Jour 18 au procès des attentats du #13Novembre.
Aujourd'hui, la cour va entendre des proches de victimes décédées à la Belle Equipe. Et des survivants du Comptoir Voltaire.

Live-tweet @franceinter à suivre sur ce fil.

@ChPiret fera les comptes-rendus 📻aujourd'hui.
@franceinter @ChPiret Pour retrouver le compte-rendu du jour 17, c'est ici.
Par @ChPiret avec les dessins de Valentin Pasquier @ValPSQR.
franceinter.fr/justice/jour-1…
@franceinter @ChPiret @ValPSQR L'audience reprend. Jour 18. Semaine 5.
#proces13novembre
Une jeune fille, Alix, s'avance à la barre. Elle a choisi très tard de témoigner. Elle veut "dire aux familles ce que j'ai vu".
#13Novembre
Alix : "Ma soeur qui m’accompagne aujourd’hui est procureur.
Contrairement à Monsieur Abdeslam je crois en la justice.
Je crois aussi comme Monsieur Abdeslam en la justice du ciel". Le ciel qui jugera aussi, dit-elle, en somme.
#13Novembre
Alix venait de rejoindre sa meilleure amie Charlotte. Elles étaient dans une Autolib. Et boulevard Charonne, "nous sommes arrêtées derrière la Seat du commando.
Nous voyons l’homme et l’arme".
#13Novembre
Alix : "Comme dans un film je dis : "baisse-toi baisse-toi". Il y a des étincelles sur la route et le long de la voiture. Je dis à Charlotte qu’il faut qu’on coure. Charlotte a en deux manoeuvres fait demi-tour sous une pluie de balles".
#13Novembre
Alix : "Pendant que nous sommes perpendiculaires, la portière éclate. Ma hanche brûle. Je reprendrai mes esprits place de la Bastille où des camions arrivent en sens inverse". Elle n'est finalement pas blessée physiquement. Mais psychiquement.
#13Novembre
Alix raconte six ans plus tard la "culpabilité du survivant". "Est-ce que nous aurions pu aller aider sur la terrasse ?" Elle croit qu'elle a fait la seule chose possible pour elle et son amie Charlotte à ce moment-là : tenter de "survivre".
#13Novembre
Alix : "Je sais que l’horreur peut surgir à tout moment, même avec un vin pétillant au pied. Une peur soudaine et sèche et le cerveau qui calcule le plus vite possible comment survivre".
#13Novembre
Alix dit à la barre que les hommes qui ont tué ne sont "pas des fous", mais "des hommes qui ont assassiné la jeunesse d’un pays. Ils doivent être jugés".
#13Novembre
Alix : "La vie est fragile et précieuse.
Mais elle est immense et reprendra toujours le dessus."
#13Novembre
Une autre jeune fille arrive à la barre, mains tremblantes. Elle est une survivante de La Belle Equipe. Elle est d'origine marocaine. Commence par dire que son islam, celui auquel elle croit, prône la paix.
#13Novembre
Elle était à La Belle Equipe pour l'anniversaire d'Hodda. Elle arrive et la seule table qui restait, une table bancale au fond près du bar, celle qu'elle croyait "la plus nulle", va lui "sauver la vie".
#13Novembre
A la barre, elle raconte les tirs, qu'elle prend pour des pétards. Puis les tirs encore. Puis le silence de mort. "Puis, un chaos complètement indescriptible, avec des corps enchevêtrés les uns sur les autres, du sang partout, les visages figés et des hurlements".
#13Novembre
Son amie Chloé était sortie sur la terrasse.
Elle pleure à la barre en racontant, en revivant la scène. Elle tremble.
Fort.
#Procès13Novembre
Elle évoque une jeune fille, morte renversée sur une table de la terrasse de La Belle Equipe. Une image qui la hante encore.
#Procès13Novembre
Puis elle raconte Khaled, le frère de Hodda et Halima Saadi. "Khaled était en état de choc". Lui dit "Halima est morte, Hodda est touchée à la tête".
Les deux soeurs sont mortes à La Belle Equipe.
La jeune fille qui parle à la barre, sanglote face à la cour.
#13Novembre
Elle explique pourquoi elle a mis du temps avant de témoigner. Elle se trouvait "chanceuse" parce qu'elle n'avait pas été blessée. Puis elle dit sa vie d'avant le #13Novembre : son job à Londres dans la restauration, où elle s'était fait un nom. Elle a dû y renoncer.
"Boire un verre dans un bar c'est déjà dur, y travailler c'est impossible" désormais pour elle. Elle s'est dit après le #13Novembre, le stress post-traumatique, que sa vie était "foutue". Elle dit ses dépressions.
