Bonjour à tous,
L'audience du procès des attentats du #13Novembre doit reprendre dans un peu plus d'une heure pour sa 3e journée.
Au programme aujourd'hui : la lecture du rapport du président, prévue pour durer 8 heures environ. Il s'agit d'un résumé des faits et des charges.
Les accusés sont arrivés dans le box. La salle d'audience se remplit progressivement. Les parties civiles sont venues plus nombreuses aujourd'hui pour écouter la lecture du rapport du président, exercice prévu par le code de procédure pénale avant l'ouverture des débats.
A procès hors norme, rapport hors norme. Sa lecture est donc prévue pour durer huit heures environ. Pour cela le président Jean-Louis Périès sera aidé de ses deux premiers assesseurs pour une lecture à trois voix.
L'audience reprend à l'instant avec quelques éléments de procédure (prestation de serment des interprètes pour les parties civiles, information sur le planning etc.) avant la lecture du rapport.
La cour procède à l'appel des témoins. Certains proches d'accusés ont d'ores et déjà fait savoir qu'ils ne souhaitaient pas venir.
Me Ronen : "on peut comprendre qu'il soit difficile de se déplacer jusqu'ici avec une absence de sécurité totale dans un contexte comme celui-ci."
Outre le cas de Myriam Abdeslam, soeur du principal accusé, la question des témoins résidant en Belgique par exemple posent des difficultés dès lors qu'ils ne souhaitent pas faire le déplacement. La cour indique que "des visios" pourraient être organisées.
L'appel des témoins se poursuit avec les enquêteurs belges. Les avocats de Yassine Atar réclament qu'ils soient entendus à la barre et non de manière anonyme par visioconférence.
"C'est une demande qu'ils ont fait récemment pour des raisons de sécurité", indique le président.
Le débat sur la présence ou non des enquêteurs belges à la barre se poursuit. La défense souligne l'absurdité qu'ils soient anonymisés dans ce procès alors qu'ils seront appelés à témoignés physiquement et en leur nom propre lors du procès des attentats de Bruxelles en Belgique.
Ce moment où, au milieu d'une série de nom de témoins, dont les noms de famille sont souvent ceux des accusés, l'huissier appelle : "Monsieur Hollande François".
Me Kempf : "on ne comprend pas pourquoi il a été cité. Si les PC pourraient nous expliquer pour qu'on puisse préparer l'audition de cet individu".
"Il a été cité par l'association @lifeforparis Il était sur un des lieux d'attentats", rétorque un avocat de parties civiles.
Le débat se poursuit sur l'utilité d'entendre François Hollande. Me Saint-Palais (défense) invoque la problématique du manque de temps, Me Méchin (défense) celle de la pertinence du témoignage. En parties civiles, on répond qu'il sera entendu sur les faits, avant et après.
On passe aux témoins qui ont été condamnés dans d'autres procès : "Ayoub El-Kazzani, Bilal Chatra" pour l'attentat du Thalys, "Sonia Mejri", épouse d'un des commanditaire des attentats etc. Ceux-ci seront entendu par visioconférence depuis les prisons où ils sont incarcérés.
Nouveau débat sur la pertinence d'un témoin. Cette fois, il s'agit de @GeorgesFENECH
Me Saint-Palais revient à la charge : "on va prendre du temps aux parties civiles et à la défense pour entendre ce monsieur".
@GeorgesFENECH Me @ChStPalais toujours au sujet de l'audition de @GeorgesFENECH : "il a écrit un livre sans doute très intéressant mais enfin on ne va pas recevoir ici tous ceux qui sortent un livre au moment du procès"
On passe au témoin @N_Henin
"Il n'a pas retiré son recommandé" indique la greffière.
Me Coviaux (PC) se lève : "il a indiqué sur son compte Twitter qu'il viendrait".
Président : "Mais il viendra ? Il ne va pas témoigner par Twitter ?"
Rires dans la salle.
Me Morice, avocat de PC, demande maintenant la citation de témoins hors délai (et donc selon le pouvoir discrétionnaire du président) : Bernard Squarcini, Jean-Michel Fauvergues et Michel Cadot dont il est question dans le documentaire Les ombres du Bataclan, diffusé sur @ARTEfr
L'audience est suspendue. Les 8 heures de lecture du rapport du président devrait (enfin) débuter à la reprise.
