#procès13novembre Jour 21
Aujourd'hui c'est Nourk au contrôle et en plein exercice à mon arrivée #gendarmerie
#procès13novembre Jour 21
L'audience va reprendre. Aujourd'hui une quinzaine d'auditions de parties civiles qui se trouvaient dans le Bataclan ou à proximité directe, sont prévues. Seront également entendus les proches de personnes décédées.
#procès13novembre Jour 21
L'audience est reprise.
#13novembre
Me Chemla formule de nouvelles constitutions de partie civile.
L'écran géant se baisse.
#13novembre
A la barre à présent, Nathalie, "soeur de Fabrice Dubois, assassinée au Bataclan, fille de M. Dubois décédé il y a deux ans d'un cancer foudroyant qui sinon serait là". Elle vient de Los Angeles pour témoigner.
lemonde.fr/attaques-a-par…
#13novembre
Nathalie, partie civile est tout de noir vêtue, porte un tour de cou rouge. Les cheveux noirs au carré ondulés. Elle dit avoir vécu tous les événements depuis LA.
#13novembre
Nathalie, partie civile , explique qu'elle a eu la femme de Fabrice qu'elle lui a dit :"mais tu ne comprends pas, il est là-bas, on n'a aucune nouvelle".
#13novembre
Nathalie, partie civile, a appris le décès de son frère : "c'est comme si mon monde s'effondrait. J'ai fait une crise de tension. (...) Il fallait annoncer ça aux parents, aux enfants, organiser le départ pour Paris"
#13novembre
Nathalie, partie civile :"La mise en bière c'était horrible avec mes deux parents sur le cercueil, la douleur des autres familles à côté de nous"
#13novembre
Nathalie, partie civile :"Mon frère est sur la photo sur grand écran, il était concepteur rédacteur chez Publicis conseil (...) Merci pour ta gentillesse, ta bienveillance, aucun gramme de méchanceté"
#13novembre
Nathalie, partie civile :"À toi dont la seule faute était d'être au mauvais endroit au mauvais moment (...) Il était très grand, je crois qu'il a été un des premiers tués, une balle dans la tête, une balle dans l'épaule"
#13novembre
Nathalie, partie civile :"Fabrice avait des enfants. Des enfants qu'il ne verra pas grandir et une femme veuve à 40 ans, veuve de guerre". (Plusieurs photos de Fabrice sont projetées à l'écran)
#13novembre
Nathalie, partie civile, décrit ses symptômes après la mort de son frère. "Ca m'a dévasté pendant longtemps. Aujourd'hui avec le yoga et ma méditation, j'arrive à peu près à m'en sortir".
#13novembre
Nathalie, partie civile :"Mon grand-père est mort de chagrin suivi de ma grand-mère, puis mon père, mort d'un cancer"
#13novembre
Nathalie, partie civile :"Mon mari est musulman, c'est une religion qu'on connait assez bien."
#13novembre
Nathalie, partie civile : Le terme mécréant n'existe pas dans la religion musulmane Le prophète Mohamed dit qu'aucune violence n'est justifiée(..). Tout ce que ces gens disent sur la religion, c'est un mensonge, ce sont des criminels" "
#13novembre
Nathalie, partie civile : "J'espère que justice sera faite pour toutes nos familles"
#13novembre
A la barre, Lydia, partie civilen brune aux cheveux longs, tour de cou rouge, lunettes de vue :"Au moment des faits j'habitais à Londres, j'étais venue pour voir le concert avec mes amies.A l'époque j'avais 26 ans, j'avais déjà vu les Eagles of death metal en concert"
#13novembre
Lydia, partie civile :"Tout se passe super bien.(...) Avant que le groupe monte sur scène, on sent vraiment la foule, on est écrasé. Il y avait un compteur, je vois le chiffre 47, j'entends les tirs "pop pop pop"? J'ai cru à des pétards".
#13novembre
Lydia, partie civile : "Le groupe arrête de jouer. Leur visage est indescriptible. ils partent ne courant. Je me dis: me dites pas qu'il y a un taré qui nous tire dessus. Je crois alors qu'il n'y en a qu'un"
#13novembre
Lydia, partie civile : "Je me retourne, il fait encore noir. Il y a les flashs des balles et là je me dis que c'est pas une blague(..)Il y a un mouvement de foule, je me retrouve debout sur la barrière, je peux rien faire; Je me dis que je suis la seule idiote debout
#13novembre
Lydia, partie civile, voit une femme morte :"Si j'avais eu un couteau, je me serais coupée la jambe, instinct de survie (...) Je demande si quelqu'un a un couteau, il faut arrêter ce massacre, personne me répond.
#13novembre
Lydia, partie civile : "Je ressens un frisson horrible (...) Je fais face à la fosse. Des gens passaient pour sortir. je pouvais pas laisser mes amies, j'entends une amie qui me murmure :'Lydia, Lydia, Lydia'"
#13novembre
Lydia, partie civile : "Je tire mon amie, je tombe, je me relève. Et je tombe, y'avait des corps que les escaliers. Je me dis qu'il faut pas que j'écrase les gens"
#13novembre
Lydia, partie civile :Arrivée dehors, pendant un instant j'ai perdu la raison. (..) Je dis aux gens qu'il faut aller se cacher. Une femme me dit que ses amis sont encore dedans, je dis moi aussi mais il faut se cacher"
#13novembre
Lydia, partie civile :Un monsieur arrive en courant, il dit:'il tire dehors, restez pas là'. Je me mets à courir un peu plus loin mais je ne sais pas où me cacher, je me dis que si je vais dans le métro ils vont fuir par là,un restaurant ils vont tirer dedans"
#13novembre
Lydia, partie civile, finit dans un restaurant. Tente d'alerter les clients et le gérant mais on la traite de menteuse. "Les gens continuaient de manger jusqu'à ce qu'une fille en sang entre dans le restaurant"
#13novembre
Lydia, partie civile, est en débardeur dans la rue, il fait froid, un policier lui dit de rentrer chez elle. Elle arrive finalement à la mairie du 11e mais se sent opprimée, comme si elle était à nouveau dans la salle. Vers 4h son amie arrive"
#13novembre
Lydia, partie civile :Notre amie Aurélie est blessée, on ne sait pas du tout où elle est. On le saura le lendemain vers 14h. Elle rayonne. Je m'en veux, je me sens coupable, car la veille je ne l'ai pas aidée à sortir, je me suis enfuie".
