Bonjour à toutes et à tous ! C'est la 18e journée au procès des attentats du #13Novembre. Je suis au palais pour @20Minutes pour suivre les dernières auditions des proches des victimes des attaques des terrasses et des rescapés de celle commise au Comptoir Voltaire
Dix-huit personnes doivent s'avancer à la barre. Parmi elles, Vincent, victime de l'attentat commis par Brahim Abdeslam au comptoir Voltaire. Cet été, il s'était confié à @20Minutes pour nous expliquer comment il préparait son témoignage #13novembre 20minutes.fr/justice/308911…
L'audience est ouverte. Alix, jeune femme brune au masque fleuri s'avance à la barre. Elle est la première à témoigner aujourd'hui. #13novembre
Le soir du 13 Novembre, Alix et son amie Charlotte (qui l'écoute sur la Web Radio) ont rendez-vous chez leur ami Alfred qui habite boulevard Voltaire. Elles s'y rendent ensemble en autolib #13novembre
Ses mains sont posées sur ses notes, elles tremblent légèrement. La voix posée, Alix dit en préambule : "Merci M. le Président de me donner la parole alors que je l’ai demandée très tard". Elle se présente sans avocat : "Je n’ai rien à demander", dit-elle #13novembre
"Je n’ai pas de grief, contrairement à M.Abdeslam j’ai confiance en ma justice (...) même si elle n'est pas parfaite elle fait ce qu'elle peut", dit-elle en précisant que sa soeur, qui l'accompagne, exerce le métier de procureur #13novembre
Le soir du #13novembre, la voiture d'Alix et Charlotte se retrouve juste derrière celle des terroristes qui tirent sur la terrasse de la Belle Equipe. Son amie lui dit dans un premier temps « Qui fait chier avec des pétards ? ». Puis les jeunes femmes comprennent
Elle décrit des hommes calmes, qui tirent sur les clients de la terrasse. Rechargent leurs armes, puis tirent à nouveau. "À partir de ce moment, j’ai l’impression de ne plus avoir respiré", décrit la jeune femme #13novembre
"Je dis à Charlotte qu’il faut qu’on court. Charlotte sait qu’on n’y survivra pas, elle me dit : "redresse toi je vais faire demi-tour". Puis Alix s'adresse à son amie : "Charlotte, je sais que tu m’écoutes. Ton sang froid n’a d’égal que ton talent de pilote" #13novembre
Pendant ce demi-tour, les terroristes visent leur voiture. Miraculeusement, ni Alix ni Charlotte ne seront blessées pendant la manoeuvre. "La balle a traversé ma veste, puis ma chemise (...) Mes habits sont pleins de trous", raconte la jeune femme #13novembre
"Je ne savais pas qu’on pouvait, à 20 ans, échapper à des balles de Kalachnikov dans Paris", poursuit Alix qui dit avoir souffert de la culpabilité du survivant : "Est-ce que nous aurions pu foncer sur les tireurs ? Est-ce qu’on aurait pu aider sur la terrasse?" #13novembre
Aujourd'hui, Alix dit penser aux parties civiles, tient à saluer "leur courage hors norme" et conclut : "La vie est fragile mais immense et reprendra toujours le dessus". #13novembre
Sarah, rescapée de la terrasse de la Belle Équipe témoigne en ce moment. Elle est épaulée par sa soeur, qui lui tient le bras à la barre. La trentenaire a les mains qui tremblent pendant sa déposition. #13novembre
À l'époque, Sarah habite à Londres. Elle est à Paris pour le weekend, et doit dormir chez sa soeur qui vit dans le 11e. Elle a rendez-vous avec son amie Chloé à la Belle Equipe #13novembre
Sarah et Chloé commandent du champagne. "Je me souviens que la terrasse était pleine", raconte-t-elle. "Avant d’avoir le temps de boire notre première gorgée, les premiers tirs arrivent", explique-t-elle. Les larmes lui montent quand elle aborde les faits. #13novembre
Elles se sont installées "sur la pire table", à l'intérieur du bar, près des toilettes. Mais Sarah explique que le choix de cette table lui "a sauvé la vie". #13novembre
Son amie Chloé part fumer une cigarette. Sarah reste avec un des copains présent aussi, Ben. Pendant les tirs, la témoin dit : "Je suis dans un déni total, mon ami Ben assis en face de moi a le réflexe de me tirer à terre. J’ai l’impression que ça dure une éternité". #13novembre
"Puis les tirs ont repris de plus belle, on se regarde totalement ahuris, on comprend qu’on se fait tirer dessus, que c’est pas des pétards, y’a des débris de verre, des morceaux de plafond qui volent dans tous les sens" raconte Sarah #13novembre