L'audience reprend. Le président indique qu'il va "enlever exceptionnellement [s]on masque pour la lecture du rapport qui est assez long même si j'ai essayé de condenser les éléments". Il confirme que cette lecture se fera à trois voix.
Le président entame la lecture de son rapport : "dans la soirée du 13 novembre 2015, trois équipes attaquaient dans Paris ... "
Rapport : "très rapidement après les attentats, Salah Abdeslam était identifié comme le locataire de la Clio qui avait déposé les trois assaillants au Stade de France (...) il avait par ailleurs été contrôlé au péage d'Hordain dans le sens sud-nord".
Rapport : "un appel à témoin était lancé pour tenter de localiser Salah Abdeslam. Parallèlement les policiers belges multipliaient les perquisitions".
Le président est interrompu dans sa lecture. Un avocat de la défense lui demande de lire plus lentement pour permettre aux interprètes d'avoir le temps de traduire son récit pour les accusés non francophones.
"Ca va trop vite? On va prendre un autre rythme ..."
Rapport : "le 22 mars 2016 des attentats quasi simultanés ont été perpétrés dans l'agglomération bruxelloise. Les investigations démontreront que les terroristes qui se sentaient sur le point d'être arrêtés et qui visaient la France ont frappés précipitamment la Belgique".
Dans son rapport, le président reprend, minute par minute le déroulé des attentats dans la soirée du 13 novembre 2015 : "à 21h16 première explosion au Stade de France porte H, à 21h20 deuxième explosion porte D, à 21h24, première fusillade sur la terrasse du Petit Cambodge ...."
Dans son rapport, le président explique que lorsque les terroristes du Stade de France arrivent sur place, le match France-Allemagne a déjà débuté : "il est permis de penser qu'ils ont tenté de rentrer dans le stade et qu'ils ont été refoulés, n'ayant pas de billets"
Dans le box, les accusés écoutent la lecture du rapport, les bras croisés sur la poitrine. Quelques uns ont la tête baissée.
Le président indique dans son rapport que ce sont des "débris humains" retrouvés aux abords du Stade de France qui ont permis d'identifier l'un des trois kamikazes, le jeune belge Bilal Hadfi.
"Il est resté en Syrie plusieurs mois jusqu'à sa remontée en Belgique fin août 2015".
Toujours au sujet du kamikaze du Stade de France, Bilal Hadfi, le président indique dans son rapport : "la vidéo de revendication le montrait en tenue de djihadiste, égorgeant un prisonnier".
Dans son rapport, le président revient la ceinture explosive de Salah Abdeslam retrouvée à Montrouge : "au terme des investigations, il n'était pas possible de dire si l'utilisateur de ce gilet avait actionné ou non le dispositif de mise à feu."
Le président reprend les propos des deux copains de Salah Abdeslam qui l'ont rapatrié de Paris : il "se confiait à eux en expliquant qu'il était le dernier survivant des commandos (...) et que lui-même n'avait pas été tué car son gilet n'avait pas fonctionné."
Après avoir cité Manuel Dias, tué au Stade de France, le président énumère, nom par nom, l'ensemble des personnes tuées sur les terrasses des 10e et 11e arrondissements. Il ajoute : "de nombreuses autres victimes étaient blessées ou choquées".
Au sujet de la fusillade de La Belle équipe, le président indique : "cette nouvelle fusillade s'avérait particulièrement meurtrière puisqu'on dénombrait 21 victimes sur place." Et de donner, là encore, les noms et âges de chacune des personnes assassinées.
Finalement, rappelle le président le frère de Salah Abdeslam, Brahim Abdeslam déclenche son gilet explosif au Comptoir Voltaire. Le président souligne la proximité des frères Abdeslam avec le coordinateur des attentats, Abdelhamid Abaaoud et son séjour en Syrie en 2015.
"En ce qui concerne l'attaque du Bataclan", poursuit le président, avant de présenter la configuration de la salle de concert. "A 21h47, trois hommes couraient vers le Bataclan provoquant un mouvement de panique"
Rapport du président : "dès leur arrivée devant la salle de spectacle, les terroristes se mettaient à tirer sur les gens se trouvant à l'entrer. Ils continuaient à avancer en tirant sur les gens dans la foule".