Elle dit sa "honte" de se sentir ainsi, alors qu'elle a survécu. Elle se sent "seule". Dit sa solitude des "oubliés des attentats". Elle tremble toujours aussi fort à la barre.
#13Novembre
De ce procès, elle n'attend "pas de miracle", "pas que les auteurs se repentissent", n'a "jamais eu de haine envers eux", juste "une immense tristesse", mais "veut tourner la page".
#13Novembre
Et elle termine en voulant "répondre à Monsieur Abdeslam", qui a justifié les attentats en parlant des frappes françaises en #Syrie. A la barre, elle cite Gandhi qui avait dit : "Oeil pour oeil et le monde finira aveugle".
#Procès13Novembre
Arrive à la barre Khaled Saadi. Il a perdu ses soeurs Halima et Hodda à La Belle Equipe. "Je suis né au Creusot. Je suis arrivé à Paris à 20 ans. J'ai été recueilli par ma soeur Hodda".
#13Novembre
Khaled Saadi : "Je suis venu parler de mes soeurs. J'avais pas eu une enfance très facile, mais on avait beaucoup d'amour. Et aujourd'hui, Halima est décédée. Elle laisse deux enfants qui maintenant vivent à Dakar".
#13Novembre
Khaled explique à la barre qu'il était plus proche de sa soeur Hodda, car il vivait chez elle. Elle a mis pour lui, dit-il, sa vie amoureuse entre parenthèses pendant des années pour lui "donner un avenir".
Il commence à pleurer.
#13Novembre
Khaled, grand jeune homme, cheveux épais, petite barbe naissante, chemise rayée : "Je vais essayer de pas pleurer, faut être fort quand même."
#Procès13Novembre
Khaled raconte le #13Novembre. Il était dans un coin de La Belle Equipe. Aux premiers tirs, il a cru à un problème électrique. Puis après l'attentat, il est sorti sur la terrasse : "Je me lève. Je pense à mes soeurs.
J’enjambe tous les corps".
Khaled : "Je suis musulman, mais pas pratiquant".
Khaled explique que sur la terrasse, il a d'abord pensé à Dieu. " Le même Dieu que vous", dit-il aux accusés en se tournant vers le box.
#Procès13Novembre
Khaled : "Il y a une soeur qui est morte sur le coup, elle a pris une rafale dans le dos". Sa soeur Halima, qui avait deux enfants. "Je l’ai déplacée".
#LaBelleEquipe
#13Novembre
Khaled : "Hodda, elle a pris une balle dans la tête et l’autre dans la jambe". Hodda a succombé à ses blessures.
#LaBelleEquipe
#13Novembre
Khaled : "C’était l’enfer sur terre.
J’ai pas forcément envie de détailler plus."
#13Novembre
Khaled parle de la "boule de pétanque" qu'il a dans le ventre. "Et à un moment faut que ça sorte".
Il parle de sa soeur Hodda qui "tenait une famille entière. Elle a réussi sa vie et quand quelqu'un a réussi sa vie, ça vous pousse vers le haut".
#13Novembre
Khaled raconte à quel point le #13Novembre, la mort de ses soeurs Hodda et Halima, "pour moi ça a été dévastateur. La dégringolade".
Khaled explique qu'il avait deux enfants en 2015, le plus jeune avait un an, et il a dû ensuite quitter sa femme, tant il était lui-même dévasté, "j’avais plus d’amour à donner".
#13Novembre
"Maintenant ma vie, je travaille sur ma terrasse avec un plateau". Il ne veut pas avoir peur. Khaled conclut, gorge nouée, "l’amour triomphe toujours. Moi j’y crois. J’ai plus rien à ajouter".
#13Novembre
A une question du président, il répond que ses deux neveux, les enfants d'Halima ont aujourd'hui 9 et 5 ans. Il pense que leur père, qui était à Dakar avec eux le #13Novembre, ne leur a jamais dit les circonstances précises de la mort de leur maman.
#LaBelleEquipe
Et Khaled Saadi quitte la barre. Gorge nouée. Digne. Terriblement touchant.
#Procès13Novembre
Arrive Grégory, qui était l'amoureux de Justine Dupont. "Justine, c'était ma moitié". Il porte un tee-shirt noir sur lequel il a fait imprimer le visage de Justine, souriant. et il fait projeter sur le grand écran de la cour une photo d'elle.
#Procès13Novembre
A la barre, Grégory, grand gaillard, a du mal à parler. S'excuse pour son émotion. Il souffle beaucoup.
"Justine c’était mon moteur, mon phare, elle m’a appris à rester calme".