#13novembre
Lydia, partie civile :L'enfer moi j'en veux pas, c'est eux qu'ils nous l'ont imposé mais j'en veux pas. Ca nous a rendu plus fort. Je vis ma vie pleinement, ça m'a ouvert les yeux sur plein de choses"
#13novembre
Lydia, partie civile : Dans le Coran un des plus grands péchés c'est de tuer, moi je n'ai pas tué des gens, appuyé sur une gâchette, eux ils ont ôté des vies. Mes parents sont algériens. Trois de mes frères sont musulmans, des vrais.
#13novembre
Lydia, partie civile : Je ne suis pas croyante comme eux mais je sais qu'il y a une justice au-delà de celle-ci, qui ne leur pardonnera jamais. Allah ne leur pardonnera jamais. Ils finiront en enfer, moi j'en veux pas de leur enfer"
#13novembre
Lydia, partie civile, n'a pas été blessé mais a eu de nombreuses séquelles psychologiques. Dépression... Elle a repris les études, elle fait du droit, elle est en 2e année.
#13novembre
A la barre maintenant, Jessica, partie civile, tout de noir vêtue, brune, cheveux au carré.
#13novembre
Jessica, partie civile "Je me dirigeais vers le Bataclan café quand j'ai entendu des coups de feu, j'ai reconnu le son car j'étais réserviste. Des femmes et des hommes blessés, des gens qui tombaient, du sang partout"
#13novembre
Jessica, partie civile, a appris les premiers secours en tant que réserviste, aide des blessés :"Dans ma formation on nous a appris à jamais lacher une compresse de plaie, un autre homme m'appelait à l'aide mais je ne pouvais pas, cette personne est morte"
#13novembre
Jessica, partie civile :"Je pensais vraiment que c'était un règlement de compte genre mafia.(...) Une femme a été transportée par les pompiers qui avait reçu une balle au niveau du cou, du coude, du flanc.Elle était dans un état critique, tout le monde était débordé"
#13novembre
Jessica, partie civile :"J'ai commencé à compresser sa plaie, je lui parle. Puis elle me raconte qu'elle a passé une éternité sous des cadavres pour se protéger (..)Là j'ai commencé à réaliser que c'était quelque chose d'une grande ampleur, une atrocité"
#13novembre
Jessica, partie civile, avait 18 ans au moment des faits :"Tout était bloqué, je n'avais plus accès à mes affaires." Elle trouve un téléphone, appelle ses proches.
#13novembre
Jessica, partie civile :"Je suis rentrée chez moi, je me suis mis dans mon lit, je me suis dit que ça allait mais en fait ça n'allait pas du tout"
#13novembre
Jessica, partie civile:"On m'a diagnostiquée en dissociation. Je n'étais pas en accord avec mes émotions.J'ai été en décrochage scolaire. Ma famille a été très présente pour moi (..) J'ai eu un suivi psychologique qui m'a aidé à surmonter les flashs, les cauchemars"
#13novembre
Jessica, partie civile : "La reconstruction est longue. Voir des gens morts parce qu'ils ont voulu vivre. Voir des gens comme la jeune fille avant qui a voulu se couper la jambe pour pouvoir survivre.."
#13novembre
Jessica, partie civile, n'a pas vu les terroristes, elle était près du Bataclan café quand ça a commencé, elle a entendu les tirs, "vu du sang partout", "des gens tomber".
#13novembre
Jessica est restée réserviste 4 ans. Ils m'ont refusé pour le Sentinelle de fin d'année, j'étais trop sensible". Elle devait passer caporal. Elle travaille dans un label avec ds artistes. "Je m'occupe de leur projet musical".
#13novembre
A la barre à présent, Fehmi Cem (avec un interprète et sa maman. Il est Turc) : "J'ai 29 ans"
il tripote son masque avec ses mains, a un tour de cou rouge, des lunettes de vue, une chemise bleue, il est brun.
#13novembre
Fehmi Cem, partie civile:"J'étais étudiant en Turquie, en biologie moléculaire et génétique. Je suis arrivé à Paris, je ne connaissais pas, je voulais assister à ce concert. J'ai pris des dispositions pour être présent"
#13novembre
Fehmi Cem, partie civile:"J'avais loué un logement du côté de la République. J'ai pris un repas sur la place, je suis arrivé au Bataclan. Je suis rentré par l'entrée principal, j'ai posé ma veste au vestiaire. Y'avait pas grand monde.
#13novembre
Fehmi Cem, partie civile:"Je me suis payé une bière et je me suis approché de la scène. Je ne suis aps quelqu'un de très sociable, je reste relativement seul. Le concert a commencé"
#13novembre
Fehmi Cem, partie civile: "J'étais fatigué, je ne dansais pas, je me suis mis à droite de la scène et j'ai regardé le groupe + tard, Kiss the devil. J'ai entendu des bruits, comme des pétards. Ca m'a paru relativement normal"
#13novembre
Fehmi Cem, partie civile: "J'ai vu que la personne derrière moi a été touchée, les lumières se sont allumés. Tout le monde s'est jeté par terre, pour moi c'était irréel. J'ai pensé que j'étais mort"
#13novembre
Fehmi Cem, partie civile:Dans une situation comme ça vous priez le bon dieu pour que la terre s'ouvre. Les cris continuaient, les coups de feu également. Ensuite le bruit s'est arrêté et ça a commencé à venir par le côté gauche"
#13novembre
Fehmi Cem, partie civile: "Je me suis dit qu'il fallait que je prenne la fuite, j'ai vu une porte, je suis passé par la porte, je crois que j'ai été l'un des derniers car après la porte s'est refermée."
#13novembre
Fehmi Cem, partie civile: "J'ai pris les escaliers pour monter à l'étage. Entre temps en courant j'avais perdu mes chaussures. Personne n'avait la tête à venir en aide à son prochain, tout le monde voulait s'enfuir."