Le président poursuit son rapport sur l'attentat du Bataclan : "des tirs nourris avaient eu lieu durant les trois premières minutes de l'attaque, suivis par des tirs au coup par coup ..."
Rapport du président : "... les tirs sporadiques se poursuivaient pendant une vingtaine de minutes, les terroristes visant soit des gens dans la fosse, soit par les fenêtres, des personnes blessées, des passants, des pompiers, des policiers".
Le président explique qu'en arrivant à l'intérieur du Bataclan, les forces de l'ordre ont découvert : "une vraie scène de guerre où des cadavres se mêlaient à des personnes blessées ou indemnes se faisant passer pour mortes afin de ne pas déclencher de tirs sur elles. "
Comme il l'a fait pour les autres scènes d'attentats, le président énumère le nom et l'âge de chacune des victimes décédées au Bataclan. Cette liste comporte 90 noms. Sa lecture est très très longue. La salle d'audience est comme figée.
Le président achève l'énumération des victimes décédées aux Bataclan, aux abords de la salle de concert et, pour 5 d'entre elles, à l'hôpital. Sa lecture s'achève par un dernier nom : "Lola O., 17 ans".
Le président passe la parole à sa première assesseure qui poursuit la lecture du rapport. Elle détaille les parcours des membres du commando du Bataclan : radicalisation, départ en Syrie etc.
Dans la suite du rapport, la 1re assesseure revient sur la fuite de deux membres du commando des terrasses : "les recherches demeuraient vaines jusqu'au lundi 16 novembre".
Jusqu'à l'appel de celle qui a permis de localiser les terroristes et qui sera entendue à cette audience.
La première assesseure rappelle que les deux terroristes ont trouvé refuge dans l'appartement squatté par Jawad Bendaoud, déjà jugé et condamné pour son implication. Alors que la BRI avait donné l'assaut, l'un des terroristes a déclenché sa ceinture explosive.
Il est maintenant évoqué dans la lecture du rapport la vidéo réalisée par l'Etat islamique pour revendiquer les attentats du #13Novembre 2015. On y voit les membres du commando décapiter des otages. "Une grande partie des éléments de la vidéo ont été tournés avant les attentats"
Rectificatif d'un tweet précédent : c'est bien le Raid qui est intervenu au 48, rue du Corbillon à Saint-Denis où s'étaient réfugiés deux terroristes du commando des terrasses. Mea culpa. Et merci à ceux qui me l'ont signalé.
Dans la suite du rapport, la première assesseure, détaille les différentes planques utilisées par les terroristes pour les préparatifs des attentats du #13Novembre 2015 ou pour s'y cacher après. Certaines de ces planques ont servi d'ateliers pour la fabrication des explosifs.
Alors qu'on entre dans la troisième heure de lecture du rapport, nouveau relais dans la lecture. La deuxième assesseure détaille les préparatifs des attentats du #13Novembre à l'été 2015.
La deuxième assesseure poursuit la lecture du rapport : "douze djihadistes venus de Syrie sont arrivés en 5 jours en Belgique et se sont répartis dans quatre planques. Ils auraient même été 14 sans les arrestations en Grèce de Adel Haddadi et de Mohamed Usman."
Nous en sommes aux préparatifs logistiques des attentats : versement d'argent, location de voiture, achats divers.
Ce sont pour ces faits là que plusieurs accusés sont jugés aujourd'hui.
La lecture du rapport se poursuit toujours avec les préparatifs des attentats et l'entraînement des djihadistes dans les camps de l'Etat islamique en Syrie.
Retrouvez d'ores et déjà notre compte-rendu ici > franceinter.fr/justice/proces…
La deuxième assesseure détaille désormais le parcours de l'accusé Muhamad Usman, soupçonné d'avoir été prévu pour faire partie des commandos mais qui a été arrêté en Grèce alors qu'il faisait la route entre la Syrie et la Belgique.
Au tour du président de reprendre la parole "au sujet du démantèlement de la cellule belge". Nous sommes après les attentats du #13Novembre 2015, le reste de la cellule passe de planque en planque "sous la pression des enquêteurs belges qui multipliaient les perquisitions".