"Je me rappelle attraper une chaise pour la mettre au dessus de ma tête, après c’est le silence. Un silence de mort", poursuit la trentenaire #13novembre
"Je pense à ma copine Chloé, je me précipite sur la terrasse en criant "Chloé!". Mais arrivée devant la porte je me fige complètement". Elle craque et ajoute: "C’est un chaos complètement indescriptible". #13novembre
Elle évoque les "corps enchevêtrés les uns contre les autres, des gens qui crient de douleur, qui appellent leurs parents, cherchent leur proches". Elle n’arrive pas à enjamber les corps pour sortir et décide de rester à l'intérieur du bar avec son ami Ben #13novembre
"Ben est incroyablement calme, il nous ramène à l’arrière du bar, je pleure et je le supplie et je lui dit « il faut qu’on retrouve Chloé », Ben me dit « t’inquiète je vais la chercher »". Son amie Chloé, blessée au bras survivra à l'attaque (elle a témoigné la semaine dernière)
Sarah décrit ensuite le stress post-traumatique, la dépression, les thérapies qu'elle suit, en vain. Elle est aujourd'hui maman d'un petit bébé de deux mois, qu'on entend pleurer au fond de la salle. Elle tient à finir son témoignage en s'adressant à Salah Abdeslam #13novembre
Elle dit qu'elle veut répondre à Abdeslam qui a justifié les actions terroristes du commandos en évoquant les frappes françaises en Syrie. Je voudrais lui répondre en citant une phrase de Ghandi : « Œil pour œil et le monde finira aveugle », termine Sarah #13novembre
À la barre, le petit frère d'Hodda et Halima Saadi témoigne à son tour. Khaled explique : "Je suis arrivé à 20 ans à Paris, j’ai été recueilli par ma sœur Hodda, qui s’est occupée de moi, m’a offert un travail, d’autres perspectives de vie" #13novembre
"Je suis venu parler de mes sœurs, Hodda et Halima. Halima était mariée, elle vivait à Paris et avait pour objectif de déménager à Dakar avec son mari et ses enfants. Elle était à Paris pour l’anniversaire de ma sœur Hodda", poursuit-il #13novembre
Khaled a perdu ses deux soeurs à la Belle Equipe. Il décrit une fratrie et une famille baignée dans "beaucoup d'amour". #13novembre
Quand les tirs s'arrêtent, Khaled dit : "Égoïstement je ne pense qu'à mes soeurs, j'enjambe tous les corps, je me tiens face à la terrasse (...) bizarrement les premiers mots qui me sont venus c'est de demander du courage à Dieu pour affronter tout ça", dit-il
Il dit que ce soir-là, il a fait des "choses inhumaines". "Y’avait au moins quatre-cinq corps par dessus ma sœur, tout le monde demandait à l’aide, j’ai vécu ça avec Ambre qui m’a énormément soutenu, je tiens à le dire et à la remercier. Une de mes sœurs est morte sur le coup"
Hodda, elle, respirait encore. Mais sa blessure à la tête ne peut pas être prise en charge sur place expliquent les pompiers à Khaled. "Je voulais pas la laisser sur le trottoir". Le jeune homme est resté plusieurs heures sur place, à côté de ses soeurs. #13novembre
"Hodda, elle tenait toute la famille. Quand quelqu’un a réussi, elle tire tout le monde vers le haut. Mes parents sont pauvres, je vais pas vous mentir, ils sont analphabètes (...) Hodda, elle payait les vacances pour les parents, elle était là pour nous" #13novembre
Il explique qu'après l'attentat, il voulait "que tout le monde meurt". À l'époque, il avait un petit garçon d'un an. "Mais je me suis séparé de ma femme, j'avais plus d'amour à donner". Ses parents eux sont partis vivre en Tunisie #13novembre
Il remercie aussi les associations @13onze15 et @lifeforparis pour leur aide et leur accompagnement. Il dit aussi qu'il est intervenu auprès de jeunes en établissement scolaire dans le cadre du projet Phoenix (afvt.org/projet-pheonix) #13novembre
Khaled a repris son travail dans la restauration. "Je veux rendre hommage aussi aux orphelins. Parce qu'il y a eu beaucoup d'orphelins", rappelle-t-il, notamment ses neveux, les enfants d'Halima #13novembre
La cour entend maintenant Grégory. Il est le conjoint de Justine Dupont, décédée à la Belle Equipe. Il porte un tee-shirt noir sur lequel est imprimé un portrait de Justine en noir et blanc #13novembre
"J'ai beaucoup de colère, j'essaie de la contenir", dit-il en s'excusant. #13novembre