#13novembre
Fehmi Cem, partie civile: "Mes chaussettes étaient mouillées à cause du sang, je les ai enlevées. J'ai commencé à attendre. Une personne m'a dit que je pouvais utiliser son téléphone, le mien était déchargé"
#13novembre
Fehmi Cem, partie civile: "J'ai essayé de contacter mon père et ma famille. Je ne sais pas combien de temps on est resté dans ce coin. Les personnes présentes ont dit que nous allions pouvoir sortir. "
#13novembre
Fehmi Cem, partie civile: " Les forces spéciales nous ont accueilli et nous ont dit de ne pas regarder dans la fosse. Dans le corridor, des personnes ont perdu la vie, j'ai vu les corps"
#13novembre
Fehmi Cem, partie civile: "Comme je n'avais pas de chaussures et qu'il y avait du verre au sol, j'ai été sorti par la porte sur un brancard. Une personne Alice, m'a pris par la main. Nous nous sommes réfugiés dans la cour d'un immeuble pendant un certain temps"
#13novembre
Fehmi Cem, partie civile: "Nous avons été conduits dans un café Le baromètre et j'ai pu partiellement chargé mon téléphone. J'ai mis un message sur Facebook, demandé si on pouvait me venir en aide, un ami m'a donné l'adresse de quelqu'un vers Voltaire"
#13novembre
Fehmi Cem, partie civile: "Je n'avais ni chaussure ni chaussette. On m'a mis des morceaux de chiffons autour de mes pieds. J'avais peur d'être tué, tremblant. Si je croisais quelqu'un je changeais de trottoir"
#13novembre
Fehmi Cem, partie civile: "Je suis arrivé place Voltaire mais je n'ai pas trouvé l'adresse, j'ai décidé de repartir vers République où se trouvait le logement que j'avais loué. J'ai croisé 2 policiers, je leur ai expliqué la situation. J'ai pris un taxi.
#13novembre
Fehmi Cem, partie civile: "Il devait être 3 ou 4 h du matin. J'ai essayé de trouver le sommeil mais c'était impossible. Mon logement était au rez-de-chaussé, j'ai entendu du bruit, j'ai regardé, j'avais peur. Je crois que c'était les éboueurs qui ramassaient. "
#13novembre
Fehmi Cem, partie civile: "Je suis rentré en Turquie, j'ai rejoins l'université. Mes camarades de classe et mes professeurs étaient très inquiets."
#13novembre
Fehmi Cem, partie civile: Le stress c'est comme un boomerang, vous avez l'impression que ça part pour finalement revenir aussi fort qu'avant. J'étais dans un état de stress continu et très grave"
#13novembre
Fehmi Cem, partie civile: "La seule chose apparente physiquement c'est l'anxiété et faire la gueule; Les gens vous regardent comme si vous aviez la lèpre. Vous commencez à devenir un étranger, même à vous-même. "
#13novembre
Fehmi Cem, partie civile: "Tout ce qu'il se passait en enseignement moléculaire était en laboratoire, sans fenêtre. Vu ma claustrophobie désormais, je ne pouvais pas rester dans les laboratoires. J'ai renversé les instruments, quittés les lieux"
#13novembre
Fehmi Cem, partie civile: "J'ai perdu toute ma sociabilité et tout ce que j'avais." Il dit qu'il souffre de "la fièvre méditerranéenne familiale".
#13novembre
Fehmi Cem, partie civile: "Comme je ne pouvais pu poursuivre mes études en biologie moléculaire, j'ai choisi la psychologie, cela m'intéressait et je voulais pouvoir connaître ma personne, me comprendre"
#13novembre
Fehmi Cem, partie civile: "Ce stress extrême m'a poursuivi jusqu'en 2018, cette année-là j'ai changé de médecin et ont m'a prescrit d'autres médicaments"
#13novembre
Fehmi Cem, partie civile: Dans mon pays, il fallait que je passe un examen médical pour être apte au service militaire. J'ai été réformé car je souffrais de post-trauma. "
#13novembre
Fehmi Cem, partie civile: "Je devais terminer mes études en 2016 et je n'ai pu les terminer qu'en 2020."
#13novembre
Fehmi Cem, partie civile: "Aujourd'hui, ce que je ressens le plus dans la vie, c'est le stress. (...) Le dernier moment de bonheur pour moi remonte à la deuxième ou 3e chanson du groupe Eagles of stress metal le 13-11-15"
#13novembre
Faustine, partie civile est à la barre. Une photo est projetée à l'écran la montrant avec son compagnon, Jean-Jacques Kirchheim) lemonde.fr/attaques-a-par…
#13novembre
Faustine, partie civile était avec Jean-Jacques et des amis le 13 -11-15. Les concerts faisaient partie de notre vie. Nous étions là bas tous les 4. Nous sommes revenus à 3"
#13novembre
Faustine, partie civile, 40 ans, yeux clais, cheveux roux pull bordeaux :"Ce soir-là on s'est retrouvé dans notre appartement du 13e. Puis on est parti vers le Bataclan, il m'a dit :"tu trouves pas que les gens sont particulièrement cons aujourd'hui?"
#13novembre
Ils arrivent au concert, l'attaque commence
Faustine, partie civile , se souvient des tirs, "ils disaient pour nos frères de Syrie", "Les gens tombaient sous les balles", "Je me suis couchée sur le dos"
#13novembre
Faustine, partie civile : "j'étais au sol dans le sang, le mien et celui des autres. je ne trouvais pas Jean-Jacques. J'espérais qu'il soit dehors"
#13novembre
Faustine, partie civile:' j'ai été blessé par plusieurs éclats de balle à la tempe gauche, à l'épaule gauche et j'ai un scalp derrière la tête"
#13novembre
Faustine, partie civile a été prise en charge. "Mais rien n'a été plus difficile que la perte de jean-Jacques (...) Le manque est grand". Elle dit qu'il avait été très affecté par les attentats de @Charlie_Hebdo_ c'était le + informé sur la Syrie"
#13novembre
Faustine, partie civile : "je l'ai vu à l'institut médico-légal 5 minutes, il avait l'air de dormir. Puis ce repos éternel. Et cette question qui revient : Pourquoi?"
#13novembre
Faustine:"Jean-Jacques est tombé sous les balles de kalachs de 3 hommes radicalisés,fanatiques, endoctrinés par d'autres hommes.Les fous trouvent toujours de la chair à canon,siècle après siècle. "
#13novembre
Faustine, partie civile,tour de cou rouge:" C'est triste de constater le nombre de gens capables de se faire endoctriner.... J'attends de ce procès une manifestation de la vérité et des condamnations à la hauteur de la barbarie des actes perpétrés ce soir-là. "
#13novembre
Faustine, partie civile: après les attentats de janvier 2015, Jean-Jacques a dit qu'il ne voulait pas devenir ce que les terroristes veulent faire de nous, des gens aveuglés par la haine et la peur de l'autre.
#13novembre
Faustine, partie civile: Je voudrais dire à Jean-Jacques qu je ne deviendrai pas ce que nous n'avons jamais voulu être"
#13novembre
Faustine partie civile a repris le travail en 2016, à mi-temps. Elle travaillait dans une entreprise de sécurité privée où il a été notamment question de "l'équipement des agents de gilets par-balles après les attentats". Faustine a été licenciée.