C'est au cour de l'une de ces perquisitions que les enquêteurs tombent sur Salah Abdeslam, Sofien Ayari et un 3e homme tué dans la fusillade qui a lieu. Salah Abdeslam et Sofien Ayari prennent la fuite mais sont arrêtés 4 jours plus tard. Ils ont tous deux accusés aujourd'hui.
Le président s'interrompt : "on me dit qu'il y a une demande de suspension en urgence."
"Mais 5 minutes pas plus, avertit-il, vous ne partez pas. C'est pour les détenus qui l'ont fait savoir".
L'audience reprend après une suspension bien plus longue que prévu. En réalité, il a été discuté pendant cette pause la possibilité de passer outre l'énoncé des charges retenues contre les accusés. Cela permettrait de raccourcir, au vu de l'heure tardive, la lecture de 2 heures.
Le président : "je vous propose qu'on s'abstienne de reprendre les éléments déjà connus de tous et repris in extenso dans l'arrêt de la chambre de l'instruction. A condition bien sûr qu'il n'y ait aucune opposition."
Me Christidis (PC) : "il n'y a pas d'opposition de principe. Mais il y a encore des parties civiles dans la salle qui n'ont peut-être pas toutes lu l'arrêt de la chambre de l'instruction."
Président : "vous pourriez aller les voir ?"
- C'est une bonne idée.
Alors que des avocats de parties civiles consultent les victimes encore présentes dans la salle, le président reprend la lecture de son rapport. En fonction de la lecture ou non de la partie sur les motivations, il reste encore 3 à 5 heures de lecture.
La salle est désormais quasiment déserte alors que se poursuit la lecture du rapport avec le rôle joué par les membres de la cellule djihadiste aujourd'hui décédés : en ce moment, Najim Laachraoui, artificier du #13Novembre 2015 et kamikaze du 22 mars 2016 à Bruxelles.
C'est après ces attentats du 22 mars 2016 en Belgique, poursuit le président dans son rapport, que les enquêteurs ont retrouvé un ordinateur jeté par les terroristes dans une poubelle. "Ordinateur particulièrement riche par ses contenus".
Le président passe au groupe "des Molenbeekois", dont le premier d'entre eux : Salah Abdeslam.
Il revient ainsi sur son rôle la nuit du #13Novembre puis sa fuite vers la Belgique et son séjour dans plusieurs planques de la cellule djihadiste.
Rapport : "Salah Abdeslam s'est retrouvé dans une cellule voisine de celle de Mehdi Nemmouche, lui même voisin de Mohamed Bakkali, ce qui permettait aux 3 hommes de communiquer. Les surveillants surprenaient des conversations. Mehdi Nemmouche lui disait de ne pas s'exprimer"
Rapport : "Les conseils de Mehdi Nemmouche [de garder le silence, ndlr] étaient suivis à la lettre par Salah Abdeslam : à partir du 22 mars 2016, il opposait un mutisme à toutes les questions qui lui étaient posées".
On passe aux faits concernant les deux accusés venus chercher Salah Abdeslam à Paris quelques heures après les attentats du #13Novembre 2015 : Mohamed Amri et Hamza Attou. Salah Abdeslam leur a dit en les retrouvant qu'il était impliqué dans les attentats, explique le président.
Rapport : "Salah Abdeslam avait pleuré en expliquant qu'il était dans les attentats de Paris, qu'il était le 10e hommes qu'il devait se faire exploser mais que son dispositif n'avait pas marché. Il en voulait aux Juifs. Il disait qu'ils allaient payer pour la mort de son frère"
Un autre des accusés a aidé Salah Abdeslam dans les heures qui ont suivi les attentats : Ali Oulkadi. C'est de lui qu'il est question désormais. "Salah Abdeslam lui avait confié qu'il était cramé car tout était à son nom. Il ajoutait qu'il avait vu Salah Abdeslam effondré"
Le président passe le relais à la 1re assesseure pour évoquer le cas de Mohamed Abrini, accusé qui se tient aux côtés de Salah Abdeslam dans le box. "L'événement déterminant s'agissant de Mohamed Abrini semblait avoir été le départ de son frère cadet en Syrie le 7 décembre 2014".
