son effet indirect sur notre organisme est inconnu - exactement comme dans des milliers de médicaments et dans tous les vaccins (ils ont toujours des adjuvants).

Le cœur de la question est donc exactement le même que pour chaque /
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… vaccin, que pour chaque médicament, que pour chaque opération.
La pilule contraceptive a beaucoup d'effets secondaires (dont des thromboses !). Toute opération est risquée : quand je me suis fait poser un "stent" dans une artère coronaire, j'avais un minuscule risque /
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… d'AVC, qui n'est pas exactement un risque à prendre à la légère, et qui imposait la présence d'un "lit en soins intensifs" disponible dans l'hôpital pour "au cas où". Lisez la notice des médicaments : tous ont des effets gênants dans 1 à 10% des cas, c'est-à-dire bien /
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… plus que la fréquence constatée pour les vaccins contre le Covid.
Le risque existe donc, comme toujours. Mais en face, le bénéfice est considérable. Considérable, je pèse le mot.

A) Le vaccin réduit de 95% le risque de développer le Covid (65% pour les variants beta /
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… et gamma, 80% pour le variant delta), et surtout il réduit de 99% le risque d'en mourir (pour tous les variants actuels, sauf le delta où la réduction n'est "que" de 95%).
Vous ignorez peut-être (car c'est scandaleusement peu médiatisé) que 25 à 30% des personnes qui /
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… développent le Covid ont des symptômes graves persistants (fibromyalgie, faiblesse intense, essoufflement très handicapant, céphalées, etc.), qui les rendent souvent inaptes à la reprise d'un travail. Rien qu'en France, cela représente environ 500.000 personnes, et /
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… cela pourrait représenter à terme plus d'un million de personnes sans mesures de prévention et sans vaccination massive. C'est tout simplement terrifiant.
Aucun des "hypothétiques effets secondaires à long terme" envisageables (même en étant pessimiste) n'approche la /
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… gravité de ces "Covid longs" avérés et réels. Le bénéfice des vaccins est immensément supérieur au risque potentiel.

B) Quelqu'un qui est vacciné peut quand même contracter le Covid (sous forme légère, cf. plus haut) et être contaminant, mais bien moins qu'en n'étant /
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… pas vacciné. Ce maintien d'un "risque de diffusion du Covid" impose de continuer à porter le masque. J'insiste : nous devons *continuer à porter le masque* dans les lieux clos, c'est vital pour les autres. Mais comme nous sommes moins contaminants, nous diffusons bcp /
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… moins la maladie que les non-vacciné·e·s. À l'échelle collective, la vaccination fait donc chuter la diffusion du Covid. C'est spectaculaire (les hausses actuelles au R-U et en Israël, dues au variant delta, seraient 10 fois plus importantes sans vaccination).
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C) Mieux encore, la vaccination fait chuter très fortement les hospitalisations et les placements en soins intensifs. Cela sauve des vies bien au-delà de la pandémie !
J'évoquais tout-à-l'heure l'intervention cardiaque que j'ai subie il y a quelques années. Elle était /
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… simple & bénigne, mais imposait de disposer d'un lit en "soins intensifs" en cas d'incident. Elle aurait donc été impossible ces 10 derniers mois : les lits étaient réservés pour les malades du Covid, car un malade certain est prioritaire sur un malade potentiel. Sans /
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… cette intervention de routine, je ne serais peut-être plus là pour écrire ce thread. Heureusement, elle a eu lieu avant la pandémie. D'autres maladies, encore plus graves (cancers notamment) ont vu leurs traitements repoussés pour cette raison. L'engorgement des lits /
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… d'hôpitaux par les malades du Covid a tué. Choisir la non-vaccination par crainte d'un très hypothétique effet secondaire (pas plus probable que dans tout soin médical ordinaire), et aller occuper les lits d'hôpitaux, c'est tuer d'autres malades. C'est violent à dire /
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… et à entendre, mais nous devons connaître & assumer les conséquences collectives concrètes et certaines de nos choix spéculatifs. Ce point C est presque le plus important (quoique le B soit crucial aussi).

J'en veux énormément au gouvernement et à certains "experts" /

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… médiatiques, qui ont essayé stupidement de "rassurer" en niant les risques du vaccin. En prenant les gens pour des idiots, ils ont conduit à un rejet. Le refus du vaccin n'est pas dû à la bêtise mais à la prudence face à des risques niés, donc surestimés par réaction.
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Oui, il faut le dire honnêtement, la vaccination présente des risques d'effets secondaires. Mais l'ampleur de la vaccination nous permet ajd'h d'être CERTAIN que leur fréquence et leur gravité sont infiniment plus FAIBLES que pour la plupart des médicaments ordinaires !
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Oui, il est légitime de s'interroger sur d'éventuels effets secondaires à long terme. Mais c'est toujours le cas pour tous les médicaments et interventions médicales, ni plus ni moins. Ce risque potentiel est forcément plus inquiétant que les risques connus (alors qu'il /
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… est en réalité infiniment plus faible), mais même ainsi il doit être mis en miroir du bénéfice.

Aucun des risques imaginables n'arrive à la cheville de la réalité abominable de la pandémie : mortalité, Covid-longs ruinant les vies, opérations reportées. Le bénéfice /
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… de la vaccination est clairement, nettement, intensément supérieur à son risque.

Bien sûr, j'avais un a-priori défavorable envers un vaccin nouveau et utilisant une technique problématique.
Oui, en me faisant vacciner, j'ai consciemment accepté de prendre un risque… /
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… mais un risque bien + faible que lorsque je prends ma voiture pour aller faire mes courses ou visiter ma famille, et même + faible que chaque fois que j'absorbe un médicament ordinaire.

Malgré la prudence légitime, la balance bénéfice-risque ne laisse aucun doute.

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NB : Ceusses qui refusent de se faire vacciner sont souvent présenté·e·s comme des irrationnel·le·s qu'il faudrait sermonner. Au contraire, vos questionnements sont légitimes, et je préfère parler à votre raison. Je suis convaincu que votre opposition à la vaccination Covid /

… s'appuie sur une sous-estimation du bénéfice (morts & Covid-longs évités) + sur une sur-estimation du risque (banal).

Ce n'est pas à moi de vous dire quoi faire. À chacun·e d'agir avec sa conscience, en pesant la responsabilité que nous avons tou·te·s à l'égard des autres.