"Des victimes sont acheminées sur des barrières ou sur des chaises." "C'est terrible, dit-il. Il y a des personnes décédées, des gens encore stabilisés, avec des potences. Des blessés sont sur le trottoir, hagards."
"Il y a des victimes qui crient, qui hurlent, ensanglantées", explique le policier.
"Il n'y a pas d'autre mot: c'est la sidération", dit-il en décrivant son état d'esprit quand il arrive devant le Bataclan.
Le policier raconte son premier passage à l'intérieur du Bataclan: "On n'avait jamais vu ça. On n'avait jamais vu ça", répète-t-il.
"Des corps enchevêtrés les uns contre les autres. Un nombre de corps dont on n'a du mal à saisir la portée."
"Nous marchons dans du sang coagulé, dans des morceaux de dents, des téléphones qui vibrent, qui sonnent. Des sacs à main, des sacs à dos. Des corps, des corps, des corps."
"Une scène de guerre, on ne l'a jamais vécu. Il fallait bien s'adapter." Le policier explique que malgré l'atrocité de la scène, il fallait faire le boulot: "Nous conditionnons l'ensemble de la chaîne pénale."
Illustration de cet état d'esprit: "Sur la scène du Bataclan, il y a une tête posée au fond à droite. Le faciès n'est pas atteint, et permettra donc une identification." Il s'agit du corps du terroriste Samy Amimour, qui s'est fait exploser.
Le récit du policier est terrifiant, extrêmement technique et précis. Il détaille actuellement la zone où les corps des deux terroristes preneurs d'otages (Foued Mohamed-Aggad et Ismael Omar Mostefai) ont été retrouvés.
Le corps de Foued Mohamed-Aggad, qui a activé son gilet explosif dans la cage d'escalier, est coupé en deux. Bassin et jambes en bas, le reste en haut.
Un bas de l'escalier gît le cadavre de l'autre terroriste, "gilet explosif intact", "le visage arraché aux deux tiers".
Dans la loge, le réservoir d'eau de WC a été descellé par des spectateurs qui ont grimpé dessus pour défoncer le plafond et se réfugier dans les combles.
La fuite d'eau qui en a résulté a fait partie des priorités des policiers: elle risquait d'inonder la fosse où se trouvaient des corps. L'eau finira par être coupée, pour tout le pâtés de maison qui n'aura pas d'eau pendant une semaine.
Le policier liste le nombre de victimes zone de travail par zone de travail... Les calibres 7.62 de kalachnikov avec lesquels les terroristes ont tiré, ce sont "des crânes explosés, des dents explosées, des visages méconnaissables", explique-t-il.
Dans la zone du bar, le témoin explique que la disposition des corps de 5 victimes "laisse une impression d'exécutions individuelles".
Trois zones de travail (E,F et G) ont été réalisées rien que sur la fosse, "la partie la plus ensanglantée, la plus macabre" de la scène de crime. Il y a là 44 corps au total.
Le policier parle maintenant des constatations faites à l'extérieur du Bataclan, notamment le téléphone portable retrouvé dans une poubelle, dans lequel on retrouve le SMS envoyé en Belgique par les terroristes juste avant la tuerie disant "On est parti, on commence."
la cour va procéder à la diffusion de l'enregistrement audio. "22 secondes qui durent une éternité mais c'est nécessaire", indique le policier.
Voilà, la cour a entendu cette bande son. On y entend du rock, puis des sons de tir ressemblant à des pétards, de plus en plus nombreux. La musique s'arrête. Pas de cris entendus.
Le policier décrit ensuite ce qu'on entend dans l'intégralité de l'enregistrement, qui dure au total 2h38'47. Dans les 32 premières minutes, on entend 258 coups de feu, en mode rafales ou au coup par coup.
Au total, le policier explique que 309 coups de feu ont été recensés au Bataclan, mais qu'il y en a eu "très probablement plus", notamment en raison des mouvements pendant et après l'attaque (les secours).
"Si le bilan est catastrophique, il aurait pu être bien pire encore, en conclu le témoin. Ce qui n'enlève rien à son ampleur."
A 0h10 le soir de l'attaque, l'un des terroristes, Foued Mohamed-Aggad, a écrit un message à sa mère pour lui dire qu'il allait "rencontrer Allah". lalsace.fr/actualite/2019…
Le policier conclut son propos en projetant des images de l'intérieur du Bataclan rénové. Dans chaque zone s'affiche les noms des victimes tuées le soir du #13Novembre2015, qu'il lit à voix haute.
Il lit actuellement les identités des victimes situées dans la fosse. Dans son exposé, il expliquait que plusieurs semblent avoir été fauchées alors qu'elles tentaient de se diriger vers l'issue de secours.