#13novembre
Fabienne,soeur de Jean-Jacques Kirchheim lit un texte à la barre en hommage à son frère et détaille les conséquences de sa perte.Face à elle, 1 photo de son frère. Me Josserand-Schmidt lit ensuite un texte de la maman de Jean-Jacques Kirchheim, décédé au Bataclan.
Vous l'aurez compris, Eagles of death metal merci à @tristan_m
#13novembre
A la barre, Ludovic, partie civile :"J'avais 43 ans au moment des attentats. Je vivais avec ma compagne et ses deux filles. Mes amis, Bertrand et Jean-Jacques (Kirchheim, décédé au Bataclan), je les connais. depuis que j'ai 15 ans)
#13novembre
Ludovic, partie civile, explique que lui et ses amis ne sont jamais quittés, que Jean-Jacques était un excellent cuisinier, qu'ils ont passé des vacances ensemble.
Le 13-11-15 il était au concert avec Bertrand, Faustine et Jean-Jacques.
#13novembre
Ludovic, partie civile: "Au moment des 1ers tirs, j'ai pas compris tout de suite, il a fallu que je relève la tête pour comprendre. J'ai vu le 1er tireur, une arme longue, un chargeur. J'étais dans un état de sidération mais j'ai pas eu peur"
#13novembre
Ludovic, partie civile, se dit qu'ils ne s'en sortiront pas. Que les terroristes ne repartent pas. "J'ai attrapé Faustine, je lui ai dit :on s'arrache""On a enjambé des corps, je me souviens du sang, de l'odeur de poudre".
#13novembre
Ludovic, partie civile: "Je me souviens aussi de ce jeune homme blessé qui ne pouvait pas se lever. Je me souviens aussi de ce jeune homme qui avait glissé, mort, sur la vitre devant le Bataclan"
#13novembre
Ludovic, partie civile, réussit à sortir avec Faustine, elle est blessée. "Faustine est prise en charge dans le camion de pompiers, ils nous ont emmenés à l'hôpital St-Antoine."
#13novembre
Ludovic, partie civile: "Entre temps j'ai eu Bertrand, je savais qu'il était légèrement blessé. Par contre je n'arrivais pas à joindre Jean-Jacques"
#13novembre
Ludovic, partie civile: "On continuait d'appeler les numéros verts, et on ne trouvait pas Jean-Jacques, l'espoir commençait à s'amenuiser"
(sur l'écran, une photo du groupe de potes à un mariage)
#13novembre
Ludovic, partie civile: Vers 11h, j'ai été appelé par la police. Un ami m'a accompagné au 36. J'ai dit qu'on ne trouvait toujours pas Jean-Jacques. Puis plus tard on m'a confirmé son décès"
#13novembre
Ludovic, partie civile: "Jean-Jacques je l'ai revu deux fois après, à l'IML il avait encore sa tête, mais à la levée du corps, j'ai pas pu. Une grande église pleine avec énormément de monde.
#13novembre
Ludovic, partie civile: "Vous sentez tout de suite que ça ne sera plus jamais pareil. Perte du goût de la vie. Quand je regarde le ciel je ne regarde plus le bleu"
#13novembre
Ludovic, partie civile: "J'ai un sentiment de culpabilité, je ne me pardonne pas. Je suis parti et j'ai laissé Jean-Jacques tout seul, son corps a été retrouvé près de la scène"
#13novembre
Ludovic, partie civile: "quelques arrêts de travail, un peu de médication. J'ai décidé d'arrêter. Je ne fais pas de cauchemar mais je dors mal, je me réveille plusieurs fois par nuit"
#13novembre
Ludovic, partie civile: "au travail, perte de sens, perte d'ambition. J'essaie de garder le cap, j'ai continué à travailler mais parfois ça me semble tellement dérisoire"
#13novembre
Ludovic, partie civile, cheveux poivre et sel courts, tour de cou rouge, habillé en noir: "on a du mal à faire reconnaitre au FGTI le préjudice subi"
#13novembre
Ludovic, partie civile :"On se marre plus beaucoup, on fait plus de fête (...) et puis le vide énorme laissé par Jean-Jacques".
#13novembre
Ludovic, partie civile :"Dans le box je sais que la plupart des prévenus (sic) n'étaient pas là directement ce ne sont pas eux qui ont préparé les attaques mais d'une manière ou d'une autre ils ont participé à ces crimes au nom d'une idéologie"
#13novembre
Ludovic, partie civile :"Nous sommes dans un état de droit et ils ont des droits. Chez nous on ne risque pas d'être torturé ou tué. Je suis contre la peine de mort et je le demeure"
#13novembre
Ludovic,partie civile :"Ils se plaignent de leurs conditions de détention,mais je crois que ça n'a rien à voir avec les geôles de l'État islamique. Je crois que l'État islamique leur donne la possibilité d'être ce qu'ils sont: des criminels."
#13novembre
Ludovic, partie civile :"Ils disent qu'il n'y a rien de personnel, pour moi c'est très personnel: ils ont tué mon ami, ils ont blessés Faustine (...) Tout nous sépare, j'ai le plus grand mépris pour eux, ils se font manipulés"
#13novembre
Ludovic, partie civile :"Je suis touché, profondément meurtri mais je ne suis pas brisé. (...)
#13novembre
Ludovic, partie civile :"Je ne cèderai jamais à l'obscurantisme, de la barbarie, je ne tomberai jamais dans le piège de la haine pour autant je ne leur pardonnerai jamais"
#13novembre
Ludovic, partie civile, commente la photo de mariage à l'écran où apparait la bande de potes, au mariage de Bertrand, coupe de champagne à la main.
#13Novembre L'audience est suspendue "jusqu'à 15h30".
#13Novembre
L'audience est reprise.
#13Novembre
A la barre, Grégory :"Ca a été une longue réflexion pour savoir si je venais témoigner ou pas mais je me suis dit que c'était l'occasion unique de raconter le souvenir douloureux de ce drame"
#13Novembre
Grégory, partie civile dit avoir perdu ce soir-là un ami très proche, qui avait une femme et deux enfants.
Grégory est habillé en noir, porte un tour de cou rouge, des lunettes, une barbe courte poivre et sel et les cheveux bruns
#13Novembre
Grégory, partie civile, est allé au concert avec Cédric et des amis. "IL y a eu comme des pétards, la foule a commencé à s'agenouiller. Il y a eu des mouvements de foule, j'ai vu Cédric tomber, je me suis retourné, j'ai vu les tireurs"
#13Novembre
Grégory, partie civile :ensuite il y a eu un déclic l'instinct de survie. Je me suis dit : Greg t'as 2 enfants, j'ai rampé, rampé sur des gens, dans le sang; Puis j'ai vu une porte et là j'ai couru, j'ai couru"
#13Novembre
Grégory, partie civile : je suis sorti, j'ai vu un taxi, il m'a pris pour un fou. Il ne s'est pas arrêté. Je suis rentré. J'ai appelé Cédric plusieurs fois mais ça ne répondait pas.
