1/Témoignage fort d'une ancienne juge à la Cour Suprême de Californie, qui a grandi dans l'Amérique de la ségrégation raciale mais qui refuse de se reconnaître dans la "théorie critique de la race" et le nouvel antiracisme woke. lefigaro.fr/vox/monde/jani…
2/La partie la plus émouvante de son témoignage tient à ses souvenirs d'enfance. L'Amérique des lois "Jim Crow", des toilettes réservées aux noirs, des familles blanches d'Alabama qui refusaient l'inscription des élèves noirs dans les écoles, des humiliations quotidiennes.
3/Elle évoque aussi le sentiment de dignité, le sens de la fierté qu'elle doit à sa famille qui l'incitait à travailler sans relâche, même si "le jeu était truqué", car il n'y avait pas d'autre issue. Elle dit avoir flirté quelque temps, dans sa jeunesse, avec la radicalité.
4/Mais Janice Rogers Brown se définit aujourd'hui comme "une femme noire en colère" contre ceux qui, se drapant dans le manteau des droits civiques qui leur sont indifférents et se réclamant d'une mémoire historique à laquelle ils n'entendent rien, dévoient le combat antiraciste.
5/"Leur discours est de dire que l’Amérique est si mauvaise qu’il ne reste qu’à la détruire. (..) Dans ce schéma, il n’y a pas d’individus, juste des groupes basés sur l’identité, dont certains sont toujours des oppresseurs et d’autres toujours bons et purs"
6/"La réforme de l’éducation primaire et secondaire a été un désastre pour ce pays. (...) On se retrouve confronté à des hordes d’électeurs civiquement illettrés et nous disons à nos enfants que rien n’existe dans notre pays qui puisse être célébré!"
7/"On leur dit que développer des arguments rationnels, exiger (..) des réponses exactes à des équations (..) est raciste. C’est ce qui est enseigné (..) dans les universités de l’Ivy League (..) les meilleures du pays. La rationalité devient un concept suprémaciste blanc !"
8/"La presse est de leur côté, de même que l’oligarchie de la Tech. L’un des problèmes est que cette dernière a la capacité d’étouffer le bruit de la consternation qui monte de la société, y compris de la population noire."
9/"Ce que propose la gauche radicale est dangereux et ne laisse aucune possibilité de réconciliation. Leur approche ne vise d’ailleurs pas la réconciliation puisque pour eux les «purs» devraient être toujours gagnants et «les pécheurs» punis à jamais!"
10/"Il faut (..) combattre les fausses idées et les exagérations. (...) La blessure raciale n’est probablement plus si profonde que la gauche radicale veut le dire. Les néomarxistes grattent cette plaie raciale pour (...) maintenir un climat révolutionnaire!"
11/"Mais quand je regarde les jeunes générations d’enfants blancs et noirs se côtoyer, je ne pense pas qu’il y ait quoi que ce soit dans la couleur de peau de l’autre qui les préoccupe. Voilà pourquoi cette obsession de la race qui réémerge est très nuisible."
12/"Quand on dit que le pb des disparités sociales est un pb de discrimination, cela laisse de côté des éléments fondamentaux comme la structure de la famille et l’éducation. Ces facteurs ne sont pas vraiment liés à la race."
13/"Pour moi, le lieu où l’on peut vraiment faire la différence, c’est l’éducation, ce droit civique du 21e siècle. Or tout ce que j’ai vu de l’agenda woke va dans le sens inverse."
14/"Ils affirment qu’exiger de l’excellence de la part des enfants noirs, c’est être raciste! (...) On présuppose que les jeunes enfants noirs ne parviendront pas à se hisser au niveau des autres! N’est-ce pas ce que disait le Ku Klux Klan à mon époque?"
15/Bref, entretien passionnant. Mais zéro pointé pour le traducteur (ou le correcteur) du Figraro qui ose écrire "toilettes dédiées pour les noirs".
"Dédié à" au lieu de "réservé à" est déjà un anglicisme insupportable.
"Dédié pour" est carrément une abomination.
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1/Le professeur Lama Abu-Odeh ose un parallèle historique entre islamisme et wokisme.
"Un jour, on s’est aperçu que toutes les femmes portaient le voile, et tous les hommes la barbe et qu'il était trop tard. L’idéologie «woke» se répand de la même façon." lefigaro.fr/vox/monde/lama…
2/"L’idéologie «woke» a tous les aspects d’un phénomène religieux. (...) Contre cette nouvelle censure, les gens de gauche sont incapables de défendre les principes les +fondamentaux (...) L’islamisme a commencé ainsi, en recrutant dans la classe moyenne éduquée" (Lama Abu-Odeh).