#Procès13Novembre
Grégory : "Justine, c’était la maîtresse de mes démons. J’avais plus peur de Justine que d’aller en garde à vue. Et aujourd’hui, je l’avoue, c’est très difficile pour moi de rester calme, je vous cache pas que j’ai énormément de colère".
#Procès13Novembre
Grégory : "Aujourd'hui, c’est une première fois, les assises en tant que victime. En général je suis de l’autre côté".
#Procès13Novembre
Grégory : "Justine, c’était mon tout. Maintenant, je n’ai plus rien".
#13Novembre
Grégory parle aussi de Hodda, "si je suis ici, c'est grâce à Hodda, je tiens à la remercier". Hodda Saadi qui apparaît encore ici à la barre telle un pilier, pour tant de gens.
#13Novembre
Grégory parle aussi de Marie et Thierry, couple "fusionnel". "Thierry était policier, vous avez de la chance que ce soir-là il était pas armé" dit-il à la barre.
#13Novembre
Grégory s'excuse auprès des parents, de la famille, des amis de Justine. "J’étais pas là-bas pour essayer de la protéger. J’étais pas là pour son dernier souffle, son dernier battement de coeur, et ça c’est quelque chose qui me pèse énormément"
#13Novembre
Il s'en veut de ne pas avoir accompagné Justine à La Belle Equipe. "En trois ans, c’est la seule fois où je n’accompagnais pas Justine à un anniversaire. Ce soir-là, j’ai perdu 9 personnes. Il y en a 6 que je connaissais intimement".
#13Novembre
Grégory, gorge nouée, dit à la barre, qu'avec Justine, ils rêvaient d'avoir un enfant. "Chez moi dans ma salle de bains, j’ai encore le test. Je sais même pas s’il est positif. Je veux pas le regarder, par peur".
#Procès13Novembre
Puis Grégory est prévenu par un coup de fil qu'il y a eu un attentat à La Belle Equipe. Il ne veut pas y croire. Il appelle là-bas. Il cite plusieurs proches, aucun ne répond. Puis Ambre décroche : "Grégory, c'est horrible, il y a du sang partout".
#13Novembre
Grégory : "Je prends mon scooter et je grille tous les feux". Il pense avoir croisé sur sa route Abaaoud, "celui qu'on a vu en #Syrie", un de membres du commando qui a assassiné des dizaines de de victimes sur les terrasses du 10e et 11e arrondissements de Paris le #13Novembre
A la barre, Grégory dit de Justine : "Je l'aime encore. Elle me manque".
"Et ils nous manquent". Tous ses amis.
#Procès13Novembre
Grégory : "Je n'ose même plus dormir dans notre lit dans notre chambre. Ça fait six ans que je dors dans mon salon, sur le canapé. Les affaires de Justine, elles n'ont pas bougé."
#Procès13Novembre
Grégory : "Ce que j'attends de ce procès"...
"Je fais confiance" à la justice.
"J’étais là où ils sont aussi".
Il montre du doigt le box des accusés.
"La souricière ça me fait plaisir", là où passent d'ordinaire les accusés avant le procès.
#13Novembre
En réalité, à ce procès des attentats du #13Novembre, les accusés ne passent pas par cette souricière.
Grégory : "On est dans un pays de démocratie.
Des fois c’est bien, des fois c’est dommage, cette fois-là, c’est dommage".
#Procès13Novembre
Et Grégory quitte la barre d'un pas lent, en dévisageant chacun des accusés.
#Procès13Novembre
Arrivent à la barre, Marie-Amélie, soeur de Marie-Aimée Dalloz, morte à La Belle Equipe. Tout le monde l'appelait Marie. Marie était avec son amoureux Thierry.
A côté de Marie-Amélie à la barre, le fils de Marie, qui a aujourd'hui 18 ans.
#Procès13Novembre
Marie-Amélie : "J'ai pris un tsunami dans la face" le #13Novembre.
Marie-Amélie : "Le #13Novembre au soir, je regardais un film quand on nous a demandé si on allait bien". Elle apprend par SMS qu'il y a des attaques. Elle ne se doute pas que sa soeur, son beau-frère et des amis sont victimes. Elle découvre le 14 novembre 10 appels de sa mère.
Marie-Amélie est psychologue. "Le 14 novembre, je sens en moi une émotion inconnue". Elle va dans les deux commissariats du quartier, avec son neveu, le fils de Marie. Il avait alors 13 ans, le #13Novembre2015 et cherchait sa maman.
