#13novembre Semaine 6, Jour 22
Parmi les parties civiles présentes dans la salle d'audience ce lundi, de très nombreux tours de cou rouge (qui ne veulent pas répondre aux questions des journalistes), quelques tours de cou verts. Et quelques personnes qui portent les deux.
#13novembre Semaine 6, Jour 22
L'audience est reprise.
#13novembre
Un avocat de la partie civile fait constituer partie civile la famille d'une des victimes (dont ses 2 parents et ses 7 enfants).
#13novembre Semaine 6, Jour 22
La cour doit procéder ce lundi aux auditions de 15 parties civiles qui se trouvaient au Bataclan le 13-11-15.
#13novembre
A la barre, Maureen, partie civile, brune, habillée en noir. 34 ans aujourd'hui. "A l'époque, j'avais 28 ans, une petite fille de 7 ans, j'étais mariée, assistante maternelle"
Elle est allée au concert avec son mari et la maman d'un enfant qu'elle gardait.
#13novembre
Maureen, partie civile: "Il y avait une atmosphère joyeuse, agréable (...) Après quelques chansons, ce bruit, ce claquement, je comprends pas. Je vois des gens qui courent devant moi. J'essaie de me retourner vers la source du bruit"
#13novembre Maureen, partie civile: "J'entrevois une forme, armée, mon mari me regarde et me dit: "au sol, fais la morte (...) La jeune femme à côté de moi me tombe à moitié de moi, la tête dans le bas de mon dos, je ne comprends pas ce qu'il se passe"
#13novembre Maureen, partie civile: "Un liquide se met à couler, je ne sais pas ce que c'est mais pour moi ça vient de mon mari. Je pense au pire. (..) Puis je sens le bois vibrer"
#13novembre Maureen, partie civile: je sens quelque chose se positionner sur moi, sur mon bras (...) Les tirs ont repris. "
#13novembre Maureen, partie civile: "Quelque chose m'est tombé dans la main, j'ai cru que c'était un spot. "
#13novembre Maureen, partie civile :"Je pense à ma fille, ma fille qui est avec ma mère. Ma mère va lui dire que ses parents ne rentreront pas à la maison"
#13novembre Maureen, partie civile, parle tout bas, surtout à la fin de ses phrases. "Il tire au sol, plusieurs fois. Je sens une brûlure à l'arrière de mon mollet mais je suis tellement tétanisée que je suis incapable de dire si je suis touchée ou pas"
#13novembre Maureen, partie civile: "Mon mari se lève, il me relève. J'ai pas été touchée. Je me retourne, je vois cette jeune femme qui était contre moi et qui elle avait pris un certain nombre de balles"
#13novembre Maureen, partie civile: "Avec mon mari on s'est demandé si on rentrait chez nous, au moins un des deux, ou si on essayait d'aider. Il y a des choix qui sont terribles à faire. Je suis partie. Je me suis retrouvée à l'extérieur"
#13novembre Maureen, partie civile, retrouve sa fille: "Je savais qu'elle allait se rendre compte que je n'étais pas bien. J'ai expliqué à ma fille avec des mots qu'elle était capable d'entendre (...) Après je savais qu'il allait falloir gérer, palier ses angoisses"
#13novembre Maureen, partie civile: "J'avais perdu tous mes repères, tout tournait en boucle. La culpabilité, la vie de cette fille. Qui ne s'est pas pris des balles pour moi mais presque, que je n'ai pas pu aider"
#13novembre Maureen, partie civile: "Puis je vois des messages des gens qui cherchent, les uns les autres. Je vois tous ces messages un peu dans tous les sens et je me dis que moi j'ai envie de savoir si la fille à côté de moi s'en est sortie"
#13novembre Maureen, partie civile: "Je me dis qu'on est tous dans la même situation de savoir si la personne ou les personnes que l'on a croisé(es) ce soir-là s'en est sorti ou pas"
#13novembre Maureen, partie civile: "J'ai envoyé un message sur les réseaux pour que nous les victimes nous puissions nous aider, nous soutenir. Ca a été extrêmement partagé. Au bout de quelques jours on était déjà 150 personnes"
#13novembre Maureen, partie civile: "On a commencé à se voir, à se revoir les uns les autres. A chaque fois on est heureux, c'est un pas de plus pour avancer alors que tout nous tire vers le bas. "
#13novembre Maureen, partie civile: "Très vite des victimes comme moi se mobilisent pour aider. On se rend compte des difficultés qu'on va devoir affronter. Et ça n'est que le début. "
#13novembre Maureen, partie civile:" Ca devient une association qui ira jusqu'à regrouper 700 personnes (@lifeforparis) . Nous victimes nous avons traduit ds documents pour les étrangers, organiser des tables rondes, les commémorations"
#13novembre Maureen, partie civile: "Ca devient une association qui ira jusqu'à regrouper 700 personnes. " "Je me suis totalement investie dedans pendant un an au point que je commence à fatiguer et que je me rende compte que j'étais dans le déni".
#13novembre Maureen, partie civile: "Un matin je ne me suis pas levée de mon lit. Mon corps a lâché, ma tête a lâché, je suis descendue extrêmement bas et j'ai failli ne pas en revenir"
#13novembre Maureen, partie civile: "Mon mariage a craqué depuis. Ma vie professionnelle est chaotique. Après un événement comme ça c'est comme si une partie de votre identité se fracturait. Le travail le plus difficile à faire est le deuil, le deuil de soi"
#13novembre Maureen,partie civile:"Après il faut réunir les morceaux pour créer autre chose. (..) Même encore aujourd'hui, c'est une lutte au quotidien. Avec cet événement, on a tous pris perpétuité. Ce sera toujours là quelque part. Il nous faut aménager notre peine, au mieux"
#13novembre Maureen, partie civile: "Comment des hommes peuvent arriver à faire cela. J'ai entendu des citations, des revendications, ils parlent de guerriers de soldats. Mais qui sont les soldats?
#13novembre Maureen:"Qui sont les soldats?Ceux qui organisent et tuent les personnes désarmées ou ceux qui fracassés,baissés,ont perdu leur amour,leur parent leur enfant, leur proche & qui malgré tout, tous les matins se lèvent et avancent.Qui sont les vrais guerriers là-dedans"
#13novembre
Richard, partie civile est à la barre à présent: "le 13 novembre 2015, j'avais un peu plus de 43 ans, j'étais papa de 2 filles de 17 et 14 ans d'un premier mariage. En 2014 avec Audrey, on a eu Charlie"
#13novembre
Richard, partie civile, chemise noire, tour de cou rouge, cheveux très courts bruns, petit bouc:" Le 13 novembre 2015, c'était un jour joyeux, parce qu'il y avait un concert (...) Lorsqu'on va à un concert, il y a du civisme, une communion.
#13novembre
Richard, partie civile : "Un concert, un live c'est la vie Malheureusement ce soir-là, le live allait symboliser la mort"
#13novembre
Richard, partie civile : "On était 5 ce soir-là. J'ai rien remarqué d'anormal dehors. (...) On est rentré dans la salle, devant l'entrée de la fosse. Mon ami Laurent me dit qu'il avait un début de gastro alors la fosse, ça allait pas le faire"
#13novembre
Richard, partie civile : "Stéphane est allé chercher des bières, l'ambiance était excellente, très festive (...) Ce moment est arrivé où dans le dos j'ai entendu des détonations. J'ai cru à des pétards mitraillettes"
#13novembre
Richard, partie civile : Ca a été la folie, tout le monde a bougé dans tous les sens. c’était le chaos. Moi pris entre tous ces corps, j'ai plongé dans la fosse, essayé de me frayer un chemin"
#13novembre
Richard, partie civile : Je me suis retrouvé dans la console de l'ingé son. Il y a le bruit des mitraillettes, et ce silence, après les premières déflagrations. On se dit que c'est le moment où il va se passer quelque chose
#13novembre
Richard, partie civile : On a compris ce qu'il se passait. Les rafales s'enchainaient. (..) Lors d'un silence j'ai essayé de me trouver une place dans cette fosse, comme si on était trop nombreux dans un lit, de me frayer un chemin.
#13novembre
Richard, partie civile : C'était une bien mauvaise idée, je me suis pris une balle dans la jambe. La douleur irradiait ma jambe et je ne pouvais plus rien faire. J'ai décidé de faire le mort, j'essayais de ne plus respirer. Le temps m'a paru interminable.
#13novembre
Richard, partie civile :Au bout de je ne sais combien de rafales j'essayais discrètement d'ouvrir les yeux et là je réalisais l'horreur de la situation : du sang partout, des plaies béantes tout autour de moi et cette odeur.
#13novembre
Richard, partie civile : On parle d'odeur de poudre et de sang mais en fait c'est l'odeur de la mort. Cette odeur qu’on ne connaît pas, et qu’on souhaite ne jamais ressentir"
#13novembre
Richard, partie civile "A côté de moi il y avait un couple contre les rambardes, dos à dos. Ils s'aimaient, la femme suffoquait à moitié, elle avait une énorme blessure. J'étais incapable de les aider. "
#13novembre
Richard, partie civile : Les terroristes ont progressé, j'entendais les râles humains, les souffrances humaines qui arrivaient à mes oreilles dans la fosse.
#13novembre
Les forces de l'ordre arrivent.
Richard, partie civile : "J'ai levé, la main, le bras. Quelqu'un l'a saisie et je me suis laissé trainer comme un sac de patates. Un agent est sorti et m'a trainé jusqu'à une porte cochère.