Grégory rend hommage aussi à son ami Hyacinthe Koma, 36 ans, serveur décédé lui aussi à la Belle Equipe. Grégory a rencontré Justine grâce à lui #13novembre
Le soir de l'attentat, Justine est à l'anniversaire d'Hodda Saadi. Grégory, lui, est resté à leur domicile. Quand il apprend l'attaque, il tente de joindre ses amis, "Ça ne répond pas. Rien." Seule Ambre répond, complètement choquée. #13novembre
Grégory décide de se rendre en scooter sur place. "J'ai grillé tous les feux rouge ce soir-là" #13novembre
Il dit qu'il souffre beaucoup de ne pas avoir été là, avec elle, pour la "protéger". "On me demande souvent «Greg, pourquoi est ce que tu refais pas ta vie » ? Bah non, le problème moi, c’est que Ju, je l’aime encore." #13novembre
"Quand je marche dans la rue je cherche des silhouettes qui lui ressemble (...) jour après jour, c'est un combat, c'est un manque", explique-t-il. "On m'a retiré ma moitié" #13novembre
"Ce procès pour moi, c'est une thérapie (...) après le procès, ils me prendront plus rien (...) j'espère que ma peine va s'arrêter avec le procès", espère Grégory, qui a perdu sa conjointe le soir du #13novembre
Grégory a terminé son témoignage. En retournant s'asseoir, il fixe avec insistance tous les accusés présents dans le box. #13novembre
À la barre, Marie-Amélie s'approche du micro. Elle a perdu sa soeur, Marie le soir du #13novembre. Elle est accompagnée de son neveu, le fils de Marie. "Mais c'est moi qui vais parler", précise-t-elle
Elle salue en préambule la force et le courage de toutes les parties civiles qui ont témoigné ces dernières semaines. "Je tiens à remercier aussi les policiers avec qui nous avons été en contact, leur humanité dans ce moment sidérant nous a aidé", dit-elle #13novembre
"Merci aux enquêteurs et magistrats qui ont instruit l’affaire. Je tiens à signifier ma confiance dans la justice, la justice des Hommes", ajoute Marie-Amélie #13novembre
Le soir du #13novembre, elle regarde un film avec son compagnon. Quand un de ses amis lui demande par SMS si elle va bien. "C'est là que je comprends ce qu'il passe". Elle échange avec quelques proches puis va se coucher. Le cauchemar commence le lendemain.
"J’ai pris un tsunami dans la face le jour où nous avons appris l’assassinat de ma sœur", explique cette psychologue libérale. #13novembre
Lorsqu'elle se réveille le samedi 14, sa mère a tenté de l'appeler une dizaine de fois. Depuis la veille, plus personne n'a de nouvelle de Marie qui se trouvait à la Belle Equipe. #13novembre
Marie-Amélie rejoint ses parents. Ils tentent de joindre le numéro vert, en vain. "Nous essayons de trouver des informations, rester sans rien faire est insupportable". Elle décide de se rendre à la Pitié Salpêtrière avec des photos #13novembre
"De retour chez mes parents, ma mère me dit que des policiers sont venus. Ils nous conseillent d'aller à l'école militaire". Ils s'y rendent avec sa nièce, son conjoint, une amie: "Et là, une attente interminable commence". #13novembre
"Vers 22h15 nous sommes appelés (...) nous sommes 5 à suivre une femme, on n’est pas solide sur nos jambes. On se retrouve assis en rond, en face d’une psychologue et d’un jeune homme – un juge ou un procureur, je ne sais plus – il est visiblement très tendu" #13novembre
Puis on annonce à la famille la mort de Marie. "Ma mère s’effondre", dit Marie-Amélie. À ce moment là, son neveu l'appelle pour savoir s'ils ont des nouvelles de sa mère. Marie-Amélie dit qu'elle ne se sent pas capable de lui annoncer le décès de sa mère. "Je voulais qu'il dorme"
"Ce qui m’a aidé à tenir c’est que l’appartement de mes parents a été rempli pendant plusieurs semaines, les familles, les amis, certains venaient de Suisse, des Etats-Unis, du Canada, nous étions quinze à table certains soirs", raconte Marie-Amélie #13novembre
Marie-Amélie tient à parler de sa soeur : "Nous avions 12 ans de différence, notre enfance a été douce, elle était surprenante (...) j'ai été sa grande soeur et j'ai aimé ça", dit-elle #13novembre
Marie était l'amie de Justine, Hyacinthe et Hodda. Tous les trois sont morts à la Belle Equipe. Marie-Amélie évoque Justine, qu'elle a bien connue : "Son amie de toujours, elles ont tout partagé, jusqu'à leur dernier souffle" #13novembre