Ce jeune homme se tient en ce moment à la barre, à côté de sa tante Marie-Amélie, qui raconte comment elle a cherché ce 14 novembre 2015, sa soeur Marie, la maman de ce jeune garçon.
#13Novembre
Marie-Amélie raconte comment elle apprend, le 14 novembre vers 22 heures, la mort de sa soeur Marie. Comment elle cherche à protéger le fils de Marie, qui l'appelle au même moment pour savoir si elle avait trouvé sa maman ?
#13Novembre
Marie-Amélie : "Je prends le téléphone. Je lui réponds.
C’est impossible de lui apprendre la mort de sa mère dans ces conditions. Je me souviens avoir pensé : je veux qu’il dorme, demain sera terrible".
#13Novembre
Marie-Amélie explique à la barre que Marie et son amoureux Thierry devaient fêter leur PACS le week-end suivant. Marie avait un fils, 13 ans à l'époque. Thierry, deux enfants, mineurs eux aussi.
#13Novembre
Marie-Amélie explique que Marie était la meilleure amie de Justine, dont le chéri, Grégory, vient de témoigner à la barre. "Elles étaient toujours ensemble", jusqu'à leur dernier souffle.
#13Novembre
Marie-Amélie parle du fils de Marie. Il est à côté d'elle la barre. "Il a 19 ans, il a eu son BAC. Actuellement, il travaille dans un restaurant, pas n'importe lequel". Le restaurant des "trois survivants du groupe d’amis présents ce soir-là à La Belle Equipe".
#13Novembre
Marie-Amélie parle ensuite de son père, "mort de chagrin" et de sa mère qui était donc aussi la mère de Marie. "Ma mère est née un #13Novembre. Cette date d’anniversaire est devenu un cauchemar. Comment célébrer un cauchemar ?"
Marie-Amélie conclut : "Nous n’avons pas de haine".
Puis elle quitte la barre avec son neveu, le fils de Marie.
Cet enfant orphelin, devenu un jeune homme, s'était confié à @ChPiret.
Témoignage @franceinter à (re)lire ici.
franceinter.fr/societe/attent…
A (ré)écouter. "Les enfants du #13Novembre" @ChPiret
franceinter.fr/emissions/le-z…
Arrive à la barre le papa d'Anne-Laure Arruebo. Tuée à La Belle Equipe. Elle était inspectrice des douanes, elle parlait plusieurs langues. Il dit le mot justice en plusieurs langues.
#Procès13Novembre
Le père d’Anne-Laure : "Je voudrais dire quelques mots pour les victimes rescapées. Je voudrais leur dire que j’aimerais très fort les serrer dans mes bras, qu’il ne faut pas qu’elles culpabilisent, qu’elles ne sont pas coupables de rester en vie".
#13Novembre
Le père d’Anne-Laure : "A les entendre, on ne les trouve pas si chanceuses que ça, quand elles expriment avec tant de difficulté leur souffrance, leur tristesse, l’horreur qu’elles ont vécue".
#Procès13Novembre
Le père d'Anne-Laure : "J’ai hésité à venir au procès. C’est une victime qui m’a convaincue : on parle trop des terroristes, pas assez des victimes. C’est pour cela que je prononcerai souvent le prénom d’Anne-Laure. Par contre, eux, je ne dirai pas leur nom".
#Procès13Novembre
Le père d'Anne-Laure : "Ce n’est pas de la haine ou de la colère, je pense que c’est plus de la pitié envers des gens sans coeur ni raison".
#Procès13Novembre
Après une courte suspension, arrive à la barre Dominique Kielemoes. "Je suis la mère de Victor Munoz", assassiné à La Belle Equipe. Elle arrive à la barre accompagnée de son autre fils. Voix très émue.
#13Novembre
Dominique Kielemoes raconte son métier de prof, et sa casquette d'élue municipale du 11e arrondissement de Paris. C'est en tant qu'élue qu'elle est appelée ce soir-là. On l'informe par téléphone que Victor, son fils, est grièvement blessé à La Belle Equipe.
#13Novembre
Sur place, Dominique Kielemoes comprend tout de suite la gravité de l'attentat. "J’ai vu les corps gisant sur la terrasse". On lui parle de 19 morts et une urgence absolue. Elle s'accroche à l'espoir que son fils Victor n'est pas mort.
#13Novembre
Dominique Kielemoes, la maman de Victor Munoz, ne passe pas le dernier barrage de police. "Toute ma vie, je regretterai de ne pas avoir passé le dernier barrage de police et qu’il ne meure pas seul". Son seul espoir, qu'il n'ait pas senti qu'il allait mourir.