#13novembre
Richard, partie civile : "Là je me suis affalé. Près de moi se trouvait Laurent, il avait l'ai mal en point (...) Je me suis retrouvé spectateur du spectacle du chaos, des personnes transportées sur des barrières, des diagnostics sur les blessés"
#13novembre
Richard, partie civile : "La balle m'avait traversé la cuisse gauche (..) J'ai été opéré le samedi soir car il y avait beaucoup de monde dans les blocs. Après l'opération, je ne pouvais pas bouger mon pied. Au bout de quelque temps, j'ai recommencé à marcher"
#13novembre
Richard, partie civile : La 1ere fois que j'ai voulu enlever mon pansement, j'ai pensé au logo d'Apple, on a mangé la pomme. Moi on m'avait mangé la cuisse..."
#13novembre
Richard, partie civile : Avec Audrey, on voulais se marier en décembre, on s'est marié. Laurent était en fauteuil roulant, et il en manquait deux"
#13novembre
Richard, partie civile :J'a repris le travail très rapidement. Il a fallu se replonger dedans, ça n'a pas été facile".
#13novembre
Richard, partie civile :Avec Audrey on a essayé d'avoir un 2e enfant. Après plusieurs fausses couches, Olivia est née en 2017"
#13novembre
Richard, partie civile : "J'étais pas fainéant avant mais là je suis hyperactif. Donner de l'amour tout le temps à un maximum de gens, faire un maximum de choses
#13novembre
Richard, partie civile : Évidemment il y a la culpabilité d'être revenu sans Stéphane et Frédéric, de n'avoir pas pu plus aider ce couple et savoir ce qu'ils étaient devenus, culpabilité vis-à-vis de ma femme pour lui faire subir mes silences, mes sauts d'humeur.
#13novembre
Richard, partie civile : "Culpabilité aussi vis-à-vis de Charlie (sa fille née en 2014) qui chaque jour me demande si elle me verra ce soir. "
#13novembre
Richard, partie civile : "Il faut essayer de se raccrocher aux plus belles choses qui sont nées de cette barbarie: ce surplus d'amour, ces liens entre les victimes. Nous sommes aimantés, compréhensifs. "
#13novembre Richard explique pourquoi il a voulu témoigner.
Richard, partie civile : "je tiens à rappeler à Stéphane et Frédéric que je ne les oublie pas, aux autres victimes que je ne les oublie pas..."
#13novembre
Richard, partie civile : "Il faut faire en sorte que plus personne ne vive ce que l'on a vécu ce soir-là"
Richard indique qu'il a été suivi longtemps à l'hôpital militaire mais qu'il a arrêté. "Je n'exclus pas la possibilité d'avoir de nouveaux soins"
#13novembre
Benjamin, partie civile, chemise bleu, brun, yeux noirs, barbe moustache, tour de cou rouge :"Pendant de nombreuses années j'ai cauchemardé que je les torturais à mains nues et je mourrais à la fin"
#13novembre
Benjamin, partie civile :"Ce soir-là, je suis arrivé en retard. (...) On a sympathisé avec deux groupes de personnes, on s'offrait des verres, on était bien dans l'ambiance"
#13novembre
Benjamin, partie civile :"Quand les tirs commencent, je vois tout de suite ce qu'il se passe; J'en vois un et deux silhouettes. Je suis à 3-4 m d'eux"
#13novembre
Benjamin, partie civile :"Je tombe avec la masse de gens, je me fais piétiner, marcher sur le visage. Ca s'arrête quand je suis nez à nez avec Mostefaï qui rafale au-dessus de ma tête" cc @LCI
#13novembre
Benjamin, partie civile :"Je réussis à me relever, je vois un mouvement de foule qui va vers une issue de secours. Je me dis que ce sera un entonnoir. Je longe le comptoir, je monte mais je vois que mon amie ne me suit pas"
#13novembre
Benjamin, partie civile :"Je prends un petit corridor très étroit, je me retrouve avec 5 personnes dans les toilettes, paniquées. Je leur explique que c'est des gens avec des Kalachnikovs qui tuent tout le monde"
#13novembre
Benjamin, partie civile :"J'essaie casser le faux plafond mis il y a une plaque de béton au dessus (...)On attend. On attend notre tour. "
#13novembre
Benjamin, partie civile, reçoit un coup de fil de son amie qui est dans la rue, en train de courir. Elle est sauvée. Sa mère l'appelle pour lui dire de faire attention, qu'il y a des fusillades dans Paris. Benjamin lui dit : "je sais" et coupe son téléphone.
#13novembre
Benjamin, partie civile (il parle très vite) : "Je dis aux gens avec qui je suis, que si on reste là, on va tous mourir"
#13novembre
Benjamin, partie civile : Alors je sors, Je tombe face à Mostefaï et un autre, je suis avec Julie. Il me dit calmement, t'enfuis pas, je te tue pas". "Je rigole", ça lui semble tellement incroyable
#13novembre
Benjamin, partie civile :"Je plonge d'où je viens, je tire la fille avec moi. J'arrive à éviter les tirs, je repars dans la salle, dans les toilettes. Ca tambourine à la porte. c'est la fille, elle est seule, en état de choc complet"
#13novembre
Benjamin, partie civile :"La fille est grièvement blessée, elle a une énorme plaie et répète :"il a dit qu'il tirait pas, il a dit qu'il tirait pas"
#13novembre
Benjamin, partie civile :" Je sais que je vais mourir; mais je ne veux pas souffrir. Je veux me prendre une balle en pleine tête et pas souffrir comme la fille qui est à côté de moi en train de se vider de son sang"
#13novembre Arrive la BRI.
Benjamin, partie civile : "J'ai parlé avec les gens de la BRI à travers la porte, j'ai ouvert la porte" (...) Quand je fais un pas, un policier me pointe son pistolet sur la tempe. Je me dis que je vais mourir comme un con sur un faux mouvement"
#13novembre
Benjamin, partie civile : "Je passe pas la salle principale, je vois un océan de cadavres, avec une pile de corps. Je vois une fille; il lui manquait une partie du visage". cc @LCI
#13novembre
Benjamin, partie civile : "On se retrouve rue Oberkampf. Je vois des gens qui filment, j'ai envie de les insulter." Il finir comme d'autres "dans un hôpital de campagne".
#13novembre
Benjamin, partie civile, scénariste, explique avoir recroisé alors ce père de famille qui était avec son enfant de 12 ans et à qui il n'avait pas ouvert la porte des toilettes, plus tôt, pensant qu'il y avait un danger. "C'était un soulagement de les voir vivants".
#13novembre
Benjamin, partie civile : "Je fais un post sur Facebook pour mes proches. Je suis persuadé que ça n'est pas fini. Je pars au 36 et quand je rentre j'ai le plaisir de trouver les journalistes devant chez ma mère"
#13novembre
Benjamin, partie civile : "J'ai grandi en banlieue, enseigné dans le 93. J'ai rencontré des gens qui auraient pu devenir ces gens-là mais qui ont jamais fait ce choix qui est un choix faible" cc @LCI
#13novembre
Benjamin, partie civile, aux accusés :Il n'est jamais trop tard d'avoir un peu de courage et de demander pardon au victime C'est important le courage. Avoir une arme c'est une chose mais dans la vie, c'est important le courage" cc @LCI
#13novembre
Benjamin, partie civile : "je me sens plus vivant que jamais. Je fais tout pour. Il y a eu 131 morts, des blessés. Mais on était 1500. Le reste on est vivants et on fait tout pour le rester. Ils ont perdu et on a gagné".
Benjamin n'a pas été blessé physiquement.
#13novembre
Benjamin, partie civile, indique avoir reçu "des menaces de mort". "des sympathisants de Daech qui lui ont écrit sur Facebook des messages comme : 'on va te retrouver on va te tuer" cc @LCI
#13novembre
Benjamin, partie civile : Je n'étais pas très chaud pour avoir mon nom et mon prénom cités. Je connais beaucoup de personnes qui ne viennent pas témoigner car elles ont peur que leurs noms soient cités. C'est dommage. cc @LCI
#13novembre
Tom, partie civile est maintenant à la barre. Cheveux en bataille,rasés sur les côtés, yeux bleus, tatouage sur les bras, voix douce et posée.
#13novembre
Tom, partie civile :"Avec un ami qui partait après en Nouvelle-Zélande, on se prend des places pour le concert. Avant, on croise le chanteur, on fumait une clope, ça nous faisait marrer"
#13novembre
Tom, partie civile :"Je fais 1,71m, il y a toujours un gars plus grand devant moi. Je voulais aller au balcon. Arthur prend des bières, le concert commence. 5e ou 6 chanson, première détonation".
#13novembre
Tom, partie civile:"au bout de la 2e détonation, je me dis: c'est super rock'n'roll ici. Je comprends pas, je me retourne, la je vois une personne, le regard vide. Je comprends pas. En fait elle a un énorme trou dans le vide"
#13novembre
Tom, partie civile : j'ai rampé. j'ai commencé à prendre pas mal d'informations sur ce qu'il se passait; J'ai vu les corps dans la fosse. J'ai senti le sang, des gens qui se sont déféqués dessus. Il avait une belle odeur dans la salle, très agréable.
