A partir d'aujourd'hui sont jugés 6 ex-membres d'un groupuscule d'extrême droite, qui projetait des actes terroristes visant des politiques (Castaner, Mélenchon), des personnes de confession musulmane, et des personnes d'origine étrangère, ou perçues comme telles. #OAS
Le groupuscule, baptisé #OAS, voulait "lutter contre l'islamisation massive de la France" et provoquer "une remigration basée sur la terreur."
Le procès va permettre de comprendre quel était le degré de préparation de ces actes terroristes : s'agissait-il de projets aboutis ?
Dans le box vitré, Logan Nisin, 24 ans, ex-leader et fondateur de cette #OAS. Silhouette enrobée, lunettes fines, visage d'ado timoré, chemise claire froissée.
Il est le seul des 6 à comparaître détenu, incarcéré depuis 4 ans et 2 mois. Selon son avocat, il s'est "deradicalisé".
L'audience s'ouvre sur le débat autour de la recevabilité de la constitution de partie civile de Jean-Luc Mélenchon, qui faisait partie des cibles citées par les ex-membres de l'#OAS en garde à vue. Demande déjà rejetée une première fois par la chambre de l'instruction.
Son avocate, Jade Dousselin, évoque un "préjudice moral" pour une personnalité "visée pour ce qu'elle représente et ce qu'elle est".
L'un des avocats de la défense dénonce, lui, une "instrumentalisation politique" d'un homme "en campagne qui veut juste faire parler de lui" #OAS
La procureure s'y oppose aussi, estimant qu'il n'y a pas "d'élément objectif et technique du projet d'action violente visant M. Mélenchon", seulement des déclarations. "Des actes préparatoires n'ont pas de victime à proprement parler, c'est la société entière qui l'est." #OAS
Les avocats de la défense, tous vent debout contre la possible venue de Jean-Luc Mélenchon, estiment que sa venue pertuberait la sérénité des débats et "serait utilisée comme une tribune". #OAS
Logan Nisin prend la parole d'une voix assurée. "Les faits qu'on nous reproche sur M. #Mélenchon relèvent de l'autoincrimination, je le sais car c'est moi qui l'ai cité en garde à vue. Mais je suis revenu dessus depuis, et il n'y a aucune preuve qu'on prévoyait qqch contre lui."
Il poursuit : "L'avocate de M. Mélenchon dit qu'il a été suivi par la DGSI pendant sa campagne 2017 à cause de nous. Or, quand j'ai été arrêté, la campagne était déjà finie depuis deux mois. S'il a été suivi, ça n'a aucun lien avec nous ! Il n'a pas à être partie civile." #OAS
Le tribunal s'est retiré pour statuer sur cette demande. Les prévenus qui comparaissent libres sortent de la salle se dégourdir les jambes. Logan Nisin, lui, reste debout dans le box vitré, à observer les allées et venues. #OAS
Le tribunal décide de joindre au fond la décision sur la recevabilité de constitution de partie civile de Jean-Luc Mélenchon, cela signifie qu'il décidera à la fin du procès, au moment de rendre son jugement, si il accepte JLM comme partie civile ou non. #OAS
Remarque à titre personnel : le vocabulaire qu'employaient les prévenus à l'époque des faits, renvoyés pour association de malfaiteurs terroriste, est le même que celui employé par Eric Zemmour aujourd'hui : remigration, islamisation de la France, guerre raciale. #OAS
Les regrets des prévenus : "Je me suis éloigné de toute cette idéologie", "Je comprends que mes propos racistes soient moralement condamnables mais jamais de ma vie je ne serai un terroriste", "J'ai des idées de droite, mais je ne suis pas capable de commettre des attentats" #OAS
Logan sur son parcours: "A 13 ans, un ami m'a fait découvrir le néonazisme. J'y suis resté six mois avant de m'éloigner car tout ne me plaisait pas. Des années plus tard, j'ai adhéré aux Jeunesses nationalistes, avec ce sentiment de trouver des gens qui ont les mêmes idées" #OAS
Le renseignement territorial a émis une note aujourd'hui que nous avons pu consulter, sur le mouvement contre la politique sanitaire actuelle. Un mouvement très hétérogène, agrégeant des citoyens de tout bord politique, venant souvent en famille, peu habitués à manifester.