#Procès13Novembre
Dominique Kielemoes a espéré que son fils, Victor Munoz, ne soit pas mort, jusqu'au lendemain. Quand le jour s'est levé, le 14 novembre, elle a "à nouveau ressenti que Victor n’était plus en vie".
#13Novembre
Dominique Kielemoes : "Toute ma vie, je reverrai l’image d’Alexandra tombant à terre quand elle apprend la nouvelle". Alexandra était l'amoureuse de Victor Munoz. Le 12 novembre 2015, ils avaient parlé mariage.
#13Novembre
Dominique Kielemoes évoque le corps de son enfant qu'on lui présente à l'institut médico légal. "Cinq minutes pour réaliser que votre fils de 24 ans est mort et que plus jamais vous ne pourrez le prendre dans vos bras et le toucher". Il est à travers une vitre.
#13Novembre
Dominique Kielemoes ne pourra toucher à nouveau son enfant que dix jours plus tard avant l'enterrement. Il était "un cadavre froid". Elle fait projeter sur grand écran une photo de Victor Munoz, "un garçon beau solaire, joyeux, affectueux".
#13Novembre
Dominique Kielemoes : "La mort de Victor a saccagé notre vie. Du jour au lendemain, le bonheur disparaît.
Oubliés les anniversaires, les fêtes, Noël".
#13Novembre
Dominique Kielemoes, la maman de Victor Munoz : "Je n’ai pas pu reprendre le travail de professeure que j'aimais, car j’ai senti que je détesterais les gens pleins de vie en face de moi".
#13Novembre
Dominique Kielemoes, la maman de Victor Munoz : "Pendant cinq ans, la chambre de Victor est restée fermée et ouverte". Elle a attendu qu’il "rentre par la porte-fenêtre comme à son habitude".
#13Novembre
Dominique Kielemoes, la maman de Victor Munoz, veut que ces accusés "me regardent dans les yeux et voient la douleur d’une mère, d’un frère"... Elle les fixe derrière la vitre de leur box.
#Procès13Novembre
Dominique Kielemoes, la maman de Victor Munoz : "Je méprise ces hommes. Parfois je les hais. Mais je suis fière de mon fils Victor, de mes fils. Et je fais pleinement confiance à la justice de mon pays".
#Procès13Novembre
Dominique Kielemoes dit aussi à la barre que l'association @13onze15 l'a aidée. Elle en est devenue vice-présidente.
#13Novembre
@13onze15 Son mari, José Munoz, le papa de Victor arrive à la barre. Et prévient les accusés : "Nous démontrerons chaque jour à ces créatures du mal ce que représente l’amour".
#Procès13Novembre
José Munoz, le papa de Victor espère "ébranler le fondamentalisme" des accusés. Qu'il accuse : "Vous détournez une religion, un Dieu, à votre profit".
Il montre lui aussi une photo de Victor, beau jeune homme de 24 ans.
#13Novembre
José Munoz, le papa de Victor est en larmes à la barre. Il parle du"carrefour maudit de La Belle Equipe" où Victor a été "assassiné par trois lâches sans cervelle".
#13Novembre
José Munoz, le papa de Victor, a espéré après le #13Novembre, avant d'apprendre que son fils était mort et son corps à l'IML : "Notre fils était mort. Exécuté comme un animal. Il était beau notre fils. Il avait 24 ans".
José Munoz dit des assassins de Victor qu'ils sont "des hommes ignorants, incultes et lâches".
#Procès13Novembre
José Munoz, face à la cour d'assises : "comment faire un tel deuil, Monsieur le président ?"
#Procès13Novembre
José Munoz, papa de Victor dit aux accusés : "Vous avez tenté de nous mettre à genoux", il conclut que c'est "la jeunesse libre" qui gagnera.
#Procès13Novembre
Arrive à la barre Yohann Mondeguer, le petit frère de Lamia Mondeguer, assassinée à La Belle Equipe.
Il lit un texte.
#13Novembre
Yohann Mondeguer habitait pas loin. Il est passé devant Le #Bataclan ce soir-là. Ce soir-là, chez lui, il entend des bruits. Croit à des festivités liées au match de foot. "En réalité, c'étaient les balles qui tuaient ma soeur".
#13Novembre
Yohann Mondeguer : "Lamia et son chéri Romain ont été tués par des terroristes", et il se retire de la barre, et laisse place à sa maman, Nadia. Nadia Mondeguer se présente comme Egyptienne "arrivée en France à 22 ans".
#13Novembre
Nadia a épousé Jean-François Mondeguer, un Finistérien, qui est mort en 2020, de "chagrin", "il s'en est allé rejoindre sa coccinelle", c'est comme ça qu'il appelait leur fille Lamia, assassinée à La Belle Equipe.