#13novembre
Tom, partie civile : "Moi les terroristes, j'en ai vus 4. Ils étaient organisés, ils rafalaient. Puis ils tirent, balle par balle; là où les gens crient ou où les téléphones sonnent"
#13novembre
Tom, partie civile :"J'ai pas très peur à ce moment-là, j'ai fait beaucoup de jeux vidéos dans ma vie et je crois que je me suis mis dans un jeu de tirs les plus basiques dans ma tête"
#13novembre
Tom, partie civile : "mon voisin appelle son pote en espagnol, je lui dis d'arrêter de crier, qu'on va tous mourir. Je lui dis "muerte", je parle pas bien espagnol. Là il comprend, crie encore plus, se met à pleurer"
#13novembre
Tom, partie civile : "Puis je vois le terroriste, je pense à mes proches, à tout ce que je n'ai pas fait dans la vie. Le terroriste s'approche, nous braque. Je ferme les yeux. Je me dis c'est fini"
#13novembre
Tom, partie civile :"Il a tiré mais avec le mouvement de recul d'une aka il a tiré en diago, le mec à côté de moi il est mort mais moi il ne m'a pas touché. Je fais style de mourir et il s'en va. J'essaie d'avoir le visu de mon pote Arthur, je veux le récupérer"
#13novembre
Tom, partie civile :"Je cours vers Arthur, il va mourir, il est en train de se faire écraser. Mais une main me retient la jambe. C'était un gars à côté de moi que je croyais mort depuis le début.
#13novembre
Tom, partie civile : Je le regarde et je lui fais comprendre que c'est pas lui que je vais sauver là mais mon ami. J'avais besoin de mes deux bras pour sauver Arthur. J'a fait un calcul froid.
#13novembre
Tom, partie civile : Je cours, je récupère Arthur, je l'aide. Plein de gens lui marchaient dessus. Il est sonné. Je lui dis : aggripe-moi on va sortir. On commence à avancer. On se dirige vers la porte des toilettes.
#13novembre
Tom, partie civile : Puis je vois cette fille sonnée, je me dis qu'elle ne va pas s'en sortir. je le dis à Arthur. Je mets une claque à Arthur pour qu'il revienne à la réalité. Je dis à Arthur : 'tiens moi quelque chose mais il faut que j'aggripe cette fille"
#13novembre
Tom, partie civile : "on avance à trois pour essayer de sortir. On arrive à la porte des toilettes. Il y a un couple anglais. Un gars sonné, une fille qui pleure. Je dis à Arthur de prendre la fille et de foncer. Je les mets ensemble, je les pousse vers la sortie"
#13novembre
Tom, partie civile : je lève le type, il fait 1,85m pour 100 kilos. (...) Je sors avec le type, on avance dans la petite ruelle. Je vois que je vais pas réussir à le tenir longtemps, il est bien trop lourd pour moi"
#13novembre
Tom, partie civile : "on se retrouve une quinzaine au pied d'un immeuble. Mais c'est allumé, on est une cible facile. Je dis aux gens de monter en ascenseur.Eux me répètent qu'il faut des codes"
#13novembre
Tom, partie civile : Je vois une porte marquée accueil, je tape comme un malade, une personne ouvre, j'explique la situation. Je suis blindé de sang. Je demande le code mais je crois que la personne a eu peur, je ne lui en veux plus aujourd'hui, elle referme "
#13novembre
Tom, partie civile : "J'ai essayé d'éclater la porte en disant que j'allais la tuer, que si c'était pas maintenant, j'allais revenir et la tuer. Je le précise, je ne l'ai jamais fait" Quelqu'un arrive finalement et ouvre la porte.
#13novembre
Tom, partie civile : On monte, le gars (qu'il a transporté) est de plus en plus blanc. Il a un trou énorme dans le pied, il se vide de son sang.
#13novembre
Tom, partie civile : J'essaie de faire un garrot mais j'avais rien. J'avais un briquet, je me dis: il faut que je le brûle, brûler la plaie. J'avais pas pensé à ma ceinture. Finalement des gens arrivent avec des bandages.
#13novembre
Tom, partie civile, finit par quitter les lieux. "J'ai bu une demi bouteille de whisky, cul sec." Plus tard, ses parents veulent venir le voir mais lui ne veut pas que ses parents le voient dans un état comme ça.
#13novembre
Tom, partie civile : "Suite à cela je suis tombé dans la drogue, l'alcool, les médicaments. J'ai mis beaucoup beaucoup de temps à m'en sortir. Il y a encore quelques démons mais bon".
#13novembre
Tom, partie civile : "J'ai perdu mon entreprise, avec mes collègues on s'est mis d'accord pour que j'en sorte"
#13novembre
Tom, partie civile : J'ai pas mal changé. Avant j'étais extrêmement sociable, maintenant j'ai peur des foules. Je suis instable. Je n'arrive pas à me poser avec quelqu'un, elle finit toujours par voir mes travers"
#13novembre
Tom, partie civile : je ne me suis jamais rapproché des autres victimes, j'avais honte de mon histoire
C'est pas facile à gérer.
#13novembre
Tom, partie civile : je tiens à dire à la personne que je n'ai pas sauvé ce soir-là que je m'excuse, je m'excuse pour ses parents. J'ai fait un calcul froid mais il fallait que je récupère mon ami.
#13novembre
Tom, partie civile : je fais des cauchemars de ça tous les soirs. Je vois son regard. Je lâche sa main.
#13novembre
Tom, partie civile : J'ai fait deux tentatives de suicide. Au collège, j'essayais toujours d'aider gens. Là j'ai l'impression d'avoir créé une injustice, je me suis dégouté.
#13novembre
Tom, partie civile : Ma famille m'a sauvé. Aujourd'hui, j'ai changé de métier. Je crée des shows, des lives, avec des rappeurs. Je fais beaucoup de musique. C'est bien balaise de remonter sur scène. (il avait avant une société dans le digital).
#13novembre
Tom, partie civile : J'essaie de ne plus boire, de ne plus rien prendre. C'est difficile mais je sais que je vais y arriver. IL y a toujours de la lumière au bout du tunnel (voilà)
Le président : merci pour ce témoignage qui est encore une fois très émouvant.
#13novembre
Tom, partie civile, répète qu'il a vu 4 terroristes et que les 4 étaient armés.
Le président : on retrouvera 3 armes, et 3 corps à l'issue, voyez-vous le 4e dehors après?
Tom : c'est tout à fait possible qu'il soit sorti, avec le chaos
#13novembre
Les parents de Tom ne viendront finalement pas témoigner
#13novembre
A la barre maintenant, Cédric, partie civile, 47 ans aujourd'hui : "41 au moment des faits". "Le 13 novembre 2015, c'est mon 799e concert"
#13novembre
Cédric, crâne rasé, tour de cou rouge, tatouages sur les bras, un t-shirt noir avec écrit en blanc "Nicoltine, Valium, Vicodin, Marijuana; ecstasy and alcohol, cocaïne.
#13novembre
Cédric, partie civile : "On a beaucoup parlé de bruit de pétards au moment des premiers tirs. Moi, en concert, les seuls pétards que je connais, c'est ceux que je fume".
#13novembre
Cédric, partie civile: "Je retrouve des amis. On a la chance de croiser Jesse Hughes qui veut acheter un cran d'arrêt, me demandez pas pourquoi"
Cédric explique que comme il va beaucoup au concert il connait plein de monde.
#13novembre débute le concert puis commencent les détonations
Cédric, partie civile: "Je distingue trois silhouettes (...) Le groupe a quitté la scène dès les 1eres rafales.
#13novembre
Cédric, partie civile: "Je relève la tête, je vois les 3 silhouettes armées qui communiquent entre eux de manière très calme, très posé. Ils se remettent à tirer. "
#13novembre
Cédric, partie civile: A présent ils tirent balle par balle (...) On peut pas bouger, on est coincé. On ne sait pas quoi faire.
#13novembre
Cédric, partie civile: "Je me mets à ramper, je vois beaucoup de corps qui ne bougent plus, beaucoup de sang. Je ne pense qu'à atteindre cette sortie de secours. Je pense à mon fils de 3 ans à l'époque. "
#13novembre
Cédric, partie civile: "J'essaie de me plaquer le plus possible au sol. Je vois es gens qui ne bougent pas, des gens tétanisés." Il parvient à sortir de la salle et part en courant. "Je ne m'arrête pas de courir"
#13novembre
Cédric, partie civile: "Je prends mon téléphone, j'appelle ma compagne, je lui explique, je lui dis de prévenir mes proches."Il veut aller à la police car "ils sont encore dedans"
#13novembre
Cédric, partie civile: j'arrête un taxi, je lui demande de m'amener au commissariat le plus proche. Il ne sait pas où, je pense à celui de la gare de Lyon, j'habite là-bas. Il me demande de payer la course. Je lui jette un billet de 10 euros. "
#13novembre De nombreuses parties civiles ont expliqué à la barre que le 13 novembre 2015 après les attaques, on leur avait fait payer les taxis, les consommations... Comme si de rien n'était.
#13novembre
Cédric, partie civile: "Au commissariat, on me dit qu'il y a des consignes, qu'on peut pas rentrer. Moi je dis qu'il il a des gens en train de se faire tuer au Bataclan, j'ai du sang partout, je me mets à hurler". On finit par me laisser rentrer.
#13novembre
Cédric, partie civile: "Tout ce temps je me dis que ça continue là-bas." Après sa déposition, Cédric finit par retourner chez lui. La nuit est très compliquée.
