Ce qui me fume dans cette histoire est que cette transformation sociale (ça en est une) ne dit pas son nom, et s'adosse à un roulement de l'indignation et une humiliation des lésés.
Et que c'est parfaitement conscient, donc parfaitement dégueulasse.
Chaque année, une proportion des familles réalisent qu'elles se sont faites flouée par #Parcoursup.
Comme c'est seulement celles qui ont un enfant de 18 ans, c'est peu. L'an d'avant c'est pas encore le soucis, l'an d'après c'est plus le soucis.
On étale ainsi la contestation.
Et puis pour les floués, on met en place tout un système d'humiliation : notes pas assez bonnes, motivation pas au niveau, manque de flexibilité...
Comment ça vous refusez d'aller faire de l'optique à Brest alors que vous voulez faire du sport à Marseille ? Quelle arrogance !
Au final, c'est exactement la façon dont on gère le chômage : ce n'est pas qu'on organise mal le travail, ou la répartition des richesses... Non !
C'est que chaque chômeur individuellement refuse d'aller faire serveur à Brest alors qu'il veut faire du sport à Marseille.
Vous vouliez savoir pourquoi pas mal de gens râlent sur la "professionalisation" des études universitaires ?
Vous avez maintenant la réponse. Ce n'est pas qu'on refuse de préparer nos étudiants à occuper un emploi. C'est qu'on refuse de gérer l'université comme pole emploi.
C'est à dire de faire de l'université une machine à trier et humilier, sans aucune raison sociale et économique valable, par pure idéologie, ou pour défendre des intérêts qui ne sont pas les notres.
Je réalise que ça à l'air théorique dit comme ça. Du blabla de gauchiasse.
Ben maintenant allez parler à une famille dont l'enfant et jeté de partout dans Parcoursup, ou refusé de tous les Masters demandés.
"Manque de motivation" lui dit un copier-coller, alors que la raison est le manque de places, dont la volonté politique de l'exclure.
Et vous raliserez que c'est très très concret. L'humiliation est concrète. L'abandon aussi. On n'a pas finit de mesurer le ressenti qu'on inscrit dans les jeunes générations.
Ca va être compliqué de leur expliquer qu'il faut "faire société" après ce traitement indigne.
"Manque de motivation" : on fait passer pour un défaut individuel ce qui est une volonté structurelle.
On aurait des places, il n'y aurait pas de concours de motivation. Donc arrêtez de mentir aux familles : écrivez "manque de place". C'est la seule vérité.
Bref, c'est même pas tant que je trouve cette situation stupide et dégueulasse pour les exclus.
C'est que je pense qu'on se plante totalement en sous-estimant les conséquences de l'ogrnisation de cette humiliation structurelle des plus fragiles.
Ca va nous péter à la gueule.
Au final on a quoi ?
Un système de travail où certains sont contraints de mendier un emploi pendant que d'autres se crâment à beaucoup trop bosser. C'est parfaitement stupide.
Et quelle riche idée on a ? Refait exactement la même chose dans le système de formation !
Certains contraints de mendier une place quelque part, pendant que les autres se crâment dans une compétition scolaire délirante.
Qui sort mieux formé de ça ? Qui est vraiment plus productif ensuite ? Où est le progrès ? C'est ça la société qu'on veut ? Vraiment ?
Ridicule.
(Désolé pour les fautes d'orthographe encore plus fréquentes que d'habitude, mais quand je vois ce qu'on pourrait faire et que je constate ce qu'on fait, ça me rempli de tristesse et de colère. J'ai honte de nous.)
Ici quelques réponses rapides à une question très importante :
[#VeilleESR#Parcourusp] Le Conseil d’État annule l’arrêté fixant le nombre d’étudiants de première année commune aux études de santé autorisés à passer en deuxième année. Il impose à quinze universités d’ouvrir de nouvelles places.
par @Dalloz
#VeilleESR#Parcoursup] Un décret du *13/07/2021* prévoit les « modalités de report de places non pourvues » en études de santé.
L'étudiant peut saisir la commission au plus tard le *23/08/2021*.
par @NewsTankEduc
#MicrofictionESR
Juillet 2021. Les services d'enseignement et emplois du temps de l'an prochain commencent enfin à prendre forme. En bout de course, après une année éreintante, les enseignants commencent à lever le pied, volontairement ou d'épuisement...
Tremblants et en sueur, les enseignants s'imaginent devoir tout jeter, devoir tout refaire... Ils comptent leurs chaises... 1, 2, 3... La quatrième est cassée. Elle était déjà là alors qu'ils étaient étudiants.
« Le retour au 100% en présence sur l’ensemble des campus universitaires, annoncé en mai, doit être la boussole de préparation de rentrée. »
« Cela ne doit pas exclure pour autant la préparation d’un «scénariode repli» »
J'entends bien les collègues qui estiment que les réformes changent peu de choses.
Mais alors comment expliquer qu'on ait dû supprimer 248 articles, en ajouter 467, et en modifier 1141 depuis mai 2017, soit pratiquement un tiers du code de l'éducation ?
Le pic que vous voyez sur la partie règlementaire le 2020-01-01 correspond à la réforme des rectorats (et aussi de la voie professionnelle) :
397 articles modifiés !
Pour un truc qui n'a été discuté nulle part et que tout le monde ignore.
Organiser la rareté des primes permet de mettre en concurrence les enseignants : peu importe qu'ils s'investissent beaucoup, il faut qu'ils le fassent plus que leurs collègues.
Jusqu'au burn out pour les honnêtes, ou jusqu'à la tricherie pour les autres.
#TutoESR Salut à toi jeune dirigeant de l'ESR !
Tu en as marre de perdre ton temps à gérer des vieux fonctionnaires ? Tu as envie d'avoir un peu de fun avec ton établissement, mais tu as peur que tes collègues te voient venir ?
Présente tout ça sous forme de débat, mais ne met strictement aucun point d'interrogation dans ta présentation et surtout ne pose aucune question aux élus. Ne prends pas le risque de proposer des alternatives ou d'ouvrir un débat.