#13Novembre
Nadia Mondeguer prononce à la barre le nom de Salah #Abdeslam avec un accent arabe. Et montre une dernière photo de sa fille, Lamia. Prise à 19h21, le #13Novembre 2015. Lamia sourit sur la photo.
Et elle parle à la barre des anasheed. "Ce n'est seulement lié au #djihad, c'est un cantique", précise la maman de Lamia Mondeguer.
#13Novembre
Comme son fils, elle a entendu une "pétarade", au bas de ses fenêtres, à quelques rues, les rafales qui ont tué sa fille dans le 11e arrondissement de Paris. Mais les premières infos sur WhatsApp parlent du Stade de France et #Bataclan, mais pas #Charonne.
#13Novembre
Nadia Mondeguer raconte qu'elle n'a jamais été informée officiellement de la mort de sa fille Lamia. "J'ai pas crié. Il y a juste une dissociation qui s'est opérée en moi".
#13Novembre
Nadia regrette de n'avoir pas su plus tôt que sa fille mourait à 150 mètres de chez elle. "J'aurais pu la prendre dans mes bras". Elle contient son émotion à la barre. Très digne.
#13Novembre
Nadia Mondeguer tient aussi à la barre à demander à rectifier une erreur commise par la police. Confusion entre sa fille Lamia et Michelli sur la terrasse de La Belle Equipe. Erreur répétée par un enquêteur à la barre. Nadia Mondeguer tient à rectifier.
#Procès13Novembre
Nadia Mondeguer : "Lamia était en chien de fusil,
Romain la tête sur ses fesses". Les victimes sont tombées sous les balles, enchevêtrées, les unes sur les autres, sur la terrasse de La Belle Equipe.
#13Novembre
Quand elle arrive à l'IML, on lui présente un autre corps que celui de sa fille."Vous étiez préparée à vous recueillir et vous êtes projetée dans la posture de la maman qui doit gérer l'administratif". Elle doit appeler le dentiste pour identifier Lamia.
#13Novembre
Au même moment, "le Premier ministre de l'époque fanfaronne que tous les corps ont été identifiés. On était les oubliés de la terre". Nadia Mondeguer raconte sa double douleur.
#13Novembre
Sa fille Lamia Mondeguer a été assassinée, mais il lui a fallu attendre avant de pouvoir se recueillir sur le corps de son enfant. D'autres parents ont vécu le même terrible double drame que Nadia Mondeguer.
#13Novembre
Nadia Mondeguer a achevé son témoignage très dignement. Et en disant sa colère. Et son désarroi. Face à ces "auteurs" des attentats du #13Novembre. "Quelques-uns sont nés en 1985, comme Lamia.
J’aurais pu être leur mère. Ma première réflexion : quel gâchis".
Nadia Mondeguer : "C’est vrai que plus vous avancez dans la connaissance du dossier, ces anges se transforment en monstres."
#13Novembre
Nadia Mondeguer pense que "nous sommes les victimes de personnalités mégalomanes, avec un ego surdimensionné. On le voit avec Abbaoud. Ils se gargarisent, je m’excuse, du mot kouffar". Elle le prononce avec un accent arabe.
#13Novembre
Nadia Mondeguer parle d'une "génération mue par des pulsions de violence sur lesquelles il y a du vernis religieux".
#13Novembre
Nadia Mondeguer parle à la barre du Allah Akbar, cri "vivant", "pas votre cri mortifère qui accompagne des gestes assassins, j'en peux plus !"
#13Novembre
Et Nadia Mondeguer laisse sa place à la barre à l'un de ses fils, Gwendal, qui dit à la barre sa colère que sa soeur Lamia ait été assassinée, "avec qui sait la complicité de certains dans cette salle ?"
#13Novembre
Gwendal Mondeguer se râcle souvent la gorge et dit : "Ce que j’attends du procès, c’est de rationnaliser ma colère. J’attends du procès de pouvoir canaliser cette colère parce qu’elle déborde".
#Procès13Novembre
Pour conclure, Gwendal Mondeguer cite l'accusé Salah #Abdeslam, lorsqu'il avait pris la parole disant que ce n'était pas pour être provocateur et avait remercié d'être écouté.
"Eh bien, j'ai écouté", conclut le frère de Lamia Mondeguer, assassinée à La Belle Equipe.
#13Novembre
Puis la cour entend le témoignage émouvant de Sonia, survivante au Comptoir Voltaire, où le grand frère de Salah #Abdeslam, Brahim Abdeslam s'est fait exploser en kamikaze.