3/"Qu’est-ce que c’est que le racisme structurel? Vous ne pouvez pas le voir, ni le définir, mais il est partout! C’est une croyance, un concept quasiment mystique. Chaque fois que vous voyez une inégalité raciale, vous pouvez l’expliquer par le racisme structurel!" Lama Abu-Odeh
1/Il ne s'agit pas de décerner à #Mila un brevet de bonnes manières, mais de défendre sa liberté et sa sécurité. Parce que sa liberté et sa sécurité sont les nôtres.
Et que dans le sort de la jeune Mila se joue peut-être le destin de la vieille Europe.
2/On lit souvent que la nouvelle donne multiculturelle doit nous inciter à ménager davantage les sensibilités religieuses -en réalité, surtout celle de l'islam.
Cette approche, sous des dehors raisonnables, menace la possibilité même de la coexistence qu'elle prétend préserver.
3/C'est le contraire qui est vrai. On ne nous convaincra de l'innocuité de la coexistence avec l'islam que quand plus une seule Mila d'Europe ne sera menacée.
Mila, c'est le canari de la mine.
La sécurité de Mila, c'est le "crash test" de nos sociétés ouvertes.
1/Très belle réflexion de Cincinnatus sur le clivage droite/gauche. Un clivage que toute personne sensée reconnaît comme simpliste et appauvrissant, mais dont toute personne raisonnable sait combien il est difficile, sinon illusoire, de vouloir se passer tout à fait.
2/Cincinnatus montre bien que ce qui définit la droite et la gauche dépend de deux paramètres : un ensemble de valeurs et d'idées en recomposition permanente d'une part et un axe séparateur lui-même mobile selon les pays et les époques d'autre part.
3/Parfois c'est l'axe qui se déplace ("glissement tectonique" vers la droite ou la gauche), parfois ce sont les valeurs qui changent de camp (exemple : la "nation", valeur de gauche sous la Révolution, valeur de droite un siècle plus tard...).
1/Incompétence ou mauvaise foi? Prenons ce sempiternel exemple visant à dénoncer le sexisme de l'accord au masculin pluriel:
"«100 femmes et un chien sont revenus» : «La violence symbolique est hallucinante, analyse le psycholinguiste Pascal Gygax."
Non. letemps.ch/societe/lecrit…
2/Dans cet exemple (très artificiel), il faut être aveugle pour ne pas voir que la "violence insoutenable" n'a rien à voir avec l'accord au masculin pluriel. C'est l'énoncé lui-même qui est d'une muflerie sans nom en ce qu'il place sur le même plan une femme et des chiens...
3/Ce "psycholinguiste" militant attribue donc à une simple fonction grammaticale une dimension vexatoire qu'elle n'a nullement, sans voir que le sexisme est dans l'énoncé : "100 femmes et un chien". Incompétence ou idéologie, je ne sais.
1/Indispensable Brice Couturier qui - sur les ondes d'une radio à laquelle je reste fidèle mais trop souvent perméable ou complaisante au wokisme - nous offre de quoi penser et résister.
Témoin cette série de chroniques sur les politiques identitaires venues des Etats-Unis.
2/Quand on proclame que "le personnel est politique", qd l'identité se fait révolutionnaire, quand "parler en tant que" se substitue à "l’échange d’arguments entre personnes jouissant d’un statut épistémologique égal", la "déraison" (D. Murray) s'installe. franceculture.fr/emissions/le-t…
3/Le livre de Douglas Murray rend compte des divisions qui affectent la "communauté" lgbt, entre des militants homosexuels qui aspirent à la normalisation et la tendance queer, intolérante, dont le combat vise à "une transformation radicale de la société". franceculture.fr/emissions/le-t…
1/Je vous réponds vite, puis je vous laisse tranquille.
Je vous concède volontiers 2 points :
- Il y a la loi et il y a les mœurs, et la judiciarisation est un aveu de défaite. Quand on songe à légiférer sur les vêtements ou les poignées de main, c'est un symptôme de crise.
2/Seconde concession : en effet la culture française vit une crise de confiance. Il y a des raisons multiples à cela (j'élude) ; oui, le modèle laïque et républicain est ébranlé. Est-ce honteux? Je ne le crois pas. Parfois un aveu de faiblesse vaut mieux qu'un excès de confiance.
3/Était-ce un aveu de faiblesse d'interdire le voile islamique à l'école ? Assurément : c'était en effet le signe qu'on ne croyait plus aux seules vertus de l'éducation républicaine. D'où le recours à la loi. C'est malheureux, mais c'est parfois nécessaire.