Le neveu de Marie-Amélie a perdu sa mère. Désormais, c'est sa grand-mère qui est sa tutrice. Le jeune homme, présent à côté de sa tante à la barre essuie quelques larmes. "Il a 19 ans, il est toujours très entouré et sait entretenir des liens sécurisants" dit sa tante #13novembre
Marie-Amélie tient à parler de ses parents. Son père est décédé à 90 ans: "Pour moi, il est mort de chagrin. Il était âgé, mais le chagrin l'a emporté sur la tristesse". Les attentats ont occasionné à sa mère des troubles de la mémoire immédiate. #13novembre
Elle termine sa déposition en remerciant son compagnon, qui a été dit-elle, d'un "soutien sans faille" pendant toute cette épreuve. #13novembre
Jean-Bernard, "d'origine toulousaine", père d'Anne-Laure, tuée à la terrasse de la Belle Equipe, témoigne à son tour. #13novembre
Pour démarrer son témoignage, Jean-Bernard tient à s'adresser aux victimes survivantes. "Je voudrais leur dire que j’aimerai très fort les serrer dans mes bras. Je voudrais leur dire qu’il ne faut pas qu’elles culpabilisent d’être en vie. Elles ne sont pas coupables" #13novembre
Jean-Bernard pointe le box du doigt: "Les coupables ils sont là. Il ne faut pas qu’elles disent qu’elles ont eu de la chance de rester en vie. À les entendre, on ne les trouve pas si chanceuses que ça lorsqu’elles expriment avec tant de difficultés leurs souffrances" #13novembre
"Je voudrais leur dire qu’il faut qu’elles soient fortes, il faut qu’elles vivent et qu’elles témoignent pour celles qui ne peuvent plus le faire", poursuit Jean-Bernard, le papa d'Anne-Laure, décédée à la Belle Equipe #13novembre
Il ne voulait pas témoigner initialement. C'est la maman d'une autre victime qui l'a convaincu. Pour ne plus parler des terroristes, dit-il mais pour parler des victimes. "C'est la raison pour laquelle je prononcerai régulièrement le nom d'Anne-Laure". #13novembre
À propos des accusés, il dit : "Ces gens-là, je ne prononcerai jamais leur nom. Il ne méritent pas qu’on les appelle par leur nom. C’est pas de la haine et de la colère, c’est plus de la pitié pour des gens sans cœur ni raison", poursuit Jean-Bernard, avec son accent toulousain
Il parle de sa fille, de sa carrière d'inspectrice des douanes, de sa vie culturelle, de son goût pour le rugby : "Son chat s'appelait Brennus", dit son père dans un sourire. "Anne-Laure n'est plus là, restent les souvenirs" #13novembre
Une photo d'Anne-Laure est projetée sur l'écran. On y voit une jolie jeune femme, brune, les traits fins, boucles d'oreilles bleues assorties à son tee-shirt #13novembre
Il termine sa déposition en s'adressant aux magistrats de la cour d'assises spécialement composée :
"Il vous appartient de rendre la justice des Hommes (...) Mais c’est Dieu qui rendra la justice des âmes" #13novembre
Deux amies d'Anne-Laure, Corinne et Fanny, sont maintenant invitées à se présenter à la barre. C'est Fanny qui va témoigner la première #13novembre
La quadragénaire veut parler de "sa grande amie". Elle s'appuie sur des notes "pour contenir la trop grand charge émotionnelle". Mais dès ses premiers mots, Fanny peine à contenir ses larmes. #13novembre
Les deux jeunes femmes se sont rencontrées sur "les bancs de la fac de droit" à Toulouse. Fanny évoque son intelligence, son humilité, son look pointu, son goût pour la fête. #13novembre
"Anne Laure est devenue pour moi l'amie indispensable (...) avec qui l'on est bien, sans tabou, sans gêne (...) Elle était gaie, heureuse, parfois insouciante", raconte Fanny #13novembre
Fanny s'effondre en évoquant son fils : "Anne-Laure était la marraine de mon fils aîné (...) dans l'épreuve de la mort d'Anne-Laure, le plus dur a été de l'annoncer à mon fils. Comment dire à un enfant de 6 ans que sa marraine a été tué sauvagement?" #13novembre
"J'imagine la vie qu'elle aurait mérité d'avoir", poursuit l'amie d'Anne-Laure. "Contrairement à l'expression populaire, je n'ai pas "fait mon deuil", je vis avec" #13novembre
Sa déposition est terminée. Une autre amie d'Anne-Laure, Corinne, arrive à son tour pour parler de cette jeune femme, tuée à la Belle Equipe. #13novembre
Anne Laure a travaillé dans le service de Corinne. Elle détaille le poste occupé par la jeune femme. "Elle était pour moi, pour toute la hiérarchie, une collaboratrice de grande valeur (...) très fiable avec une finesse d'analyse" #13novembre