#13novembre
Cédric, partie civile, explique que pendant des heures, avec d'autres, il a recherché Thomas Duperron, qu'il connaissait par le travail (il travaillait à la Maroquinerie). Ils apprendront son décès peu après lemonde.fr/attaques-a-par…
#13novembre
Cédric, partie civile : J'avais un besoin vital de retourner à un concert. Dès le 17 novembre je suis retourné à un concert. Ça a été le premier d'une série, un pas en avant. J'ai tout de suite repris le travail.
#13novembre
Cédric, partie civile "Je voulais aller de l'avant malgré tout ce qu'il s'était passé ce soir-là. Nous on n'était pas blessé, en se relevant on pouvait peut-être aidé les autres d'une certaine manière.
#13novembre
Cédric, partie civile : "Dans le box aujourd'hui on a des pions, de petites mains, on n'a pas les gens qui ont imaginé, financé, enrôlé."
#13novembre
Cédric, partie civile : A un moment on a peut-être un peu manqué de courage et on n'a pas été cherché les vrais responsables. À ma gauche (dans le box) il n'y a que le bout de la chaîne, de nombreux maillons sont toujours en liberté."
#13novembre
Cédric, partie civile : "J'ai jamais ressenti le besoin d'avoir un suivi psychologique. J'ai beaucoup parlé de tout ça, notamment dans la presse. La solidarité aussi entre les personnes qui étaient au Bataclan nous a beaucoup aidés".
#13novembre
Gilles, partie civile, à la barre. T-shirt noir, grosse barge et cheveux aux épaule. T-shirt noir à motif, tour de cou rouge, lunettes de vuen bras croisés. "J'ai 63 ans, j'en avais 56 à l'époque. J'ai commencé les concerts en 1977"
#13novembre
Gilles, partie civile répète que Jesse Hughes cherchait un couteau à cran d'arrêt ce soir-là. Il rentre avec ses amis dans la salle du Bataclan
#13novembre
Gilles, partie civile :"C'est la 9e fois que je voyais le groupe, on le connait bien."Il explique qu'il connait une trentaine de personnes dans la salle ce soir-là.
#13novembre
Gilles, partie civile :"Le concert a commencé à 21h. Vers 21h40, il y a eu des explosions. Ça a couvert le son de la musique. On éyait au 1er rang. On a été plaqués par terre. Les musiciens sont partis tout de suite"
#13novembre
Gilles: "Je me rappelle pas des tirs en rafale mais surtout du coup par coup, c'était du tac- tac-tac- tac-tac. Je me retournais pas parce que j'étais pétrifié". Il précise qu'il a fait l'armée. "J'ai eu l'impression que les terroristes tiraient en éventail"
#13novembre
Gilles, partie civile : "J'ai vu les trois terroristes. deux blancs, un qui rechargeaient pas loin du merch (...) Mon sentiment dans ces moments-là, j'ai u une peur glaciale, j'étais paralysé, mon cerveau m'empêchait de voir beaucoup de choses"
#13novembre
Gilles, partie civile : "Pour moi j'étais déjà mort, je ne voyais pas comment y échapper. Je ne suis pas croyant, j'ai plus de famille, mes parents et mon frère sont décédés. Je ne pensais qu'à la douleur"
#13novembre
Gilles, partie civile : "Ca continue à tirer. Cédric (qui vient de témoigner) qui était à côté je ne l'ai pas revu, mes autres amis non plus. Ophélie a pris une balle dans l'épaule. "
#13novembre
Gilles, partie civile : "Peu à peu, on suit les autres. J'ai pas vu de panique. On était tellement serré, c'était guère possible. C'était discipliné, on se suivait.
#13novembre
Gilles, partie civile : "Où on était, On n'a pas eu de cri, de ceci. Le bruit était très fort. Entre les tirs, c'était un silence de cathédrale"
#13novembre
Gilles, partie civile : "J'ai suivi les autres en rampant vers la sortie. J'ai regardé un an après quand je suis allé voir Nada surf au Bataclan la distance. Je pense que c'était entre 10 et 15. "
#13novembre
Gilles,partie civile:Je me suis retourné une fois. J'ai vu une femme à genoux le visage en sang qui me regardait mais voilà, je pouvais pas. Sur les côtés, vers la sortie, c'était entassé, c'était des corps. On glissait, les escaliers, c'était une ambiance bizarre"
#13novembre
Gilles, partie civile : "Passage Amelot, quelqu'un m'a relevé. J'ai couru une cinquantaine de mettre. (...) J'ai entendu des cris, une explosion, des bruits, j'ai recouru de plus belle"
#13novembre
Gilles, partie civile : "Rue Amelot, j'ai vu une voiture de police sur l'autre trottoir. J'ai pas été les voir, je sais pas pourquoi. Ils ont sorti des choses du coffre et je les entendais dire:'On n'est pas équipé pour..'"
#13novembre
Gilles, partie civile, continue de marcher dans les rues, croise des personnes, des blessés. Il pense à Facebook pour envoyer un message et prévenir ses proches. Il est alors 22h14. "Je pense que je suis sorti vers 22h"
#13novembre
Gilles, partie civile : "On a été recueilli dans une pizzeria où il y avait déjà une trentaine de personnes. Je suis resté là, fallait rester là. Je sais pas pourquoi, c'est ce qu'on nous a dit"
#13novembre
Gilles, partie civile : "Je précise que les gens de la pizzeria nous ont bien traités, ils nous ont donné à boire et à manger".
Puis Gilles a réussi à joindre plusieurs de ses amis.
#13novembre
Gilles, partie civile, à la barre regarde sa montre et déclare : "Je regarde l'heure car mon avocat m'a dit de dépasser une demi-heure".
Vives réactions dans la salle.
#13novembre
Gilles, partie civile : "Mon obsession c'était de rentrer chez moi. Ca a été très dur car il y avait des barrages partout (il est en voiture). je me suis même engueulé avec un policier. Il venait de province il savait pas trop."
#13novembre
Gilles, partie civile : "L'ambiance à Paris était bizarre. Je suis allé chez ma belle-soeur. En gros c'est la seule famille qui me restait. La première chose qu'elle m'a dite c'est : 'enlève ton t-shirt'. Je ne m'en étais pas rendu compte il était plein de sang"
#13novembre
Gilles, partie civile : "Je pense qu'il y aurait pu y avoir plus de morts. Quand on tire avec des armes comme ça sur des gens.. Le corps humain il est résistant. Il n'y a eu entre guillemets que 90 morts, entre guillemets. "
#13novembre
Gilles, partie civile , explique qu'après les attaques, il "avait besoin de voir du monde". "Moi je m'estime heureux car je n'ai pas été blessé. J'ai pas eu d'arrêt de travail, j'ai pas voulu m'arrêter, comme Cédric. Il fallait que je vois du monde. "
#13novembre
Gilles, partie civile : "J'ai repris les concerts dès le mardi. J'en fais environ 200 par an. "
#13novembre
Gilles a eu ensuite quelques moments difficiles. Il n'a pas voulu du suivi. "Mes parents sont paysans, mes parents sont des terriens. J'ai peu de rentrer là-dedans, de faire des années qui ne serviront pas forcément..J'ai décidé de m'en sortir tout seul"
#13novembre
Gilles, partie civile : "Je fais pas de cauchemar mais tous les matins pendant deux ans dans la salle de bain, ça revenait. Puis ça s'est estompé"
#13novembre
Gilles, partie civile : "J'ai pas voulu non plus aller aux commémorations. (...) J'y ai été en 2019 et ça m'a fait énormément de bien. J'ai trouvé une famille aussi. La fille de Cédric aujourd'hui c'est ma filleule"
#13novembre
Gilles, partie civile : Au début je ne voulais pas déposer. Je le fais en hommage aux victimes, aux familles. Thomas Duperron que je connaissais qui travaillait à la Maroquinerie qui est décédé. "
#13novembre
Gilles, partie civile : "J'apporte aussi ma petite contribution à l'enquête, ça vaut ce que ça vaut. Enfin pour moi c'est un exutoire. "
#13novembre
Gilles, partie civile : "Ca m'arrive de pleurer parfois quand je suis chez moi, tout seul. C'est triste ce qu'il s'est passé. Voilà ce que j'avais à dire".
#13novembre
L'audience est suspendue jusqu'à 16h15.
#13novembre L'audience est reprise.