#13Novembre
Sonia a été grièvement blessée par la déflagration. Et tout ce qui a explosé. Elle a cru mourir. Ne voit plus d'un oeil. Un éclat est passé à quelques millimètres de son cerveau. Elle est restée des semaines à l'hôpital.
#13Novembre
Six ans après, Sonia, une jeune fille, raconte à la barre "les pleurs, les cris, les kilos de médicaments, les médecins faisant partie de ma famille, un statut handicapé, un fonds de garantie inhumain nous faisant passer du statut de victime à celui d’accusé".
#13Novembre
Son papa, Mohammed lui succède à la barre. En larmes. Culpabilisé que sa fille soit sortie au Comptoir Voltaire ce #13Novembre plutôt que "dîner à la maison".
Mohammed, à la barre : "Je suis musulman.
Ces gens-là appellent les musulmans comme leurs frères. Je ne suis pas leur frère. Car leur frère ne fera de mal à personne".
Mohammed, le papa de Sonia, pleure.
#Procès13Novembre
Mohammed : "Ma fille est avec des séquelles mais elle est vivante. Sauvée soi-disant par des mécréants.
Monsieur le président, je n’ai pas la haine, mais je ne pardonnerai jamais.
Merci de m’avoir écouté."
#Procès13Novembre
Puis vient Théo, survivant du Comptoir Voltaire lui aussi. Blessé lui aussi. Il s'est longtemps senti "coupable d'être au mauvais endroit au mauvais moment". Il dit qu'il se sent "privilégié" d'avoir été moins blessé que d'autres.
#Procès13Novembre
Vincent est aussi survivant du Comptoir Voltaire. Il est directeur de théâtre. Raconte l'explosion de Brahim #Abdeslam, "le chaud, les projectiles, l'odeur de gaz". Il survit. Son compagnon l'emmène à l'extérieur. Vincent lui fait une déclaration d'amour à la barre.
#13Novembre
Vincent : "Il paraît que j'ai assisté à la mort d'un martyr, et je suis pas loin de son frère" dans la salle. Vincent précise qu'il a eu très peur de venir parler face aux accusés.
#Procès13Novembre
Vincent dit que dans sa vie, il n'a plus peur de rien. "Je me suis marié, et avec un garçon, et ça, ça doit pas trop leur plaire".
#Procès13Novembre
En même temps, Vincent dit qu'ils "ont gagné". Il dit son traumatisme qui demeure. Toujours à coté des issues de secours, "et en tant que directeur de théâtre, c'est chiant". Et il dit sa culpabilité du survivant.
#Procès13Novembre
Et il regrette à la barre qu'il n'y ait pas de condamnation "post mortem" des terroristes kamikazes du #13Novembre. La justice française ne juge pas les morts dont elle a la preuve.
A ce procès #13Novembre, plusieurs accusés présumés morts en #Syrie sont jugés, car la justice française n'a pas la preuve de leur mort.
François, le compagnon de Vincent, qui était aussi au Comptoir Voltaire témoigne à son tour. Dit : "la vie depuis six ans est faite de hauts et de bas, mais l'amour est plus fort que tout".
#13Novembre
François n'attend "rien du verdict, rien des accusés", mais il "tient à témoigner", de ce qu'il a vécu, "l'expérience de mort imminente". Témoigner aussi du FGTI, décrit une fois de plus comme "inhumain".
#13Novembre
Puis François s'adresse directement à Salah #Abdeslam. "Monsieur, je serai bref vous concernant.
J’ai vu votre frère mourir. Ce que votre frère m’a fait subir, vous l'avez vu, m’a anéanti, détruit".
Ils sont face-à-face, à quelques mètres.
#13Novembre
François regarde #Abdeslam. Salah Abdeslam ne fuit pas le regard. Il est assis à hauteur de la barre. Une vitre entre eux. "J'ai la rage", dit François.
#Procès13Novembre
François, regardant Salah #Abdeslam : "Mais monsieur Abdeslam, plutôt que de m'enlever tout ça. Vous me l’avez donné." C'est aussi une rage de vivre depuis le #13Novembre
Et François se tourne face à la cour : "Monsieur le président, je suis fier de ce pays et de cet appareil judiciaire qui réussit à tenir un procès de cette envergure".
#Procès13Novembre
Enfin, David, soignant vient raconter à la barre comment il a voulu sauver des vies au Comptoir Voltaire. Sans le savoir, il a massé le kamikaze, Brahim #Abdeslam. "C'est vous le fou qui avez massé le kamikaze ?" lui dit un policier.