"Elle était très attachante, elle irradiait (...) elle stimulait l'équipe et avait une personnalité charismatique", dit Corinne #13novembre
Le témoignage de Corinne est terminé. Le président annonce une courte suspension d'audience d'une quinzaine de minutes #13novembre
L'audience est reprise. Les proches de Victor Munoz, décédé à la Belle Equipe, sont appelés à la barre. #13novembre
Sa mère, Dominique est la première à prendre la parole. Elle est accompagnée à la barre par son fils aîné. Elle rappelle que Victor avait 24 ans lorsqu'il a été tué. Elle remercie tous les amis de son fils qui lui ont rendu hommage la semaine dernière lors de leurs témoignages
Dominique était élue dans le 11e et de permanence le soir du #13novembre. "Vers 21h30, j’ai reçu un appel de Thomas, un ami de Victor, m’expliquant qu’une fusillade avait eu lieu rue de Charonne : « Il y a une fusillade et Victor est gravement blessé »".
"J’ai tout de suite compris que c’était terriblement grave, c’était un chaos infernal, ambulance, Samu, pompiers. J’ai compris la gravité de l’attentat, j’ai vu les corps gisants sur la terrasse recouverts de couvertures", raconte Dominique #13novembre
"Sur mon téléphone, j’avais une information de la mairie disant qu’il y avait 19 morts sur la terrasse sur le Belle Equipe et 1 urgence absolue", poursuit Dominique. Elle explique qu'elle a longtemps espéré pour que son fils soit en urgence absolue. #13novembre
Dominique est restée devant la Belle Equipe, derrière les cordons de sécurité, jusqu'au départ de la dernière ambulance. Mais Victor n'a, dit-elle, "jamais été transporté à l’hôpital mais au Petit Baïona". Son état avait été jugé trop grave. #13novembre
Lorsque les djihadistes sont arrivés, Victor tournait le dos à la rue. Sa mère, Dominique, précise qu'il a reçu une rafale de kalachnikov dans la nuque. #13novembre
Ce soir du #13novembre, Dominique était seule. Son mari, José, était à Bruxelles pour son travail et leur fils aîné était en weekend avec des amis dans le sud. Tous les deux sont revenus à Paris dans la nuit en apprenant que Victor était à la Belle Equipe.
Comme tant d'autres familles, Dominique tente désespérément de joindre le numéro vert mis en place le soir des attentats du #13novembre. Après une attente "infinie", un interlocuteur lui dit que son fils ne fait pas partie des personnes décédées
"Quand mon mari est arrivé vers 3h du matin à Bruxelles, nous avons fait le tour des hôpitaux. Mais lorsque le jour s’est levé, j’ai de nouveau ressenti que Victor n’était plus en vie", explique Dominique, en larmes #13novembre
"Toute la journée du 14 novembre, nous avons cherché Victor". Puis vers 13h, la petite amie de Victor appelle "en désespoir de cause" l'Institut médico-légal. "On lui a dit qu’un jeune homme correspondait au signalement de Victor" s'effondre Dominique #13novembre
Elle évoque l'absence de psychologue à l'IML, les journalistes qui tentent de les photographier, les 5 minutes accordées pour voir le corps de Victor derrière une vitre. "5 minutes pour réaliser que votre fils de 24 ans est mort et que vous ne pourrez plus le toucher" #13novembre
"Victor était tout le contraire de ce que nous avons pu vivre pendant ces horribles journées (...) Il aimait le sport, surtout le foot et le Barca (...) il aimait le cinéma, les séries, la science fiction, il aimait sortir avec ses amis, boire des verres en terrasse" #13novembre
Dominique évoque alors la vie d'après : "La mort de Victor a saccagé notre vie. Du jour au lendemain, le bonheur disparaît, comme si le temps était suspendu et nous suspendu à la vie". Puis la lumière arrivée avec la naissance de leur petit fils #13novembre
"Je n’ai pas pu prendre le travail de professeur que j’aimais, car je sentais que je détesterai les jeunes gens pleins de vie que j’allais avoir en face de moi", explique la mère de Victor Munoz, dont la photo est diffusée sur un écran pendant sa déposition #13novembre
"Pendant 5 ans, la chambre de Victor est restée fermée et ouverte, impossible d’y entrer et impossible d’en fermer la porte", explique Dominique. La voix enrouée par les larmes, elle confie avoir gardé les SMS de son fils mais dit aussi oublier petit à petit le son de sa voix.