#13novembre
A la barre, Alix, cheveux blonds ondulés, tour de cou rouge, t-shirt Eagles of death metal: "Je suis un petit peu impressionnée. C'est une opportunité que j'attends depuis 6 ans. On m'a imposé une vision du monde un peu malade, je voulais rééquilibrer les choses"
#13novembre
Alix partie civile, tatouages sur les bras, en parlant des accusés. "J’avais l’espoir qu’on arrive à planter une petite graine dans leur esprit qui les ferait réfléchir à ce qu’ils ont fait"
#13novembre
Alix partie civile : "Je me suis demandée si celui qui a perdu son frère y pensait parfois. Je sais plus si ça sert à quelque chose, ça n'a pas l’air de leur monter au cerveau"
#13novembre
Alix, partie civile, la voix qui tremble: "J'ai aujourd'hui 35 ans, je suis scénariste. J'étais au concert avec mon compagnon de l'époque et un couple d'amis"
#13novembre
Alix, partie civile: "Le concert commence, c'était une super ambiance. Juste avant la chanson fatidique, Kiss The Devil, mon t-shirt part au bar"
#13novembre
Alix, partie civile: "Le timing est super important. A un moment près on était d'un côté ou de l'autre de la salle (...) On entend ce clappement, comme une fausse note de guitare. "
#13novembre
Alix, partie civile: "Il y a cette odeur de brûlé, j'ai pensé à une enceinte, quelque chose qu prenait feu. Je pensais à un incendie". "Je me souvenais d'événements au Brésil, avec des gens morts dans une boite de nuit après un incendie, piétinés"
#13novembre
Alix, partie civile dit qu'elle a trouvé pathétiques les terroristes quand ils ont dit qu'il fallait s'en prendre à @fhollande pour ce qu'il avait fait en Syrie. "J'avais l'impression qu'ils récitaient un texte qu'ils avaient appris"
#13novembre
Alix, partie civile : "je me demande ce qu'on avait à voir à la Syrie; J'avais eu un problème avec les listes électorales, j'avais même pas voté. Et puis j'étais à un concert de rock, ça n'avait rien à voir"
#13novembre
Alix, partie civile, un badge LIfe for Paris sur son t-shirt : "J'ai envie de pleurer mais je me dis que si je pleure je pourrai plus respirer, je vais avoir le nez bouché"
#13novembre
Alix, partie civile : "J'ai peur de mourir. J'ai perdu conscience de mon petit ami avec moi, mes amis. J'ai pensé au futur que je n'aurais pas". Elle pense aussi à ses parents ses frères et soeurs. "Je me suis dit que j'allais leur gâcher la vie."
#13novembre
Alix, partie civile : "Mon ami s'est mis à me caresser le bas du dos. Je me suis dit qu'on allait mourir ensemble, que je n'y pouvais rien. J'ai accepté que j'allais mourir, pour moi c'était une certitude".
#13novembre
Alix, partie civile : "Je voyais que celui qui était à l'entrée, il y en avait un pas loin derrière. J'en vois un qui tire et je sens le souffle des balles au-dessus de ma tête. J'ai étouffé des petits cris"
#13novembre
Alix, partie civile : "C'est horrible ce que je vais dire mais à chaque balle je me suis dit : 'pourvu qu'elle soit pour quelqu’un d'autre', ni pour moi, ni Cédric (son petit ami de l'époque), ni pour Flora et Thibault (ses amis)"
#13novembre
Alix, partie civile voit la fosse et les corps enchevêtrés : "J'ai eu une bouffée de tendresse pour tous ces gens. J'ai vu des personnes se lever et commencer à fuir"
#13novembre
Alix, partie civile:"je ne suis pas la belle personne, pas comme tous ces gens qui ont aidé d'autres gens" Elle indique avoir dit: "ta gueule" à son voisin blessé, pour que les terroristes ne les repèrent pas. "J'ai même pensé à l'assommer" dit-elle.
#13novembre
Alix, partie civile : "A un moment, j'ai entendu une voix masculine dire: 'ils sont montés, tout le monde sort maintenant'. J'ai regardé mon compagnon, il m'a fait 'oui' de la tête'"
#13novembre
Alix, partie civile : "Je ne voulais qu'une chose, ne pas être un boulet, ne pas tomber pour que l'on ait à me ramasser. (...) En passant les portes qui mènent à la sortie de secours, je glisse dans une marre de sang, un torrent de sang"
#13novembre
Alix, partie civile : "Je me dis c'est trop bête, je vais mourir piétiner. Quelqu'un me relève, j'ai même pas dit merci. J'enjambe des personnes au sol, je cours vers la sortie de secours"
#13novembre
Alix, partie civile : "Passage Amelot, je vois un homme en tenue sombre pointer vers la sortie de secours. Je pense à un fusil, je continue de courir"
#13novembre
Alix, partie civile : "On court jusqu'au boulevard Voltaire. Pour moi on est en sécurité. Mon téléphone sonne, il est 21h55, c'est Thibault qui était au bar. "
#13novembre
Alix, partie civile : "Thibault me dit: 'je n'en supplie dis moi que Flora est avec vous. Elle n'est pas là mais finalement heureusement, elle surgit de je ne sais où. "
#13novembre
Alix, partie civile : "A l'extérieur, on entend les tirs encore. Une porte s'ouvre finalement boulevard Richard Lenoir. C'était un miracle. On s'est retrouvé chez une petite grand-mère qui faisait un dîner avec ses enfants et petits enfants de 18-20 ans"
#13novembre
Alix, partie civile : "Je salue le courage des gens qui ont ouvert leurs portes ce soir-là car moi je sais que je ne l'aurais pas fait"
#13novembre Les blessés sont évacués.
Alix, partie civile,: "Moi j'ai passé la soirée avec un couteau derrière la porte. On était dans le noir. Moi j'étais sûre qu'ils allaient revenir, qu'ils n'avaient pas fini le travail. On ne voulait pas qu'ils sachent qu'on était là"
#13novembre
Alix, partie civile : "On a été évacués. J'ai senti que ma vie ne serait plus pareille. J'avais prévenu ma famille à 22h22 pour dire qu'on allait bien avec Cédric"
#13novembre
Alix, partie civile : "Je ne pensais pas qu'un jour mon père m'écrirait :'Vous n'êtes pas otages?'"
#13novembre
Alix, partie civile :"A un moment on m'a proposé un gâteau et j'ai refusé, je me souviens que je ne voulais pas ressentir de plaisir à ce moment-là. J'ai arrêté de manger un petit peu après".
#13novembre
Alix, partie civile, se souvient avoir aperçu à un moment de la soirée son image dans un miroir et ne s'être pas reconnue. "J'avais les pupilles dilatées par la peur. J me suis dit : 'qui c'est cette fille?'C'était pas moi".
#13novembre
Alix, partie civile, dénonce le comportement de certains journalistes qui ont filmé des rescapés. Elle s'est vue dans plusieurs reportages. "Ils m'ont volé mon image"
#13novembre
Alix, partie civile, se souvient aussi d'une femme qui en passant à côté d'eux a dit: "On est avec vous".
Alix: "On n'est pas une équipe de foot, je crois que les gens avaient pas compris en fait"
#13novembre
Alix, partie civile, rentre chez elle, essaie de regarder un film, Sacré Graal. Elle n'y arrive pas, c'est trop violent. Elle veut fumer mais n'a plus de cigarette. "Aujourd'hui je pleure même devant des documentaires animaliers"
#13novembre
Alix, partie civile, explique qu'elle a ensuite acheté tous les albums des Eagles of death metal. "Je connais pas si bien en fait, j'y allais (au concert) pour une chanson qu'ils n'ont même pas eu le temps de jouer"
#13novembre
Alix, partie civile, évoque ensuite cette chanson Sunday morning coming down de Kris Kristofferson
#13novembre
Alix, partie civile : "j'avais pas envie d'écrire de sketch ou alors des sketchs où tous les enfants allaient tomber dans les escaliers et mourir, je pense que ça aurait pas trop fait rire"
#13novembre
Alix, partie civile, explique qu'elle est devenue apathique, "on m'a volé mon vocabulaire", hypervigilante, hyper angoissée. "L'impression de devenir personne".
#13novembre
Alix, partie civile : "Cet événement m'a forcé à reprendre ma vie en main, à me réinventer. Depuis je retravaille, j'ai un co-auteur extrêmement talentueux"
#13novembre
Alix, partie civile : "Ces dernières années ont été chaotiques mais aujourd'hui je suis debout, devant vous."
#13novembre
Alix, partie civile : "Eux ils ont échoué pour moi, ils ont voulu insuffler la peur, moi aujourd'hui c'est pas la peur qui me gouverne, ça va être le moment cul-cul mais c'est l'amour qui me gouverne"
#13novembre
Alix, partie civile : "Ces personnes y croient-elles vraiment quand elles pensent qu'elles vont être accueillies par dieu? Moi dans mes souvenirs, Dieu est amour. (...)"
#13novembre
Alix, partie civile :"Aujourd'hui mes pensées vont à ceux qui peinent à faire reconnaître leur souffrance et à être pris en charge, notamment les personnes de la rue du Corbillon à Saint-Denis (...) Mes pensées vont aussi à mes frères et soeurs du 13"
#13novembre
Pascal, partie civile, est à la barre:"J'ai 43 ans, et ce soir-là j'étais au Bataclan. C'était une soirée douce, j'allais au concert avec 2 amis, Julien et Jimmy, c'est moi qui avais acheté les places"
#13novembre
Pascal, partie civile, badge @lifeforparis, chemise bleue, lunette, barbe et moustaches bien taillées, cheveux courts, lunettes de vue, écharpe. "On est rentrés, on a pris une bière au bar on a été dans la fosse, notre emplacement favori"
#13novembre
Pascal, partie civile :"On s'est retrouvé au milieu de la fosse. On se perd. On rentre à 3 dedans, on se perd, on se retrouve entre chaque chanson. Et la fameuse chanson est arrivée. On s'est retourné, j'ai vu ce qu'il se passait"
#13novembre
Pascal, partie civile:"Mes lunettes étaient rangées, j'avais une vision floue mais je vois quand même. J'ai vu 3 personnes, deux tiraient dans la foule. Deux grandes personnes qui sont restées devant l'entrée et devant le bar. Ils ont vidé pas mal de chargeurs"
#13novembre
Pascal, partie civile:"Ils se sont mis tous les 3 devant le bar, ils ont vidé des chargeurs. C'était le moment où il y a eu le plus de tirs. Ils avaient des chargeurs scotchés, c'était méthodique, ils n'avaient qu'à les retourner"
#13novembre
Pascal, partie civile:"Et quand les chargeurs étaient vides, ils les lançaient sur les gens, c'était vraiment pour faire mal. Puis les gens sont tombés comme des dominos"
#13novembre
Pascal, partie civile: "J'ai senti une sensation de chaud sur ma main, je l'ai remontée pour voir ce que c'était, c'était le sang de la personne qui était juste derrière moi et qui avait pris une balle. Il m'a sûrement sauvé la vie."