#13Novembre
Grégory, partie civile : Cédric a été retrouvé le lendemain à 10 heures à l'institut médico-légal. C'est là que j'ai compris que quand Cédric était tombé, c'était pas accidentel, c'était parce qu'il avait pris des balles.
#13Novembre
Grégory, partie civile : tous les ans la semaine du 13 novembre est un cauchemar. Tous les ans j'ai des rituels, je mets des bougies sur la terrasse pour mon ami. Par contre je n'ai pas eu le courage de rappeler sa femme, j'y arrive pas, je sais pas pourquoi.
#13Novembre
Grégory, partie civile, explique que la reconstruction est difficile, qu'il se réveille en hurlant, qu'il fait des cauchemars.
#13Novembre
Grégory, partie civile : on a beaucoup entendu le terme mécréant, ça ne veut rien dire. On est tous un peu le mécréant de quelqu'un. Moi je crois en l'amour, en l'amitié, en le rock.
#13Novembre
Grégory, partie civile :"Physiquement je n'ai pas eu de blessures mais psychologiquement... Je suis toujours suivi par un psychiatre"
#13Novembre
A la barre à présent, Joanna, partie civile, cheveux blonds très clairs, 34 ans, lunettes de vue, vidéaste, chemise gris clair, tour de cou rouge. Elle lit un texte, sur sa soirée.
#13Novembre
Joanna, partie civile qui lit un texte:"Ma réalité est que j'ai très peu parlé de cette soirée-là (..) Aux psychologues on raconte les pires moments de la soirée"
#13Novembre
Joanna, partie civile :"13 novembre 2015, j'ai 28 ans, je suis vidéaste, je travaille à temps partiel dans un cinéma".
#13Novembre
Joanna, partie civile devait travailler le vendredi 13 mais a demandé à changer pour aller au concert des Eagles of death metal avec deux amis Mathieu et Florent. Mathieu est en béquille et vient d'être papa.
#13Novembre
Joanna, partie civile :"Des bruits que je n'avais jamais entendus auparavant attire tous les regards vers l'entrée. Je vois des flammes sortir du fusil, je crois que ça fait parti du spectacle, je dis à mon ami : 'c'est une blague?', il me répond :'non'"
#13Novembre
Joanna, partie civile :"Mathieu prend une balle (...) Il nous dit comme dans les films de dire à son fils qu'il l'aime. Il souffre, gémit, et nous devons lui demander de se taire :"chut". Il n'a même pas le droit de se plaindre"
#13Novembre
Joanna, partie civile répète ces mots des terroristes: "vous pourrez vous en prendre à votre Président @fhollande " ou encore: "si tu bouges je te bute"
#13Novembre
Joanna, partie civile explique qu'elle et ses amis font semblants d'être morts. En face d'elle un beau jeune homme qui ne bouge pas:"je me demande si comme nous il fait semblant d'être mort"
#13Novembre
Joanna, partie civile :" Je ne sais pas qui ils sont mais j'imagine qu'ils ont à peu près mon âge,je sais pourquoi ils sont là, pour nous tuer et endeuiller des familles"
#13Novembre
Joanna, partie civile : "Quand il est possible le pardon est un cadeau, je l’accepte. Ceux qui ne regrettent pas leur action, je suis triste pour eux. Aucun civil d’un pays en guerre n’a été aidé grâce à vous. On ne résout pas la violence par la violence."
#13Novembre
Joanna, partie civile : Vous pourrez vous en prendre à votre Président @fhollande sont les derniers mots que certains auront entendus ce soir-là. Mais ce n'est pas ce que le monde aura retenu. Ce n'est pas comme ça qu'on fait passer un message."
#13Novembre
Joanna, partie civile : "Je suis plein de choses, une mécréante, une rescapée, une bobo de gauche, pour certains une islamo-gauchiste. Il s’agit juste de regarder en face ce qui a rendu ces attentats possibles. Malgré tout ça, je suis et resterai une pacifiste"
#13Novembre
A la barre à présent, Gaëtan, cheveux bonds foncés, courts, lunettes de vue, tour de cou vert, pull foncé. 40 ans. I était aussi au concert le 13-11-15.
#13Novembre
Gaëtan partie civile raconte qu'il a été projeté au sol, a perdu ses lunettes, qu'une personne massive l'a recouvert. "Cette personne me parlait, me disait ce que faisaient les terroristes"
#13Novembre
Gaëtan partie civile : "il y a eu une nouvelle rafale, j'ai senti quelque chose de chaud sur moi. J'ai compris qu'il était mort. Son sang coulait sur moi". Il dit qu'il y pense tous les jours.
#13Novembre
Gaëtan partie civile parvient à se dégager. Puis il y a l'explosion du kamikaze. Sur son visage, de la chair humaine du terroriste. "J'ai repensé à ma femme, qui n'était pas loin mais qui n'avait pu se rendre au concert et à mes deux filles"
#13Novembre
Gaëtan partie civile dit que la BRI est arrivée, que comme beaucoup d'autres il a regardé dans la fosse, qu'il a vu une jeune femme blonde sans doute morte.
#13Novembre
Gaëtan partie civile se retrouve dans le bar du Bal perdu, puis dans une cour d'immeuble. Il retrouve son pote Nico. Il est emmené au 36 car il a vu les terroristes "surréaliste, une couverture de survie, un bus RATP et le 36"
#13Novembre
Gaëtan partie civile :"J'ai dû raconter dix fois ce que j'avais vu". Puis il a vu une psychologue. "Je voudrais lui dire merci pour les mots qu'elle m'a dits ce soir-là".
#13Novembre
Gaëtan partie civile peut rentrer chez lui à 7h du matin. Mais il habite à plus de 200km, dans la Nièvre. "J'étais dans Paris a essayé de retrouver le logement de ma soeur". IL le trouve finalement puis plus tard rentre dans la Nièvre.
#13Novembre
Gaëtan partie civile se réveille toutes les nuits, fait des cauchemars, a renoncé à l'ENA. Il est aujourd'hui en 2e année de doctorat. "Ma femme mes amis m'ont aidé"
#13Novembre
Gaëtan partie civile :"Je viens de finir ma 180 séances de psy, je pense que ça joue. Je n'ai jamais pris de médicaments."