Tout au long de son témoignage, le fils aîné de Dominique, le grand frère de Victor, s'est tenu près de sa mère, posant sa main sur son épaule, essuyant des larmes. #13novembre
José, le père de Victor livre à son tour son témoignage. Son récit, fort et politique, dénonce l'idéologie mortifère des djihadistes. Il retrace le parcours de sa famille, venue d'Espagne et installée en France à Orléans. #13novembre
La voix assurée jusque-là, José Munoz craque à son tour en évoquant son souvenir de l'IML et la présentation du corps de son fils derrière une vitre. Il évoque son fils "assassiné comme un animal" #13novembre
Son père tient à diffuser une autre photo de Victor. On voit le jeune homme brun, souriant, le poing gauche levé en signe de victoire. #13novembre
S'adressant aux accusés, José Munos dit : "Voilà ce que vous nous avez enlevé. L'espoir d'une belle jeunesse, fraternelle et tolérante, éduquée et ouverte au monde, tous ces mots, ces valeurs qu'on vous a appris à combattre et à détester" #13novembre
Les proches de Lamia Mondeguer, assassinée à la Belle Equipe, s'approchent à la barre. Yohann, son petit frère, a préparé un petit texte. Le soir du #13novembre il était chez ses parents avec sa mère
La mère de Lamia s'avance. Le président lui propose de rester assise. Nadia Mondeguer rit et dit : "Oh non, arrêtez de me rappeler mon âge". Elle rappelle son parcours. Elle est née en Egypte, son mari, Jean-François est né en Bretagne. Il est décédé en 2020 #13novembre
Jean-François Mondeguer s'est beaucoup investi dans l'association @13onze15 rappelle sa femme. "Il aurat dû être là, il avait préparé ce procès". Mais "il est parti rejoindre sa petite coccinelle, comme il appelait Nadia", dit Nadia #13novembre
Sur le grand écran de la salle d'audience, une photo de Lamia est projeté. La date et l'heure de la photo figurent sur la photo : "13.11.15. 19:21". Elle a été prise lors de la soutenance de mémoire d'un ami de Lamia #13novembre
Elle raconte que c'est sa famille en Egypte qui lui apprend ce qu'il se passe. Vivant dans le 11e "depuis 46 ans", Nadia et son fils ont pourtant entendu quelques minutes plus tôt comme des "pétards". Ils mettent les infos mais au départ dit Nadia, il n'y avait rien sur Charonne
Malgré plusieurs appels, Lamia ne répond pas. Puis la famille apprend que Lamia était au restaurant avec son compagnon Romain. Tous les deux seront tués le soir du #13novembre
Nadia décide de joindre quand même le numéro vert mis en place par les autorités. Un interlocuteur lui dit que sa fille n'est pas sur la liste des personnes décédées. Elle laisse ses coordonnées #13novembre
"13h, la maman de Romain, que je ne connaissais pas parce qu’ils habitent à Sancerre, nous annonce que Romain est décédé", poursuit la maman de Lamia. Pour eux, la nouvelle tombera 1h après. "Tout d'un coup, on se retrouve coupé du monde" #13novembre
"J'ai pas crié, j'ai pas crié, j'ai juste une dissociation qui a opéré en moi", se souvient Nadia. Son mari, lui, prend le chemin de l'IML, l'institut médico-légal, comme tant de familles ce samedi 14 novembre #13novembre
"Le dernier SMS de Lamia à Romain c'est : Je n'ai pas d'idée, c'est toi qui décide", raconte Nadia. Le couple se retrouve alors à la Belle Equipe. #13novembre
Nadia revient sur une erreur qui a émaillé la procédure. Longtemps, les corps de Lamia et d'une autre victime, celui de Michelli, ont été confondus. Jusqu'à la présentation à l'IML. "Je ne voudrais pas qu'on vole sa mort", insiste-t-elle #13novembre
"Je me revois à la sortie de cette salle funéraire. À la sortir de la chambre, le ton monte. Nadia entend : "Espèce de conne, je te dis que ce n'est pas elle ! Va vérifier". C'est une amie de Lamia qui invective un salarié de l'IML #13novembre
"La personne que je voulais absolument identifier comme Lamia, ce n'était pas Lamia", ajoute Nadia. Elle remercie les amis de sa fille de l'avoir accompagné ce jour-là et d'avoir constaté l'erreur #13novembre
Elle tient à saluer les 130 familles des victimes qui sont passées par l'institut médico-légal. "C'était une deuxième violence pour nous", estime Nadia #13novembre