#13novembre
Pascal, partie civile: "Il n'était pas encore mort, je l'entendais encore respirer mais je pense qu'a'après il est décédé".
#13novembre
Pascal, partie civile: "Ils exécutent des gens au hasard, au pas; Je dis à Julien : "on bouge". Il me dit : 'si on bouge ça ne marchera pas". Alors on attend"
#13novembre
Pascal, partie civile: "Ils (les terroristes) se sont réunis à 2 ou à 3 devant le bar. Puis j'ai commencé à les perdre du regard (...) Je me suis dit que quand ils seraient dans l'escalier, on pourrait bouger"
#13novembre
Pascal, partie civile: "Je tape sur l'épaule de Julien, je lui dis :'C'est maintenant'. Moi mon job c'était de sortir Julien que j'avais amené dans cette histoire. On appuie sur les dos des gens qui sont devant nous. Je m'en excuse mais on n'a pas eu le choix"
#13novembre
Pascal, partie civile: "Je me retrouve dans le passage Amelot. Une foi que je suis dehors, pour moi le danger disparait totalement. Je m'arrête net. On me voit sur la vidéo d'une journaliste. J'attends Julien, Jimmy"
#13novembre
Pascal, partie civile:"Je pars vers l'entrée du Bataclan, je vais jusqu'à l'angle où il y a le magasin de carrelage".
#13novembre
Pascal, partie civile: "Là, je vois les hommes de la BAC94, je leur explique la situation, qu'il y a des terroristes qui tirent sur tout le monde, qui tuent tout le monde mais ils n'étaient pas du tout équipés pour. Je les ai engueulés"
#13novembre
Pascal, partie civile: "Au final on s'est est sorti tous les 3. Aucune blessure physique alors qu'on était bien exposés. J'ai eu l'euphorie d'être vivant puis très vite après la culpabilité du survivant, et la culpabilité d'avoir amené mes amis au concert"
#13novembre
Pascal, partie civile: "la psy de l'Hôtel Dieu m'a suivi pendant plus de 4 ans. Toutes les semaines au début et après ça s'est espacé". Comme les autres, il est devenu hypervigilant.
#13novembre
Pascal, partie civile: "Juste après les attentats, Maureen a envoyé son message sur Facebook, on s'est retrouvés, on a fait des apéro-thérapies. C'était une thérapie commune".
#13novembre
Pascal, partie civile: "L'association @lifeforparis a été créée. C'est une grande famille. On fait les commémorations du 13 ensemble, c'est plus facile".
#13novembre
Pascal, partie civile: "A @lifeforparis il y a des bénévoles qui donnent de leur temps, qui aident."
#13novembre
Pascal, partie civile: "J'ai senti dans ce tribunal de la bienveillance dans tous les témoignages. Pendant les suspensions, ça se reforme sur les marches du palais. Il manque juste les bières mais on est pas mal".
#13novembre
Pascal, partie civile: "J'ai rencontré ma compagne dans un apéro-thérapie. On est ensemble depuis plus de 5 ans. Elle était dans les loges le 13-11-15, c'est une autre histoire"
#13novembre
Pascal, partie civile: "J'aimerais avant de finir parler des fausses victimes qui se sont rapprochées de nous assez rapidement. L'une d'elle a été condamnée à 2 ans de prison dont 6 mois ferme"
#13novembre
Pascal, partie civile: "A l'ouverture du procès, une personne a mis un message sur Facebook en disant qu'elle avait rencontré une victime sur les quais." il explique que cette demoiselle, jugée et condamnée continue de raconter qu'elle est une victime.
#13novembre
Pascal, partie civile: "Cette jeune femme Alexandra, continue de raconter que c'est une victime alors qu'elle a été jugée et condamnée" lci.fr/justice/attent…
#13novembre
Pascal, partie civile finit en disant qu'il a "confiance en la justice" mais que les peines prononcées dans ce tribunal "seront toujours trop faibles" par rapport aux actes commis le 13-11-15.
#13novembre
A la barre, Carole, partie civile, chemise blanche à rayures, cheveux blonds, yeux clairs, créoles aux oreilles badge @lifeforparis "J'ai 39 ans cette année" Elle est professeur des écoles.
#13novembre
Carole, partie civile: "Nous sommes venus ensemble ce 13 novembre avec mon compagnon pour le concert des Eagles of death Metal. J'avais pu obtenir des places par un site officiel".
#13novembre
Carole, partie civile: "Après trois heures de route, nous trouvons une place près de la salle. (elle vit en province). Je me souviens avoir dit à mon compagnon que nous étions alors près des locaux de @Charlie_Hebdo_ "
#13novembre
Carole, partie civile: "Dans la salle, l'accueil est léger, tout le monde est sympa, il n'y a pas de souci à se faire. Tout respirait la passion du rock, la joie de vivre. J'avais l'impression d'être à 'The place to be'"
#13novembre
Carole, partie civile: "On va prendre deux verres de bière, je cherche l'accès au balcon, mon compagnon n'aime pas la fosse. Finalement comme je ne trouve pas de place libre là-haut, on va dans la coursive droite"
#13novembre
Carole, partie civile: "45 minutes génialissimes ensuite, l'ambiance est folle. L'esprit rock ce rock festif vraiment. Les blagues potaches du chanteur..."
#13novembre
Carole, partie civile: "Je vais vers le bar pour remplir nos verres, il y a beaucoup de monde. Mon retour est chaotique, les verres sont pleins, et commence le morceau Kiss the devil"
#13novembre
Carole, partie civile: "Cette chanson je voudrais m'y attarder un instant. Le commando a-t-il eu accès à cette liste de chansons (qui allaient être jouées) ? La coïncidence est tellement troublante"
#13novembre
Carole, partie civile: "Un agent de sécurité a déboulé, bousculé tout le monde, renversé ma bière et je l'ai vu s'engouffrer derrière une porte. J'ai cru que quelqu'un avait fait un malaise"
#13novembre
Carole, partie civile: "Je regardais au niveau du groupe. J'ai vu Jesse Hughes qui a arrêté de chanter. Les premiers tirs ont retenti. je me suis dit : ils vont loin quand même, ils ont ramené les cow-boys" (sa voix tremble).
#13novembre
Carole, partie civile: "Tout va très vite, la foule se couche comme un champ de blé sous le vent"
#13novembre
Carole, partie civile: "Je me suis dit : 'putain en fait c'est des barbus. Je me suis dit qu'après @Charlie_Hebdo_ début 2015 ça ne pouvait être que ça"
#13novembre
Carole, partie civile: "On sent l'odeur de poudre qui pique le nez, c'est la même odeur que les feux d'artifices. Puis les tirs, puis les cris. La lumière s'est rallumée, tout le monde était au sol".
#13novembre
Carole, partie civile: "Fallait essayer de faire le mort. Je ne sais pas où est mon compagnon. Je ne sais pas si c'est parce que j'ai une formation d'historienne mais là j'ai revu l'église d'Oradour-sur-Glane"
#13novembre
Carole, partie civile: "Une femme m'a dit : mais lâche ta bière putain. Je sais pas pourquoi je tenais toujours ma bière"
#13novembre
Carole, partie civile: J'ai quand même vu voir qui était nos assassins, je me suis retourné, j'en ai vu un qui ouvrait les bras, somme si la salle lui appartenait"
#13novembre
Carole, partie civile: J'ai commencé à penser à ma fille qui était fille unique à l'époque et je ne voulais pas qu'elle devienne orpheline. Son père et sa mère étaient dans la salle.
#13novembre
Carole, partie civile: "Je me suis étalée de tout mon long en bas de l'escalier, je l'ai monté. En haut, un espace de 5m2 (qui apparait à l'écran dans la salle)"
#13novembre
Carole, partie civile: On est bloqué, on ne peut plus avancer, c'est une panique indescriptible. Je suis dans l'escalier et je tombe nez-à-nez avec deux agents de sécurité, accoudés sur le garde-corps. "
#13novembre
Carole, partie civile:" Je lui dis : 'vous travaillez ici, vous connaissez les issues de secours?' Il me dit de me calmer, qu'il n'y a pas d'issue de secours ici, qu'on ne peut pas sortir par là. Le calme avec lequel il réagit me stupéfait. "
#13novembre
Carole, partie civile: "On m'annonce que je suis dans un No man's land duquel je ne peux pas sortir".
Carole retrouve son compagnon, laisse passer des personnes blessées "des gens perdent beaucoup de sang dans cet escalier"
#13novembre
Carole, partie civile, explique qu'elle appelle la police, qu'elle dit qu'il y a des tireurs dans le Bataclan, qu'il tuent tout le monde. "L'opératrice me répond qu'elle sait qu'il y a des tirs mais dans les rues de Paris. Dehors, ils ne sont pas encore au courant"
#13novembre
Carole, partie civile: "J'ai trouvé un petit frigo et un fauteuil que l'on a placés sous la trappe. Christophe est monté sur le frigo pour faire monter les personnes sur le toit"
#13novembre
Carole, partie civile: "A 22h25, le palier était vide. Ne restaient que Christophe et les deux agents de sécurité. L'agent qui nous avait bousculé en bas a dit qu'ils préféraient rester là".