#13Novembre
Gaëtan partie civile : Je pense que cette histoire m'a rendu un peu meilleur dans certaine lumière. Je pense que parfois au bout du tunnel il y a parfois une certaine lumière"
#13Novembre
Laura, partie civile , est à la barre. 37 ans, blonde, cheveux longs, pull noir, tour de cou rouge. Elle était chanteuse dans un groupe de rock
"Au milieu du concert, j'entends des coups secs et de panique, je n'ai pas le temps d'identifier quoique ce soit"
#13Novembre
Laura, partie civile : comprimée par la foule, je reçois une première balle derrière la cuisse (...) Parmi les cris, j'entends les revendications. Je sens les balles. Je ne vois rien, nous sommes dans la pénombre"
#13Novembre
Laura, partie civile : "je suis complètement immobile mais parfaitement consciente, incapable de bouger, alors je vais attendre. Il me faut feindre la mort et attendre, attendre je ne peux faire que ça en espérant qu'on ne me mette pas une balle dans la tête"
#13Novembre
Laura, partie civile :"J'ai même pensé à me laisser mourir (...) Ce sont les pires douleurs physiques que j'ai jamais senties de ma vie, comme déchirée"
#13Novembre
Laura, partie civile : "On m'a indiqué que j'ai reçu au moins six balles". Laura a une fracture de l'humérus et du fémur droits : "Je l'ai su après, ils ont hésité à amputer". "De nombreux corps étrangers métalliques impossible à extraire"
#13Novembre
Laura, partie civile ; je repasse plusieurs fois au bloc, jusqu'à la stabilisation le 20 décembre. "Le moment n'est pas à la fête, je dois tout réapprendre". Elle a fait 60 jours de réanimation
#13Novembre
Laura, partie civile : "réapprendre à respirer, manger, boire, uriner. Tout réapprendre jusqu'au but ultime : remarcher". Elle a été amputée de deux doigts à la main gauche.
#13Novembre
Laura, partie civile, a peur de tout, perdu son enthousiasme. Elle évoque "l'effet dévastateur" sur son mari, sa famille, ses amis. La difficulté de gérer ses colères, ses impatiences, notamment.
#13Novembre
Laura, partie civile : "J'attends les plus sévères condamnations contre tous ces auteurs. Rien de ce qu'il s'est passé ce soir-là n'est pardonnable."
#13Novembre
Laura, partie civile : "Mes douleurs et mes traumatismes seront mes hôtes jusqu'à la fin de ma vie. Mais j'ai fait d'énormes progrès pendant ces années. "
#13Novembre
Laura, partie civile est désormais cheffe de projet digital après une reconversion.
#13Novembre
Frédéric, partie civile, est à la barre. lci.fr/justice-faits-…
#13Novembre
Frédéric, partie civile: "j'ai pris des morceaux de balles dans le corps, ça m'a pas vraiment fait mal, j'ai senti des brûlures".
#13Novembre
Frédéric, partie civile, s'est réfugié avec d'autres derrière une porte. Il entend les tirs, les cris.. "des gens sont ensuite montés dans le plafond. Ca s'est passé comme dans les films, on faisait d'abord passer les femmes..."
#13Novembre
Frédéric, partie civile explique qu'il se retrouve sur le toit avec des gens et son beau-frère. Son fils qui était avec eux au concert s'en est sorti. C'est sa femme qui lui donne la nouvelle.
#13Novembre
Pour Frédéric, partie civile, pas question de rester sur le toir, c'est trop dangereux. Il se retrouve finalement dans un petit appartement avec d'autres. "on voit des ombres, on entend les cris, les explosions..."
#13Novembre
Frédéric, partie civile :"On regarde les informations. On a compris que c'était une opération d'envergure, avec le Stade de France, les terrasses..."
#13Novembre
Frédéric, partie civile :"Devant le Bataclan, j'ai vu les impacts de balles, les corps par terre. Ma seule idée était de retrouver mon fils, on s'est retrouvés, on est tombé dans les bras l'un de l'autre".
#13Novembre
Frédéric, partie civile :"Il y a eu beaucoup de victimes. On s'estime extrêmement chanceux. On est arrivé à 3, on est reparti à 3". Frédéric précise que son fils a été entendu par les enquêteurs car "il était militaire"
#13Novembre
Frédéric, partie civile, a été opéré et est rentré chez lui après deux jours d'hospitalisation.
#13Novembre
Frédéric, partie civile : "J'ai voulu reprendre mon travail assez rapidement pour ne pas rester chez moi à mariner. Puis j'ai commencé à faire des crises de panique, j'ai eu l'impression de mourir, ça faisait comme une crise cardiaque"
#13Novembre
Frédéric, partie civile :"Mon médecin m'a dit que je faisais du stress post-traumatique, j'ai vu un psy, pris un traitement, mais ça a eu un impact sur mon travail. "
#13Novembre
Frédéric, partie civile :"J'ai été obligé de m'arrêter une 2e fois, ça n'a pas arrangé mon entreprise. On m'a mis au placard. Je me suis mis à faire le travail des gens que je commandais avant"
#13Novembre
Frédéric, partie civile :"Ma femme m'a beaucoup soutenu, je tiens à la remercier"
#13Novembre
Frédéric, partie civile :"J'arrive pas à avoir la haine contre ces gens-là car je ne les comprends pas (...) Ce que j'attends de ce procès, je veux qu'ils soient condamnés, que les gens comprennent ce qu'il s'est passé"
#13Novembre
Frédéric, partie civile :"Je veux qu'ils soient condamnés, c'est inacceptable, on peut avoir des conflits avec des gens, des désaccords, mais ça ne se règle pas comme ça"
#13Novembre
Frédéric, comme de nombreuses parties civiles s'en prend aussi au FGTI.
#13Novembre
Frédéric, partie civile fait savoir que sur le plan physique "ça va, il y a encore quelques démangeaisons". IL ne va plus chez le psy et a "une technique pour faire passer les crises de panique". Il fait des cauchemars, est hypervigilant.
#13Novembre
Frédéric, partie civile :"Mais je sors, je vais à des concerts. Pas question que je m'arrête de vivre"
#13Novembre
Frédéric, partie civile :"Quand je vais à des concerts, je fais attention (...) Mon fils vient parfois avec moi. Il va bien, il a eu un enfant depuis et vient d'en avoir un 2e"
#13Novembre
Aurélie, partie civile, est à la barre. Elle a 44 ans, est habillée en noir, tour de cou rouge. cheveux noirs, yeux clairs.
#13Novembre
Aurélie, partie civile :" Je veux tenter de faire comprendre ce que c'est que de vivre ça et de vivre après".