Nadia évoque leur vie d'après "On arrive pas", comme si "c'était pas la vie réelle". "Face à cette violence, cet acte criminel violent, vous vous sentez petit. Vraiment petit (...) l'Histoire s'invite chez vous et tout devient dérisoire" #13novembre
La mère de Lamia décrit le lien qui relie sa famille à la ville de Paris : "Parfois on me dit « Comment vous pouvez rester à Paris ? ». J’ai senti que si je quittais Paris, c’est un peu comme si je l’abandonnais un petit peu". #13novembre
Nadia se dit un peu gênée de parler de sa fille : "Je ressens toujours une retenue à son endroit. Elle n'aimait pas que nous l'affichions. Bon bah, je lui dit : Lamia désolée, c'est raté là" #13novembre
À propos de sa fille, Nadia souffle : "On va découvrir que Lamia - pff c’est pas possible - qu'elle avait tellement de cercles d’amis différents. Elle était très sensible aux autres (...) elle avait le soucis des autres" #13novembre
La mère de la Lamia confie avoir été marqué par l'âge des accusés : "J’aurais pu être leur mère. La première réaction à chaud que j’ai eu quand j’ai vu leur âge, c'est de me dire : Quel gâchis pour nos enfants et quels gâchis pour eux" #13novembre
Elle pointe l'ego des djihadistes. "Ils sont mus par des pulsions de violence sur lesquelles on a mis un vernis religieux" #13Novembre
Le témoignage de Nadia se termine. Elle explique à la cour qu'elle n'arrive plus à voir les photos de sa fille petite, enfant. "Je peux pas, je sais pas, je préfère voir les photos de ma fille adulte". #13novembre
Juste avant de quitter la barre, Nadia fait un "petit coucou" à certains amis de sa fille qui se sont déplacés au tribunal. Le président appelle maintenant le frère aîné de Lamia, Gwendal. #13novembre
"Je ne me sens pas légitime. Je vois pas en quoi je peux participer à la manifestation de la vérité", dit Gwendal, le grand frère de Lamia avant d'ajouter qu'il avait pourtant un "besoin presque vital de tenir la barre" #13novembre
Il fait projeter une photo volée de son père et du meilleur ami de Lamia à la sortie de l'Institut médico-légal publiée dans un hebdomadaire. "Quand je l'ai vue pour la première fois, j'avais la rage", explique Gwendal #13novembre
Mais si le frère de Lamia tient à la diffuser, c'est pour montrer la réalité "d'un père endeuillé" et lui rendre hommage. #13novembre
"En voyant cette photo, j'avais la rage mais aussi la frustration de ne pas être là avec eux". À l'époque, Gwendal habite en Egypte. #13novembre
C'est son père qui lui a appris par téléphone que Lamia était avait été blessée. "Entendre pleurer son père, ça vous déchire l'âme", explique Gwendal, qui est monté dans un avion pour rejoindre Paris dès le 15 novembre #13novembre
"Je débarque sidéré dans un 11e arrondissement tout aussi sidéré (...) j'arrive pas à réaliser la violence qu'il y a eu dans ce quartier" poursuit le jeune homme #13novembre
Après la mort de sa soeur, Gwendal a "cherché du sens". Puis il tacle Manuel Valls : "Alors qu’au même moment on entendait dire bêtement que chercher à expliquer c’était un peu excuser" #13novembre
Pour le frère de Lamia, le procès doit pouvoir "figer les choses". Mais l'erreur répétée à la barre sur les constatations de la Belle Equipe (avec l'inversion de l'identité de Lamia et de Michelli) a généré chez lui de "la frustration" et "de la colère" #13novembre
"J’attend de ce procès de pouvoir canaliser cette colère parce qu'elle déborde. Elle déborde sur le genre humain, sur la France, sa politique étrangère et ses contradictions (...) et elle déborde sur moi-même aussi " confie Gwendal #13novembre
Il termine sa déposition en saluant toutes les parties civiles, il dit avoir une "pensée" pour les habitants de la rue du Corbillon, visé par l'assaut du Raid à Saint Denis le 18 novembre et il adresse un "immense merci" à Sonia, la témoin qui a permis de localiser Abaaoud
Sonia, une jeune femme grièvement blessée par l'explosion de Brahim Abdeslam au comptoir voltaire dépose à la barre, entourée d'une de ses proches et de son avocate #13novembre
"Mon témoignage risque d’être un peu différent de celui fait sous procès verbal, j’étais hospitalisée et sous morphine", prévient Sonia, cheveux bruns tirés en chignon et blouson en cuir bordeaux #13novembre