#13novembre
Carole, partie civile: "Sentir l'air frais sur le toit ça nous a fait du bien mais on n'était pas sortis d'affaire. On a appelé nos proches. Certains sont restés sur le toit, d'autres ont rejoint une échelle. "
#13novembre
Carole, partie civile: "Nous nous sommes passés par une fenêtre pour rejoindre une société de production. Nous étions une quinzaine de personnes avec des blessés. L'un d'eux perdait beaucoup de sang, la situation devenait critique au fil des heures"
#13novembre
Carole, partie civile: "Nous avons appelé les pompiers mais ils n'arrivaient pas à nous localiser, à trouver notre cachette. Certains ont été voir les forces de l'ordre pour dire où nous étions".
#13novembre
Carole, partie civile: "Ils ont été mis en joue plusieurs fois, dit où nous étions,"
#13novembre
Carole, partie civile : "Je vais compléter ce qu'a dit M. Molmy, il n'y a pas eu 2 mais 3 colonnes d'assaut. (...) Notre camarade blessé perdait son sang. D'autres étaient cachés depuis près de 3 heures".
#13novembre
Carole: "On a entendu des déflagrations, c'était l'assaut. On nous a dit qu'on allait être évacués par les façades avec des échelles, en nous précisant que ça n'était pas sécurisé. J'avais le vertige mais je l'ai fait, contrainte par le médecin de la BRI"
#13novembre
Carole, partie civile: "Je remercie les secouristes de nous avoir évité la vision d'horreur à l'intérieur de la salle. J'ai retrouvé mon compagnon dehors, qui roulait une cigarette en fixant une jeune femme morte au sol".
#13novembre
Carole, partie civile: "Nous n'avions qu'une seule idée, retrouver notre petite fille d 4 ans"
#13novembre
Carole, partie civile: J'ai pris seulement 2 jours d'arrêt. Je ne voulais pas ressasser, revivre tout ça. Mon conjoint ne pouvait pas prendre deux jours comme ça.
#13novembre
Carole, partie civile: "Il a fallu gérer l'après: la peur de sortir, de se réjouir. Cinéma, restaurant, spectacle, on veut y aller mais on se met toujours près des issues de secours. On évite les feux d'artifice, pour le bruit, l'odeur et après l'attentat de Nice"
#13novembre
Carole, partie civile: "Il y a eu une longue dégradation de notre relation de couple. Est arrivé un petit miracle: l'arrivée de notre 2e fille". Pour autant elle explique que la grossesse qui a débuté en 2016 a été difficile à gérer.
#13novembre
Carole, partie civile, explique que gérer aussi les exercices attentats à l'école avec une vingtaine de p'tits loups n'est pas simple".
#13novembre
Carole, partie civile :"Avec mon compagnon, on a fini par se séparer en 2019"
#13novembre
Carole, partie civile: "Je tiens à remercier ces 4 garçons qui par leur agilité d'écureuil ont fait monter les gens par le toit, mon ex compagnon et les agents de la BRI qui grâce à leur bravoure ont évité un bain de sang dans cet escalier"
#13novembre
Carole, partie civile souhaite que ce procès soit un outil de prévention.
#13novembre
A la barre à présent, Alix, partie civile (deuxième Alix aujourd'hui). Cheveux longs, blonds, gilets noirs, t-shirt blanc avec un motif jaune. "Ce vendredi 13 on était 5, certains les avaient vus en juin, c'était génial, ils ne voulaient pas les rater"
#13novembre
Alix, partie civile: "Au bout de 40 minutes, j'entends des bruits de pétards" . Elle voit l'un des terroristes avec une ceinture.
#13novembre
Alix, partie civile: "Dans la fosse, on tombe tous comme des dominos. Je prends mon téléphone pour essayer d'appeler la police mais je n'ai pas de réseau. Donc voilà"
#13novembre
Alix, partie civile: "Il y a des tirs, des recharges. (...) des cris, un silence. (...) Des gens tombent tout autour de moi, je sens des tirs très très proches".
#13novembre
Alix, partie civile: "J'ai toujours mon téléphone dans la main. Je l'éteins. Il y a des tirs, une nouvelle explosion. J'entends des voix à l'étage : 'debout', 'sortez'. Nous on fait les morts. "
#13novembre
Alix, partie civile:Je suis allongée. Je pense aux otages de l'HyperCacher. Il y a des bruits de radio qui se rapprochent. On sent du mouvement dans la fosse, des gens sont évacués les mains en l'air"
#13novembre
Alix, partie civile: "Je regarde autour de moi si je peux aider quelqu'un. Je traverse la fosse, excusez-moi les images (elle se met à pleurer) le sol est entièrement recouvert de corps. Je cherche mes amis"
#13novembre
Alix, partie civile: "J'appelle mon amie Chloé, elle s'est réfugiée dans un restaurant de la place des Vosges. Je me retrouve au Petit bal perdu, qui a fermé depuis. J'essaie de nettoyer ce que j'ai sur moi".
#13novembre
Alix, partie civile : "on va déposer, et on rentre".
#13novembre
Alix, partie civile:"Ce soir-là j'ai vu le pire de l'humanité mais aussi le meilleur, j'ai vu de la haine mais aussi énormément d'amour, de solidarité".
#13novembre
Alix, partie civile: "Une partie de moi s'est éteinte ce soir-là. J'ai la culpabilité d'être vivante, je me sens coupable d'exister, de ne pas faire assez bien. Tant de vies ont été fauchées, et moi, j'ai l'impression de ne pas vivre la mienne"
#13novembre
Alix, partie civile: "Il y a les regrets sur ce qu'on a fait ce soir-là, pas fait. Le complexe du survivant va au-delà de l'événement"
#13novembre
Alix, partie civile: "Je voulais es enfants". Maintenant elle n'en veut plus. Elle a vu une dizaine de psychologues, a été hospitalisée deux fois "je picolais trop".
#13novembre
Alix, partie civile: "je suis une thérapie EMDR".
Alix était attachée de presse, elle travaille aujourd'hui pour une grande entreprise dans le volet musique.
#13novembre
A la barre à présent, Maryse, partie civile, mère d'un homme, "François blessé au Bataclan". Elle raconte comment elle a pris connaissance de l'attentat au Bataclan, comment elle a cherché son fils.
#13novembre
Maryse, partie civile: "Je suis infirmière. François était mourant. J'appelle ma soeur, je lui dis que François est en train de mourir."
Elle habite en province et arrive auprès de son fils François à 14 heures le samedi.
#13novembre
Maryse, partie civile: "Il avait de multiples hémorragies nous ont dit les médecins. Après de multiples opérations, François était sauvé. Débutait alors un parcours du combattant"
#13novembre
Maryse, partie civile:"Il avait eu le bassin éclaté. Il a été remis par chance dans un service où il était très surveillé (...) Il était terrorisé, dans un état de peur".
#13novembre
Maryse, partie civile: "Au-dessus de sa porte à l'hôpital, il y avait une télé qui ne parlait que des attentats. J'ai dit. 'Comment vous pouvez faire ça?' La psy m'a dit : c'est son histoire"
#13novembre
Maryse, partie civile: "François est parti aux Invalides. (...) François a remarché et François a atterri chez nous. On était avec François qui était comme un bébé, avec sa soupe..."
#13novembre
Maryse, partie civile: "Les amis de François ont été très présents, je remercie cette bande de jeunes. Et François s'en est sorti. Nous avons eu de la chance, de la chance de la chance. Il retravaille à présent"
#13novembre
Maryse, partie civile: "François dit qu'il va bien, même trop bien, mais nous on a pris cher (..) mais nous avons beaucoup de chance"
#13novembre
Maryse, partie civile: "Je vous remercie que toutes ces paroles puissent être dites. Je vous laisse le jugement, ce n'est pas de ma compétence"
#13novembre
Maryse, partie civile: "Je ne peux pas comprendre ce qu'il s'est passé, je suis une dame âgée. je n'ai pas eu la chance de voir mes frères à la guerre alors on se dit qu'est-ce que c'est que ces gens ?"
#13novembre
Maryse, partie civile: "j'espère que vous arriverez à défaire l'écheveau de cette abomination"
#13novembre
Maryse, partie civile: "Je ne sais pas si mon témoignage est approprié vu tout ce qu'on a entendu ici. Au fonds de garantie, on a été reçu par un monsieur ignoble"
#13novembre
Maryse, partie civile, dont le fils François a été blessé au Bataclan: "On nous a dit : madame, vous n'étiez pas au Bataclan, vous voulez profiter de l'argent. Alors c'est pour ça que je vous dis que mon témoignage n'est peut-être pas approprié..."