Rapport : "après avoir contesté s'être rendu en Syrie, Mohamed Abrini finissait par le reconnaître. Il affirmait n'être resté que 9 jours. Il contestait avoir suivi un entraînement militaire".
Rapport : "à partir de l'été 2015, il a modifié son mode de vie. Sa fiancé ne l'a vu que très peu. (...) sa téléphonie l'impliquait dans la recherche d'appartement pouvant servir de caches. Après avoir tout contesté en Belgique, il refusait de s'expliquer en France."
Rapport : "Mohamed Abrini précisait que s'il avait connaissance de l'imminence des attentats, il en ignorait les modalités. Il réfutait l'hypothèse que son départ ait modifié les plans du groupe puisqu'il affirmait qu'il n'avait jamais été question qu'il participe aux attentats".
On passe à Abdellah Chouaa, l'un des trois accusés qui comparaissent libres à ce procès. Il lui est reproché d'avoir véhiculé Mohamed Abrini à son départ et son retour de Syrie.
Suite du rapport avec Ahmed Dahmani, accusé qui sera jugé par défaut car absent à l'audience. Il est actuellement détenu en Turquie qui n'a pas voulu le transférer en France pour le procès.
Rapport : "Ahmed Dahmani soutenait que son voyage en Turquie en juillet 2015 était purement touristique, il reconnaissait avoir voulu aider le peuple syrien dans un but humanitaire. Il contestait toute implication dans les attentats du #13Novembre 2015"
On passe à Mohamed Bakkali, accusé présent dans le box qui a déjà été condamné pour l'attentat du Thalys.
Rapport : "d'après une note des renseignements belges, Mohamed Bakkali était bien connu des services comme étant un salafiste notoire".
Une avocate de la défense se lève : "je suis désolée d'intervenir. Je crois que la concentration est compliquée pour tout le monde. Je crois qu'il n'y a même plus de traduction. Ils n'ont rien avalé depuis 11 heures ce matin. Pour tout le monde cela devient compliqué".
Président : "on va continuer encore un peu. On pourra peut-être faire une suspension mais sinon on ne s'en sortira pas. "
La défense souhaite que l'on poursuivre la lecture du rapport lundi.
- "J'ai 5 journées d'audition la semaine prochaine. Ca va être tous les jours pareils"
Me Ronen : "on n'est plus dans des conditions correctes. Plus personne n'écoutent rien. La preuve en est que même les interprètes sont congédiés par les accusés qui leur disent : "je ne peux plus écouter".
Président : "tout le mois de septembre est bien rempli déjà!"
Me Kempf : "Yassine Atar me fait savoir qu'il mange à 7h40, à 10 heures et demie on lui donne une gamelle ici. Pour les accusés qui ne peuvent pas boire et manger suffisamment, il est extrêmement difficile de suivre et se défendre dans ces conditions".
Le président, visiblement très agacé par cette demande de poursuivre lundi : "moi je veux bien faire un procès sur 18 mois mais ça me semble difficile. Il faut prendre sur soi un petit peu."
Le président : "finissez votre partie madame l'assesseure, on fera une suspension après. On va essayer de trouver une solution"
La lecture du rapport reprend.
La lecture se poursuit donc sur les liens entre l'accusé Mohamed Bakkali et les frères El-Bakraoui, membres de la cellule du #13Novembre 2015 et tous deux kamikazes des attentats de Bruxelles et Zaventem le 22 mars 2016.
Rapport : "dans les interrogatoires, Mohamed Bakkali affirmait qu'il a toujours été hostiles aux attentats, il concédait juste s'être un peu intéressé à l'Etat islamique pour comprendre."
On est passé aux charges retenues contre l'accusé Ali El Haddad Asufi. "L'enquête mettait en évidence qu'Ali El Haddad-Asufi avait trouvé aux frères El-Barakoui le studio situé à Etterbeek".
C'est de cette planque qu'ils en partiront pour les attentats de Bruxelles en mars 2016.
Le président intervient : "bien, voilà ce qu'on va faire. Il nous reste une douzaine de page. Donc un peu moins d'une heure. On va faire une suspension. Ils vont pouvoir aller aux toilettes. Et lundi, on poursuivra avec les qualifications car cela fait 25 pages".