Elle était avec deux amies, Laure et Lydia que nous avons déjà entendu ici.
#13Novembre
Aurélie, partie civile :"La fosse était pleine, on a été écrasé contre les barrières. J'ai eu peur du risque d'écrasement, d'étouffement. J'ai été touchée très vite par une balle. Ca a cassé la pointe de l'omoplate, le corps ça a fini dans le diaphragme"
#13Novembre
Aurélie, partie civile :"J'ai pas crié ni rien, c'était dans mon dos. C'était la panique autour, c'était très confus. J'ai perdu Laure et Lydia de vue (..) L'idée était d'éviter de me prendre une 2e balle dans la tête"
#13Novembre
Aurélie, partie civile : "se hisser sans aide était pour moi impossible. Les tirs sont passés de rafales à coup par coup dans la salle. Il y avait des pauses. J'ai senti un mouvement de foule"
#13Novembre
Aurélie, partie civile "je me suis retournée, j'ai vu la fosse et là déjà il y avait beaucoup trop de corps, beaucoup trop de sang"
#13Novembre
Aurélie :" il y avait des corps à enjamber, du sang, c'était autant d'obstacles. Je venais de laisser passer la dernière chance de sortir de cette salle. Désormais tenter de traverser la fosse c'était se prendre une balle. La seule solution : faire le mort"
#13Novembre
Aurélie, partie civile :"je me suis appuyée sur la barrière. Ils commençaient à achever méthodiquement à chercher ceux qui faisaient les morts. Je me suis dit : ton tour va venir, tu vas prendre une 2e balle, tu vas mourir"
#13Novembre
Aurélie, partie civile :"Une 2 voix me disait que c'était pas pas possible d'infliger ça à mes proches (...) Il fallait résister à la douleur, ne pas paniquer, surtout pas, maîtriser la douleur, contrôler le souffle"
#13Novembre
Aurélie, partie civile : "Après est venue le moment de cette explosion. Explosion effroyable. Pour moi c'était une escalade supplémentaire. Les tirs s'étaient un petit peu calmés, je me dis que j'avais échappé à une 2e balle fatale et vient cette explosion"
#13Novembre
Aurélie, partie civile :"J'ai pensé au 11 septembre, avec les deux avions, le premier avoir puis le 2e"
#13Novembre
Aurélie, partie civile :"Après l'explosion j'ai reçu des débris, j'ai cru que c'était des débris de la salle avant de comprendre que c'était des débris humains. j'ai espéré que ça ne soit pas un spectateur mais un terroriste"
#13Novembre
Aurélie, partie civile "j'ai entendu les cris, les râles de gens agonisants, les téléphones, les personnes qui appelaient à l'aide"
#13Novembre
Aurélie, partie civile : "j'ai vu sur l'estrade, 10 ou 15 hommes lourdement armés avec les boucliers, les casques, là ça a été un gros soulagement, je me suis dit: enfin, ils sont là. Le soulagement a été de court durée, il fallait attendre"
#13Novembre
Aurélie, partie civile : "moi je commençais à craquer, les douleurs devenaient insupportables. Une voix a dit: ceux qui peuvent, levez-vous. Je ne pouvais pas seule.C'est un jeune homme qui m'a aidé"
#13Novembre
Aurélie, partie civile : "près de moi, en me levant, un jeune homme a roulé sur le dos. J'ai cherché son regard, pour moi y'avait plus rien. Je me suis dit : pour lui c'est trop tard"
#13Novembre
Aurélie, partie civile, la voix tremblante :"je l'ai vu dans la liste des victimes. Ca m'a un peu perturbé"
#13Novembre
Aurélie, partie civile :" On a enjambé les corps en essayant de ne pas marcher dans le sang. (..) Pour sortir j'ai monté les marches, le jeune homme qui m'avait aidé est reparti aidé d'autres gens dans la salle"
#13Novembre
Aurélie, partie civile , sort sur ses deux jambes, on lui dit qu'elle a "une éraflure par balle". Mais la douleur est insupportable. Aurélie se retrouve dans une cour d'immeuble, elle envoie un sms à sa soeur.
#13Novembre
Aurélie, partie civile : C'est dans le poste médical avancé qu'un médecin m'a dit : c'est une balle. Il n'y avait pas d'orifice de sortie. Ca a commencé à s'agiter autour de moi: morphine..et l'hôpital"
#13Novembre
Aurélie, partie civile :"En sortant de l'hôpital, j'étais pas capable de faire les gestes du quotidien, j'ai été deux semaines dans ma famille. J'ai eu un arrêt de travail de 30 jours, j'ai pas voulu le renouveler. J'ai repris le boulot le 14 décembre"
#13Novembre
Aurélie, partie civile :"J'adore mon boulot. Mes collègues Mais j'étais quand même encore très diminuée physiquement et psychologiquement. J'avais une heure de transport le matin et le soir".
#13Novembre
Aurélie, partie civile : Sur le plan physique, j'ai fait de la kiné respiratoire, il me reste des douleurs à l'épaule mais j'ai bien récupéré. Sur le plan psychologique, j'ai développé du stress, j'ai voulu rencontrer des thérapeutes"
#13Novembre
Aurélie, partie civile : J'ai eu un suivi, j'ai arrêté, puis repris. C'est difficile de reprendre un suivi car quand on fait ça, excusez-moi d'être grossière, on remue la merde. J'ai fait de l'EMDR..."
#13Novembre
Aurélie, partie civile : "Avant j'étais optimiste, maintenant il y a une tristesse permanente qui m'accompagne."
#13Novembre
Aurélie, partie civile :"Maintenant tout est vécu à travers le filtre des attentats. "
#13Novembre
Aurélie, partie civile : "L'aspect résilience. C'est pas automatique la résilience. Alors on se sent nulle vis à vis de soi, de ses proches, des victimes décédées"
#13Novembre
Aurélie, partie civile :"Aujourd'hui je ne suis pas la moitié de la personne que j'étais. Je suis en vie, j'ai repris le boulot, ... Moi au lieu de voir ce que j'ai j'ai tendance à voir ce que j'ai perdu"
#13Novembre
Aurélie, partie civile : Ce qui ne te tue pas te rend plus fort, moi je ne suis pas plus forte. La crise sanitaire je l'ai prise de plein fouet. Même si je continue à me battre, pour moi j'ai pris perpet"
#13Novembre
Le président à Aurélie, partie civile : "Merci pour ce témoignage, chacun fait comme il eut, c'est tout"
#13Novembre
Aurélie, partie civile, indique que le confinement a été l'horreur. "pendant 3 semaines je ne suis pas sortie de chez moi".