#13novembre
Arnaud, partie civile, est à la barre, assis dans un fauteuil roulant. "J'ai 44 ans, je suis commissaire de police. Je précise qu'au moment des faits j'étais hors service au Bataclan"
#13novembre
Arnaud, partie civile : "Je résidais dans l'Eure, j'étais venu avec ma compagne elle aussi commissaire. On avait prévu un week-end à Paris"
#13novembre
Arnaud, partie civile : "A l'époque j'étais armé en permanence mais pas ce soir-là car le cadre légal ne me le permettait pas"
#13novembre
Arnaud, partie civile : Quand les islamistes sont entrés dans la salle, on s'est retournés, on a vu 3 individus armés, qui se sont répartis de chaque côté de la fosse"
#13novembre
Arnaud, partie civile : "L'un d'eux a dit que s'ils étaient là à cause de ce que notre Président avait fait en Syrie. Ils ont tiré dans le tas. Ceux proches d'eux sont morts instantanément je pense"
#13novembre
Arnaud, partie civile, est en costume, un tour de cou rouge, une chemise bleue, brun, cheveux courts. "Je prends une balle, je l'ai senti me traverser et comme mes jambes flottées. J'ai dit à Bérangère que j'étais touché, que j'étais cuit. "
#13novembre
Arnaud, partie civile : "J'ai eu un moment de désespoir, j'ai dit à ma femme de venir sous moi.Je savais que les balles me traverseraient et que ça serait inutile. Elle a refusé. "
#13novembre
Arnaud, partie civile : "J'ai vu un terroriste sourire et aller à la rencontre de son comparse."
#13novembre
Arnaud, partie civile : J'ai dit: 'ils se barrent, tirez-vous, tirez-vous'. d'autres ont dit des choses similaires, toute la salle s'est vidé en un éclair. On n'a pas eu le temps avec ma femme de se dire adieu"
#13novembre
Arnaud, partie civile : "Pour moi a commencé la 2e phase du massacre de masse, après les rafales dans le tas. J'ai commencé à faire le mort. Mon témoignage ne remonte alors que ce que sur ce que j'ai entendu. "
#13novembre
Arnaud, commissaire, partie civile : "Des tirs au coup par coup, des gens qui se sont exécutés. Je savais très bien comment allait intervenir la police, pour moi ce serait trop tard"
#13novembre
Arnaud, partie civile : Arnaud, commissaire : "J'ai pensé, comme tous ceux qui ont été blessés, à mes proches, à mes enfants, à mon enterrement".
#13novembre
Arnaud, partie civile : "Je savais que j'étais cuit. J'ai entendu l'explosion. Je ne voulais pas en plus me prendre une grenade en me faisant éventrer. J'ai tenté une sortie en rampant."
#13novembre
Arnaud, partie civile, commissaire: "Je suis resté bloqué dans l'escalier assez longtemps. J'ai commencé à paniquer. Je n'avais aucun moyen pour me défendre, lui attraper les pieds si j'en croisais un"
#13novembre
Arnaud, partie civile, commissaire: "En haut de l'escalier c'était l'horreur, des corps partout, j'ai continué à ramper. J'ai vu des policiers ,j'au compris que c'était pas des groupes d'intervention"
#13novembre
Arnaud, partie civile, commissaire: "Je leur ai dit qui j'étais, que j'étais policier, que les terroristes étaient trois. Ensuite mes collègues de salut m'ont sorti du hall d'accueil. J'ai été pris en charge par les pompiers"
#13novembre
Arnaud, partie civile, commissaire: "J'ai vu que le médecin donnait des instructions aux pompiers en disant qu'il n'y avait plus rien à faire pour certains. J'ai demandé ce qu'il en était pour moi. Ils m'ont fait des points de compression".
#13novembre
Arnaud, partie civile, commissaire: "J'ai été évacué vers l'hôpital Percy. J'ai failli flancher. J'ai pris une salle balle, dans le dos, quand j'étais couché sur des gens morts ou vivants, je ne sais pas. "
#13novembre
Arnaud, partie civile, commissaire: "Je suis paraplégique depuis, totalement (...) J'ai du avoir dix opérations, ce qui est peu par rapport à d'autres. J'en ai encore une de prévu. C'est mon parcours de blessé médullaire"
#13novembre
Arnaud, partie civile, commissaire: "Je n'ai pas de sensibilité dans les jambes mais par contre j'ai un fond douloureux. (...) Il a fallu procéder à une chirurgie destructrice pour apaiser des douleurs".
#13novembre
Arnaud, partie civile, commissaire: "Je vous dis ça car j'ai entendu un des accusés geindre et se plaindre sur ses conditions de détention. Moi, je me bats du matin jusqu'au soir contre la douleur ?"
#13novembre
Arnaud, partie civile, commissaire: "Je suis ulcéré d'entendre des lâches qui ont tiré sur des innocents. En plus d'être des lâches, ce sont des pleurnichards"
#13novembre
Arnaud, partie civile, commissaire: "Ce que j'attends de ce procès, la cour peut sauver des vies. Pour moi c'est cuit, mais pour ceux dans le box sont irrécupérables. Mais ceux qui ont fourni un soutien logistique ne sont peut-être pas irrécupérables."
#13novembre
Arnaud, partie civile, commissaire: "Et il faut passer un message dur à ce qui sont dehors et qui pourraient être amenés à filer un petit coup de main à des types comme eux. "
#13novembre
Arnaud, partie civile, commissaire: "J'ai repris le travail en 2017 mais j'étais encore très mal. J'ai vraiment repris le travail en 2019. A peu près normalement. J'ai de petits soucis de santé, un peu plus que les autres".
#13novembre
Arnaud, partie civile, commissaire, répond au Président et dit que : "sa femme n'a pas été blessée". Il ajoute "Mon couple a explosé, c'est pour cela que je ne me suis pas étendue"
#13novembre
Arnaud, partie civile, commissaire ne supporte plus le monde, la foule: "Là je me sens bien parce qu'il y a des bleus partout".
#13novembre
Arnaud, partie civile, commissaire, répondant à son avocat Me @MontbrialAvocat :"Pour moi, plus il y a de policiers et de gendarmes qui portent leur arme hors service, plus il y a de chance de neutraliser les terroristes."
#13novembre
Arnaud, partie civile, commissaire: "Le commissaire de la BAC et son équipier, qui étaient en service certes, ont pu neutraliser un des terroristes et sauver des vies, dont la mienne"
#13novembre
Arnaud, partie civile, commissaire: "J'ai pas eu ma chance, on s'est fait massacrer. On n'a pas pu se défendre et ça je le vis mal". Il indique qu'avec son arme il aurait pu se défendre et défendre les autres.
#13novembre Me @MartinMechin : "Je trouve dommage que ce procès soit instrumentalisé pour servir une cause politique. On sait très bien depuis des années quel est le combat de @MontbrialAvocat
Le ton monte. Me Mechin indique qu'il n'est "pas le seul à l'avoir remarqué".
#13novembre Me Marie Violleau, avocate de Mohamed Abrini rejoint ce que vient de dire son collègue de la défense.
#13novembre
@MontbrialAvocat : "Moi je n'étais pas au Bataclan, les questions que j'ai posées font écho à son expérience personnelle. "
#13novembre Me Marie Violleau, avocate de Mohamed Abrini indique que "les gens qui viennent à la barre sont d'une dignité absolue. "
#13novembre Me Marie Violleau, avocate de Mohamed Abrini: "N'est-on pas en train d'ajouter du drame au drame. Le débat politique n'a rien à faire ici"
Le président agacé: "c'est vous qui avez amené le débat politique ici"
#13novembre
@MontbrialAvocat à Me Marie Violleau, avocate de Mohamed Abrini: "Si vous trouvez obscène qu'un policier regrette de ne pas avoir pu pouvoir avoir son arme pour se défendre et défendre les autres". Une avocate avait parlé avant 'd'obscénité'.
#13novembre
Me @MartinMechin veut reprendre la parole et hausse le ton. Le président s'agace, n'aime pas le ton de l'avocat, et menace de faire appel au bâtonnier.
#13novembre Arnaud, partie civile et commissaire à la barre :"Je ne suis dans aucun débat politique. Je dis ce que j'ai vécu, ce que j'ai pensé. je suis policier depuis 15-20 ans, je sers mon pays. Que me reprochez-vous?
Me @MartinMechin : "Rien"
#13novembre
A la barre, la compagne de Guillaume Barreau-Decherf, père de ses deux petites villes. Elle a lu un texte très rapidement. lemonde.fr/attaques-a-par…
#13novembre Guillaume Barreau-Decherf était journaliste et avait chroniqué dans Les Inrocks, quelques jours avant les attentats, le nouvel album de Eagles Of Death Metal.
#13novembre A la barre, le frère de Guillaume Barreau-Decherf qui lit aussi un texte. (désolée ça a été trop vite).
#13novembre L'audience est levée, elle reprendra demain à 12h30.
Arnaud, partie civile, commissaire: "Je suis ulcéré d'entendre des lâches qui ont tiré sur des innocents se plaindre. En plus d'être des lâches, ce sont des pleurnichards"
Arnaud, partie civile, commissaire: "Ce que j'attends de ce procès? La cour peut sauver des vies. Pour moi, c'est cuit. Ceux dans le box sont irrécupérables. Mais ceux qui ont fourni un soutien logistique ne sont peut-être pas irrécupérables."
#13novembre Voici le texte lu ce soir à l'audience par Carine, compagne de Guillaume Barreau Decherf décédé le 13-11-15 près du Bataclan. Je n'ai pas eu le temps de le relayer à l'audience.
#13novembre compte-rendu d'audience après l'audition d'Arnaud, commissaire de police hors service le 13-11-15, et qui était venu voir les Eagles of death metal au Bataclan avec sa femme lci.fr/justice-faits-…

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