L'audience est donc suspendue avant la fin de la lecture des faits (et non pas du rapport du coup).
Pendant la suspension, le président a autorisé les avocats à donner à manger aux accusés.
C’est alors qu’une partie civile a donné un paquet de biscuits qu’ils se sont partagés dans le box.
L'audience reprend.
Le président : "si on commence à 12h30, on ne peut pas non plus s'arrêter à 16h. Donc bon, il faut prendre sur vous un peu messieurs, hein. C'est ce que je voulais vous dire".
La lecture se poursuit avec la 2e assesseure. Il est question de Yassine Atar.
Le rapport indique que Yassine Atar était très proches des frères Ibrahim et Khalid El-Bakraoui, logisticiens du #13Novembre et kamikazes du #22Mars à Bruxelles. Pendant leur détention, il leur a ainsi rendu visite respectivement à 145 et 176 reprises.
On passe à l'accusé Farid Kharkhach : "il lui est reproché d'être l'intermédiaire entre le groupe terroriste et la manufacture de faux papiers".
Ces faux documents d'identité ont servis aux membres des commandos venus de Syrie pour rejoindre la Belgique avant les attentats mais aussi pour louer les différentes planques.
Rapport : "au cours des auditions et des interrogatoires de Farid Kharkhach, il présentait plusieurs versions contradictoires. Il se souvenait avoir vu Khalid El-Bakraoui qui avait prétendu que ces fausses cartes d'identité serviraient à faire des escroqueries sur internet".
On passe aux "commandos venus de Syrie", en débutant avec Osama Krayem, accusé suédois.
Rapport : "il expliquait avoir radicalement changé de comportement quand il avait 20 ans et s'être mis à pratiquer assidûment sa religion".
Rapport : "Osama Krayem disait approuver l'application de la charia et justifiait les attentats comme une riposte de l'Etat islamique aux bombardements de la coalition. Il considérait que s'il n'y avait pas eu d'intervention française en Syrie, il n'y aurait pas eu d'attentat."
Rapport : "les enquêteurs belges parvenaient à l'identifier sur une vidéo de propagande, entouré de cadres de l'Etat islamique, assistant à l'exécution du pilote jordanien capturé par l'Etat islamique et brûlé vif dans une cage. Il contestait appartenir à une unité d'élite."
A 22h49, les forces de l'ordre qui assurent la sécurité du box des accusés sont relevées par leurs collègues. L'occasion d'indiquer qu'ils sont particulièrement nombreux: plus d'une quinzaine assis sur trois rangées, dans le box, derrière les accusés"
On passe à l'accusé Sofien Ayari qui "a été interpellé en même temps que Salah Abdeslam alors qu'il tentait de s'enfuir".
"Il expliquait être parti seul de Tunisie pour se rendre en Syrie aller aider les personnes victimes de la guerre".
Rapport : "Sofien Ayari se montrait très évasif sur son adhésion aux thèses de l'Etat islamique. Il déclarait : "je vous dit que vos avions bombardent en Syrie et que tout le monde s'en fout." Il refusait de juger les actions de l'Etat islamique".
La lecture du rapport se poursuit avec les faits reprochés aux accusés présumés morts en Syrie. C'est notamment le cas d'Oussama Atar, frère aîné de l'accusé Yassine Atar et commanditaire présumé des attentats du #13Novembre 2015.
Rapport : "il était rapidement nommé responsable du groupe des gardiens d'otages. Courant 2014, Oussama Atar devenait émir de la cellule des opérations extérieures. Les deux kamikazes du Stade de France auraient été, selon les services de renseignement, ses gardes du corps".
Rapport : "Oussama Atar s'était vu confier, en raison de sa connaissance de l'Europe, l'organisation d'un attentat de grande ampleur en France. Il décidait de s'appuyer sur ses cousins, les frère El-Bakraoui".
Rapport : "aujourd'hui, à notre connaissance, il n'existe aucune confirmation officielle ni aucune certitude de son décès". C'est la raison pour laquelle Oussama Atar sera bel et bien jugé à cette audience.
Place aux charges retenues à l'encontre d'Obeida Aref Dibo, lui aussi supposé mort en Syrie sans que la justice française n'en ait la certitude. Puis d'Ahmad Alkhald, artificier des attentats du #13novembre qui a fait l'aller-retour en Belgique pour confectionner les explosifs.