Le policier a terminé son exposé que le président salue comme "très précis". L'audience est suspendue.
L'audience a repris avec les questions de la cour, et maintenant de l'avocate générale.
Me Jean Reinhart lui demande si la venue de @fhollande sur place a retardé les constatations, qui ont débuté à 5h: "Oui les autorités doivent venir. Il y a peut-être pas besoin que ce cortège soit formé de 50 personnes."
"On avait du travail par ailleurs donc non, ce cortège-là n'a pas retardé notre cheminement."
L'enquêteur s'en est pris plusieurs fois aux "chaînes d'info continue" contre lesquelles il semble avoir une dent. Il les accuse notamment de donner la parole à "des diseurs de vérité qui distillent des fausses informations sur le Bataclan alors qu'il n'y ont jamais mis un pied".
Revenons aux faits. Il faut noter que dans la Polo que les terroristes ont utilisée pour venir au Bataclan, on retrouve logiquement leurs ADN, mais aussi celui d'un des accusés, Sofien Ayari.
Mais l'ADN de Sofien Ayari est découvert sur une couette et un lecteur MP4, pas sur le véhicule en lui-même, rappelle l'enquêteur.
Le président intervient: aucun élément dans le dossier ne laisse penser que Sofien Ayari est venu en France le 12 ou le 13 novembre.
Voilà, l'audition du policier est terminée. Il a passé près de cinq heures à la barre (avec une pause de 30 minutes environ...). Vous retrouverez demain le compte-rendu dans les journaux @EBRApresse. La journée d'audience s'achève. Bonne fin de semaine à tous.
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Bonjour et bienvenue au palais de justice de Paris pour cette journée d'audience au procès des attentats du #13Novembre2015 qui s'annonce importante: la cour va se plonger dans les constatations réalisées au Bataclan, où 90 personnes ont été tuées.
Hier déjà, elle a examiné les scènes de crime du Stade de France et de deux fusillades sur les terrasses parisiennes: Le Carillon et Le Petit Cambodge, puis La Bonne Bière et le Casa Nostra. leprogres.fr/faits-divers-j…
Au-delà des éléments exposés, l'émotion des enquêteurs était palpable hier. "C'était une scène de guerre", a ainsi déclaré l'un des policiers intervenu sur la scène de crime Carillon-Petit Cambodge.
Bonjour, nous voici ce jeudi au palais de justice de Paris, sur l'île de la Cité, pour suivre l'audience du jour au procès des attentats du #13Novembre2015 pour les quotidiens du groupe @Ebra.
La journée sera marquée par la projection d'images des attentats commis à Saint-Denis et sur plusieurs terrasses parisienns.
Le président Periès a annoncé qu'il s'agit de «vidéos sans le son» des kamikazes se faisant exploser devant le Stade de France, et de «vidéos et des photographies panoramiques, assez éloignées» des terrasses de bistrots, le Carillon, Le Petit Cambodge et La Bonne Bière.
Bonjour, nous venons d'arriver au palais de justice de Paris pour le procès des attentats du #13Novembre2015. Ce mercredi marque la première semaine d'audience. @EBRApresse
L'audience du jour devrait être marquée par une première prise de parole des accusés sur les charges qui pèsent contre eux.
Le président a en effet proposé hier qu'ils puissent donner aujourd'hui leur position générale sur le dossier, afin de ne pas attendre les premiers interrogatoires d'accusés, prévus début novembre, pour s'exprimer.
Bonjour à tous, pas de live-tweets du procès des attentats du #13Novembre2015 pour nous aujourd'hui. La cour entendra la juge d'instruction belge en charge du dossier, Isabelle Panou.
La magistrate avait déjà témoigné devant la justice française à l'occasion du procès de l'attentat manqué du #Thalys (21 août 2015).
A sa demande, son visage n'était pas apparu sur les écrans de visioconférence, pour des raisons de sécurité.
Bonjour à tous, nous sommes de retour pour @EBRApresse au palais de justice de Paris pour la reprise, après un 1er we de pause, du procès des attentats du #13Novembre2015
Comme vous avez déjà pu le lire, la cour va désormais entamer l’examen des faits à proprement parler, et l’audition d’un premier témoin : un responsable de la Sdat, la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire. vosgesmatin.fr/faits-divers-j…
Demain, c’est la juge d’instruction belge en charge du dossier outre-Quiévrain qui viendra déposer. Suivront jusqu’au mois d’avril des dizaines d’autres témoins et experts. L’ancien président @fhollande est sans doute le plus attendu à cette heure. Il déposera la 10 novembre.