#13Novembre
David raconte comment il s'est effondré ensuite. Après le #13Novembre. Le gilet du kamikaze Brahim #Abdeslam n'avait explosé qu'à moitié. David aurait pu mourir.
David était responsable urgentiste à l'hôpital St Antoine, qui a accueilli de nombreux blessés du #13Novembre. Il dit que son travail l'a aidé. Mais il ne supportait plus une sirène de pompiers, de police.
Il a enchaîné pendant six mois des bronchites aiguës. Il avait respiré le gaz, les émanations de l'explosion. Il a essayé de reprendre le dessus, dit-il. Le #13Novembre 2016, il a "remis le pied au Comptoir Voltaire". Il pensait aller mieux, "mais cette année, j'ai recraqué".
David explique que l'approche du procès a été éprouvante. "Mais j'ai goût à la vie. Je n'ai aucune haine envers ceux qui ont fait ça. J'attends rien de ce procès mais je crois à la justice de mon pays".
#13Novembre
Le président le remercie. Fin de l'audience. Compte-rendu web complet @franceinter de ce jour 18 à suivre.
@franceinter Et voici le compte-rendu web @franceinter du jour 18 a procès des attentats du #13Novembre. Avec les dessins de Valentin Pasquier @ValPSQR. franceinter.fr/justice/proces…
@franceinter @ValPSQR Demain, jour 19, la cour d'assises spécialement composée va commencer à entendre les victimes du #Bataclan.
#13Novembre

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1 Oct
Jour 16 au procès des attentats du #13Novembre. Aujourd'hui, la cour va entendre d'autres victimes de l'attentat à La Belle Equipe.

LT @franceinter à suivre ici et aujourd'hui @ChPiret est à la 📻 dans le journal de 13h et ceux du soir.
@franceinter @ChPiret Pour retrouver le compte-rendu web @franceinter du jour 15 signé @ChPiret, c'est ici, avec les dessins de Valentin Pasquier @ValPSQR
franceinter.fr/justice/je-vou…
@franceinter @ChPiret @ValPSQR La sonnerie retentit. "L'audience est reprise". Jour 16.
#Procès13Novembre
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29 Sep
Jour 14 au procès des attentats du #13Novembre. La cour va continuer entendre des rescapés du Stade de France. Aujourd'hui, ceux qui ont fait face au 3e kamikaze, qui a explosé à 21h53. Puis, viendront témoigner des survivants de la terrasse parisienne Le Carillon.
LT @franceinter à suivre ici aujourd'hui.
@ChPiret à la 📻 pour ce jour 14. Pour retrouver son compte-rendu web du jour 13, c'est là 👇avec les dessins de Valentin Pasquier @ValPSQR
franceinter.fr/justice/13-nov…
@franceinter @ChPiret @ValPSQR Depuis le début du procès #13Novembre, certaines parties civiles écoutent l'audience via la webradio.
Elles se sont confiées à @MVinceneux pour @franceinter.
A (ré)écouter📻
franceinter.fr/info/proces-du…
Read 132 tweets
23 Sep
11e jour au procès des attentats du #13Novembre 2015.
Aujourd'hui, la cour d'assises va entendre le témoignage du directeur de l'IML, où ont été amenés les corps des victimes. La question des erreurs d'identification sera probablement abordée à la barre.
LT @franceinter ici 👇
@franceinter A (re)lire le compte-rendu web du jour 10 par @ChPiret avec les dessins de @ValPSQR.
franceinter.fr/justice/proces…
@franceinter @ChPiret @ValPSQR Les comptes-rendus 📻aujourd'hui avec @ChPiret.
Read 82 tweets
22 Sep
Jour 10 au procès des attentats du #13Novembre 2015. Aujourd'hui, la cour va d'abord entendre le commissaire de la #BAC75N entré au #Bataclan à 21h56, avec un de ses brigadiers. Ensemble, ils ont tué un premier terroriste et la tuerie de masse a été stoppée.
Ce brigadier qui était à la #BAC75N, la BAC nuit de Paris, s'est confié au micro de @franceinter juste avant ce procès #13Novembre.
Témoignage à lire et à écouter ici 👇
franceinter.fr/justice/on-tir…
@franceinter Greg, de la #BAC75N, à écouter ici 👇et à 📻dans le #1314 de @franceinter
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20 Sep
Jour 9 au procès des attentats du #13Novembre 2015. On entre dans la 3e semaine d'audience. Aujourd'hui, la cour va se pencher sur l'attentat contre la terrasse de La Belle Equipe, où il y a eu 20 morts.
LT @franceinter par @ChPiret
Et compte-rendu à la📻
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video.twimg.com/amplify_video/…
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17 Sep
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