Ce mouvement n'est sans rappeler celui des Gilets Jaunes au début, avec "une exaspération de plus en plus généralisée face à des mesures considérées comme "liberticides"", peut-on lire. Aucun leader identifié, des manifestations non déclarées, qui se passent assez calmement.
En revanche, un risque de radicalisation existe, notent les auteurs de cet écrit. "A l'instar de ce qui s'est produit pour les Gilets jaunes, plus le conflit durera, plus le risque est grand que les plus déterminés, puis les plus radicaux, parviennent à en prendre le contrôle".
#Mila
Richard Malka entame sa plaidoirie. "Pour la première fois dans ce pays, une adolescente, de ses 16 ans et demi à ses 18 ans a reçu 100.000 messages de haine et de menaces de mort. Pour la première fois, une adolescente vit sous protection policière jour et nuit."
"C'est une lapidation numérique doublé d'un naufrage collectif. La justice sera la seule institution à ne pas l'abandonner. Vous avez le pouvoir de retenir les bras avant qu'ils ne lancent des pierres." #Mila
"Vous avez le pouvoir de retenir les mains avant qu'ils n'appuient sur la touche appuyer. La peur de la loi est la seule chose qui reste. Il ne s'agit pas de faire un exemple mais d'appréhender le cyberharcèlement, car ça brise des vies" #Mila
Au procès #Mila (@magicalorrs), déjà deux prévenus sont passés à la barre. Ce qu'il en ressort, c'est qu'on juge aujourd'hui le degré zéro de la réflexion de jeunes gens, sans casier, qui tweetent des propos ultra violents avec une facilité déconcertante.
"Je n'ai pas réfléchi", "J'ai écrit à chaud", "Je regrette", "C'était une connerie", "J'ai juste posté comme ça", "Je n'ai pas pensé à mal", disent ceux qui ont posté un ou plusieurs messages le 14 novembre dernier, appelant à "crever Mila", ou à "lui broyer le crâne". #Mila
"Est-ce que ça vous arrive de débattre à la maison, en famille ?", demande une avocate de la défense à l'un des prévenus, âgé de 22 ans, qui vit encore chez ses parents.
"Non, pas vraiment. On ne débat que de foot, jamais de religion ou de politique". #Mila
Attentat de Conflans-Saint-Honorine /// Voici le déroulé des faits entre le premier cours de Samuel Paty sur la liberté d'expression, le 5 octobre, et sa mort le 16 octobre, selon des sources concordantes.
Le lundi 5 octobre, Samuel Paty donne un cours sur la liberté d'expression à une de ses classes de 4ème et leur montre une caricature du prophète, signée de Charlie Hebdo. Juste avant, il propose aux élèves qui le souhaitent de détourner le regard, sans distinction de religion.
Le mardi 6 octobre, l'enseignant donne le même cours à une autre classe de 4ème. La fille de l'homme qui va ensuite faire la vidéo demandant l'exclusion de Samuel Paty fait partie de cette classe, mais elle est absente ce jour-là.
#AttentatsJanvier2015
Procès jour 11. L'audience reprend avec la fuite des frères Kouachi après l'attentat à Paris.
Deux témoignages sont notamment attendus : Michel Catalano, patron de l'imprimerie où se sont barricadés les Kouachi et qui a dû leur faire face pendant de longues heures, et Lilian L., son employé, resté caché sous un évier.
Ce matin, l'employé qui avait été mis en joue dans une station-service par les Kouachi devait venir à la barre. "Mais il a rechuté dans une grave dépression et c'est trop dur pour lui de venir", explique son avocat, Me Ludot. "Il est dans le même état de peur qu'il y a cinq ans"
#Amazon : un avocat spécialisé en droit de travail, Pierre-François Rousseau de @PHIAvocats, a lu la décision de justice concernant Amazon, et m'alerte sur la communication de l'entreprise.
Amazon a été condamné par le tribunal de Nanterre pour n'avoir pas respecté ses engagements en matière de protection des salariés : elle n'avait pas mis à jour le DUER (dossier unique d'études des risques), qui est un document analysant pour chaque poste les risques potentiels.
Or, ce document doit être actualisé à chaque risque nouveau (ici, l'épidémie de covid-19). Pour sanctionner ce manquement, le tribunal a condamné Amazon à ne livrer que les produits de première nécessité TANT QUE ce document n'est pas mis à jour.