Le président : "en même temps c'est ce qu'il fallait faire"
Aurélie: "non mais je suis vraiment pas sortie"
#13Novembre
Morgane, partie civile, est à la barre. Elle porte un t-shirt Eagles of death metal. Lunettes de vue, cheveux châtains aux épaules, ondulés. Tour de cou rouge, badge life for Paris.
#13Novembre
Morgane, partie civile : "Je sais pas pourquoi je suis là, j'avais besoin de parler d'être entendue"
#13Novembre
Morgane, partie civile, jeune femme à la voix douce : "Ce soir-là on est arrivé en retard. A cause de moi je suis tout le temps en retard"
#13Novembre
Morgane, partie civile :"On était tout devant, devant la table d'ingé son, collés au poteau. Je lui avais offert cette place de concert. Je prends des photos, c'était notre anniversaire de rencontre. J'entends des pétards
#13Novembre
Morgane, partie civile : je vois des gens allongés par terre. Quelqu'un me dit: qu'est ce que tu fais, cache-toi. J'ai plongé sous la table d'ingé son, comme si y'avait une piscine, j'ai sauté
#13Novembre
Morgane, partie civile : j'étais en position fœtale sur le côté gauche, je voyais rien, j'entendais rien, y'avait des acouphènes. Je sentais juste des trucs bizarre. Puis j'ai vu 3 personnes avec de longs fusils, ça faisait des étincelles je trouvais ça limite joli"
#13Novembre
Morgane, partie civile : "Je voulais pas voir (elle reprend sa respiration et dit : pardon). J'essaie de comprendre, je vois deux terroristes sur le côté, je les ai pas revus jusqu'à la fin"
#13Novembre
Morgane, partie civile : "un terroriste commence à tire il dit : la première personne qui bouge je la tue. J'avais aucun son qui sortait. Il y a eu une accalmie, tous les gens sont partis dans les toilettes. " Les tirs ont repris
#13Novembre
Morgane, partie civile :"Je sens les souffles de balle, mais c'est la personne à côté de moi qui se la prend. Je décidé de pas bouger. Je me dit: je veux juste pas avoir mal, je sais que je vais me prendre 1 balle, que je vais mourir mais je veux juste pas avoir mal"
#13Novembre
Morgane, partie civile : je me souviens que je me suis relevée. J'ai essayé de marcher, j'arrivais pas à marcher; Je me suis rendue compte que je marchais sur des gens. "
#13Novembre
Morgane, partie civile : quand on marche sur des gens, c'était pas loin où j'allais mais c'était la plus longue distance de ma vie"
#13Novembre
Morgane, partie civile : "Un mec m'a touché les fesses pour me pousser, en temps normal je lui aurais mis une baffe, mais là c'était pour m'aider, là il pouvait me toucher les fesses autant qu'il voulait. Il m'a dit :run"
#13Novembre
Morgane, partie civile : "Je voyais ensuite quelqu'un en train de tirer, j'ai compris au procès que c'était un policier. Je me suis mise à courir, un homme derrière moi s'est pris une balle dans la tête"
#13Novembre
Morgane, partie civile : "je glisse, mes chaussures sont couvertes de sang. Une femme s'est alors pris une balle"
#13Novembre
Morgane, partie civile : "Tout ce qui se passe est d'une rapidité sans nom,comme accéléré, pour moi pourtant c'était une éternité, je suis restée 12 minutes dedans".
#13Novembre
Morgane, partie civile :dehors j'ai retrouvé mon ex conjoint, il était pompier. Il était blessé notamment à la jambe. Il fallait lui faire un garrot. Moi je mets jamais de ceinture mais ce soir-là j'en avais une. Il s'est fait un garrot tout seul. "
#13Novembre
Morgane, partie civile : on arrête un autre homme on lui prend sa ceinture pour faire un autre garrot. On s'est réfugié ensuite dans les locaux administratifs du Bataclan.
#13Novembre
Morgane, partie civile : Mon ex a été évacué. Moi je voulais aller avec lui, j'ai dit qu'il fallait que j'y aille, même sur le toit s'il le fallait. On nous a emmenés dans une caserne. J'ai fait un malaise."
#13Novembre
Morgane, partie civile explique que le camion de pompiers qui les transportent ensuite à l'hôpital a eu un accident avec le camion de la BRI.
#13Novembre
Morgane, partie civile : "Je savais pas où j'étais clairement. A l'hôpital, on a attendu jusqu'à 8 heures du matin la fin de l'opération. Entre temps, les proches de mon ex étaient arrivés, et l'aumônier, j'ai dit non pas question, vous repartez il est pas mort"
#13Novembre
Morgane, partie civile : On m'a dit qu'il allait peut-être amputé, on m'a dit de rentrer. Il a été amputé le mercredi suivant, c'était la fin de mon Bataclan quoi. "
#13Novembre
Morgane, partie civile : "Ils ont voulu nous retirer notre liberté mais ils n'ont fait que raviver la flamme qui est en nous et qui nous fait vivre"
#13Novembre
Morgane, partie civile, était en étude de communication au moment des faits. Elle est partie à Londres, ici tous les rappelait les attentats. Elle est revenue à Paris, a fini son master.
#13Novembre
Morgane, partie civile, vit maintenant aux Antilles où elle finit sa formation pour devenir prof de plongée.
#13Novembre
L'audience est suspendue elle reprendra lundi à 12h30.
#Procès13novembre Compte-rendu d'audience : "Je décide de pas bouger. Je me dis : 'je veux juste pas avoir mal, je sais que je vais me prendre une balle, que je vais mourir, mais je veux juste pas avoir mal'". lci.fr/justice-faits-…

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7 Oct
#13novembre #procès Jour 20
un petit nouveau aujourd'hui au contrôle : Boyca 2 ans #gendarmerie
Read 407 tweets
1 Oct
#13novembre
Jessica, partie civile:" Je me dis que je vais mourir. On me déplace enfin. Je crois que c'est le Samu".
On lui injecte de la morphine.
#13novembre
Jessica, partie civile:" Mes amis me mettent des claques, mais je meurs." Jessica charge ses amis de transmettre des messages à sa famille. "Je compte un deux trois dans ma tête pour me maintenir éveillée"
#13novembre
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1 Oct
#13novembre
Richard, partie civile : "Ca a recommencé à tirer de plus belle, comme si ils choisissaient leurs trucs". Il se reprend. "
Il explique avoir appris par la police que l'individu s'était fait "sauter après".
#13novembre
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