Le soir du #13novembre, Sonia a rendez-vous au comptoir voltaire pour dîner avec Théo, l'un de ses amis. "On s’est installé en terrasse chauffée, des écrans diffusaient le match", se souvient la très jeune femme
Lorsque Brahim Abdeslam entre dans l'établissement, "il ouvre très violemment les portes battantes", raconte Sonia: "Ça a fait un bruit important. Les conversations s’arrêtent un peu, tout le monde le regarde" #13novembre
"Moi je le fixe quelques instants, je ne sais pas pourquoi je le trouve louche, mon instinct me dit « je le sens pas ». Je pique ma première bouchée, la suite tout le monde la connaît. Il est 21h41 et le kamikaze se fait exploser", poursuit Sonia #13novembre
Sonia décrit la "violence de l'explosion": "J’en ai le souffle coupé, je m’accroche à la table pour ne pas tomber en arrière, je n’ai plus d’ouïe, je ne vois rien" #13novembre
La jeune femme reprend ses esprits. Ses reviennent peu à peu mais pas sa vision à l'œil gauche. Petit à petit, Sonia prend conscience de l'ampleur de ses blessures: "Mes mains sont en sang, un de mes doigts n’est quasiment plus là" #13novembre
Mue par un instinct de survie, Sonie s'éloigne du bar. Elle se recroqueville en face d'un magasin, elle aperçoit alors son visage : "Autant vous dire que c’est une image que je n’oublierais jamais" #13novembre
Un couple s'approche d'elle, reste avec elle. "J’avais fait abstraction de mes autres blessures, des douleurs intenses se répandent partout, je suis persuadée que je vais mourir et je le dis au couple qui est avec moi", raconte Sonia #13novembre
"Mon portable sonne, il ne fait que ça. Je n’ai pas la force physique et psychologique de parler". À part à sa sœur à qui Sonia "dis la vérité, enfin à moitié". Puis la police arrive et demande aux badauds de partir, le couple laisse donc Sonia seule #13Novembre2015
Après la police, Sonia attend l'arrivée des premiers secours. "J’ai froid, j’ai le souffle court, l’attente des pompiers est interminable (...) Ils arrivent enfin, ils foncent vers moi et prennent mon identité" #13novembre
En donnant son identité, Sonia a un déclic. "Je me rappelle que j’étais avec Théo. Je donne l’alerte à un de ses amis, je supplie les pompiers de l’aider et de le sauver et j’ai une folle envie de retourner dans le bar pour le retrouver", dit-elle #13novembre
"Les pompiers me transportent à l’intérieur du bar pour me mettre au chaud. Pour m’y installer, ils sont dans l’obligation de passer par la terrasse chauffée. Je n’ai pas le réflexe de fermer les yeux, la scène est apocalyptique, tout est retourné", décrit Sonia #13novembre
Elle voit son ami Théo "face contre terre", "dans une mare de sang, à côté du terroriste": "À ce moment précis pour moi il est mort", dit Sonia #13Novembre2015
Sonia se souvient d'un très jeune pompier : "Je me souviens de son visage, il était aussi jeune que moi, il avait l'air dépassé mais faisait tout son possible pour me rassurer" #13novembre
La jeune femme est finalement prise en charge à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, comme son ami Théo.
"J’étais loin de me douter que le pire était à venir", indique-t-elle #13novembre
Sonia restera trois semaines à l'hôpital. Les opérations s'enchaîneront, les piqûres aussi. Pendant sa prise en charge, plusieurs victimes des attentats du #13Novembre le sont dans le même service qu'elle. Dans son service, aucune ne survivra, dit-elle.
Parce qu'il "serait trop long de vous décrire les six années passées", Sonia termine sa déposition par cette énumération : "35 opérations réalisées à ce jour et d’autres à venir, une cicatrice faisant la moitié de mon crâne, un œil perdu, une douleur permanente" #13novembre
Sonia ajoute : "10 kg de médicaments ingurgités, une hospitalisation en psychiatrie, un statut d’handicapée et des expertises affreuses" dans son processus d'indemnisation #13novembre
La cour a souhaité entendre dans la foulée Théo, l'ami de Sonia qui était avec elle ce soir-là. Mais je vais devoir interrompre maintenant ce live-tweet pour cause de papier à écrire. Merci de l'avoir suivi #13novembre

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