On passe aux frères Fabien et Jean-Michel Clain, vétérans du djihad et voix de la revendication des attentats du #13Novembre 2015.
"Les enquêteurs identifiait Fabien Clain comme l'homme qui lisait la communication et Jean-Michel Clain comme celui qui chantait l'anasheed Avance".
Rapport : "Signe de l'importance des frères Clain, le calife autoproclamé Abou Bakr Al-Baghadi leur rendait un hommage appuyé après leur mort".
Président : "voilà terminé l'exposé des faits. Il sera donc donné lecture des qualifications de renvoi lundi à la reprise de l'audience à 12h30. L'audience est levée".
Bon week-end à tous.
Et, une fois n'est pas coutume, j'en profite pour vous remercier pour vos nombreux messages d'encouragement. Je ne réponds pas à tous, mais je les lis. Et c'est toujours très précieux.
Merci
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L'audience s'apprête à reprendre. Trois enquêteurs doivent être entendus aujourd'hui.
Le premier devrait tout d'abord revenir sur les constatations du Stade de France.
L'audience reprend. Le président fait tout d'abord un petit rappel sur "le port du masque, obligatoire pour tout le monde. En espérant que les choses évolueront et qu'on pourra un jour s'en passer au cours de ces débats mais ce n'est pas encore le cas".
Au procès des attentats du #13Novembre la salle d'audience vient d'ouvrir dans la perspective de la reprise d'audience à 12h30.
Petite précision d'ailleurs, en réponse à de nombreuses questions sur ces débuts d'audience en décalé ...
... il a été décidé par le président de commencer tous les jours à 12h30 pour deux raisons. La principale est d'éviter de multiplier les déplacements des accusés, notamment pour la pause déjeuner ...
L'autre raison, plus secondaire, est de permettre à tous les professionnels du procès de pouvoir travailler le matin. Le président du procès des attentats de janvier 2015 a par exemple expliqué qu'il se levait tous les jours à 4 heures du matin pour travailler avant l'audience.
La salle d'audience vient d'ouvrir avant la reprise prévue à 12h30. Aujourd'hui, la cour entend la juge d'instruction belge Isabelle Panou pour évoquer l'enquête du côté belge.
Hier, le volet français a été détaillé par un commissaire de la SDAT.
Nous sommes prêts sur @franceinter pour l’ouverture du procès des attentats du #13novembre A l’antenne dans quelques minutes et ici tout au long de la journée.
Tout au long de cette journée également, nous vous proposons avec @sophparm une série de témoignages de victimes de ces attentats.
Voici Jérémy, père du petit Maël. Maël avait 5 ans le #13Novembre 2015. Il était au Bataclan. video.twimg.com/amplify_video/…
@franceinter L'audience est sur le point de s'ouvrir devant la cour d'assises spécialement composée. Démarrage d'un procès qui doit durer neuf mois et que nous allons vous raconter avec @sophparm
Dans la salle, il y a foule d'avocats dans le prétoire. Les accusés sont installés dans le box.
Au tribunal de Nanterre, se tient aujourd’hui le procès de Marine Le Pen et Gilbert Collard pour avoir diffusé sur les réseaux sociaux des photos d’exactions de l’état islamique.
La présidente du Rassemblement national vient d’arriver au tribunal. Elle s’adresse en ce moment aux journalistes présents pour dénoncer un « procès politique » et se dit « victime d’une situation qui devrait indigner ».
L'audience doit démarrer dans quelques minutes. Marine Le Pen et Gilbert Collard font leur entrée dans la salle en compagnie de leurs avocats.
Le verdict sera rendu à 16 heures, mais la salle d'audience vient d'ouvrir et les premières parties civiles y arrivent au compte goutte.
La cour sera la dernière à entrer après 48 heures de délibéré. Le prononcé de son verdict devrait durer 2 heures environ.
Le premier accusé est arrivé dans la salle. Christophe Raumel, seul à comparaître libre, a retrouvé sa place sur son strapontin. Cinq ans de prison ont été requis contre lui. Cette peine lui permettrait de ne pas retourner en prison du fait de sa détention provisoire.